alternatives éducatives : des écoles, collèges & lycées différents
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I Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop ! I Des collèges et des lycées différents I
 

école autrement, école alternative, école différente, collège lycée innovant, expérimental ...
2018 : Une autre école est-elle possible?
 
 

2018
école autrement, école alternative, école différente ...
Une autre école est-elle possible ?

archives
(janvier 2010) :
À en croire l'Académie nationale de médecine, les élèves de l'école primaire ont des agendas de ministres…
… En France, «95 % des conseils d'école ont choisi la semaine à quatre jours» depuis la suppression des classes le samedi matin par le gouvernement, rappelle Luc Chatel, le ministre de l'Éducation nationale. Pour autant, aucun débat n'est actuellement prévu au ministère pour changer la donne.

... Deux parents sur trois (63 %) sont favorables à une réduction des vacances d'été pour "renforcer les connaissances" des élèves, en respectant l'équilibre de "7 semaines de classe/2 semaines de vacances" recommandé par les chronobiologistes, selon le sondage publié vendredi, à l'issue du congrès de la Peep qui s'est tenu à Dijon.
Ils sont 43 % à souhaiter des vacances d'été réduites de deux semaines, mais 18 % sont même favorables à une réduction comprise entre trois et cinq semaines ...
... Pour 71 % des personnes interrogées, "les devoirs sont importants" (29 % "très importants" et 42 % "assez importants"). Ils sont 60 % à estimer que les devoirs doivent être faits à la maison...

 

RYTHMES SCOLAIRES,
le feuilleton 2012 - 2013
 

C’est plutôt le chaos. Les  organisations de la semaine diffèrent d’une ville à l’autre.  Les activités proposées sont d’un intérêt très inégal, parfois de la simple garderie. Les animateurs ne sont pas toujours formés, etc. 
Résultats des courses: 
- on ne parle plus de l'avantage, pour les élèves, d'avoir des apprentissages plus progressifs,  pourtant au coeur de la réforme.
- le  changement de l’année scolaire, qui devait  compléter celui de la semaine,  est remis aux calendes grecques

.… Il n’y a pas que les rythmes scolaires à mécontenter les instituteurs. D’après le sondage Louis Harris Interactive pour le Snuipp, dévoilé par Libération, cette catégorie d’enseignants voit ses attentes dans François Hollande déçues, et ce malgré les créations de postes venant après les vagues de suppressions de l’ère Sarkozy. Seuls 29% des sondés estiment que l’école est une priorité du gouvernement, alors que Vincent Peillon affirme vouloir faire du primaire l’épicentre de sa refondation de l’école.
Sur le dossier très sensible des rythmes scolaires, les résultats interpellent : seuls 6% des sondés approuvent la réforme

… l’an prochain, les aides seront les mêmes que pour les communes qui ont basculé dans les nouveaux rythmes en 2013. Le fonds est reconduit dans les mêmes termes, il sera prolongé pour tout le monde, y compris pour les communes engagées dès 2013. C’était pour moi, président des maires, inacceptable de voir des charges imposées aux communes sans compensation prévue par l’Etat…
… Le décret sur les rythmes scolaires de janvier 2013 a une approche générale pour l’ensemble des enfants. Or, pour les maternelles et notamment pour les petites sections qui font encore la sieste à l’école, il faudra voir s’il est important, utile et bénéfique pour les tout petits d’avoir un dispositif qui conduit parfois à interrompre leur sieste en début d’après-midi
 

… Dans les réunions de rentrée, il a été précisé dans plusieurs classes que «le mercredi matin allait être consacré à des activités calmes car les élèves sont fatigués». Un contresens par rapport à l’esprit de la réforme, qui transfère des heures de classe au mercredi matin pour la raison qu’on apprend mieux le matin... C’est vrai que l’école apparaît un peu désorganisée.
Mais faut-il une fois de plus le rappeler? Jusqu’à ce que la réforme soit effectivement lancée, la nécessité de redonner à l’école un rythme hebdomadaire de 4 jours et demi faisait l’objet d’un véritable consensus. Luc Chatel avait lancé une commission sur la question et sa conclusion était sans appel…


… La Confédération Nationale des Foyers Ruraux pointe les difficultés rencontrées par notre mouvement. Cela concerne les inégalités territoriales avec les difficultés de recrutement des animateurs, les faibles moyens des communes rurales et le poids financier des activités pouvant peser sur les parents. La problématique de la formation des acteurs est prégnante car le BAFA-D n’est pas un diplôme professionnel et le CQP animateur périscolaire n’est pas une réponse pour l’intégralité des acteurs, les personnels municipaux par exemple.
Valérie Fourneyron affirme qu’elle souhaite soutenir la place des jeunes dans le débat public …

Avant toute chose, il me faut ici redire que je suis POUR la semaine de 4 jours et demi, parce que je pense que les journées sont trop chargées pour les élèves, les heures de classe trop denses, et que les premiers à en pâtir sont les élèves en difficulté, qui s’enlisent. Je ne suis pas persuadé que la réforme des rythmes qui sera mise en place à la rentrée 2013 soit la meilleure …
j'aurais presque de quoi être contre la semaine de 4 jours et demi, vu ce qu'elle va me coûter l'année prochaine !...
Fort heureusement, le ministre a prévu un geste : on parle de 90 € annuels. Mais c’est pas encore sûr.

la mise en place de projets éducatifs cohérents et adaptés aux contextes locaux ne peut pas se décréter, encore moins s'improviser. La qualité n'est pas tant liée au montant de l'investissement financier qu'à l'engagement et l'intensité du travail de la communauté éducative au niveau local …
… La réduction de 45 minutes par jour en moyenne ne peut raisonnablement pas constituer en soi un objectif suffisant. Le vrai enjeu d'une réflexion sur les rythmes est celui d'un changement réel des pratiques et des approches, dans une démarche qui s'appuie sur le projet éducatif consensuel et ses objectifs plutôt que sur les moyens. Une démarche dans laquelle tous acteurs de l'éducation font valoir leur expertise, où les animateurs ne " bouchent pas les trous " et où les parents sont appelés à s'impliquer davantage. ..

