alternatives éducatives : des écoles différentes
| Présentation | SOMMAIRE |

I Une école différente ? Pour une société différente ? Qui n'en veut ?! I Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop |
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Appel pour des éts innovants et coopératifs |
I Obligation scolaire et liberté I | Une école différente ? Pour une société différente ? Qui n'en veut ?! I

Quelques autres "rubriques", parmi beaucoup d'autres, toujours d'actualité :
les rapports parents-profs, la maternelle à 2 ans, l'ennui à l'école les punitions collectives,  le téléphone portable, l'état des toilettes, le créationnisme...

2016
école autrement, école alternative, école différente ...
Une autre école est-elle possible ?

« Main basse sur l'école publique »
L'Éducation Nationale est accusée de « fabriquer des crétins » et d'entretenir le « chaos pédagogique », l'insécurité et le chômage.
Eddy Khaldi et Muriel Fitoussi dévoilent la signification de ces mesures :
des associations de libéraux et de catholiques conservateurs proches du Front national et de l'Opus Dei sont à l'origine de ces propositions.
Au nom de la liberté de choix, on prépare une privatisation de l'Éducation.

Rentrée 2008 : "Où en est la création de collèges expérimentaux" ?

En janvier, tout semble avancer : le ministère diffuse même la liste des cinq collèges concernés,
Gabriel Cohn Bendit annonce qu’il a trouvé 300 enseignants volontaires.
Douche froide en mars : Gabriel Cohn Bendit annonce que son collectif sort du dispositif.
Puis il fait marche arrière en disant que cela pourrait se faire quand même dans l’académie de Créteil…
Bref, on y comprend plus rien, si ce n’est que le projet tourne en eau de boudin.
Un air de déjà vu ... il y a huit ans :
"La France qui bouge...
Sachant qu'il se crée quatre établissements "expérimentaux" tous les 20 ans,
et que le terme "expérimental" n'a pas de sens précis,
et que tout le monde s'en fout,
combien d'établissements "expérimentaux"
la France comptera-t-elle dans 1000 ans ?"
TOUS LES 20 ANS:
QUATRE ÉTABLISSEMENTS "EXPÉRIMENTAUX".
 

Le «libéral libertaire» Gabriel Cohn-Bendit s'est amusé ensuite
«à prendre à rebrousse-poil» son auditoire,
même s'il est pour le libre choix
et partage nombre de positions d'Alain Madelin.
Peut-être, tôt ou tard, un peu, sponsorisées ?

Agression d'un élève : toujours pas de cours à Vitry-sur-Seine
 

Académie de Créteil - Rentrée 2009-2010 :


Neuf collèges expérimentaux lancés
Nouveauté pédagogique de cette rentrée dans l’académie de Créteil, neuf collèges expérimentaux qui s’ajoutent aux trois microlycées créés pour aider les ados déscolarisés.
  

Le Parisien - Anne-Laure Abraham - 04.09.2009
Ne les appelez plus « collèges Cohn-Bendit ». Neuf nouveaux collèges expérimentaux voient le jour en cette rentrée (5 dans le Val-de-Marne, 2 en Seine-et-Marne et 1 en Seine-Saint-Denis). L’académie de Créteil a décidé d’étendre l’expérience menée l’année dernière dans le collège Eugène- Chevreul à L’Haÿ-les-Roses. 

Objectif : réduire la fuite des élèves de certains collèges ayant « mauvaise réputation » en mettant en oeuvre un projet pédagogique innovant. « Les équipes définissent leurs besoins et nous leur permettons, par exemple, de garder les professeurs remplaçants sur des projets ou nous éditons des postes à profil. Il n’y a pas forcément de moyens supplémentaires… » explique Jean-Marie Lépouchard, inspecteur chargé de la mission académique pédagogique innovation et expérimentation. 

Le collège Chevreul, classé ZEP, est parti d’une situation plutôt sombre : un taux de passage en seconde en diminution, de l’absentéisme, des problèmes de discipline avec, pour conséquence, 50 demandes de dérogations pour ne pas être affecté dans ce collège, soit l’équivalent de deux classes… Un an après le début de l’expérience, Catherine Ferrier-Zarzeki ne regrette pas l’aventure : «Nos élèves ne fuient plus le collège, explique la principale. On a même eu huit demandes de dérogations entrantes d’enfants qui n’étaient pas du secteur ! L’ambiance générale a changé, ça vaut vraiment le coup ! » 
« C’est le jour et la nuit ! Un climat de confiance s’est instauré » 

Un diagnostic partagé avec les personnels et les parents pour chaque niveau a permis de définir les axes de travail. Pour les 6e, la priorité était de « donner envie aux élèves de venir ». Quatre 6e thématiques musique et bilinguisme, sciences de l’ingénieur, sciences expérimentales… ont été créées avec chacune une ou deux heures de cours dans le thème choisi et des actions fortes comme, par exemple, la rencontre d’athlètes des Jeux paralympiques pour la 6e sports et santé. 

