alternatives éducatives
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I Obligation scolaire et liberté I Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop ! Appel pour des éts innovants et coopératifs |







"à propos de collège expérimental ...
où en sont les projets de création de collèges et lycées "expérimentaux" (publics)?"

Nouveaux collèges expérimentaux :  compromis
Initiés par Gabriel Cohn-Bendit,
co-fondateur du lycée expérimental de Saint-Nazaire,
les trois projets envisagés en Ile-de-France, pourraient ne pas aboutir.



ARCHIVES...
Pour un collège expérimental
en Charente-Maritime
1. Nos objectifs

Créer un lieu d'éducation prenant en compte la globalité du jeune (aspects sociaux, économiques, affectifs, familiaux...) et un lieu de socialisation apprenant aux enfants à vivre ensemble avec leurs différences et à s'enrichir de celles-ci dans le respect du rythme de chacun (organisation et gestion démocratique du collège, répartition des taches administratives et matérielles). Chaque jeune traversant ce lieu devant pouvoir poursuivre son cursus dans les dispositifs déjà existant (scolarité, apprentissage).
En pleine conformité avec la loi d'orientation du 10/07/1989, le texte d'orientation "le Collège des années 2000" du 10/06/1999, notre collège innovant se donnera, entre autres, comme but pour chacun de ses élèves "de s'insérer dans la vie sociale et professionnelle".
Il s'agira pour eux essentiellement d'une poursuite scolaire, qu'elle soit en LEGT, en LP, en Etablissement adapté ou spécialisé, voire d'un "accès aux formations spécifiques inscrites dans le plan régional de formation professionnelle". Innovant, ce collège se donnera pour tâche prioritaire pour ses jeunes de leur dispenser "une formation adaptée dans ses contenus et ses méthodes aux évolutions économiques, technologiques, sociales et culturelles du pays et de son environnement européen et international".

A cet effet, l'utilisation pédagogique et éducative des TICE se fera de façon permanente, tant pour les jeunes que pour les personnels, toujours dans le double cadre d'une véritable pédagogie du contrat" individuel et/ou collectif, ainsi que d'un partenariat avec l'environnement proche.
La polyvalence des apprentissages inclut l’enseignement manuel et valorise ainsi des compétences peu prises en compte jusqu’ici par le collège.
Bien évidemment, notre collège dispensera son enseignement en cycles avec sans doute une prolongation possible du 1er cycle sur 2 ans, en pleine collaboration avec les enseignants du 1er degré du secteur et du collège proprement dit.

1.1 Un lieu de convergence et d’échanges.
Ce collège expérimental, public et laïc sera un lieu d'apprentissage qui soit un lieu de socialisation où on apprend à vivre ensemble avec ses différences et à s'enrichir de celles-ci.
L'espace du collège doit être un lieu de dialogue, de relations sociales et de coopération. La pédagogie vise à installer et développer l'entraide et la coopération entre les élèves.
Ce Collège unique et polyvalent s'adresse aussi bien aux jeunes de 11 à 15 ans qui désirent poursuivre des études longues, qu'aux jeunes en grande difficulté et aux jeunes souffrant de handicaps de toute nature, à la recherche d'une scolarisation et d'une insertion.
Il pourrait être implanté à Rochefort-sur-Mer, dont une part importante de la population scolaire est en grande difficulté scolaire et sociale, et où l'accueil dans l'Education Nationale des enfants handicapés est très inférieur aux besoins ; ou dans le nord de La Rochelle ( collèges surchargés, besoins sociaux importants).

1.2 Un collège pour tous.
Une communauté où chaque membre doit trouver sa place, être respecté, être reconnu dans ses compétences, avoir la possibilité d'accéder aux savoirs et savoirs-faire. L'enseignement y sera polyvalent et polytechnique.
L’intégration d'enfants jusqu'ici trop ignorés par le collège (enfants handicapés, intellectuellement en difficulté) sera la plus complète possible. Cette unité d’intégration pédagogique permettra de scolariser des enfants dont les objectifs d’apprentissages et éducatifs sont spécifiques
Ces jeunes s’intégreront dans la vie citoyenne propre à l'établissement ainsi que dans la vie pédagogique. Ils participeront à la vie institutionnelle et à l’ensemble des projets. Ils sont intégrés dans les groupes de référence et dans les groupes projets. Ils bénéficient d'un encadrement spécifique : enseignants spécialisés, encadrement médical. Ils sont regroupés en groupes de besoins à certains moments de la journée ou de la semaine

1.3 Un lieu ouvert sur le monde.
Un lieu ouvert sur le quartier, la région, le monde et permettre au collège de rester en prise avec la société qu'il représente et de confronter chacun avec la vie réelle.
Pratique avec d'autres collèges ou lycées ouverts, correspondances et échanges scolaires.
Elargissement de la communauté éducative : travail avec association et autres...
Apprentissage des langues, plurilinguisme.
Découverte et initiation à l’environnement.

Il s’agit pour nous de créer un lieu permettant :
·Une éducation à la citoyenneté par l'exercice de celle-ci au quotidien : les adultes, comme les jeunes, participent à toutes les tâches de la vie quotidienne, dans le respect de chaque individu et sans établissement d'un ordre hiérarchique entre les tâches
·La compréhension du monde qui nous entoure en préparant les jeunes à y évoluer.
 ·Une formation visant au développement de l'esprit critique et de l'autonomie de la pensée.
·Former un réseau d'établissements ouverts permettant des échanges de savoirs, de culture et de pratiques ainsi que la mise en valeur et en commun d'initiatives isolées sur le plan pédagogique.