Si les enfants s’ennuient, s’ils ne comprennent rien aux apprentissages scolaires, s’ils rejettent l’école, ils se fatiguent, et les 45 minutes n’y changent pas grand-chose. Or, le maintien des programmes indigents de 2008 qui sont toujours autoritairement imposés, le déni de la pédagogie, l’évaluationnite aigue et les séances d’exercices de remédiation sont des facteurs de fatigue considérables, voire plus importants que la fatigue chrono biologique. Chacun sait qu’une heure d’ennui est plus fatigante qu’une heure de plaisir.
Il faut donc changer l’école pour garantir le bonheur des enfants et leur donner le plaisir d’apprendre. Il y a peu de chance que les comités de suivi de l’application de la loi osent aborder ces problèmes, leur rôle étant, sous la houlette des DASEN, de faire remonter au ministre que tout va bien …
Que faire en 45 minutes avec le temps de mise en place d’une activité et du rangement du matériel ? On juxtapose des activités en fonction des personnels disponibles, sans rapport entre elles. On prend le risque de faire rêver des enfants sans garantie de possibilité de poursuivre l’activité hors temps scolaire et durant les vacances…

Tout le monde est stressé – les parents qui ne comprennent pas bien comment tout ça fonctionne, les enseignants qui ne savent pas quoi leur répondre et se font houspiller, les animateurs qui passent leur temps à compter les élèves participant aux activités et ceux partant, les directeurs qui n’ont pas les mêmes listes d’enfants autorisés à partir à 15 heures, les élèves enfin, qui perdent leurs repères, avec des journées de classe qui changent selon le jour

La réforme des rythmes scolaires n'en finit pas d'alimenter le "mécontentement" de l'opinion …
"Pagaille", "catastrophe annoncée", "sécurité des enfants mise en cause".
Ces procédés tiennent en partie de la manipulation de l'opinion, sous couvert, encore une fois, de "l'intérêt des enfants". Rappelons simplement quelques faits. Les élections municipales se tiendront dans six mois…
… Il faut croire que les temps ont changé. La perspective des élections de parents d'élèves le 12 octobre prochain, pourrait sans doute expliquer ce revirement de la première fédération de parents? Les élections professionnelles de 2014 contraindraient-elles certaines organisations syndicales à montrer les muscles, au mépris de la constance et de la cohérence de leurs positions? Cela commence à se voir. Le grand perdant de ces grandes manoeuvres, outre un ministre déjà fragilisé, c'est l'enfant

... Il y a des problèmes dans les écoles, on ne va pas les taire. Nous revendiquons la réécriture du décret sur les rythmes scolaires. Il y a d’autres modèles possibles, que le décret interdit aujourd’hui. Comme celui d’organiser la semaine scolaire sur 7 demi-journées, qui libèreraient trois après-midi par semaine et permettrait plus de latitude pour organiser les activités périscolaires au profit de enfants… la situation actuelle est intenable. ..

"Mes fils ont eu le choix entre l’activité 'balle au prisonnier' et 'cours de chinois'. A votre avis, ils ont choisi quoi ?", s’indigne cette cadre parisienne. "Sur le plan pédagogique, il est tout à fait pertinent de laisser les enfants échapper aux injonctions parentales, défend un responsable de la Ville. A Paris, trop de parents veulent imposer du violon à certains qui aimeraient juste faire du basket. Au moins l’école échappe à cette tyrannie."

"Je ne pense pas que les mamans qui travaillent à l'usine seront là à 15 h 30", souligne une autre. Du côté de la CDC, le message est clair : "Bien sûr que les parents paieront, à présent l'école se termine à 15 h 30, martèle André Grudé, après ce que nous proposons, c'est un service de garde comme un autre."

… L'enquête fait apparaître que 77 % des communes ont eu des difficultés à financer la réforme des rythmes scolaires, parmi lesquels 17 % n'y sont parvenues que très difficilement. La question qui se pose pour les maires, n'est pas l'intérêt de la réforme. Ils sont tous, quelle que soit leur sensibilité, favorables à des rythmes adaptés aux enfants. Le problème est celui du coût de la réforme, qui impliquerait plusieurs points de fiscalité pour les communes.
L'addition des aides de l'Etat et de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) ne permet pas de faire face au coût global de la réforme

Seules 17% des communes ont décidé d'appliquer la réforme dès la rentrée 2013. Pourtant, les effectifs d'animateurs sont déjà au centre des interrogations
… Pour aider ces villes bonnes élèves, l'Etat a prévu deux coups de pouce. Le premier : un "fonds d'amorçage", à hauteur de 250 millions d'euros. Soit l’équivalent de 50 euros par enfant et par an, 90 euros si la commune est classée en Zone urbaine sensible (ZUS) ou en Zone de revitalisation rurale (ZRR). A ce montant s'ajoutent des aides de la CAF, qui peuvent atteindre 54 euros par enfant et par an. Ce qui n’empêche pas certaines communes de mettre en place, comme à Grenoble, des activités payantes.
Second coup de pouce : l'assouplissement du taux d'encadrement des enfants …

… Le directeur de l’école n’a pas caché aux parents que la mise en place des nouveaux rythmes allait être épique  …
… C’est pas la même chose de s’occuper de quelques dizaines d’élèves le mercredi actuellement et de gérer 330 gamins à plusieurs reprises dans la semaine, de s’occuper d’animation pure sur deux ou trois ateliers et d’encadrer une vingtaine d’ateliers et autant d’animateurs, de s’occuper en plus de la gestion de la cantine et des études… Je ne suis pas sûr que la Ville ait parfaitement perçu cet aspect RH de la question, quand elle a décidé de donner les pleins pouvoirs aux directeurs de centre…
Au final, le notre n’a pas été trop rudoyé lors du Conseil d’école. Tant mieux, je sais qu’il fait de son mieux. D’autres directeurs de centre ont été quasi lynchés lors de Conseils d’école qui se sont déroulés dans plusieurs écoles de la commune…
Ils ont démissionné dans la foulée

Le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, appelle les instituteurs à faire grève "massivement" le 5 décembre contre la réforme des rythmes scolaires. «Pour l'instant, la priorité au primaire se résume à une réforme des rythmes mal fichue, mal ficelée», a déclaré jeudi son secrétaire général Sébastien Sihr.
Les motifs de mécontentement ne manquent pas. Il dénonce pêle-mêle, le nouveau dispositif du "plus de maîtres que de classes" qui «avance à petits pas», les créations de postes prévues pour la rentrée 2014 dont l’effet sera réduit par l'arrivée de 30.000 élèves supplémentaires, une formation continue des enseignants «exsangue» et des mesures insuffisantes pour les directeurs d'école…


… De nombreux articles de presse soulignent, témoignages de parents et d'enseignants à la clef, que les élèves sont fatigués à cause du mercredi matin travaillé, mais...
… Oui, les enfants sont fatigués, qu'ils fassent la semaine à quatre jours ou quatre jours et demi.

17% des municipalités scolarisant 22% des élèves du public, ont choisi d’adopter, dès septembre 2013, les nouveaux rythmes scolaires. Cette réforme suscite chez les maires, comme auprès des enseignants et des parents, de nombreuses réactions : inquiétudes ou interrogations tout autant que satisfaction et intérêt

… Vendredi 11 octobre, ils étaient assis autour d'une même table, à Paris, haut lieu de la contestation du retour à la semaine d'école à quatre jours et demi, pour une première réunion du comité de suivi de la réforme des rythmes scolaires. Ils l'ont quittée en fin de matinée, sans réussir à harmoniser leurs vues.
Côté syndicat d'enseignants, le tableau brossé n'est guère reluisant

Sur la mise en place des nouveaux rythmes
Compte-tenu du nombre réduit de collectivités ayant décidé de mettre en œuvre le dispositif à la rentrée 2013-2014, notamment en raison des très grandes difficultés pratiques (conditions d’encadrement, temps de travail journalier réduit,…) et financières imposées aux communes rurales (baisse des dotations, discrimination par taille au détriment des plus petites, péréquation insuffisante,…), l’AMRF demande avec force