Autre gros changement : la création d’une 4e regroupant quinze élèves présentant des problèmes scolaires et disciplinaires. Dix professeurs volontaires se sont occupés d’eux et ont changé quelques règles : les affaires de cours restaient au collège — « De toute façon, ils ne faisaient pas leurs devoirs à la maison », précise la principale —, pas d’heure de permanence pour ne pas qu’ils errent dans les couloirs, pas de note. « Ce sont eux qui, au final, en ont demandées ! Les enseignants leur ont fait passer un contrôle de cinq minutes en début de cours et un autre à la fin pour vérifier s’ils avaient compris. On les a aussi obligés à écrire à tous les cours. » 
L’accent a également été mis sur la collaboration avec les parents : ces derniers étaient appelés tous les deux jours pour leur raconter comment ça se passait. « Des liens très forts se sont tissés… » Résultat : deux élèves sont passés en 3e générale, six en 3e découverte professionnelle, trois ont demandé à redoubler et les autres sont en préapprentissage. « Leur attitude a changé. C’est le jour et la nuit ! Un climat de confiance s’est instauré. Certains sont devenus force de proposition. »

Collèges innovation expérimentation : 
Dans le Val-de-Marne : Laplace à Créteil, Joliot-Curie à Fontenaysous- Bois, Chevreul à L’Haÿ-les- Roses, Brossolette à Villeneuve-Saint- Georges, Molière à Ivry et Karl-Marx à Villejuif. 
En Seine-et-Marne : Pyramide à Lieusaint, Jules-Verne et Marie- Curie à Provins. 
En Seine-Saint-Denis : Jean-Vilar à La Courneuve. 



Académie de Créteil - Rentrée 2008-2009 :

Pour les décrocheurs- ou déjà "décrochés" - 
de plus de 16 ans :
une annexe (3 classes d'une douzaine d'élèves)
au lycée polyvalent Jean Macé 
(1.500 élèves, classé en "zone prévention violence"), 
34 rue Jules Ferry, 94400 Vitry sur Seine  (RER C -  station  VITRY)
Tél. : 01 45 73 63 00 -  web.0940129e@ac-creteil.fr
renseignements et inscriptions à partir du 25 août 2008
au 01.45.73.62.65 ou  06.37.53.53.93.

Le lycée de la reprise
A Vitry-sur-Seine, des classes spécialisées proposent aux jeunes qui ont décroché 
de renouer avec les études.


Un nouveau collège expérimental
à l'Haÿ-les-Roses

A L’ORIGINE, six établissements expérimentaux devaient voir le jour en France à la rentrée scolaire. Finalement, un seul ouvrira ses portes début septembre : celui du collège Chevreul à L’Haÿ-les-Roses, dans la banlieue sud de Paris. Le projet mobilisera au total une soixantaine de personnes (profs et personnel non enseignant) pour offrir aux 500 élèves une pédagogie plus respectueuse de leurs rythmes d’apprentissage, en misant sur leurs capacités à acquérir des connaissances plutôt qu’à empiler des savoirs encyclopédiques.

Car cet établissement classé en zone d’éducation prioritaire (ZEP) accueille des collégiens dont beaucoup présentent d’importantes difficultés scolaires. Dès la rentrée, ils devraient bénéficier d’un « enseignement d’avant-garde », assure le recteur de l’académie de Créteil, Jean-Michel Blanquer.

Spécialisation en langues, en musique, en sport..
Les petits qui rentreront au collège seront répartis au choix dans plusieurs classes, selon le voeu formulé en CM 2 : une classe de 6 e sciences de l’ingénieur s’ils se sentent un potentiel scientifique, une 6 e langues avec des classes bilingues en anglais et en allemand, une 6 e musique avec un travail en partenariat avec le conservatoire municipal et une 6 e sports qui abordera tous les domaines de la pratique sportive, sans omettre la culture et la littérature. Une 4 e découverte des métiers sera également dispensée pour les élèves tentés par un cursus en alternance.

Les cours de 3 e s’inspireront, eux, de ce qui se fait au lycée : les professeurs seront ainsi amenés à travailler en équipe, voire même à enseigner en binôme. L’enseignement distillé au collège, s'il ne s’affranchira pas du programme scolaire normal, s’inspire librement de l’expérience de Gabriel Cohn-Bendit, fondateur en 1981 du lycée expérimental de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et frère du leader étudiant de Mai 1968. 

Librement ? Le collège refuse en effet l’appellation «collège Cohn-Bendit», un temps évoquée, et s’enorgueillit d’avoir fait du sur-mesure. «Les enseignants acceptaient mal le fait que quelqu’un débarque pour leur dire ce qu’il fallait faire. En revanche, ils étaient tout à fait partants pour créer un projet innovant», justifie la principale du collège, Catherine Ferrier.



Mini-révolution en couleurs dans un collège ZEP de L'Haÿ-les-Roses
Le Monde -  02.09.08 
Il y a quelques mois, pourtant, l'établissement était un collège ZEP classique : une cinquantaine de professeurs, 500 élèves dont près de la moitié issus de milieux défavorisés, 68 % de réussite au brevet et une réputation médiocre qui fait fuir les familles les plus averties. C'est précisément à cause de ces caractéristiques que le collège a été choisi par le ministère de l'éducation pour expérimenter des pédagogies innovantes. Des six établissements qui devaient tenter l'aventure, il est le seul à être prêt pour la rentrée.

Les bâtiments sont les mêmes, les professeurs aussi, mais tout est pourtant différent. "On prend les élèves au niveau où ils sont, et non pas au niveau où ils devraient être", résume Bouchra Slimani, professeur de français. Pour motiver les collégiens, les cinq classes de 6e ont des "couleurs", qui serviront de fils conducteurs pour mener les programmes de l'année.