2. Les moyens et la démarche

La mise en oeuvre de démarches et méthodes d'apprentissage prenant en compte les connaissances actuelles sur la pédagogie et ce, au sein de l'Education Nationale et dans le respect des programmes, permettra de  mettre en évidence les potentialités de chacun, de valoriser ses compétences et d'en acquérir de nouvelles.
Groupes non-homogènes en âges et en niveaux
Gestion souple du temps, de l'espace, des projets, du secteur scolaire.
Des locaux dont l'accès sera adapté aux handicaps moteurs, centrés si possible sur un Centre de Documentation et d'free.frrmation qui devrait en constituer le véritable coeur. Des locaux indépendants d'un autre établissement scolaire du second degré permettant de fonctionner en autonomie.

La population scolarisée devra être recrutée sur le principe de la gestion souple de la carte scolaire. Le collège accueillera en priorité les jeunes du secteur dont les parents seront volontaires. Il pourra fonctionner en binôme avec un établissement non expérimental, qui accueillera les jeunes dont les parents en feront la demande. La scolarisation des enfants hors secteur se fera dans la limite des places laissées vacantes.
Les adultes se doivent d'être volontaires, de prendre en charge les tâches de gestion et de vie quotidienne de l'établissement, et de travailler au sein d'une équipe pluridisciplinaire, réévaluant régulièrement ses principes de fonctionnement. Ils ont un rôle de médiateur entre l'adolescent et le savoir.

  2.1 L’intégration : projet pédagogique pour enfant à défi particulier
Qu’est ce que l’intégration ?
Eviter les cloisonnements. Vivre avec. Accepter l’autre dans ses différences. Ouvrir un collège pour tous revient aussi à scolariser des jeunes adolescents ayant des défis particuliers à relever.
L’intégration maîtrisée d’enfants jusqu’ici ignorés par le collège relève à la  fois d’un défi citoyen et d’un système pédagogique ouvert à tous.
Si le collège est un lieu d’apprentissages pour tous, les jeunes relevant de l’UPI doivent également, dans la mesure de leurs besoins et de leurs capacités y trouver un espace pour y étudier et y travailler « à apprendre ». Tant qu’un jeune poursuit des apprentissages culturels, sociaux et cognitifs, il doit pouvoir le faire dans le cadre d’un collège.

L’entraide
L’intégration de jeunes ayant des défis scolaires particuliers revient en fait pour tous les membres de la communauté éducative à les reconnaître, à les aider. En acceptant la différence et en l’intégrant à la vie institutionnelle, nous percevons nos propres compétences et nos capacités à aider l’autre. En côtoyant quotidiennement d’autres jeunes dans des ateliers de travail, dans le cadre de relations sociales les « jeunes à profil particulier » prennent toute la mesure de leur différence, de leur richesse, de leur possibilité et s’adaptent mieux au monde.
Il ne s’agira pas d’additionner une énième classe ou énième cycle supplémentaire mais bien de prendre en compte des projets pédagogiques différents en terme de collaboration à la vie institutionnelle ou aux projets transdisciplinaires.

Une classe protégée et citoyenne.
Cette classe participera à l’ensemble des activités et responsabilité du collège dans la mesure des compétences de chacun de ses membres.
Avec le soutien d’une équipe pluridisciplinaire, les activités scolaires et projets collectifs seront préparés en aval et consolidés en amont en groupe restreint.
Il est évident qu’un nombre important de séances d’apprentissages, d’acquisitions scolaires adaptées, de socialisation (groupe de bases, groupe de soutien, apprentissages disciplinaires)  seront réservées à ces jeunes dans un espace propre.
L’intégration de ces jeunes à un collège expérimental se fera en partenariat étroit avec les collègues et les établissements où ils sont scolarisés. Elle se préparera avec lui, sa famille et l’ensemble des équipes éducatives concernées.

Le rôle de l’équipe éducative spécialisée.
Une équipe pluridisciplinaire (enseignant, éducateur et/ou personnel soignant) encadrera à la fois les jeunes de l’UPI, les enseignants, les intervenants et l’ensemble des jeunes collégiens pour :
- Organiser les apprentissages individuels, les projets de formation artistique, culturelle, manuelle et citoyenne des jeunes concernés
- Assister tous les partenaires, les groupes qui travailleront avec ces jeunes.

Cette équipe entretiendra des liens étroits avec tous les intervenants et les travailleurs sociaux ou rééducateurs qui interviennent auprès d’eux.

  Qui relèvera de l’UPI ?
Les jeunes handicapés ayant besoin d’un soutien scolaire et relevant d’une aide particulière en matière de soins sanitaires, les jeunes gens et jeunes filles ayant été scolarisés en classe UPI dans les écoles élémentaires ou tout jeune réclamant un soutien pédagogique  spécifique. Il s’agira donc d’ouvrir une UPI ouverte et scolarisant des jeunes ayant des difficultés particulières ne relevant pas forcément ni du même handicap, ni du même secteur sanitaire et social.
Certains collégiens et collégiennes n’ayant pas un handicap intellectuel, physique ou affectif important mais nécessitant un soutien spécifique en terme de consolidation des cognitions, d’assistance sociale et affective peut bénéficier d’une scolarisation « à la carte ». Projets individuels, adaptation la plus souple possible des programmes officiels.
Tout jeune qui progresse, qui consolide ses acquisitions peut être scolarisé dans cette classe en tenant compte à la fois de ses besoins, de ses capacités, d’une synergie de groupe, des possibilités d’accueil du collège expérimental.
Cette scolarisation se fera « au cas par cas » en liaison étroite avec l’inspection départementale de l’AIS, les réseaux d’aide psychologique et les associations concernées.
Elle s’adresse essentiellement à des jeunes ( en dehors de considération de niveau scolaire stricto sensu) ayant les capacités affectives et sociales à s’ouvrir au monde et à accepter également leurs différences.