… L’enquête a été menée auprès des communes de France ayant décidé d’adopter la réforme des rythmes scolaires dès 2013, soit 3 852 communes. Un questionnaire à compléter en ligne leur a été adressé, avec une majorité de questions fermées et une question finale ouverte. Plus de 1 100 réponses sont parvenues à l’AMF et ont été analysées ...
[ Enquête sur la réforme des rythmes scolaires – AMF – pdf  ]

les difficultés de recrutement auxquelles se disent confrontés près de quatre élus sur dix s'accroissent avec la taille des communes. Elles concernent les trois quarts des villes de plus de 30 000 habitants, contre un tiers des communes rurales. Une "bonne surprise" que l'association tient à relativiser: "Si les maires ruraux n'ont pas autant de mal que prévu à recruter des animateurs cette année, c'est qu'ils sont minoritaires à avoir sauté le pas, mais l'an prochain, ils risquent de se les disputer…"

Par exemple Rouen, qui est tout de même la ville de la ministre de la Jeunesse et des Sports, Valérie Fourneyron. Son projet se résume à décaler le début des cours de 15 minutes le matin et les faire finir à 16h au lieu de 16h30 les soirs. Ceci pour mettre en place un goûter financé par les parents. Quel intérêt? Sur ce type d'exemples, on est clairement en dessous des ambitions du gouvernement. ..
 

«Ça va, ça se passe bien, mais quand même, depuis la rentrée, l’ambiance est électrique. Cette réforme n’est facile pour personne.» Les animateurs, souvent en statut de vacataires (payés à la journée, pas de congés payés ni arrêt maladie), se retrouvent avec des horaires encore plus hachés qu’auparavant. Les enseignants subissent souvent la réforme, et sont souvent forcés de laisser leur salle de classe. Quant aux enfants, certains sont un peu paumés. «Il faut surtout que les parents les retrouvent en un seul morceau à la sortie. C’est mon premier objectif, la sécurité. Après, si on peut leur proposer des activités intéressantes, un projet pédagogique, oui, bien sûr, c'est le but.»

Après la réforme des rythmes hebdomadaires, qui a occasionné une vive opposition – et dont on oublie souvent que 80% des élèves n’y sont pas encore passés ! – et avant l’ouverture du prochain gros sujet, annoncé il y a plusieurs mois et à nouveau abordé en cette rentrée, à savoir une réforme du statut des professeurs elle aussi source inévitable de tensions, le ministre semble avoir fait un choix : la suppression de deux semaines de vacances d’été aurait suscité bien des oppositions et une probable contrepartie financière pour les enseignants…
les vacances d’été ne seront pas raccourcies avant la Saint Glinglin, on ne reparle plus de l’alternance 7 /2 et la demi-journée supplémentaire choisie est le mercredi et non le samedi. Quant à l’allègement des journées de classe, on voit qu’il est symbolique dans la plupart des formats choisis par les communes passées à la semaine de 4,5 jours, d’une part (certaines ont même gardé trois jours identiques et sacrifié une après-midi complète), d’autre part on se demande comment les heures de classe pourront être allégées tant que les programmes ne le seront pas…

premier bilan de la rentrée scolaire. Il serait plus juste d’ailleurs de parler de la rentrée péri-scolaire. En effet, les collègues qu’ils soient chargés de classe ou directeurs/trices d’école ont été contraints de centrer leur travail sur l’organisation du péri-scolaire et plus particulièrement des ARE.
Cette réforme et son application parisienne dégradent les conditions de travail et d’emploi des enseignants et ne favorise en rien la réussite scolaire de tous les élèves

Selon une enquête réalisée par la PEEP, deux tiers des parents (68%) ne pensent pas que la réforme des rythmes permettra aux élèves de mieux réussir à l'école.
...  le "lien de causalité" mis en avant entre nouveaux rythmes et réussite n'était "pas compris par les parents". "On ne voit pas trop comment on peut faire mieux réussir les élèves en primaire sans réformer les programmes, sans enseigner autrement, sans réfléchir de manière plus générale sur l'école"...
[ Enquête PEEP – La rentrée scolaire - sept. 2013 – pdf  ]

Au lendemain d'une réunion de travail constructive sur les calendriers scolaires des trois prochaines années, et alors que la discussion n'est pas close, la FCPE s'étonne de découvrir dans la presse, que «la porte se ferme sur de grandes discussions sur une grande réforme des rythmes»
Pour la FCPE la réforme des rythmes scolaires ne peut s'arrêter au milieu du gué...

Raccourcir de deux semaines les vacances scolaires, introduire un zonage l'été? L'idée, un temps lancée par Vincent Peillon pour compenser l'allongement des vacances de Toussaint et poursuivre la réforme des rythmes scolaires, avait fait hurler les syndicats enseignants. Elle est, à ce stade, repoussée par le ministre Vincent Peillon, qui n'envisage pas d'aborder cette question dans les trois ans à venir...

… Après avoir pris connaissance des projets de calendriers scolaires de 2014-2015 à 2016-2017, le SNAV, le SETO, le CNPA, le SNRT, l'UMIH et DSF s'associent …
les professionnels du tourisme demandent que les discussions sur l'évolution des rythmes scolaires s'ouvrent avant 2015. 
Ils y estiment qu'"attendre 2015 pour entamer les discussions, c'est beaucoup trop tard" et rappellent que la mise en œuvre d'un nouveau calendrier scolaire doit aussi "prendre la mesure de son impact sur l'économie du tourisme français." 

… L'Histoire montre que dans ce genre de bras de fer, le ministre de l'Education nationale peut être démenti par plus ''haut'' que lui. On n'en prendra pour exemple – éclatant- que ce qui s'est passé dans le suivi d'une autre loi d'orientation, celle de1989

les débats de ces dernières semaines ont vexé de nombreux Asem.
«Avant la mise en place des nouveaux rythmes, on était considérées comme des domestiques, j’exagère à peine! Alors c’est difficile de nous voir faire autre chose. Au fond, je perçois une forme de mépris social, pas généralisé mais courant chez les professeurs des écoles.»
… Les animateurs réclament d’abord une meilleure rémunération. Comme les Asem, car la réforme leur demande plus de travail. Et de faire un petit effort sur l’aspect symbolique, de la part des mairies, un peu de pédagogie sur le rôle du périscolaire dans l’éducation globale. La phrase lâchée par Vincent Peillon le 27 septembre sur France Inter –«Je ne suis pas le ministre du périscolaire»– aurait plutôt eu l’effet inverse…
… Il faut aussi dire que les écoles sont, architecturalement, des usines à enseigner peu adaptées aux pédagogies modernes et aux autres activités que le cours magistral, donc au périscolaire. On y manque terriblement d'espace, il y a peu d’endroits calmes pour travailler, ni de lieux de vie pour les enseignants, le confort est minimal… qui a déjà vu un divan dans une école? Et les rythmes scolaires, c'est aussi beaucoup un problème de mètres carrés… et là il va falloir être très créatif pour trouver des solutions dans le cadre du décret actuel.