L'élève pourra ainsi choisir, selon ses voeux et l'appréciation de ses professeurs, une 6e bilingue, sciences expérimentales, musique, sciences de l'ingénieur ou sport. "Avec ce système, il n'y a plus aucune 6e poubelle, toutes sont attractives", poursuit Mme Slimani. 14 h 30, lundi 1er septembre. La principale, Catherine Ferrier-Zarzecki, donne les derniers conseils avant la rentrée : "Il faut tranquilliser les parents. Dites-leur bien que leurs enfants sont dans des 6es normales, avec des choses en plus et non en moins."

"BOL D'OXYGÈNE"

Si toutes les classes ont introduit une dose d'innovation dans leur fonctionnement et leurs programmes, seule une 4e est entièrement expérimentale. "On va y rassembler 15 élèves qui ont des difficultés scolaires ou des problèmes de discipline ou de comportement, explique Carole Nadal, professeur de technologie, qui dirige ce projet. Dans des classes hétérogènes, ces élèves disparaîtraient par abandon ou par exclusion." Du "sur-mesure" leur sera proposé, pour combler leurs lacunes mais aussi leur apprendre à travailler et à se remobiliser. De quoi chambouler les certitudes.

Jérôme Casta, professeur d'histoire-géographie, est l'un des enseignants qui se sont portés volontaires pour suivre cette classe. Il avoue son appréhension devant ce nouveau public : "Nous essuyons un peu les plâtres. Il va falloir enseigner autrement, sans le corset des programmes." Carole Nadal préfère y voir un formidable "bol d'oxygène". Tous se félicitent d'une chose : grâce "au" projet, le collège n'a perdu aucun poste.

Catherine Rollot

Académie d'Aix

A la rentrée de septembre 2008, le C.L.E.F. ouvre trois classes :
- Une sixième et une cinquième au collège Jean-Jaurès de La Ciotat (25 élèves par classe)
- Une classe de seconde au Lycée Lumière de La Ciotat (35 élèves).

ARCHIVES

 Deux nouveaux collèges expérimentaux dans notre académie (Créteil) ...
... et les personnels viennent de l’apprendre par une dépêche de presse !
 Les collèges expérimentaux ont du mal à passer
vendredi 07 mars 2008
Initiés par Gabriel Cohn-Bendit, co-fondateur du lycée expérimental de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) en partenariat avec le ministère de l'Education nationale, les trois projets, envisagés à la rentrée prochaine en Ile-de-France(*), pourraient ne pas aboutir.

Gabriel Cohn-Bendit estime « qu'aujourd'hui les conditions ne sont pas réunies pour que le projet aboutisse ».

Parmi les raisons avancées : le nombre de postes prévus par l'académie de Créteil serait passé de 26 pour les deux collèges à 6 ou 7 par établissement.

« Ça n'a plus aucun sens », déplore-t-il. L'autre gros souci provient également des réticences des enseignants qui ont appris la nouvelle par la presse.
Tout en précisant ne pas être réfractaire aux réformes, Valérie Sultan, secrétaire académique du Snes, principal syndicat enseignant du second degré, dénonce
« l'expérimentation sauvage et sans cadrage ». « La venue de professeurs volontaires dans les établissements pose la question de ce que l'on fait de ceux qui sont en place... poursuit-elle. Ce procédé est méprisant. »

Le recteur de l'académie de Créteil, Jean-Michel Blanquer, recherche l'effet contraire : « Rien ne peut se faire sans l'envie des enseignants, il faut trouver un consensus, explique-t-il. J'aimerais leur montrer que l'expérimentation peut placer leur établissement à l'avant-garde des pratiques au bénéfice des élèves. »
Il précise que rien n'est arreté et qu'une visite des collèges est prévue à la rentrée afin d'échanger avec les enseignants.

* Le collège Chevreul à L'Haÿ-les-Roses, Beaumarchais à Meaux et les Explorateurs à Cergy.

d'après - Le Parisien - Anne-Laure Abraham

A Meaux, les profs opposés, les parents mitigés .
vendredi 07 mars 2008
 
 

PARMI les cinq établissements retenus en France figurait le collège Beaumarchais de Meaux, classé en ZEP à Beauval. Dans cet établissement de 650 élèves, l'ambiance était morose à l'annonce de la nouvelle.

«Les professeurs n'ont pas apprécié l'absence de concertation et ont envoyé un courrier au rectorat pour exprimer leur opposition ainsi qu'une pétition», explique Olivier Lefort, délégué du Snes, enseignant dans le collège voisin Albert-Camus, qui a assisté à une réunion avec le personnel de Beaumarchais deux jours avant les vacances.

Les enseignants s'inquiètent de la dotation et du fonctionnement des collèges Cohn-Bendit, des conditions de nomination du nouveau personnel, du choix des élèves concernés.

L'Association des parents indépendants de Beaumarchais a assisté à la réunion, la veille des vacances, avec trois représentants du rectorat. « Les parents sont mitigés, certains trouvent ça bien car le projet doit faciliter la connaissance des élèves les plus en difficulté. Deux heures d'histoire, par exemple, peuvent se terminer par la prise en charge, pendant trente minutes, d'un petit groupe qui a décroché. Nous voulons, si c'est bénéfique, que les sixièmes concernées en profitent jusqu'à la troisième, sinon ça ne sert à rien », estime la présidente Sylvie Dumort.

Sur ce point non plus, les parents n'ont pas eu de garantie. « Quant aux classes à thème prévues dans ce projet, elles existent déjà à Beaumarchais, avec arts plastiques, théâtre, musique, et ça marche très bien. »

d'après - Le Parisien - V.R

Les collèges expérimentaux enterrés ?