L’après collège.
Chaque scolarisation sera évaluée, intégrée à un projet de vie individuel et préparera dans la mesure du possible une future formation en liaison étroite avec l’ensemble des partenaires institutionnels.
L’objectif visé est à la fois une poursuite des études, un projet scolaire et professionnel adapté à chaque individu.

2.2 Le plurilinguisme
La prédominance du tout anglais, y compris et surtout à l’école, peut être facteur d’aliénation culturelle et sociale, c’est pourquoi le choix du plurilinguisme dès l’école élémentaire doit contrecarrer le risque de clonage anglo-saxon. (volontairement polémique ! !).
    Il faut offrir au niveau du collège la possibilité (?)
    Il faut prévoir au niveau du collège l’obligation (?)
d’apprendre une, deux, trois langues (ou plus) à un niveau donné, quelques soient les langues concernées et quelques soient leurs statuts ; en effet le choix des langues doit se faire parmi les ‘grandes’ langues proposées par l’institution (allemand, anglais espagnol, italien, portugais, russe), même si ces dernières ne sont plus depuis longtemps traitées sur un pied d’égalité, la suprématie de l’anglais ayant fait de cette dernière une quasi-langue seconde dont l’apprentissage est de fait imposé dans tous les établissements de France à tous les élèves, mais aussi parmi les langues régionales ou les langues de migrants représentées dans la population scolaire En ce qui concerne ces dernières, les locuteurs natifs pourraient pallier le manque de maîtres formés.
Par ailleurs aucune combinaison de langues ne devrait avoir de caractère obligatoire, toutes doivent être mises sur le même plan (allemand /vietnamien, créole /anglais …) et la notion de découverte culturelle et d’outil d’intégration doivent prévaloir sur une conception purement utilitariste de l’apprentissage des langues étrangères. La ‘classe’ de langue, lieu de travail collectif et d’échanges, aide à la construction de l’expression et de la réflexion, entraîne à la compréhension mutuelle et à l’ouverture vers les autres.
Enfin la maîtrise progressive d’une langue étrangère peut aussi conduire à tout ou partie d’un enseignement disciplinaire dans une langue seconde.

  2.3 La place du CDI
Le centre de documentation et d’free.frrmation dans un contexte de pédagogie coopérative, citoyenne, de projet… se situe forcément au cœur du système.
Il est à la fois :
Lieu-ressource
Dans le cadre des projets et des travaux individuels le CDI est un des moyens de recueillir des free.frrmations sur tous supports : papier (livres et revues), free.frrmatique… C’est aussi un point de départ vers l’extérieur avec le minitel, internet.
Lieu d’apprentissage et de mise en pratique de l’autonomie et de l’autogestion
Par le travail individuel ou en groupe, le travail au CDI permet de mettre en oeuvre (et d’éduquer à) un certain nombre de capacités méthodologiques dans la recherche et la restitution.
Le CDI est aussi un des lieux qui pourra être co-géré avec les enfants et qui sera dans ce cadre support d’apprentissages-citoyens et institutionnels. Par exemple participation possible des jeunes pour l’entretien des livres, le rangement, l’achat de nouveaux livres, faire l’free.frrmation pour les pairs…
Lieu de communication et de restitution
Si le CDI peut être le point de départ des recherches, il est important qu’il soit aussi leur point d’aboutissement : les travaux des élèves seront exposés certes mais aussi intégrés à la base de données du CDI. Les travaux seront ainsi mutualisés.
Le CDI c’est aussi un lieu où l’on vient « gratuitement » sans projet précis, pour pratiquer la lecture dans un cadre de loisirs.

  2.4 Un espace philosophique au service des collégiens
« Le but de l’instruction, écrivait Condorcet,  n’est pas de faire admirer aux hommes une législation toute faite, mais de les rendre capables de l’apprécier et de la corriger. Il ne s’agit pas de soumettre chaque génération aux opinions comme à la volonté de celle qui la précède, mais de les éclairer de plus en plus, afin que chacun devienne de plus en plus digne de se gouverner par sa propre raison. » La démarche philosophique à laquelle nous proposons d’initier les collégiens, voudrait contribuer à la fois humblement et positivement à l’accomplissement de ce but. Elle propose donc de participer à l’éducation des futurs citoyens par le développement et l’enrichissement de leur esprit critique, gage d’une autonomie plus grande et toujours à conquérir.

On trouvera en Annexe une série de réflexions qui chercheront à répondre aux questions qui se posent, à préciser les démarches attendues et à déterminer les moyens à mettre en œuvre.

3. La vie coopérative et la mutualisation des savoirs.

  Le pédagogue est un facilitateur, un médiateur. Il est là pour que les échanges de savoirs puissent se réaliser. L'adulte est garant des apprentissages, mais il n'est pas le centre de la classe. Il y a donc modification du rapport adulte - enfant.
Les arbres de connaissances, qui sont en fait une technique de visualisation des compétences et donc des connaissances d’un individu ou d’un groupe, doivent permettre de susciter le désir d’apprendre, et favoriser les échanges.
L’arbre est donc un support sur lequel les adolescents accrochent des brevets qui sont la transcription écrite de leurs compétences et de leurs connaissances.
Grâce à cette visualisation sur un support papier ou à un logiciel free.frrmatique, cet outil pédagogique doit les aider à se mettre en relation pour qu’ils échangent leurs compétences et leurs connaissances, donc pour qu’ils les mutualisent.
Les arbres doivent également aussi faciliter la mise en relation des groupes qui en général s’ignorent, école/parents, jeunes/associations de quartier par exemple, et donc faciliter l’ouverture du collège sur l’extérieur. Mais aussi l’entrée de ces groupes extérieurs dans le collège.
Enfin les arbres permettront aux jeunes qui les utiliseront de construire eux-mêmes leurs connaissances en fédérant les richesses individuelles et collectives, et de se valoriser en les aidant à prendre conscience de leurs compétences; et notamment en ce qui concerne celles que l’institution scolaire ignore.
Au sein de ce projet, les arbres doivent pouvoir bénéficier d’un créneau horaire spécifique d’une à deux heures par semaine. En effet cette pratique crée son propre espace en dehors des matières traditionnelles.