… Nous pensons que c'est une réforme pensée rue de Grenelle de manière uniforme comme si toutes les écoles et les élèves étaient les mêmes. Nous demandons qu'on puisse la remettre à plat. 
Il faut arrêter de laisser croire à l'opinion publique que l'on va régler l'échec scolaire uniquement en faisant travailler les enfants le mercredi matin. Cette réforme n'est qu'un des leviers. Ce que je reproche au ministre c'est d'en faire l'axe majeur de la refondation de l'école. ..
 


Qui paie quoi ?
En attendant des chiffres nationaux fiables, qui croire: l'Association des Maires de France (AMF), reprise par Vincent Peillon, qui évalue l'addition à environ 150 euros par élève et par an? Le député-maire d'Elancourt (Yvelines) Jean-Michel Fourgous (UMP), qui lance le chiffre de 350 euros? Jean-François Copé, qui martèle que la facture grimpe jusqu'à "500 euros" dans les "zones rurales?"
Pour y voir plus clair …
Un coût fortement variable: il va de 82 euros par enfant et par an à Roanne (Loire) à 394 euros à Paris. Impossible de calculer une "moyenne" à partir de ces 16 villes, mais notre étude tend à confirmer l'ordre de grandeur donné par l'AMF (150 euros par enfant): pour 10 communes sur 16, le coût brut est compris entre 100 et 200 euros.
Comment expliquer que la facture diffère autant d'une ville à l'autre?

Que cette réforme percute les habitudes de l’école, c’est évident. Les ateliers périscolaires ne représentent en tout que trois heures supplémentaires par semaine. Certains affirment que ces trois heures ont "envahi" l’école, qu’il n’y en a plus que pour le périscolaire. Bien sûr, il envahit trois heures par semaine les salles de classe, mais notre sentiment est qu’il a surtout envahi les esprits, déplacé des repères, et, pour une grande partie des enseignants, d’une manière non consentie…
le défi : retrouver au sein des écoles un mode de travail coopératif. Mais nous en laissera-t-on le temps ?

 … moi je m’en fous, je veux qu’on parle d’école, d’éducation, d’enseignement, d’apprentissages et de conditions d’apprentissages, de réformes à mener et de la manière de les mener (car il FAUT réformer les rythmes !) …
… la seule pensée de voir, au JT de 20 heures le 14 au soir, des individus sans scrupule tirer profit de ma participation à la grève à leurs fins politiciennes et personnelles, sans aborder les questions de fond, me donne des boutons.
Cette grève, je l’ai déjà faite
 

4 000 communes mettront en œuvre la réforme des rythmes scolaires en septembre 2013. Ce chiffre était attendu depuis que le chef de l'Etat, François Hollande, a permis l'étalement sur deux ans – en 2013 et 2014 – de la réforme.
En dépit du faible nombre de villes concernées, c'est bien un cinquième des écoliers qui bénéficiera de nouveaux emplois du temps dès la rentrée 2013 – "un peu plus de 22 %", confirme la rectrice de Lyon, Françoise Moulin-Civil, qui préside le comité de suivi –, une donnée déjà mise en avant par le ministère de l'éducation nationale au printemps. Loin de l'objectif du "un sur deux" avancé à l'automne 2012, par le ministre Vincent Peillon. Et encore plus loin d'une application globale "pour tous les enfants à la rentrée 2013"

Peillon et la semaine de cinq jours:
les rythmes scolaires, ça donne quoi ailleurs?

…  la réforme ne concernera dès 2013 que 20 à 25% des élèves du primaire – les autres attendront 2014 - et une possible claque aux élections locales pour les élus de la majorité, qui pourrait bien refroidir les imaginations…
… Au point que si des projets ambitieux sont mis en place dans certaines écoles, l’enquête note que certains envisagent d’allonger la sieste ou le temps de garderie en guise de périscolaire !
Quant au "monde associatif éducatif et ses professionnels’’, ils sont, eux, oubliés des discussions pratiquement partout… Comme si une "hiérarchie implicite", bien française, venait miner toute forme de concertation possible. Seule éclaircie, saluée par le rapport Fotinos : les parents d’élèves, qui font montre d’une "présence dynamique, constante et attentive" sans laquelle la réforme Peillon finirait sans doute... aux oubliettes. .. 


... les communes ont inventé plusieurs manières possibles de "récupérer" les trois heures de classe du mercredi matin (ou du samedi matin, selon les choix), quittes à s'éloigner franchement des propositions présentées dans le guide pratique fourni par le Ministère de l'Education Nationale. Voici une tentative d'inventaire, qui se garde bien de porter un jugement...
... Les élus municipaux doivent dans ce cadre organiser des concertations poussées avec les parents, enseignants et animateurs qui peuvent s'avérer périlleuses: les succès (ou faux pas) en la matière peuvent bien sûr peser sur les élections de mars prochain...

… Comme le précise une note de l’OCDE:
«L’Europe échoue dans son contrat social avec la jeunesse et le désenchantement politique croissant pourrait atteindre des niveaux similaires à ceux qui ont déclenché les printemps arabes en Afrique du Nord.» 
L’émergence de cette zone grise de la jeunesse –15% des moins de 29 ans et 20% des 20-29 ans– peut-elle ébranler la cohésion sociale? …
… chez ces jeunes loin de l’emploi, dotés le plus souvent d’un faible capital scolaire (85% des Neets n’ont pas dépassé le niveau du bac), le retrait de l’arène politique est net. Comme s’ils préféraient se faire oublier plutôt que de proclamer au grand jour leur détresse. Leur réponse à l’infortune qui les frappe est rarement l’action collective, les révoltes de la jeunesse émergent plutôt dans l’université. ..

...  Même à Paris, où les moyens sont énormes et les effectifs administratifs importants, adapter le périscolaire à la complexion de chaque établissement (a-t-il ou non une grande cour de récré? Se situe-t-il près d’un gymnase ou d’un musée? etc.) est à s’arracher les cheveux...

... On s'apprête en réalité à toucher à l'emploi du temps de plus de 30 millions de personnes – 12 millions d'élèves, deux fois plus de parents, des centaines de milliers d'enseignants, d'animateurs, de personnels... Pour revenir à la semaine d'école de quatre jours et demi telle qu'elle existait avant 2008, il faudrait que ces millions d'individus soient extrêmement convaincus du bien-fondé de faire machine arrière.
Et puis il y a la peur d'une rupture d'égalité...

...  entre le principe et la réalité, il y a parfois un gouffre. Et le ministre de l’Education Vincent Peillon a pu le mesurer à ses dépens.
En quelques semaines, la réforme, promise par François Hollande et annoncée dès mai 2012, est devenue un cauchemar pour le ministre. Il s’est retrouvé pris en étau entre des intérêts divergents et souvent contradictoires – ceux des maires, des enseignants, des professionnels du tourisme... Résultat: bon nombre de villes vont demander un report à 2014 alors que Vincent Peillon avait fixé l’objectif de plus de 50% des écoliers aux quatre jours et demi en septembre 2013...
... Mais la nécessité de prendre du temps n'est pas la seule raison avancée par les maires. A Lyon, Gérard Collomb envisage la mise en place "si l'Etat nous donne quelques crédits". L'application de cette réforme devrait en effet coûter cher aux communes car il faut repenser les horaires de la cantine le mercredi ou encore modifier les transports scolaires...
... Le ministère pourra faire les comptes définitifs à partir du 31 mars prochain, date à la quelle toutes les communes devront avoir choisi entre 2013 et 2014...