    L'audace sur les bancs de l'école, c'est compliqué.
Cinq collèges expérimentaux devaient voir le jour à la rentrée, grâce à un accord entre Gabriel Cohn-Bendit, fondateur du lycée expérimental de Saint-Nazaire, et Xavier Darcos, ministre de l'Education.
Patatras.
Le projet est en train de capoter. « Certains maillons de la chaîne ont traîné des pieds », assure Cohn-Bendit, qui évoque un manque de volonté politique.
« L'expérience nous intéresse toujours, rétorque un conseiller du ministre.
Mais nous n'avons rencontré aucun enseignant volontaire censé y participer. »

Finalement, seul un collège d'Ile-de-France pourrait tenter d'enrayer l'échec scolaire à coups d'innovations pédagogiques.
 

L. de C. - 20 Minutes, éditions du 07/03/2008

Douche froide cette semaine : Gabriel Cohn Bendit annonce que son collectif sort du dispositif.
Puis il fait marche arrière en disant que cela pourrait se faire quand même dans l’académie de Créteil…
Bref, on y comprend plus rien, si ce n’est que le projet tourne en eau de boudin.
L’alliance apparemment contre nature entre Xavier Darcos et Gabriel Cohn Bendit, a-t-elle pesé ?
Toute cette énergie pour deux collèges… La montagne accouche d’une souris...
C’est malheureusement souvent le cas.
08 03 08


L'HAY-LES-ROSES.
Collège expérimental : Gaby Cohn-Bendit vend son projet
Brendan Kemmet - samedi 15 mars 2008 - Le Parisien
 
 

Le collège Chevreul est pressenti pour accueillir une structure pédagogique innovante .
Mais les professeurs sont très réticents.

SPONTANE, passionné, volontiers provocateur, Gabriel « Gaby » Cohn-Bendit est venu hier à midi à L'Haÿ-les-Roses pour défendre la transformation du collège Chevreul en un établissement expérimental à la rentrée prochaine. Et tenter de convaincre les enseignants. Visiblement, il y a du travail après des ratés cet hiver dans la présentation du projet et la médiatisation des sites pressentis.

« On ne vient pas avec une recette pédagogique mais avec quelques grandes lignes, a insisté le recteur de l'académie de Créteil, Jean-Michel Blanquer, très attaché au projet. Ces grandes lignes, ce sont le travail d'équipe et un engagement particulier des professeurs pour plus de présence au sein du collège, afin de monter un projet à long terme avec les élèves. Quinze professeurs volontaires viendraient remplacer ceux qui souhaitent partir. Le frère aîné de Dany le Rouge, fondateur du lycée expérimental de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) en 1981, veut « trouver une solution face au désamour pour l'école », mais, en aucun cas « imposer une vision du monde ». « J'ai beaucoup souffert d'être seul dans ma classe, rapporte Gaby, mettant en avant ses « 37,5 annuités dans le système éducatif. »

Temps de réflexion
Le collège Chevreul a été pressenti pour ce « statut dérogatoire à des fins d'expérimentation et d'innovation pédagogiques » parce que le taux de passage en seconde est en diminution et que les évaluations en 6 e montrent la baisse du niveau de français. Sauf que les professeurs de Chevreul sont plutôt réticents : crainte d'un projet « parachuté », absence « d'appel d'offres » dans les établissements, horaires imposés... « On le prend un peu mal. On a l'impression que rien n'a été fait ici avant. Je ne suis pas du tout convaincu », a réagi l'un d'eux. « Si vous ne voulez pas de ce projet, vous ne l'aurez pas », a prévenu le recteur. Il a laissé le temps de la réflexion aux enseignants de Chevreul. Mais Gaby Cohn-Bendit, quelque peu échaudé, conclut : « Si le travail est fait ici, alors il n'y a pas de raison du tout de l'apporter de l'extérieur. »

 
collèges/lycée "expérimentaux" Darcos-Cohn-Bendit :
les 6 nominés :

06 02 08 - "Xavier Darcos, ministre de l'Éducation nationale, a désigné six établissements répartis dans quatre académies (Aix-Marseille, Créteil, Lyon et Versailles) sur proposition des recteurs concernés pour accueillir des équipes d'enseignants portant des projets innovants.

Ces établissements accueilleront, dès la rentrée 2008, les équipes pédagogiques d'enseignants volontaires formées à l'initiative de Gabriel Cohn-Bendit.

Ces équipes proposeront des projets innovants qui s'inscriront dans le cadre de l'article 34 de la loi de programme et d'orientation pour l'avenir de l'école (article L. 401 du code de l'éducation)
et feront l'objet d'une évaluation annuelle."
 

- collège Jean-Jaurès, 14, Boulevard Jean Jaurès, 13600 La Ciotat 

- lycée Auguste & Louis Lumière, Chemin Virebelle, 13600 La Ciotat

- collège Jules Vallès, Rue Robespierre, 42150 La Ricamarie

- collège Beaumarchais, 23, rue Beaumarchais, 77100 Meaux

- collège Eugène Chevreul,137, boulevard Paul Vaillant Couturier, 94240 L'Haÿ-les-Roses

- collège Les Explorateurs, Boulevard des Explorateurs, 95800 Les Hauts de-Cergy


Le collège de la Ricamarie devient expérimental
 

L'établissement fait partie des six collèges retenus par le ministère de l'Education nationale pour expérimenter le dispositif Cohn-Bendit. 

