alternatives éducatives : des écoles différentes
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2018 ?                                       ... 2118 ?
Une autre école est-elle possible?

QUE PERSONNE
NE BOUGE !
 
 

Imprécisions, confusion, précipitation...
Voilà ce qu’on ressent, en effet, à la lecture du journal
n°65 du 13 janvier 1999 de SUD-Education.
Et puis on se dit : tiens, les Conservateurs de gauche sont de retour !
Après le renouveau patriotard et républicain,
les tacticiens du mouvement social et les nouveaux étatistes,
ça manquait au tableau...

Plus sérieusement on peut s’interroger sur les causes et les
conséquences des propos assénés par SUD-Education en ce qui concerne
l’état de l’Ecole, le métier d’instit, ses transformations ou pas, son
individualisme maladif, ses évolutions ou ses régressions, sa réforme,
son maintien ou sa transformation “radicale”.
La mise en oeuvre à Paris de la critique de la Charte pour l’école du
XXIème siècle donne le tournis, en effet. Et offre, en creux, les vrais
fondements de la pensée de SUD-Education en matière d’éducation en
général et d’innovation en particulier.

Savoir débusquer les ruses récupératrices et autres buts cachés du Ministère
est une grande oeuvre et une saine occupation, s’appuyer sur les arguments les plus
rétrogrades pour l’illustrer et relayer l’immobilisme d’un large secteur
de la profession, administration comprise, laisse pantois.
Serions-nous en train d’assister après plus d’un siècle de connivences,
de luttes communes et de volonté émancipatrice à la fin du compagnonnage
entre les militants de l’éducation nouvelle et les syndicalistes révolutionnaires ?
Triste époque. Les propos tenus, écrits, revendiqués,
les critiques aveuglées par la hargne, le manque de discernement
ne servent qu’à flatter le conservatisme de ceux pour qui justement rien ne
doit bouger, surtout. Ce risque ne peut pas ne pas avoir été calculé.
Alors : surenchère ? Concurrence ? Clientèlisme ?

Vous qui vous dîtes “issus pour beaucoup de la mouvance des groupes
d’éducation nouvelle qui oeuvrent, depuis leurs origines, pour une
transformation radicale de l’école”, vous ne pouvez ignorer qu’il y a
danger à surfer sur une telle pensée conservatrice. Se prévaloir,
d’ailleurs, d’une telle notoriété, d’une telle légitimité n’est-ce pas,
par avance, s’excuser de la portée d’une prise de position jugée, par
vous-mêmes, floue, ambigüe, à interprétation variable ?

“Je suis enseignant, pas éducateur !” Combien de fois n’avons-nous pas
entendu cette rengaine de beauf chez les intégristes de l’Immobilité,
les Professionnels du point mort. Elle cache tellement mal une incapacité
à changer ses pratiques, à évaluer le monde, un refus d’innover,
de débattre et de vouloir réellement transformer l’Ecole et le monde.
Aujourd’hui c’est SUD-Education qui nous la sert : “l’enseignement est
un métier, l’animation en est un autre, faut pas confondre...”
C’est quoi, ce discours ? Qu’est-ce que ça cache comme conception de l’école
et à terme comme conception d’une autre société ?
Comme changement, au quotidien ? Est-ce un nouveau slogan innovateur ?
Ou la dernière mouture de la transformation “radicale” de l’école ?

Mais au fait, de quelle autre école parlez-vous donc ? Puisque vous vous
gardez bien de faire des propositions, de lancer des pistes de
réflexions ou de soutenir et relayer ceux qui s’y essaient.
La Charte est sans doute bien timorée dans ses propos et frileuse dans
ses objectifs. Elle a le mérite d’exister et de proposer un cadre. Dans
la critique tout azimut, démagogique, poujadiste qu’elle en fait,
SUD-Education apporte surtout la preuve, au mieux : de son peu de
réflexion (peu d’intérêt) sur l’innovation en général,  au pire :
de l’expression de son conservatisme réel.

Dans votre référence systématique à cette bonne vieille école unique
(passée, future ? Radicale en tous cas...)  auriez-vous l’horizon bouché
par l’indépassable modèle de l’Ecole de la 3ème République où, sous
couvert d’égalité, la bourgoisie française uniformisait les classes
dangereuses ?  Ah, c’était le bon temps : l’école unifiée, le même
maître à la même heure pour la même leçon d’orthographe, une seule
école, une seule tête, la blouse grise, le coup de sifflet, la mise en
rang et l’entrainement militaire avec fusils de bois qui préparaient si
bien les enfants du peuple à la Revanche...

Quant à l’argument qui prétend qu’on est de par son lointain passé
d’innovateur forcément irréprochable ou peu suspect de conservatisme, il
sent à plein nez la vieille ganache de l’ex-Armée Rouge qui s’agite la
quincaillerie pour preuve de son indéfectible fidèlité à la lutte des
classes et à l’émancipation de l’humanité.
Allons, SUD-Education, encore un effort pour être innovateur !
 

   Gégé DELBET
(Ecole VITRUVE )


LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES

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