alternatives éducatives : des écoles, collèges et lycées différents
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A Paris, un débat à multiples facettes

16/01/04  afp -  "Quand on parle d'un débat citoyen, je ne suis pas d'accord", s'insurge une institutrice. "Un débat, ça s'organise autrement", renchérit un parent d'élève. "On tourne en rond, dans les débats, il n'y a personne", ajoute une femme.

Dans la salle des fêtes de la mairie du XVIIIe arrondissement à Paris, plus de 70 personnes réunies ce soir-là dans le cadre du "débat national sur l'avenir de l'école", qui prendra fin dimanche, ont passé la moitié du temps à débattre sur le débat.

La veille, dans un autre arrondissement, le IVe, également de gauche, une petite trentaine de personnes, ont poliment échangé des propos convenus sur l'école, un peu noyés dans l'immense salle des fêtes de la mairie, qui paraissait vide malgré son grand sapin multicolore.

Dans le XVIIIe, plus d'une heure après leur arrivée, à l'issue d'un long discours du maire Daniel Vaillant (PS) et d'une présentation chiffrée du système éducatif, les participants soupirent et lèvent le doigt en choeur.

"Si en un mois on a réuni un million de personnes, il faudra 10 ans pour réunir tous les Français", dit un père de famille. Il dénonce l'objet du débat destiné à préparer la rédaction d'une future loi d'orientation sur l'Education: "A chaque fois, il faut des résultats immédiats: pondre un truc en deux mois pour qu'en deux mois, d'autres puissent écrire un texte qui, à mon avis, est déjà écrit".

Face au brouhaha, hors du cadre prévu, l'animateur peine à se faire entendre.

"Si je comprends la logique des intervenants, changeons la société, faisons que l'enfant ait le sentiment d'appartenir à une chose cohérente pour être motivé par l'école, (...), je crois que c'est ça !", déclare-t-il. "Mais c'est n'importe quoi ce qu'il dit !", lui rétorque une participante.

Au contraire, le débat de la mairie du IVe touche tout de suite le fond, mais avec moins de dix participants réellement actifs. L'invité d'honneur, le PDG du groupe l'Etudiant, René Sylvestre, connu pour son franc-parler, place quelques-unes de ses analyses dénonçant les ratés du système éducatif.

"En matière d'affectation des enseignants, c'est comme si on envoyait de grands chirurgiens pour opérer des appendicites et des internes débutants pour traiter les cancers" lance-t-il. Aucune réaction dans la salle qui passe à un autre sujet.

L'animateur du XVIIIe parvient parfois à canaliser le vif débat. A la question "Comment motiver les élèves?", deux camps se dessinent. Une directrice d'école pense que la question est "inintéressante". "Ca nous est arrivé à tous de nous ennuyer en classe", dit-elle. En face, d'autres valorisent le rôle de l'enseignant et réclament "des moyens pour que les profs gardent le goût d'enseigner".

Au chapitre des "valeurs de l'école républicaine", les interventions partent tous azimuts. L'ensemble est ponctué de moult mises en cause de l'animateur par la salle: "Dès que quelqu'un dit quelque chose, vous dites: <<vous n'êtes pas dans les clous>>. Vous n'animez pas, vous vous positionnez", s'agace une institutrice.

L'animateur respire profondément. "Je travaille gratuitement", s'excuse-t-il.

Dans le IVe, en trois heures, on est passé au pas de charge des problèmes stratégiques du système éducatif aux déficits d'orientation des élèves ou à la difficulté de l'enseignement des langues.

Au premier rang, un retraité qui fait du soutien scolaire bénévole n'a pas de réponse à sa question: "Pourquoi fait-on des classes à double ou triple niveaux?".


Ferry:
La loi d'orientation
"n'est évidemment pas en cours de rédaction"

Luc Ferry esquisse devant la presse les contours de la future loi d'orientation

16/01/04 - afp- Le ministre de l'éducation nationale, Luc Ferry, a esquissé vendredi devant la presse les contours de la future loi d'orientation sur l'éducation qui sera rédigée en septembre et basée sur les synthèses du "débat national" qui s'achève ce week-end.