Réaction de sa principale, Murielle Torrente

Si des proviseurs et des professeurs heureux, ça ne court pas toujours les salles de classe, au collège Jules-Vallès, à La Ricamarie, les vingt enseignants, qui s'échinent à faire partager leur savoir aux élèves, figurent parmi ces professeurs formidables. Toujours enthousiastes. Passionnés. Toujours prêts à soutenir les initiatives lancées par leur nouvelle principale, Murielle Torente, à la tête de l'établissement depuis le 1er septembre 2007.

Ce sont eux qui ont été choisis, dans la Loire, pour jouer le jeu « des collèges expérimentaux » proposés par Gabriel Cohn-Bendit. Un dispositif dont Murielle Torrente ignorait, hier encore, le programme. « Sur la forme, on ne sait pas encore. Nous n'en sommes qu'à la première phase. C'est une très bonne nouvelle. » Surtout une nouvelle chance pour ce collège.
« Il jouit d'une si mauvaise réputation. A la rentrée, nos effectifs sont passés sous la barre des 200 élèves. Nous en avons perdu une trentaine cette année. J'espère que grâce à cette expérimentation, nous allons renverser la tendance. » Elle y croit. Et a des raisons d'y croire.

« Si notre collège a été retenu, c'est pour le travail d'équipe qui y est réalisé » analyse Murielle. « Dans le diagnostic que j'ai rendu au ministère, j'ai expliqué mon souci de faire adhérer toute l'équipe aux projets de l'établissement. J'ai confiance dans le potentiel humain de ce collège. Si les jeunes enseignants n'inscrivent pas parmi leurs voeux d'affectation La Ricamarie, ils choisissent d'y rester. Je m'appuie sur une équipe assez jeune, avec une moyenne d'âge de 30 ans, composée de nombreuses femmes, dont de jeunes mamans. Tous sont motivés pour s'approprier les textes nationaux. Celui sur l'accompagnement éducatif, tombé le 13 juillet, a été mis à l'ordre du jour à la pré-rentrée. Tout de suite, l'équipe a réfléchi aux point positifs qu'elle pouvait tirer pour les élèves. Ils ont été 15 sur 18 à se porter volontaire et c'est tout le temps comme ça. »
Nul doute que la méthode Gabriel Cohn-Bendit sera appliquée sans fausse note à La Ricamarie.

Muriel Catalano

Le collège expérimental version Gabriel Cohn-Bendit

Au mois de septembre dernier, Gabriel Cohn-Bendit (le frère de Daniel), initiateur du Conseil national de l'innovation, et fondateur il y a vingt-cinq ans du lycée expérimental de Saint-Nazaire proposait au ministre de l'Éducation nationale, Xavier Darcos, la création de collèges expérimentaux. Une solution, selon lui, pour insuffler un souffle nouveau à des collèges situés en zone sensible, et qui risquent de subir une baisse importante d'effectifs à la suite de la suppression de la carte scolaire.
Hier, le ministère a rendu publique la liste des six établissements désignés par les recteurs d'académie pour participer à cette expérimentation : deux dans l'académie d'Aix-Marseille, deux dans celle de Créteil, un dans celle de Versailles, et un dans l'académie de Lyon, le collège Jules-Vallès à La Ricamarie. Ces établissements accueilleront dès la rentrée 2008 les équipes pédagogiques d'enseignants volontaires formées à l'initiative de Gabriel Cohn-Bendit.
Ces établissements auront notamment pour objectif de faciliter la transition de l'école au collège, et vont s'appuyer sur une pédagogie individualisée.
Une organisation différente des emplois du temps et de la journée sera mise en place. Il est aussi question de jumelages, partenariats, parrainages avec le monde de l'entreprise et de l'artisanat, de travail avec les technologies de l'information et de la communication.

Christine Colomb

Paul Salen : « Toute expérimentation est bonne à appréhender »

« Avec 194 élèves aujourd'hui, le collège de La Ricamarie a perdu 70 élèves depuis 2000, dont quatorze lors de la dernière rentrée » explique Paul Salen, vice-président du conseil général de la Loire, en charge des collèges. C'est donc un établissement que le département suit de près, et dans lequel il investit des moyens. Alors bien sûr, le choix de cet établissement pour faire partie de l'expérimentation proposée par Gabriel Cohn-Bendit est pour lui plutôt positif, même s'il n'en connaît pas précisément le contenu. « Il faut absolument donner des moyens à ces établissements en zone sensible, pour les maintenir, et pour que les élèves aient des raisons supplémentaires de les fréquenter. Toute nouvelle expérimentation est bonne à appréhender. Le département suivra s'il le faut sur le plan matériel ».

Ch. C.


On va tester à La Ciotat le "mieux apprendre"
 
La Provence - jeudi 7 février 2008
Un collège et un lycée choisis avec quatre autres en France

    Six établissements ont été choisis par le ministère de l'Éducation nationale pour servir de laboratoires à la rentrée 2008 afin "de mieux faire apprendre les élèves". "L'idée est de travailler au départ sur un groupe limité de collèges difficiles", présente Gabriel Cohn-Bendit, pédagogue connu pour prôner des méthodes alternatives, à qui le ministre Darcos a confié en septembre dernier le soin de réfléchir à ce projet.