Chronologie. Annoncé dès le mois de mai, le passage aux quatre jours et demi en primaire porté par Vincent Peillon se fera finalement dans peu de grandes villes dès la prochaine rentrée...
... Retour sur une réforme qui devait passer comme une lettre à la poste...

... Comment expliquer qu'une réforme, qui depuis trois ans fait l'objet de rapports, de commissions, et de consultations diverses, soit si complexe à mettre en oeuvre?..

... Nous ne voulons pas augmenter la pause méridienne au-delà de deux heures, car ensuite les enfants se re-énervent alors que ce devrait être un temps de relaxation et de détente pour préparer l'après-midi. De la même manière, si l'on raccourcit la journée de classe en consacrant trois quarts d'heure au périscolaire, il ne reste en réalité que vingt minutes ou une demi-heure d'activité. Tous les pédagogues savent qu'il faut un temps d'adaptation à l'activité pour que l'apprentissage se fasse...

... il apparaît que les moyens sont attribués selon une logique étrange: pour décider de l'allocation des postes par académie, ni le nombre d'élèves, ni leur origine sociale, ni leurs résultats scolaires n'interviennent. Plus étonnant encore: ceux qui ont vraiment besoin de dispositifs corrigeant leurs difficultés n'y ont pas assez souvent accès. ..

... La réforme des rythmes scolaires pourrait coûter «plusieurs centaines de millions d’euros» aux Caisses d’allocations familiales (CAF), qui financent une partie des activités extrascolaires des enfants, a estimé jeudi le président des CAF

... L'Etat compte sur les municipalités pour financer l'animationau moment même où il baisse de 4,5 milliards d'euros les dotations aux collectivités locales. Par ailleurs, dans le cadre du renouvellement des partenariats, les acteurs de l'action sociale commencent à s'entendre dire que ce sont les caisses d'allocations familiales (CAF) - l'un des rares acteurs qui a encore un peu d'argent pour l'action sociale ! - qui viendraient payer la différence...
... Ainsi, le scénario catastrophe qui se dessine est le suivant : pour payer la réforme des rythmes scolaires, on prend les derniers deniers des villes déjà paupérisées par la réduction des dotations de l'Etat en raison de la politique libérale du gouvernement en matière de finances publiques ...

...Les collectivités locales redoutent effectivement de devoir assumer un coût supplémentaire pour les activités péri-scolaires et les transports scolaires engendré par le retour à la semaine de 4,5 jours, abandonnée en 2008...

... Le vrai problème en France, c'est qu'on a eu beaucoup d'expérimentations sur les rythmes et qu'on n'a jamais réellement évalué scientifiquement l'impact sur les apprentissages...

... Le projet de réforme des rythmes scolaires se heurte actuellement à des revendications diverses, mais qui placent toutes les intérêts des adultes avant le souci de la santé de l'enfant. C'est ce que dénonçait déjà l'Académie nationale de médecine, dès 2010, dans son rapport justement intitulé «Aménagement du temps scolaire et santé de l'enfant» ...
... Seules des mesures coordonnées d’harmonisation des trois temps scolaires précités (journée, semaine, année) seront capables d’apporter une réponse satisfaisante à la question malheureusement récurrente de l’inadaptation du système scolaire actuel à la santé et à la qualité de vie des enfants.


... Du côté des associations d’élus, l’AMGVF se tient coite, tandis que l’AMF dresse la liste des villes qui n’appliqueront pas la réforme en 2013.
On aurait donc plus tendance, en ce moment à compter les villes qui visent 2014, plutôt que celles qui visent 2013. Et les yeux sont rivés sur Lille et Paris. Alors que Bordeaux vient d’annoncer, jeudi 28 février, après de longues semaines d’hésitations, que finalement, ce serait 2014...
... Les communes ont jusqu'à la fin du mois pour dire si elles préfèrent passer à la semaine de quatre jours et demi cette année ou l'année prochaine...

.. Quant à Vincent Peillon, il a ajouté la fameuse "morale laïque"...
Qui peut décemment croire qu’il est possible de faire tout ceci avec des enfants de 6 à 10 ans, dans le temps imparti, avec obligation de réussite pour tous ? Quel ministre de l’éducation nationale peut-il déclarer vouloir lutter contre l’échec scolaire, et laisser les élèves se dépatouiller avec cette somme ?
Peillon : … sans doute… En France on surajoute, on juxtapose. Je vois par exemple les programmes de l’école élémentaire – l’idée était pas mal en 2008, de revenir sur les apprentissages fondamentaux – et puis on en a rajouté, ils sont trop lourds… 

... Des propos pas suffisamment choc pour faire une bonne dépêche ? Pas grave : Olivier Mazerolle va achever le ministre lors du troisième round : "Répétez-moi ce que vous dites dans le livre : quel est le bon rythme de l'année scolaire ?"Cette fois-ci, c'est la bonne, Peillon explique enfin qu'il faudrait six semaines de vacances en deux zones. C'est cette fameuse réponse que gardera BFM TV dans sa vidéo de 13 secondes relayée par de nombreux sites de presse...

... Des difficultés pour les enseignants qui devront réorganiser leur temps de travail pour être présents à l'école non plus quatre jours mais quatre jours et demi, sans obtenir la moindre compensation financière. Et des difficultés pour les collectivités - pour certaines déjà financièrement étranglées - qui doivent prévoir, pour la rentrée de 2013 ou celle de 2014, des activités périscolaires complémentaires.
Cela a donc été l'étincelle qui a mis le feu aux poudres. Mais Vincent Peillon n'y est pour pas grand-chose. Il est juste en train de faire l'amère expérience qu'il n'est guère possible de conduire une grande réforme de l'école publique ...

... Aujourd'hui, le mal est fait. Etait-il inéluctable ? On en reparlera plus tard, à l'heure du bilan. Peut-il être encore circonscrit ? C'est la question du moment. Avec un brin d'angoisse, Hollande et Ayrault surveillent comme le lait sur le feu une colère qui monte dans le corps enseignant et une grogne qui avance à bas bruit chez les élus locaux...
... Il y a du jeu dans la conduite de toute cette affaire, et, même quand ils ne le savent pas, enseignants et élus le devinent sans peine. En tout cas, ils le constatent, par exemple lorsqu'ils signalent en choeur que le passage à quatre jours et demi, pour les uns dès 2013, pour les autres en 2014, opère, entre les communes, une rupture d'égalité qui complique, de surcroît, une question aussi prosaïque que celle du ramassage scolaire...
 