Recentrage sur les apprentissages fondamentaux et prise en compte de facteurs nouveaux comme la violence scolaire par exemple: la future loi "doit être un véritable programme d'action et pas seulement un cours de philo", a déclaré le ministre-philosophe en présentant ses voeux à la presse.

"C'est moi qui rédigerai cette loi, mais pas avant septembre 2004", a-t-il ajouté. Elle "n'est évidemment pas en cours de rédaction" actuellement, a-t-il affirmé, répondant à ses détracteurs qui pensent le contraire.

Luc Ferry a cité trois domaines où des changements importants auront lieu par rapport à la loi d'orientation de 1989, dite loi Jospin, qui constitue le socle actuel de l'école: "il est évident que l'objectif de faire parvenir 80% d'une classe d'âge au bac, inscrit dans la loi précédente, est désuet aujourd'hui. Il faut reformuler les choses", a dit le ministre sans plus de détail.

Deuxième point: la durée de la scolarité obligatoire. Elle se termine actuellement à 16 ans mais l'écrasante majorité des jeunes est encore dans le système éducatif à 18 ans, ce qui motive la principale fédération de l'enseignement, la FSU, à demander l'extension de la fin de la scolarité obligatoire à 18 ans.

Sans s'engager clairement, le ministre a semblé ouvrir une perspective inverse. "Est-ce qu'on va rester dans la même logique et passer à 18 ans, ou reposer le problème autrement, en termes de formation tout au long de la vie et en prévoyant une formation continue pour les jeunes qui ont quitté le système scolaire trop tôt", a-t-il demandé.

"pas de visée réactionnaire"

Troisième point: l'émergence de problématiques nouvelles comme la violence scolaire, qui n'existait pas en 1989. "A l'époque, parler d'autorité à l'école était quasiment un thème d'extrême-droite et, aujourd'hui, c'est devenu le thème prioritaire des familles. Il y a des déplacements de problématiques dont il faudra tenir compte", a estimé le ministre tout en se défendant par avance de toute "visée réactionnaire".

Concernant le débat national sur l'avenir de l'école, qui s'achève ce week-end, le ministre a estimé qu'avec un million de participants, il avait "dépassé les espérances" du gouvernement qui "n'en espérait pas tant", "même dans ses rêves les plus fous".

Selon un sondage Sofres réalisé le 17 décembre pour le compte du ministère, sur la base d'un échantillon de 350 personnes interrogées à la sortie des lieux de débat, les participants se divisent entre 45% d'enseignants, 35% de parents d'élèves et seulement 10% d'élèves. Restent 10% de gens "autres".

"Chaque débat se terminait par les trois priorités pour l'école". "On aura donc 50.000 phrases (dans les synthèses réalisées par la Commission, ndlr) fixant les priorités de nos concitoyens pour l'école, dont nous tiendrons compte dans la loi d'orientation", a assuré le ministre.

Selon lui, les sujets retenus par les participants aux débats sont "lourds et graves": "comment motiver les élèves, comment lutter contre la violence, contre l'échec scolaire et comment diversifier les parcours".


Luc Ferry:
le débat a coûté environ 2 millions d'euros

16/01/04 - afp -  Le débat national sur l'école, lancé le 18 novembre et qui s'achève le 18 janvier, aura coûté "quelque chose comme deux millions d'euros, c'est à dire l'une des plus petites opérations de communication du ministère" a déclaré vendredi le ministre de l'éducation Luc Ferry.

"Je pense que ça doit coûter quelque chose comme deux millions d'euros, c'est à dire, en gros, l'une des plus petites opérations de communication du ministère habituellement" a déclaré M. Ferry sur RMC Info.

"C'est quelque chose qui n'est pas cher, c'est même une toute petite partie du budget de la communication du ministère" a ajouté le ministre en précisant que le coût du débat était financé par "redéploiement" à l'intérieur du budget de la direction de la communication du ministère.


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