4. Des partis-pris pédagogiques

4.1 Respect du rythme de chacun.
La scolarité est organisée en deux cycles. le cycle 1 regroupe les jeunes de la première à la deuxième année de collège, pouvant correspondre à un cycle 6e-4e, et un cycle 2 de préparatio, à la sortie du collège, pouvant correspondre aux classes traditionnelles de 3e et de seconde indifférenciée. Les jeunes sont regroupés en groupe de références hétérogènes en âge et en niveau. Des groupes de vie ou groupes de projets sont constitués pour une année scolaire ou pour un trimestre. Des groupes de besoin permettent l'adaptation aux rythmes individuels et à al remédiation.

4.2 Rythmes d’apprentissage de l’élève

La formule « respect du rythme d’apprentissage de l’élève (ou de l’enfant) » pose des problèmes majeurs, c’est là son mérite.
Certes elle entend ne pas se résigner à l’échec de l’élève devant un apprentissage conçu pour son groupe. Elle ne se satisfait pas d’un système de rattrapage après échec ; Elle propose pour cela que soit prise en compte une dimension personnelle. L’institution instaure la pédagogie différenciée, autre formule.
En appeler au rythme, ça peut se traduire aussi par un changement d’étiquette, dans cette grande distribution qu’est le système scolaire : on a vu les groupes de niveau transformer l’élève « faible » en élève « lent », ce qui ne garantit pas en soi que sa supposée lenteur (non, c’est pas génétique !), rencontre de meilleures réponses que la faiblesse de son aîné(e).

Autre chose est d’instituer l’élève comme acteur de ses propres apprentissages. Autre chose est de construire des apprentissages en mobilisant toutes les relations possibles. C’est dans ce cadre là que l’apprentissage peut-être approché comme interaction entre tous les membres de la communauté éducative, tournée aussi vers l’extérieur, de la planète au quartier ou vice versa.

Reste à organiser ces interactions. Pas de spontanéité qui puisse s’exprimer sans que des moyens en terme d’espace, de temps, d’étendue des regroupements, de technique ne soient clairement posés.

Ainsi, séquences, organisation spatiale, groupes multi-âge, tutorats et parrainages, aide mutuelle, coopération, co-éducation, travail en équipe, conseils d’enfant, groupes de suivi, permanences d’écoute, groupes de base et groupes de projet, projet à court terme et à long terme, inter ou transdisciplinarité, décloisonnement, modules et travaux croisés, aide et soutien, études surveillées et dirigées, ateliers de travaux personnalisés, conférences, travaux pratiques, etc., tous ces principes et techniques peuvent être questionnés (revisités), en particulier en terme de bilans d’expérience, et conjugués en fonction d’une charte, pour rythmer une scolarité qui lie structurellement apprentissages et socialisation.

A cela il faut une base à laquelle on puisse se référer en permanence, une unité sociale, affective où l’on se retrouve régulièrement pour recentrer, rendre compte, évaluer, régler les problèmes et les conflits, prendre des décisions. La classe d’âge peine à remplir ces fonctions, parce qu’elle pose une fausse égalité, et qu’elle limite ou restreint l’exercice du tutorat d’élève à élève ou de l’aide mutuelle par exemple. La classe de niveau passe par un classement sans fondement, entraîne un tri sélectif irrespectueux. Constituer un groupe multi-âge, sans autre critère évite ces erreurs. Un écart trop grand, sur la totalité de la scolarité collège risque d’introduire d’autres difficultés : modes relationnels difficilement conjugables au quotidien et projets non conciliables. Des groupes comportant au maximum des écarts de trois ans,  pourraient convenir. La scolarité s’effectuerait en deux temps : Un groupe-classe de base multi-âge et son enseignant de référence resteraient ensemble pendant un cycle de 2 ou trois sessions(1) . Le second cycle, avec un autre enseignant référent  conserve le groupe ou le recompose si le collège compte plus d’un groupe de base par cycle, soit un minimum de 60 élèves. L’effectif de 15 élèves par groupe-classe correspond à l’objectif du collège unique, c’est à dire qui rassemble dans un même groupe classe des enfants actuellement scolarisés en collège, en SEGPA et intégrés par la voie de l’implantation d’une UPI. Il est entendu que les groupes de projets ont une étendue largement modulable.
 
 

S’agissant du temps scolaire, sa normalisation actuelle (l’heure de cours) ne résiste pas à la diversité des contextes. Une unité de temps est indispensable comme repère ; des regroupements de séquences répondent à la nature des projets. On peut rapidement convenir qu’une unité d’une demi-heure introduit un rythme, et que des séquences d’une heure ou d’une heure et demie donnent du temps.
 