- La méthode Freinet
"Il faudra 18 élèves maximum. Les enseignants qui partiront avec nous le savent, le temps de présence dans le collège sera nettement supérieur à la moyenne. Ils pourront donner dix heures de cours une semaine parce qu'il faudra travailler sur un dossier d'histoire sur le terrain et la semaine suivante ne pas avoir de cours. Je suis partisan de l'annualisation des obligations de service (Ndlr actuellement un enseignant travaille sur une base hebdomadaire, 18h pour un certifié) et pourquoi pas des vacances organisées différemment, permettant aux jeunes de sortir des quartiers pourris avec leurs enseignants. Dans nos collèges, il y aura des cours de piano, de yoga, de théâtre, entre autres et un voyage en Afrique ou ailleurs une fois au cours de la scolarité", détaille le pédagogue, qui, il y a vingt ans, a ouvert le lycée expérimental de Saint-Nazaire.

- Pourquoi La Ciotat ?
Parmi les 6 établissements choisis en France, trois sont en Ambition Réussite (catégorie créée il y a deux ans parmi les collèges les plus difficiles). Ce n'est pas le cas du collège Jaurès, même pas classé Zep et qui a obtenu (en 2007) 84,2% de réussite au diplôme national du brevet (77,4% moyenne académique). "Notre établissement réalise une véritable mixité sociale, drainant aussi des populations défavorisées", estime le principal Jean-Philippe Ritzler. "C'est la présence d'une équipe motivée qui a été le facteur déterminant", explique Jean-Paul de Gaudemar, recteur de l'académie Aix-Marseille, à qui revenait la décision finale. Cette équipe se réclame de la méthode Freinet.

- La mise en place
Une 6e et une 5 e seront mises en place en septembre 2008 au collège. "Nous avons choisi de faire un prolongement avec une classe de seconde au lycée Lumière. L'an prochain, nous rajouterons une autre classe de niveau (4e et 1ère) et nous compléterons la troisième année", explique le recteur. L'expérience sera menée dans les locaux actuels. "Nous envisageons à terme pourquoi pas de tout regrouper dans un même lieu, mais pour l'instant, patience, le projet tout entier reste à bâtir ", précise le recteur.

Une vingtaine d'enseignants volontaires seront en charge, dont certains venant d'autres académies. Laurent Tramoni, secrétaire académique du Snes, syndicat majoritaire d'enseignants du second degré, juge que "le projet de nos collègues tient la route. Nous aurions souhaité qu'il soit situé dans les quartiers nord, davantage dans l'esprit de l'idée de Cohn-Bendit.Il ne faut pas que ce projet déstabilise les autres collèges de la ville". Pour Sadry Guita (Unsa-Se) " attention à ce qu'i l n'y ait pas de cooptation pour former la future équipe pédagogique, que l'on fasse confiance aux collègues de la Ciotat '

TEMOIGNAGE de Marion Pontgelard, professeur de lettres à la Ciotat, enseignant selon la méthode Freinet.

"Une pédagogie populaire tournée vers l'élève"
La Ciotat ne se savait pas forcément faubourg. Pourtant, c'est bien elle qui, au niveau régional, a été choisie par le Plan banlieue pour servir de lieu d'expérimentation de nouvelles méthodes pédagogiques au collège et au lycée (lire ci-dessus). Un choix qui ne doit rien au hasard et tout à l'engagement de longue date d'un groupe d'une vingtaine d'enseignants en faveur de la pédagogie Freinet.
Professeur de lettres au lycée Lumière -l'un des établissements retenus pour l'expérience, reste à faire confirmer ce choix par le conseil d'administration-, Marion Pontgelard est ravie. Et pas étonné : "En s'appuyant sur le projet qu'on avait déjà dessiné ici, l'académie gagne du temps pour son expérimentation". Freinet, Marion, 33 ans, n'y est pas venue tout de suite."Quand j'ai commencé à enseigner, il y a dix ans, j'étais au contraire très traditionnelle." Et puis, "par petites touches", l'idée a fait son chemin d'initier un autre type de relations avec les élèves.

"J'ai découvert Freinet, une pédagogie populaire, tournée vers l'élève et qui cherche en permanence sa réussite et j'ai commencé à l'appliquer", explique la prof. Un plaisir, mais aussi un sacerdoce: "On travaille beaucoup, un cours n'est jamais le même d'une fois sur l'autre, mais c'est comme ça, la pédagogie Freinet fait partie de notre vie, c'est même notre manière d'appréhender la vie." Libre expression des élèves, coopération plutôt que compétition, recherche de ce que l'élève a à offrir, "et continuer à chercher tant qu'on n'a pas trouvé"…
La méthode Freinet tient de l'engagement. Mais pas du n'importe quoi. "On croit souvent que les élèves peuvent tout faire alors que la méthode est très rigoureuse, au contraire et qu'elle s'inscrit totalement dans les buts et programmes de l'Éducation nationale." En clair, on parle bien enseignement ici, et pas post-soixante-huitards, malgré les clichés qui collent toujours aux basques de Freinet… (propos recueillis par Guénaël Lemouée)



Un collège et un lycée Cohn-Bendit à La Ciotat

Par pwallez le jeudi 07 février 2008

Le ministère a officialisé la liste des établissements expérimentaux, projet que Xavier Darcos avait demandé à Gabriel Cohn-Bendit de monter. Particularité du choix de l'académie Aix-Marseille: un binome lycée-collège pour faire l'expérimentation sur le cycle entier du secondaire. Et le choix fait par le recteur de Gaudemar porte sur des établissements qui ne sont ni Zep, ni a fortiori Ambition Réussite.