... 42% des Français considèrent que cette réforme va augmenter les inégalités entre les élèves selon les communes, 11% estimant au contraire qu’elle va les réduire, 39% jugeant que son effet sera neutre. Les parents d’enfants scolarisés craignent particulièrement que la réforme favorise un accroissement des inégalités (62%).
Les Français doutent de la capacité de leur commune à mettre en place la réforme : 45% estiment qu’elle ne dispose pas de suffisamment d’infrastructures pour accueillir les élèves dans le cadre des activités périscolaires qui seront mises en place et 57% qu’elle ne dispose pas de suffisamment de personnel qualifié pour organiser les activités et encadrer les élèves. Les habitants des communes de moins de 2 000 habitants se montrent largement plus sceptiques sur la capacité de leur commune, tant en termes d’infrastructures que de personnel encadrant....
[ La perception de la mise en place de la réforme des rythmes scolaires - Harris Interactive - L'ensemble des résultats - 20 février 2013- pdf ]

... Les grandes villes n'auront aucun mal à recruter. Mais nous ? Il faudrait qu'un étudiant prenne le train, qu'on aille le chercher, puis le ramener après son intervention de trois quarts d'heure... Tout ça pour gagner 20 euros ? Il préférera aller bosser chez McDo !"...
... beaucoup de villages partagent les mêmes tourments face à cette réforme "d'énarques parisiens n'ayant aucune connaissance des réalités locales", comme le dit Louis Pautrel, conseiller général. L'obligation qui leur est faite d'"occuper" le temps libre créé par l'allègement des heures de classe est vue autant comme une charge supplémentaire que comme un casse-tête organisationnel...

... Lundi 18 février, lors de la troisième réunion publique sur les rythmes, face à plusieurs centaines d’enseignants survoltés, Bertrand Delanoë a clairement renoncé à l’hypothèse d’une pause méridienne allongée, affirmant croire «sage de placer les activités périscolaires à partir de 15 h 30». Trois jours ont passé, et rien n’est arrêté.
«ça peut être le samedi matin, ça peut être le mercredi matin», a déclaré le maire sur le plateau télévisé de France 3 ...

... Les Maires ruraux tenteront d’appliquer au mieux cette réforme, mais trop d’inconnues et d’obstacles sont devant eux pour s’engager dès la rentrée 2013 ... Pour éviter l’écueil d’une mise en place hâtive qui se transformerait en simple garderie, motivée par la récupération des trois sous promis à ceux qui commenceraient dès 2013, il faudrait à ce point d’étape, reconsidérer les paramètres essentiels que sont : la méthode, le calendrier et les moyens...
... Il est impossible pour beaucoup de collectivités, dans un délai aussi court, de formaliser un projet éducatif territorial de qualité, concerté et réfléchi. Il est constaté que les situations sont très diverses ...

... L’ajout d’une matinée de classe permet-il réellement de réduire la fatigue des enfants ?
L’ajout d’une demi-journée de classe par semaine est une préconisation des scientifiques spécialistes des rythmes de l’enfant. Il s’agit de retrouver un rythme équilibré permettant à l’enfant de s’épanouir et de mieux apprendre. 
Le matin étant le moment de la journée où l’élève est le plus attentif, la demi-journée du mercredi donnera du temps pour un apprentissage plus efficace des fondamentaux. Elle évitera en outre la rupture de rythme en milieu de semaine, que l’on sait source de fatigue et préjudiciable aux apprentissages.
Quant aux activités périscolaires (sports, arts, culture, etc.), elles permettront aux élèves de se découvrir des compétences et des centres d’intérêt nouveaux et de prendre plus de plaisir à apprendre et à être à l’école...
[Questions-réponses sur la réforme des rythmes à l'école primaire- fevrier 2013 - pdf ]

... Or l'Etat n'a prévu que 250 millions d'euros dans le fonds d'amorçage de la réforme, auxquels il faut ajouter des dotations supplémentaires pour les communes les plus en difficulté mais celles-ci sont très minoritaires. On est donc très loin du compte, d'autant que l'Etat vient d'annoncer que les dotations globales aux collectivités locales vont baisser de 3 milliards d'euros pour 2014 et 2015...

... Les inquiétudes de 2013 renvoient en effet directement à une partie de celles de 2003, celles qui touchaient au volet "décentralisation" des réformes. La contestation de la réforme des rythmes scolaires exprime notamment la crainte de voir s'accroître les inégalités territoriales, l'atomisation de l'offre éducative, l'affaissement du rôle régulateur de l'Etat, d'un mot la fin de l'Education nationale...

... "Les habitants des communes de moins de 2 000 habitants se montrent largement plus sceptiques sur la capacité de leur commune, tant en termes d'infrastructures que de personnel encadrant", relève le sondage.
Dès lors, une majorité de Français privilégie l'option d'une mise en place progressive de la réforme, seuls 12 % considérant que la réforme doit être mise en œuvre dans toutes les écoles dès la rentré 2013...

... D’accord sur le principe de la réforme- l’allégement des journées de classe et une meilleure répartition des heures de cours sur la semaine -, les collectivités locales reculent devant le poids financier. Elles vont devoir financer des activités périscolaires durant les plages libérées par le raccourcissement des journées, prendre en charge le transport du mercredi, etc. Or leurs budgets sont déjà tendus. Et l’annonce d’une réduction des transferts de l’Etat ajoute à l’inquiétude...

... "J’espère que dans votre classe les enfants sont plus respectueux avec vous que vous ne l’êtes avec moi…" Le recteur aussi devra s’arrêter à plusieurs reprises et s’étonner que lorsqu’il se rend dans les classes, les enseignants ne lui parlent pas sur ce ton et savent écouter. L’effet de groupe n’est pas qu’une affaire de cour de récré...
... Le recteur, interpellé sur les réseaux d’aide [ RASED ], détruits par la droite et dont les enseignants attendent le retour, aura été traité de "menteur", alors qu’il précisait qu’il y aurait plus de classes à Paris à la rentrée 2013 qu’à la rentrée 2012...

...Parlons-nous de la réussite de la réforme? Ou simplement de limiter les coûts? 
... les plannings prévus par cette réforme. Elle devait se faire dans le plus grand respect du rythme chrono-biologique des enfants mais dérive en organisation d'adultes. En imposant du "périscolaire" de 45 minutes, l'Etat oblige les communes à faire du bricolage qui n'est pas du tout en accord avec le rythme de l'enfant: 45 minutes le midi pour certains, 45 minutes le soir pour d'autres... 

... Les ministres passent, mais les rapports qu'ils ont commandés restent. Si l'on se penche sur le Rapport d'orientation sur les rythmes scolaires, on y lit que la "quasi-unanimité" de ceux qui ont participé à cette concertation estiment que la "densité de la journée d’école a été fortement accentuée par la suppression d’une demi-journée de classe dans la semaine".
Qu'a fait la précédente majorité de cette ambitieuse concertation ? Rien.

