alternatives éducatives : des écoles différentes
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tendance mode chiffonniers : habillé pour l'hiver !
Costume et chapeau taillés par ces dames & ces messieurs du figmag
(au cas où vous n'ayiez pas R.V. chez le dentiste ces jours-ci) :
La face cachée de Claude Thélot
«X est parti depuis longtemps, Y ne vient plus que par intermittence,
Z est à deux doigts de craquer. 
Thélot a fait le vide de ses contradicteurs :
il ne reste pratiquement plus que les pédagos et les idéologues de l'Ed'Nat'.» 
...un petit côté "déjà-vu-au-cnirs"

 
 
UN DÉBAT DE PLUS

Que fait un ministre qui a imprudemment réveillé un mammouth qui dort pour tenter de calmer sa fureur ? Il organise un débat.

En 1999, Claude Allègre appelait ainsi les lycéens à la rescousse et leur demandait en substance ce qu'ils souhaitaient qu'on leur enseigne. 50 000 fonctionnaires, dont les professeurs stagiaires, avaient été chargés du dépouillement des réponses, aussi disparates que fantaisistes, et la réforme qui en résulta coûta son poste au ministre.

Allègre n'est pas l'inventeur du procédé. En 1993, Edouard Balladur, chahuté à propos de son projet de smic jeunes, avait fait remplir à la jeunesse de France un questionnaire et, l'année suivante, c'était au tour de François Bayrou. Les oreilles encore sifflantes des imprécations des défenseurs de la laïcité ulcérés par sa réforme de la loi Falloux, il réunissait dans des consultations-marathons tous les partenaires de l'école. Résultat : plus de 200 mesures dont, il faut bien l'avouer, aucune n'est passée à la postérité.

Jeudi dernier, Jacques Chirac a lui aussi donné le coup d'envoi de « son » grand débat sur l'école. Il honore ainsi une promesse électorale que Luc Ferry, depuis son arrivée rue de Grenelle, n'avait jamais eu le temps de concrétiser, préférant écrire ex cathedra « A tous ceux qui aiment l'école ». A Rodez, où le ministre est venu ouvrir la première séance d'une série de réunions associant les partenaires de l'école, il fut accueilli par des enseignants fous de rage et reçut en guise de réponse son livre à la figure. Une crise ouverte par la décentralisation ratée des personnels non enseignants et la réforme des retraites, qui a rendu à nouveau d'actualité un dialogue à grande échelle, censé recoller les morceaux avec le monde scolaire.

« Que cent fleurs s'épanouissent ! » vient de décréter Jacques Chirac. Le président s'est personnellement impliqué et, jeudi, a rappelé qu'il souhaitait ce débat « exemplaire par l'ampleur et la méthode ». Slogan de l'opération : 60 millions d'avis à partager. Rien de moins. 15 000 débats sont censés se tenir à partir de la fin de novembre sur tout le territoire national. Pour cadrer les discussions, 22 questions sur l'école, ses valeurs, ses missions, ses méthodes, ses enseignants et ses savoirs ont été proposées par une Commission nationale du débat présidée par une personnalité consensuelle, c'est-à-dire marquée à gauche, Claude Thélot.

Pour modérer les débats, des animateurs, compétents mais si possible neutres et qui ne sont ni des proviseurs ni des inspecteurs, sont requis. Sur le terrain, une directrice d'école de banlieue parisienne se gratte la tête : où trouver ces perles rares ? Leur mission : éviter que les échanges ne tournent en vaste café du commerce et surtout rédiger un texte résumant les propos, afin de les faire remonter à la Commission.

Mais le vrai mystère, c'est la manière dont la commission pourra faire la synthèse de ces 15 000 contributions. Claude Thélot, ancien directeur du département Prospective et développement du ministère et habitué à produire des usines à gaz statistiques, expliquait jeudi dernier sa « méthode » à des chefs d'établissement : « L'animateur devra extraire les trois priorités que le débat aura dégagées et les résumer en trois phrases. Ensuite, j'utiliserai un outil d'analyse de texte pour réduire les 45 000 phrases à quelque 500 phrases, soit une vingtaines de pages sans trop de perte de sens. » Claude Thélot est en effet de ceux qui pensent, à l'instar d'un célèbre chroniqueur radio, que « nous vivons une époque moderne ».

Les ressources des nouvelles technologies seront-elles suffisantes pour accoucher de la réforme dont l'école a besoin ? Rien n'est moins sûr. Coincé avant les élections régionales, le grand débat, censé sauver le soldat Ferry, souffre d'une tare congénitale, que résume Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU : « Les grèves des enseignants ont permis l'organisation du grand débat. Mais ces mêmes grèves ont aussi fortement entamé la confiance des collègues envers leur ministre. Il faut bien le reconnaître : ils ne se précipitent pas pour participer aux réunions. »

Principal syndicat enseignant, le SNES a par avance condamné les grandes orientations de ce « diagnostic partagé », soupçonnant le ministère de s'appuyer sur les attentes des Français pour mieux noyer ses propres revendications. Mais que Gérard Aschieri se rassure : l'histoire du système éducatif, ces dernières années, démontre suffisamment que les syndicats ont eu le dernier mot plus souvent que les ministres.

M.-S. S. et F. D.
http://www.lepoint.fr/dossiers_france/document.html?did=138801

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