Six établissements ont été choisis par le ministère de l’Éducation nationale pour servir de laboratoires à la rentrée 2008 afin "de mieux faire apprendre les élèves". "L’idée est de travailler au départ sur un groupe limité de collèges difficiles", présente Gabriel Cohn-Bendit, pédagogue connu pour prôner des  méthodes alternatives, à qui le ministre Darcos a confié en septembre dernier le soin de réfléchir à ce projet.

Quelles méthodes ?
"Il faudra 18 élèves maximum. Les enseignants qui partiront avec nous le savent, le temps de présence dans le collège sera nettement supérieur à la moyenne. Ils pourront donner dix heures de cours une semaine parce qu’il faudra travailler sur un dossier d’histoire sur le terrain et la semaine suivante ne pas avoir de cours. Je suis partisan de l’annualisation des obligations de service (Ndlr actuellement un enseignant travaille sur une base hebdomadaire, 18h pour un certifié) et pourquoi pas des vacances organisées différemment, permettant aux jeunes de sortir des quartiers pourris avec leurs enseignants. Je dis souvent aux enseignants qu'ils bénéficient de vacances aussi longues parce que les parents de l'école de la IIIe République étaient majoritairement des paysans qui avaient besoin des bras de leurs enfants pour faire les récoltes. De nos jours, le monde paysan représente 5% de la population et des vacances aussi longues ne se justifient plus. Dans nos collèges, il y aura des cours de piano, de yoga, de théâtre, entre autres et un voyage en Afrique ou ailleurs une fois au cours de la scolarité", détaille le pédagogue, qui, il y a vingt ans, a ouvert le lycée expérimental de Saint-Nazaire.

Pourquoi la Ciotat
Parmi les 6 établissements choisis en France, trois sont classés en Ambition Réussite (catégorie créée il y a deux ans parmi les collèges les plus difficiles). Ce n’est pas le cas du collège Jaurès, même pas classé Zep et qui a obtenu (en 2007) 84,2% de réussite au diplôme national du brevet (77,4% moyenne académique). "Notre établissement réalise une véritable mixité sociale, drainant aussi des populations défavorisées", estime le principal Jean-Philippe Ritzler. "C’est la présence d’une équipe motivée qui a été le facteur déterminant", explique Jean-Paul de Gaudemar, recteur de l’académie Aix-Marseille, à qui revenait la décision finale. Cette équipe se réclame  de la méthode Freinet (lire ci-dessous).

La mise en place
Une 6e et une 5 e seront mises en place en septembre 2008 au collège. "Nous avons choisi de faire un prolongement avec une classe de seconde au lycée Lumière. L’an prochain, nous rajouterons une autre classe de niveau (4e et 1ère) et nous compléterons la troisième année", explique le recteur. L’expérience sera menée dans les locaux actuels. "Nous envisageons à terme pourquoi pas de tout regrouper dans un même lieu, mais pour l’instant, patience, le projet tout entier reste à bâtir ", précise le recteur. Une vingtaine d’enseignants seront en charge, dont certains venant d’autres académies.
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Les réactions

Jean-Paul de Gaudemar, recteur de l’Académie Aix-Marseille. « Ce qui a été avancé hier par le ministre, c’est feu vert pour la mise en place d’un projet qui reste encore très largement à construire. On en connaît les grandes lignes, mais il demeure largement à faire dans les mois à venir. Pourquoi La Ciotat ? Il était possible de choisir un établissement Ambition Réussite, mais il n’y avait pas d’obligation inscrite dans le cahier des charges, le but est d’arriver à la réussite scolaire  pour tous, il suffit qu’il y ait une mixité sociale suffisant, c'est le cas."

"La deuxième raison, plus importante encore, porte sur la présence d’une équipe prête à se lancer dans une expérimentation, ce n’est pas quelque chose qui vient d’en haut, mais une  opération qui s’appuie sur un groupe déjà constitué, qui a réfléchi, qui a un projet.  Cette équipe pédagogique en grande partie est installée à La Ciotat ou autour de La Ciotat et se réclame de la pédagogie Freinet, avec la caractéristique de vouloir transposer cela au secondaire, puisque cette méthode s’est largement bâtie sur le travail dans les écoles primaires. Le postulat du projet de M.Cohn-Bendit était justement qu’il existait en France des équipes motivées, capables d’innover et de porter un projet, il aurait été dommage de ne pas leur donner leur chance. C’est une équipe déjà assez fournie, une quinzaine, qui s’est constituée en association, qui travaille depuis un an sur ce projet qu’ils ont baptisé Collège Lycée Expérimental Freinet (CLEF). Je les ai rencontrés, j’ai vu des personnes intéressantes à plusieurs titres, relativement jeunes aussi. La ville elle-même présente un intérêt réel, parce qu’il s’agit d’une ancienne cité ouvrière, qui a beaucoup évolué depuis, mais dans laquelle il reste une mixité sociale tout à fait significative. En particulier, des trois collèges de La Ciotat, Jaurès est celui qui rassemble le plus de catégories sociales, en particulier un tiers qui correspond à nos objectifs de réussite sociale."

"La troisième raison est que nous avons une opportunité physique. Le collège Jean-Jaurès va quitter ses locaux actuels pour emménager dans d’autres locaux, à la rentrée ou peu après, et cela donne une disponibilité physique pour installer cette expérience.