 

La « base », c’est aussi un espace, un lieu de vie de référence où l’on installe ses marques. La perpétuelle transhumance vécue par les élèves du collège actuel n’encourage pas à l’appropriation de l’espace scolaire; mais au contraire marque celui-ci (l’espace scolaire) comme lieu de passage, furtif, où on ne peut que laisser des traces fautives. Chaque groupe-classe a donc sa base, et dans cet espace, chaque élève a sa place permanente. Cet espace contient tous les outils nécessaires à l’organisation des projets, en particulier des affichages d’emploi du temps, d’agendas et plannings, divers documents,  l’ordinateur, la gomme et le crayon. Selon les cas, ce lieu peut permettre aussi une activité spécialisée (arts plastiques, par exemple ou expression théâtrale..., si  un projet concernant tout le groupe-classe le justifie). Un « coin » pour les rassemblements est clairement identifié dans la salle. Quelques rayonnages permettent d’accéder facilement à la documentation permanente de base tels que dictionnaires (et  les 117 tableaux types de conjugaison !) Et une documentation temporaire correspondant aux projets en cours, sans qu’il soit question de fractionner le Centre de Documentation et d’free.frrmation du collège.

Il n’est pas possible, de réunir dans un même lieu de base, tous les équipements nécessaires à toutes les activités d’un groupe-classe, d’un élève. Des salles spécialisées sont indispensables pour des raisons évidentes.

Des lieux de rencontre  pour plusieurs groupes-classes, pour diverses équipes  ou conseils, voire pour la communauté éducative toute entière sont évidemment prévus

4.3 L’interdisciplinarité au cœur des projets

Le projet interdisciplinaire constitue l’élément structurant de la vie pédagogique du collège. C’est lui qui fédère et qui donne sens aux enseignements disciplinaires. C’est à partir du projet interdisciplinaire que se mettent en place les situations d’apprentissage, de remédiation pour les uns et d’approfondissement pour d’autres, dans les diverses disciplines. En fonction de ses ambitions, de sa difficulté, il peut s’étaler sur une durée d’un trimestre ou d’une année scolaire.

 L’élaboration du projet nécessite une phase de négociation entre les jeunes et l’équipe éducative. Ainsi, le projet naît de la convergence du désir de faire et de découvrir des jeunes avec les objectifs pédagogiques de l’équipe éducative et les finalités du projet global de l’établissement. Cependant il est soumis à l’approbation de la communauté éducative.

            Il est ouvert à tous les groupes de références, dans une limite de 15 jeunes. Il s’inscrit dans les limites matérielles de la faisabilité et dans le respect des objectifs généraux de l’établissement. Sa mise en œuvre et sa réalisation nécessitent la réunion de plusieurs conditions : il doit aboutir à une réalisation concrète, qui doit être communiquée à l’intérieur et à l’extérieur de l’établissement, et apporter aux jeunes une reconnaissance sociale. Il doit entraîner une modification du statut du jeune et aboutir à une véritable cogestion mettant à égalité formé et formateur.
            Il nécessite une gestion souple des emplois du temps et de l’utilisation des locaux, en particulier du C. D. I., de la salle free.frrmatique et des ateliers de technologie. Ainsi peut-il, à certains moments, occuper la totalité du temps scolaire, en fonction des besoins, et laisser à d’autres moments le champ libre à d’autres activités.

            Le projet est collectif, s’adresse à des groupes hétérogènes en âges et en niveaux, en ce sens il participe aux objectifs d’intégration et de socialisation. Il participe de même aux objectifs d’ouverture sur le milieu et de mise en réseau des établissements, il est donc l’occasion de prises de contacts, de sorties sur le terrain, d’utilisation des ressources culturelles disponibles, dans les structures extérieures les plus accessibles, aussi bien que sur Internet.
            Le projet fait l’objet d’évaluations et d’auto-évaluations intermédiaires, en particulier s’il se développe sur l’année scolaire. Une évaluation finale porte sur le produit réalisé et communiqué. Elle peut être conduite à trois niveaux : interne, par les acteurs du projet, par la totalité de la communauté éducative, enfin par le public extérieur à l’établissement. Ces évaluations conduisent à des validations qui font partie intégrante du parcours de formation, au même titre que toutes les autres évaluations.

            L’interdisciplinarité est essentielle. Elle n’impose en aucune façon aux adultes la polyvalence pédagogique, c’est à dire l’obligation d’enseigner dans plusieurs disciplines distinctes. Néanmoins elle nécessite non seulement une harmonisation, mais aussi des échanges réciproques et permanents entres diverses disciplines. Chaque adulte, intervenant en fonction de sa formation professionnelle ou de capacités qu’il a pu acquérir, se doit par conséquent d’intégrer dans le cadre de ses interventions des objectifs pédagogiques extérieurs à son champ de spécialisation, qui auront été négociés au sein de l’équipe éducative.

5. Les groupes de travail

5.1 Le groupe de base

Il est composé de 15 jeunes au maximum regroupés par cycle et placés sous la responsabilité d'un pédagogue.
Il est le groupe de référence par excellence. Il travaille à partir de trois directions : co-gestion, projets et travaux individuels.
La gestion du centre : les décisions concernant la vie du centre sont prises en groupe de bases, discutées en forum (si besoin est) et tranchées en conseil de gestion. Tous les problèmes de la vie quotidienne sont abordés en groupe de bases ( répartition des tâches institutionnelles).Chaque membre du groupe de base participe à une commission de gestion institutionnelle.
Le quoi de neuf : discussions régulières entre les membres, du groupe.
Des problèmes inter-personnels au sein du groupe peuvent y être résolus. Mise au point ou free.frs sur les projets.
Le plan de travail individuel : le responsable pédagogique aide le jeune à élaborer chaque semaine son plan de travail et l'assiste dans ses choix, élaborations et constructions de projets à court terme ou annuels. Planification des tâches institutionnelles. Visualisation des travaux scolaires requis par les cours disciplinaires.
Les travaux personnels
Le responsable pédagogique assure le suivi scolaire de chaque membre du groupe. Il aide le jeune à suivre son cahier des charges

5.2 Les cours
En liaison avec les projets de chaque période, en fonction des besoins individuels. Ils se font par cycle. Ils permettent l'acquisition d'automatismes, acquisition et approfondissement des savoirs, de savoir-faire. Les enfants différents intégrés participeront aux différents cours en fonction de leurs besoins et compétences. Des séances spécifiques leur seront réservées.