... il n'est pas nécessaire d'attendre au-delà de la rentrée 2013 pour prendre des mesures dont la nécessité est reconnue par tous et qui ne dépendent que de l'Éducation nationale concernant la pause du midi et l'équilibre des journées au collège et au lycée,...
... « 4 heures de cours proprement dits par jour est un maximum à ne pas dépasser. Le dépassement constitue une escroquerie pratiquée par les adultes aux dépens de la majorité des élèves. Il faut permettre le travail personnel au domicile et/ou au lycée". Trente ans après, on voit où l'on en est.

... Aucun mieux pour les élèves
"Quand on voit les modalités d'application de la réforme avec une pause méridienne rallongée et des enfants qui reprendront l'école à 14 heures 15 pour finir à 16 heures 30, il faut ne pas être enseignant pour penser qu'ils seront reposés et que ces nouveaux rythmes leur seront profitables.
"Chaque mercredi matin jusqu'en 2017, pronostique Philippe Rivière, en ouvrant la porte de leur classe, les professeurs des écoles se diront: "Merci Monsieur Peillon ...

... En cas d’application du décret en septembre, il craint « un doublement de la fréquentation de la plage périscolaire ». Comprendre : si la classe finissait à 15h45, la grande majorité des enfants, que les parents récupèrent habituellement à 16h30, viendraient gonfler l’effectif des garderies.
Ce trou creusé par l’Education nationale, explique Laurent Derrien, c’est la mairie qui va devoir le boucher avec du personnel qualifié. Garderie ? Animations culturelles et/ou sportives ? Chat perché dans la cour ? Personne ne sait exactement, mais il faudra débourser des dizaines de milliers d’euros ...

... Enseignants et parents dénoncent le manque de moyens pour réaliser cette réforme. "On n'a pas les locaux, les gymnases nécessaires", fait valoir Olivier, 30 ans, en charge des CE2. "Où met-on les activités culturelles ou sportives de qualité ?, demande Juliette Robin. Impossible d'aller et revenir du musée en 45 minutes. Quant au conservatoire de musique, il affiche déjà complet, tout comme les piscines. C'est un programme merveilleux d'ouvrir la musique à tout le monde. Mais avec quels profs ? Quels locaux ? Quel matériel ?"...

... « Quand j’entends Marcel Rufo (le pédopsychiatre s’est exprimé en faveur de la réforme dans un entretien à La Provence) dire “c’est merveilleux cette réforme, les enfants vont faire de la voile !”, je bous », raconte une enseignante d’Amiens-Nord ...
... les profs ne comprennent pas pourquoi, à quelques semaines de la date fatidique où les communes vont devoir décider si elles passent ou non l’an prochain au 4,5 jours, des questions pratiques telles que : « où se dérouleront les activités périscolaires », « quel personnel les encadrera ? », n’aient toujours pas trouvé de réponse...

... Ils sont pour le projet de loi de « refondation » de l'école porté par le gouvernement. Ils sont pour le retour à la semaine de quatre jours et demi de classe dans le primaire. Et pourtant, ils appellent à la grève au risque de faire chuter le ministre de l'Education nationale et de remettre en cause la priorité au primaire que Vincent Peillon a érigée en principe et qu'ils appellent de leurs voeux depuis des années...

... il s'exprimait devant 1400 IEN (Inspecteurs de l'Education nationale), personnels d'encadrement du premier degré, réunis à l'université Panthéon Assas à Paris. 
Devant ses cadres, Vincent Peillon a tenu un discours "réaliste" et pragmatique. Pour l'année 2013, il évoque un "tâtonnement expérimental", et inscrit la réforme dans le temps long de l'éducation: "On fera des choses approximatives" mais"on a le temps de s'améliorer" ...

Les écoliers français subissent des journées plus longues et plus chargées que la plupart des autres élèves dans le monde, et la concentration sur une semaine de 4 jours à partir de 2008, soit 144 jours contre une moyenne OCDE de 187 jours a aggravé les déséquilibres dans l'organisation des apprentissages.
Afin d'améliorer les conditions d'apprentissage des élèves et de contribuer à leur réussite, une nouvelle organisation de la journée et de la semaine scolaires est mise en place dans le premier degré.
La présente circulaire a pour objet de présenter les nouveaux rythmes, leurs modalités de mise en œuvre et d'apporter des précisions sur la mise en place des activités pédagogiques complémentaires ...
[ Écoles maternelles et élémentaires - Organisation du temps scolaire dans le premier degré et des activités pédagogiques complémentaires - NOR : MENE1302761C - circulaire n° 2013-017 du 6-2-2013 ]

... Même si les municipalités doivent décider de leur passage ou non avant le 31 mars à la journée de 4,5 jours pour la rentrée 2013, le ministre leur a rappelé que les projets éducatifs locaux, eux, n’ont pas besoin d’être bouclés à cette date, mais seulement à l’été. Il a aussi souligné que la réforme mise en place ne serait sans doute pas parfaite à la rentréemais que l’année suivante, elle serait mieux...

... Le décret portant réforme des rythmes scolaires dans le premier degré semble permettre de rejouer une pièce à succès de la politique française, celle du ministre réformateur confronté au « corporatisme » des enseignants qui le contestent. Avec un double risque ..
... Si la réforme des rythmes peut leur être bénéfique, alors pourquoi des enseignants y sont-ils à ce point hostiles ?

... Il y a une vraie unité contre ce décret contrairement à ce que veulent faire croire les politiques. Surtout, ça ne règle aucunement les vrais problèmes comme l’échec scolaire d’avoir une demi-heure en moins chaque jour ou des activités en plus le midi...» ..

... Il y a à peine quelques mois, un consensus se dégageait pour établir un diagnostic quant à la situation de l’école en France. Les analyses portaient sur différents registres et plus particulièrement le bien-être de l’enfant à l’école et les conditions de réussite des apprentissages. Et aujourd’hui ?
Cette réforme attendue semble limitée et restreinte au point d’être déviée de son sens. Elle a malheureusement perdu grand nombre de ses ambitions.
Pour les CEMEA, mouvement d’Education Nouvelle, réduire le débat aux seuls rythmes scolaires voire à la question d’une demi-journée supplémentaire est trop réducteur...

... On sait que les journées de 6 heures sont trop longues pour les enfants. Si on ne met pas en place en 2013 des semaines mieux étalées avec des journées plus courtes, en 2014 on sera en année électorale et cela risque encore d'être repoussé... Parfois on ne recule pas pour mieux sauter mais pour ne pas sauter !"
La balle est dans le camp des enseignants qui restent encore très méfiants...

... Huit mois après son arrivée, M. Peillon mécontente une partie des enseignants. Un comble puisque cette catégorie est l'objet de compliments sans cesse renouvelés et d'un effort sans précédent alors même que les finances publiques sont exsangues. En 2017, ils devraient être 60 000 de plus qu'en 2012...
... En fait, M. Peillon est meilleur dans l'analyse, y compris dans celle des politiques éducatives qu'il mène, qu'en service après-vente. A-t-il assez labouré le terrain des maires qui, même de gauche, hésitent à revenir dès septembre aux quatre jours et demi ? ...