Pourquoi un lycée ? L’idée est de prouver la faisabilité de l’opération sur l’ensemble du parcours secondaire. On s’est dit qu’il était intéressant de lancer dès le début du collège et en même temps en seconde, pour couvrir en trois ans la totalité du parcours. Nous allons en effet démarrer à la rentrée 2008 vraisemblablement par une 6e et une 5e, et une seconde, puis rajouter deux classes de niveau par an : 4e et première et enfin 3e et terminale, en sachant que le cycle terminal de lycée est plus compliqué, parce qu’il y a des filières.  Dans l’équipe actuelle, certains enseignants sont en lycée, d’autres en collège, il existe donc une cohérence, sachant que cela nous donne un peu de temps pour chercher un lieu unique pour rassembler tout cela. Cette idée fait partie du projet à terme, rien n’interdit de penser que nous pourrons réunir tout cela notamment au bout des trois ans de montée en charge. Cela se fera à moyens constants, la DGH ne sera pas abondée, cela me paraît normal, il n'y a pas une augmentation du nombre d'élèves. Enfin, point très important, il faut que les collectivités territoriales soient associées et nous donnent leur accord ».

Laurent Tramoni, secrétaire académique du Snes, syndicat majoritaire d’enseignants du second degré: "Le projet de nos collègues tient la route. Nous aurions souhaité qu’il soit situé dans les quartiers nord, davantage dans l’esprit de l’idée de Cohn-Bendit.Mais nous serons attentifs à plusieurs choses. Il ne faut pas que ce projet déstabilise les autres collèges de la ville. On sait que les établissements fonctionnant avec la méthode Freinet s'adressent davantage aux classes favorisées, ce serait contraire à l'esprit impulsé par M.Cohn-Bendit, nous serons vigilants sur le recrutement des élèves. Nous regarderons de près les moyens mis, quels seront les enseignants "importés", comment, il nous a été dit qu'une enveloppe en heures supplémentaires serait accordée. Enfin dernier point; il faudra maintenir un minimum de projet collectif au sein de l'établissement, il faudra éviter la dualité entre le projet expérimental et le reste".

 Sadry Guita (Se-Unsa): "Nous sommes favorables à toute innovation pédagogique, nous sommes des partisans de la méthode Freinet, globalement, nous soutenons donc ce projet. Mais attention à ce qu’i l n’y ait pas de cooptation pour former la future équipe pédagogique, que l’on fasse confiance aux collègues de la Ciotat ".

( d'autres réactions à venir)
Commentaires

1. Le jeudi 07 février 2008, 22:09 par Christian Connaulte, secrétaire académique du SGEN-CFDT

    Les deux jeunes collègues à l'initiative du projet de CLEF ont su, par leur dynamisme et leur ténacité, monter une équipe et un projet vraiment innovants. La démarche de Gabriel Cohn-Bendit a été la bienvenue et a sans doute encouragé M. le Recteur à franchir le pas et accepter le projet. Au SGEN-CFDT nous soutenons évidemment l'équipe du CLEF tant ce projet est proche de notre projet pour l'Ecole. Ce type d'établissement est fait pour convenir à tous les élèves quelle que soit leur origine sociale. Il s'agit maintenant de dépasser les corporatismes et d'accepter qu'il y ait des dérrogations aux règles habituelles. Par exemple les enseignants qui travailleront au CLEF devront être partie prenante du projet et formés à la pédagogie Freinet. Il s'agira donc de volontaires motivés et en accord avec l'esprit de l'équipe. (les règles habituelles de nomination des professeurs ne peuvent donc pas s'appliquer ici) Je forme le souhait que ce collège et ce lycée "Cohn-Bendit" à La Ciotat fassent la preuve que la pédagogie Freinet peut aussi s'appliquer dans le second degré (mais j'en suis intimement persuadé) et que le CLEF fasse tache d'huile rapidement dans notre académie et ailleurs. Enfin, au SGEN-CFDT, nous avons tendance à dire "osons" car nous sommes persuadés qu'enseigner et étudier peut être avant tout un plaisir. En tous cas il s'agit ici d'une belle et formidable aventure.



Extrait de « 20 minutes » du 31.01.08 :
« Tester des projets pédagogiques »

La réaction de Jean-Paul de Gaudemar, recteur de l’académie d’Aix-Marseille.

Pourquoi avoir donné votre autorisation à un collège différent dans votre académie ?

Je suis désormais convaincu que nous touchons aux limites des méthodes traditionnelles dans les quartiers difficiles. On ne peut plus se contenter d’y faire l’école de la même manière qu’ailleurs. Il faut essayer autre chose, il faut tout essayer. Se donner les moyens pour trouver d’autres méthodes de travail.

Le pari est loin d’être gagné...

Je suis partant pour relever le défi, si cela permet d’éviter de voir certains jeunes quitter le collège sans qualification ou de décrocher en plein milieu d’année. Aujourd’hui, on n’arrive pas à endiguer cela. Avec cette expérience, on se donne une chance de plus de réussir. Comme les entreprises, l’Education nationale a besoin de laboratoires pour tester des projets pédagogiques innovants.

Cela ne signe-t-il pas l’échec de l’Education nationale ?

Oui et non. Disons que notre institution peine à garantir la réussite de tous dans certains contextes, quand les difficultés sont particulièrement lourdes et inédites. C’est sain de vouloir essayer autre chose.

Et si ça ne marche pas ?

On va inventer, sans courir trop de risques. On ne fera pas n’importe quoi. On va donner sa chance à une équipe d’enseignants et de pédagogues motivés. Il faut crever ce plafond de l’échec, qui est parfois désespérant. Il faut faire bouger les lignes. Il en va de la responsabilité de l’Education nationale de faire réussir chaque élève.

Recueilli par Laure de Charette
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