5.3   Les différents types de projets
Les projets par période : Ils regroupent l'ensemble des jeunes. Ils débouchent sur des productions ou/et restitutions collectives ou individuelles. Certains projets découlent des compétences réclamées par les programmes nationaux : leurs objectifs pédagogiques sont déterminés par les enseignants. Les thèmes sont donc à négocier avec les enseignants référents.  D'autres relèvent du libre -arbitre des jeunes. Des intervenants, des partenaires institutionnels, des personnes-ressources peuvent être sollicitées pour les mener à bien. Tous les adultes de l'établissement participent aux différents projets.
Les projets à long terme sont librement choisis par l'ensemble de la communauté et débouchent automatiquement sur une production. Des intervenants, des partenaires institutionnels des personnes-ressources peuvent être sollicitées pour les mener à bien. Tous les adultes de l'établissement participent aux différents projets.
Les projets permanents : des outils de communication (journaux, radios, free.frrmations diverses et institutionnelles) sont sous la responsabilité de commissions spécifiques. La correspondance scolaire, les échanges et voyages sont intégrés aux différents projets et/ou font l'objet de projets à long terme spécifiques.
Les différentes commissions ou conseils institutionnels : ils sont coordonnés par un adulte référent. Chacun doit y participer. A la fin d'une scolarité, chacun doit avoir assurer des fonctions dans chacun d'eux. La nomination des délégués est trimestrielle ou annuelle

5.4 Les groupe de bilans

Ils se tiennent à la fin de chaque période:
Les projets débouchent sur une production ou une restitution à la communauté. Il est co-évalué par le groupe.
Les cours : co-évaluation, auto-évaluation à la fin de chaque période ( elle se présente sous la forme du cahier des charges).
La participation à la vie institutionnelle est co-évaluée par le groupe projet ou le groupe de base.

5.5 Le tutorat
Le tuteur est l'enseignant référent du groupe de base : il collabore avec tous les enseignants responsables de projets ou de cours. C'est un médiateur.
Le parrain ou la marraine est un jeune qui aide un nouvel arrivant à s'intégrer au collège. Il lui explique toutes les règles de vie, fonctionnement institutionnels ou scolaires. Il peut aider son pupille également dans ses projets scolaires (cours et projets).

5.6   Le conseil scientifique et citoyen.
Dans la mesure où ce collège est expérimental il s’avère nécessaire d’inscrire sa démarche, ses recherches dans une synergie de partenariat et de soutien. Ce conseil composé de scientifiques, d’universitaires, de praticiens éducatifs, de représentants de la société civile et d’associations assistera tous les acteurs  de cet espace expérimental. Il participera à une évaluation globale et sans intérêt dans la mesure où n’étant ni partie prenante, ni représentant direct du ministère de tutelle ses conseils se feront en toute gratuité. Cette liberté, ce droit de regard permettront que cette expérimentation puisse être partagée et reproduite par le plus grand nombre.
Ce conseil scientifique et citoyen ne remplace pas toutes les évaluations institutionnelles d’un établissement public, il accompagne simplement une structure expérimentale :
 

Glossaire

Groupe de base : groupe de référence

Quoi de neuf :  discussions régulières au sein du groupe de base

Le plan de travail : planification hebdomadaire de l'ensemble des travaux ( personnels, scolaires, institutionnels et interdisciplinaires) du jeune.

Le cahier des charges : il est extrait de la grille générale des référentiels établis en conformité avec les programmes nationaux.

Projets : à court terme ou long terme, il débouche sur des productions ou des restitutions.

Règles de vie : elles sont définies par toute la communauté éducative. Certaines sont du ressort des adultes ( règles de sécurité, d'obligation scolaire).

Principe de réparation : Dans le cadre de conflits inter-personnels ou de personnes à institution le principe de réparation ( réparer des objets cassés, dons ou travaux d'utilité générale) permet de repositionner les manquements aux règles de vie.

La boîte à râlages : chaque membre peut exprimer son désaccord ou conflit avec un autre ou l'institution. Ces désaccords sont exprimés par écrit. Chaque groupe de base a une boîte à râlages qui est ouverte régulièrement. Cela relativise les conflits.
 

6. Des partis-pris institutionnels

  6.1.Mise en pratique de la démocratie.
Le collège fonctionnera sur la base d’une démocratie participative, de la cogestion : la gestion collégiale des responsabilités et des tâches, et aussi partenariat enfant / adulte. Mais il n'y pas égalité totale. Chacun a sa part de responsabilité : l'adulte est par exemple garant de la sécurité. La responsabilité de l'enfant est fonction de ses capacités et de ses attitudes.
 
 

6.2 L'organisation institutionnelle

L'organisation institutionnelle concerne :

Þ   Les règles de vie.

Þ   La façon de les discuter, de les décider, de les mettre en place.

Þ   Les espaces (le nom des instances) et les temps (dans l'emploi  du temps) qui sont nécessaires à leur mise en place.

Cela pose la question de la place de chacun (adulte/enfants, enseignants/administratifs/parents) et de son statut dans les instances.
 