... rythmes scolaires : placer les 45 minutes périscolaires non pas en fin d'après-midi, mais durant la pause de midi, qui serait donc allongée. "Cette disposition aurait le mérite de  faire reprendre classe plus tard aux enfants, à un moment où, disent les chronobiologistes, les enfants sont à nouveau attentifs" 
C’est vrai. Mais cette formule "méridienne" (entre midi et deux) fait aussi tousser certains à la Ville : ils avancent que les enfants issus des familles les moins favorisées mangent aussi moins souvent à la cantine que les autres. Et donc que la pause méridienne allongée signifierait que les activités culturelles, artistiques et sportives leur passeraient sous le nez.

Comment organiser la semaine de classe à l'école primaire ?Doit-il y avoir classe le samedi matin ? Le mercredi matin ? Les ministres de l'éducation se suivent et apportent à ces questions des réponses différentes...
... En juillet 2011, la conférence nationale sur les rythmes scolaires, réunie à la demande du ministre de l'éducation Luc Chatel, préconise dans son rapport d'orientation (lire le PDF).un "étalement de la semaine sur au moins neuf demi-journées, dont, à l'école élémentaire, une demi journée supplémentaire de trois heures d'enseignement (le mercredi ou le samedi)". Luc Chatel en est resté au stade du constat.

... Des interrogations demeurent :
Et les 5 h de classe quotidienne évoquées dans le rapport sur la refondation ? Et le réaménagement annuel avec les 38 semaines ? C'est pour la suite ?
C'est indiscutablement une dépense publique supplémentaire... même si pour 2013 l’Etat s’engagera… dans la loi d’orientation à venir. Il manque également le décret sur l’allègement des taux d'encadrement, un cahier des charges précis pour le PEDT. ...à suivre !
[ décret n° 2013-77 du 24 janvier 2013 relatif à l’organisation du temps scolaire dans les écoles maternelles et élémentaires ]

Courage, payons ! ... nombre de communes rurales, tout en étant désireuses de mettre en place un service de qualité ne pourront le faire immédiatement faute de logistique technique ou humaine ou encore du fait des écarts de dotations décidées par l’État et validés récemment par le Parlement....
... En décidant sa mise en œuvre et sans se donner les moyens de réussir au plus vite cette réforme, l’État renforce l’idée une école à deux vitesses, entre les collectivités qui pourront financer et les autres, le tout sous la pression des parents et des enseignants...

Treize institutrices ; jeunes ou vieilles, actives ou retraitées, parisiennes, provinciales, banlieusardes... Treize femmes meurtries par l'éditorial de leur journal qui, mercredi 23 janvier, dénonçait le corporatisme de la grève contre la réforme Peillon ...
... Entre galère et colère, entre résignation et vocation, entre amertume et porte-plume... Treize témoignages à lire...

... Le caractère gratuit ou payant des activités périscolaires issues de la réforme des rythmes "dépendra des collectivités locales" et ne seront pas obligatoires, a annoncé vendredi à l’AFP André Laignel, premier vice-président délégué de l’Association des Maires de France (AMF)...
... le ministère a précisé que l’heure de sortie de 16h30 n’était pas obligatoire et que l’organisation des activités péri-éducatives restait à la libre appréciation des élus. Le ministère a par ailleurs présenté un projet de décret d’allègement des normes d’encadrement de ces activités...

... Je ne suis pas dans l’air du temps, mais je serais plutôt partisan d’une prise de responsabilités du ministère sur cette question des activités périscolaires. Le grand risque, c’est de déboucher sur un cul-de-sac faute de moyens. Or, on ne peut pas laisser en friche le temps libéré. Il faut assurer une complémentarité entre l’école et les activités périscolaires, via des structures qui viennent en relais des activités scolaires, avec du personnel formé et compétent...

...  Où donc est-il question de rythmes ?
Nous sommes au Ministère de l’Éducation nationale, en train de réfléchir à la refondation de l’école, il me semble qu’on ne peut ignorer que les mots ont du sens. S’obstiner à ne parler que de rythmes scolaires, même élargis aux rythmes éducatifs, ferme presque automatiquement la porte aux réflexions à mener autour du partenariat nécessaire à installer pour réfléchir sur l’organisation des temps de vie de l’enfant et du jeune.
Si nous refondons, abandonnons ce terme inadapté et réducteur...
... l’ambition d’un dispositif éducatif (comprenant le temps scolaire et l’ensemble des actions éducatives réalisées sur les temps péri et extra scolaires) visant à traiter de manière égale les enfants, qu’ils vivent en zone urbaine ou rurale, avec ressources financières importantes ou non...
... l’enjeu des politiques éducatives locales alors que la problématique de leur financement a été maintes fois relevée, inquiétant parents et organisations syndicales sur les risques d’une école à plusieurs vitesses. Dans ce cadre il ne faudra pas oublier que tout aménagement des temps doit s’accompagner d’aménagement des espaces...
[ Refondation de l’école - Réorganisation des temps de vie des enfants et des jeunes - Propositions de Claire Leconte - pdf ] 


... Le camp des enfants quant à lui a du mal à répondre à une question qui leur demanderait s’ils veulent ou non aller à l’école cinq jours plutôt que quatre, mais on peut leur montrer que ceux qui bénéficient déjà d’organisations en cinq jours et ont donc la chance de faire de nombreuses activités nouvelles, ou peuvent, pour certains d’entre eux, rentrer plus tôt chez eux, sont heureux de fonctionner ainsi...

... En moyenne, les Français dorment 7 heures et 47 minutes par jour. Le temps passé à dormir a diminué de 18 minutes en 25 ans, entre 22 heures et 8 heures, pour les personnes de 15 ans et plus. Cette diminution atteint 50 minutes pour les adolescents.
En revanche, le temps passé par les Français devant la télévision dans cette tranche horaire a augmenté ...

LES CHÈQUES "ÉDUCATION" :
L'ÉCHEC.

Depuis une bonne vingtaine d'années - ici aussi dans certains milieux favorables au "marché de l'éducation"! -
le "chèque éducation" (ou "bon scolaire") - en anglais "voucher" - fait partie d'un blabla yakaiste
au sujet des indispensables réformes, "simples, urgentes et radicales", disent-ils, du système scolaire.
USA 2008 -  "dans le Milwaukee, il n'y a pas eu de miracle" (Sol Stern)  : L'un des plus fervents promoteurs du chèque-éducation aux USA vient de faire brusquement volte-face en affirmant, constats à l'appui, que le voucher n’avait pas du tout "amélioré le système public".

Mais était-ce, vraiment, l'objectif ?!


LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES
| LE GUIDE-ANNUAIRE | Présentation | SOMMAIRE |
| Le nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? chèque-éducation ? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme scolaire et "éducation alternative" | Jaune devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| Le lycée "expérimental" de Saint-Nazaire | Le collège-lycée "expérimental" de Caen-Hérouville|
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Freinet dans (?) le système "éducatif" (?) |
| Changer l'école | Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop !| L'école Vitruve |
| Colloque Freinet à ... Londres | Des écoles publiques "expérimentales" |
| 68 - 98 : les 30 P-l-eureuses | Et l'horreur éducative ? |