 

L'expression de la démocratie.

L'organisation en instances est l'expression de la démocratie dans le collège.

L'organisation institutionnelle permet une visualisation du rôle et de la place de chacun, et évite le schéma responsable/subalterne, mineur/majeur (schéma porteur de démission et de repli sur soi) qui nous semble un facteur déterminant du malaise du collège.

L'organisation institutionnelle peut paraître parfois lourde et mangeuse de temps. C'est aussi un facteur de cohérence pour la somme des individus qui vivent dans l'unité-collège. C'est ce qui permet que tous les individus juxtaposés et différents forment un ensemble sinon harmonieux au moins cohérent. L'organisation institutionnelle permet de mesurer nos différences, non pas pour nous opposer ou faire des dominants et des dominés, mais pour nous enrichir de ces différences et garantir l'expression de chacun.
 
 

Apprendre la citoyenneté en la pratiquant.

La citoyenneté n’est pas une matière enseignée, mais une pratique réfléchie et encadrée au quotidien. Nous sommes attachés à l'idée d'une citoyenneté active et participative. L'organisation institutionnelle du collège permettra cette citoyenneté au quotidien.

L'institutionnel intégré à la vie quotidienne des collégiens (différents conseils, gestion collective des conflits) fera partie de la vie du jeune. Sa participation aux débats, aux prises de décisions et à leur application concrète sera un moyen de l'apprentissage de la citoyenneté.

Outre la prise de responsabilités et d'initiatives, les objectifs de savoir-être et de savoir-faire de ces pratiques sont multiples : confiance en soi, autonomie, écoute des autres, expression orale, respect des avis différents…

Voir la liste des instances en annexe.
 
 

6.3 La régulation de conflits

Principes :

Þ      mettre de la distance (l'objet de conflit est déposé par écrit dans une boîte qui sera ouverte une fois par semaine.

Þ      principe de la réparation à la place de la sanction (sans installer de jurisprudence).

Þ      gestion collective du conflit et de la réparation par des pairs (enfants entre eux).

Þ      installer un climat de parole et d'écoute qui permet de faire émerger les conflits

Þ      se servir des conflits pour mieux vivre ensemble ; les valoriser d'une certaine façon, en tout cas ne pas les nier.

Dans cette gestion c'est l'acte qui est en cause et jamais l'individu, d'où l'idée de réparation (on ne demande pas à un individu d'être autrement, on lui demande de faire ceci ou cela).

Þ   Associer la gestion des conflits à des expressions de bravos (des mots de félicitations déposés eux-aussi dans une boîte).
 
 

La régulation de conflits se passe dans le cadre du groupe de base.

Le moment de gestion des conflits est aligné pour tous les groupes. Ainsi c'est le pédagogue référant + 2 jeunes élus du groupe A qui vont animer la réunion de gestion de conflit du groupe B.

Les conflits inter-groupe

Une commission gérera ces conflits mettant en cause des enfants de groupes différents.

Les conflits graves

C'est le groupe de pilotage qui tranche.
 
 

7. Repenser l’évaluation
 

7.1 Capacité à l'auto-évaluation, évaluation formative : Une valorisation des acquis.

Le jeune dispose d’outils (tels que, à titre d’exemple, des grilles d’objectifs) lui permettant à la fois de s’évaluer et de confronter son évaluation à celle des adultes.

Evaluations et auto-évaluations portent à la fois sur les acquisitions de connaissances, de méthodes de travail et d’analyse, et de comportements. Elles ont essentiellement pour but la mesure et la mise en valeur des progrès réalisés, et permettent de construire une image positive du jeune vis à vis de lui-même et vis à vis des situations d’apprentissage.

Chaque trimestre, un conseil de bilan permet de faire le point, aussi bien du point de vue des acquis individuels que du point de vue du fonctionnement pédagogique.
 
 

7.2 Personnalisation des parcours.

Les jeunes obtiennent des Unités de Valeur, qu’ils conservent d’une année sur l’autre et qui leur permettent de personnaliser leur parcours, dans la limite toutefois où en fin de cycle tous les jeunes doivent avoir réuni les mêmes Unités de Valeur.

Il n’y a pas de redoublement, le passage du cycle 1 au cycle 2 ne nécessite pas la réussite de la totalité des Unités de Valeur prévues.

Cependant, en cas de sortie de l’établissement en cours de scolarité, en cours de cycle ou en fin de cycle 2, un bilan d’évaluation conforme aux normes administratives en vigueur sera fourni.

De même, les jeunes devront se présenter au Brevet des Collèges, comme dans tout établissement public et dans les mêmes conditions
 

7.3 Cahier des charges

Les évaluations et auto-évaluations se font sur la base de référentiels d’objectifs ou de grilles d’analyse adaptés en fonction des divers domaines ou productions évalués.

L’auto-évaluation à la fin de chaque période se réalise à partir du cahier des charges contenant, entre autres, les référentiels d’objectifs.

Les outils d’évaluation et d’auto-évaluation sont établis pour chaque domaine de connaissance et pour chaque projet, en concertation avec l’ensemble de l’équipe éducative. Ils sont de nature variée.
 

7.4 Evalutations croisées et variées.

On pourra ainsi distinguer plusieurs types d’évaluations et d’outils :

·       évaluations intermédiaires concernant les apprentissages.

·        évaluations terminales en fin de cycle concernant les apprentissages.

·        évaluations intermédiaires concernant les projets.

·       évaluations-bilans de fin de projet.

·       évaluations-bilans concernant le domaine de la vie citoyenne. Dans ce dernier domaine il  n’y pas d’évaluation de fin de cycle, les évaluations se font à intervalles réguliers tout au long du parcours dans l’établissement.

·       les jeunes sont soumis à une seule évaluation sommative externe : le Brevet des Collèges, à laquelle ils seront préparés.

·       l’évaluation institutionnalisée à l’entrée en Sixième sera aussi mise en œuvre, elle sera utilisée comme premier inventaire des points forts et des faiblesses de chacun.

·       Evaluation de compétences transversales (telles que : s’investir, respecter, reconnaître, réaliser, traduire, organiser, éprouver, expliquer ou créer).
 

7.5 Les référentiels.

Les référentiels d’objectifs ont pour fonction fondamentale de servir de repère, de guider le jeune dans ses apprentissages. Cependant, les formes de l’évaluation devront être variées. Toute activité, toute Unité de Valeur, ne doit pas obligatoirement être mise en grille. L’équipe éducative doit veiller à ne pas multiplier de manière abusive les référentiels d’objectifs, pour ne pas aboutir, par addition, à des listes démesurément longues de compétences, qui peuvent donner au jeune un sentiment d’accablement face au catalogue trop étoffé des acquis qui lui manqueraient.

La co-évaluation des élèves entre eux, dans le cadre des cours comme dans le cadre du tutorat ou des travaux des groupes de bilans, sont autant d’éléments d’évaluation également pris en compte.

La participation à la vie institutionnelle est co-évaluée par le groupe projet ou le groupe de base. L’évaluation peut également se faire sous la forme d’enquêtes, de questionnaires...

En guise d’illustration quelques fiches de travail autour de l’évaluation sont présentées en Annexe 2.
 

8. Perspectives
 

Ce collège expérimental s'appuie donc sur :

- Le volontariat des personnels. Les personnels sont missionnés pendant une période de 2 ans à l’issue de laquelle ils confirment ou non leur investissement dans le collège expérimental.

- La co-gestion.

- La participation active de tous les acteurs.

- La mixité sociale des populations scolaires dans le cadre d'une carte scolaire assouplie et de l'intégration de jeunes jusqu'ici ignorés par les établissements du second degré.

Pour cela il met en place une pédagogie individualisée, coopérative et inter-disciplinaire.
 

8.1 Du CM2 à la seconde

Désirant scolariser les jeunes de la 6ème à la seconde, nous examinons les possibilités de renforcer les liens primaire-collège à travers l'élaboration d'un tissu relationnel renforcé avec les écoles primaires, voire d'étudier les possibilités d'intégrer les enfants du CM2.

Les études sont indifférenciées jusqu'en seconde, il paraît normal, dans le cadre des programmes nationaux actuels, de renforcer cette unité en intégrant dans un même espace scolaire l'ensemble des jeunes concernés. Cette scolarité jusqu'en seconde ne s'oppose nullement aux orientations scolaires et de formation professionnelle actuelles.

Cette hétérogénéité du groupe, les méthodes pédagogiques actives et la vie citoyenne entraînent de fait un seuil numérique strict au-delà duquel toute vie participative s'avère aléatoire. Le seuil maxima avoisine les 250 personnes.

Certains jeunes ont besoin  de recul familial, de recréer des liens sociaux au sein d'un espace unifié, c'est pourquoi nous étudions les possibilités de créer un mini-internat (30 personnes maximum) rattaché à ce collège.
 
 

8.2 Partenariat :

Ce collège expérimental s'appuie sur une participation active de tous ses membres et s'inscrit résolument dans son environnement sociétal. Il s'inscrit dans le quartier, dans la cité, dans l'espace environnemental.

C’est pourquoi il a mis en place des structures participatives où s'intègre un réseau  de partenaires institutionnels, associatifs et administratifs. D'ores et déjà nous avons pris contact avec un certain nombre d'associations culturelles et sociales afin de créer  un tissu relationnel stable et citoyen. Faisant partie de l'ensemble des structures scolaires nous nous inscrivons dans une perspective de collaboration avec les établissements scolaires du premier et du second degré.
 

8.3 Choix du site :

Il est évident que ce choix relève de l'Education Nationale, néanmoins des besoins sociaux et scolaires importants apparaissent dans Rochefort.

Un manque de places pour intégrer des jeunes à profil particulier ou handicapés est criant dans Rochefort. Une vie associative riche, un partenariat mairie- association a été mis en place. Des locaux peuvent être mis à disposition par la ville dans la mesure où ce collège expérimental intègre ce partenariat. Des contacts fructueux et conviviaux ont été pris avec l'ensemble de ces partenaires rochefortais.

Au nord de La Rochelle, les collèges actuels sont en sur-effectifs. Nous avons également  commencé à prendre des contacts avec des associations culturelles rochelaises.
 
 

Rochefort, le 11 octobre 2000

Contact : Thérèse Preux, 3 rue du bois vert, La Gaçonnières,
17480 Le Chateau d'Oléron    thyde@wanadoo.fr
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(1) La question de la durée de la « session » scolaire est en débat ; le semestre est souvent présenté comme une solution mieux adaptée que l’année, mais c’est une autre question


LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES

| Présentation | SOMMAIRE |
| Le nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? chèque-éducation ? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme scolaire et "éducation alternative" | Jaune devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| Le lycée "expérimental" de Saint-Nazaire | Le collège-lycée "expérimental" de Caen-Hérouville|
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Freinet dans (?) le système "éducatif" (?) |
| Changer l'école | Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop !| L'école Vitruve |
| Colloque Freinet à ... Londres | Des écoles publiques "expérimentales" |
| 68 - 98 : les 30 P-l-eureuses | Et l'horreur éducative ? |