alternatives éducatives : des écoles différentes
| LE GUIDE-ANNUAIRE | Présentation | SOMMAIRE |
| Une école différente ? Pour une société différente ? Qui n'en veut ?! I Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop |
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Appel pour des éts innovants et coopératifs |
 

« Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne pour protester. »

Même le C.N.I.R.S. n'y avait pas pensé !
i n n o v a t i o n  : le pedibus
"Mais jusqu'où s'arrêteront-ils ?!"(Professeur Coluche, penseur, 20° siècle après J.C.) 

La vidéosurveillance pédale dans le bus

Si les caméras sont toujours plus nombreuses, elles n'ont pas le rôle dissuasif escompté.

Par Didier ARNAUD

mercredi 15 septembre 2004 - Liberation 

C'est un bus de banlieue où personne ne remarque qu'il est filmé, en Seine-Saint-Denis. Pourtant, la vidéosurveillance est, selon ses promoteurs, avant tout «dissuasive». C'est parce qu'on sait qu'on est filmé qu'on se tient à carreau. La ligne 15 traverse Villepinte, Sevran, Aulnay-sous-Bois. Elle vient d'être équipée de caméras. Le système est «embarqué». Il enregistre des images sur disque dur qu'on peut retirer à la demande. Trois caméras peu visibles. Un autocollant très discret à l'entrée. Une jeune fille rousse montre sans le savoir à l'oeilleton un joli tatouage de tigre à côté d'un joli string violet. Et elle n'est pas la seule sous l'oeil des caméras : les Courriers de l'Ile-de-France sont en passe d'équiper plus d'une centaine d'autobus (286 000 euros de subventions du conseil régional en janvier 2004).

En Ile-de-France comme dans le reste de la France, la course à la vidéosurveillance continue. Comme une mode dont tout le monde s'est entiché, sans forcément connaître précisément son efficacité. D'ici à 2005, la RATP aura outillé ses 4 000 bus (pour un coût de 25,4 millions d'euros). Pour le programme 2002-2007, le dispositif de vidéosurveillance représente 73 % du budget consacré à la sécurisation des transports en commun franciliens, soit 159 millions d'euros financés par l'Etat et la région. Et tant pis si les premières études d'évaluation de ces dispositifs sont assez critiques (1). Selon l'Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région Ile-de-France (Iaurif), la vidéo n'a pas les mêmes effets partout. Ainsi, sur certaines lignes, la présence de caméras n'a aucune incidence sur la baisse de la délinquance. «Les violences à l'encontre des agents continuent de progresser après l'installation du dispositif de vidéosurveillance, ainsi que les dégradations», note l'Iaurif, dont l'étude qualitative porte sur deux lignes de bus. Par ailleurs, «l'exploitation des bandes semble presque exclusivement dédiée à la lutte contre les actes de délinquance et à la protection des agents ­ et très peu pour les atteintes aux voyageurs». Ceux-ci hésiteraient à porter plainte.

«Flicage». Tous les exploitants le notent. Quand les actes délictueux se stabilisent, voire diminuent, il est difficile de savoir quelle part imputer aux dispositifs vidéo, car souvent ils font partie d'une panoplie de mesures (patrouilles, contrôles, etc.). Enfin, les caméras, souvent peu signalées, n'ont pas le rôle dissuasif attendu. Ainsi, sur la ligne 15, les usagers ignorent la présence du dispositif. Mais, quand on leur en parle, ils approuvent. Jean-Pierre, fonctionnaire, trouve cela «très bien». Surtout «pour les lycéens qui crachent». Ceux qui ne se «lèvent même pas pour laisser leur place». Oszgu, étudiante, se dit «neutre». Elle pense que la vidéo sert surtout le soir : elle s'est déjà fait «emmerder» par quatre jeunes. Mais elle conclut : «C'est un peu une atteinte à la vie sociale des gens.» Le chauffeur de la 15 approuve. Sans conditions. «La vidéo apporte un plus. Vous pouvez mettre un visage sur tout ce qui se passe, sans pour cela fliquer les gens.» Pourtant, au début comme à Rennes, certains chauffeurs avaient peur du «flicage». Ils ont bouché les caméras avec du chewing-gum. 

Seule certitude : le débat est moins tranché qu'avant. On n'est plus «contre» ou «pour». «Il faut sortir du caricatural, la vidéo c'est superbien, il faut en mettre partout», dit-on au conseil régional d'Ile-de-France, où l'on insiste sur la nécessité d'entreprendre des démarches qualitatives pour être assuré du retour sur investissement. «C'est un élément de dissuasion et de pacification importante», explique Michel Richardot, des Courriers de l'Ile-de-France, avant de nuancer : «On ne pourra jamais dire que la vidéo a permis de diminuer de manière importante la délinquance. Cela joue surtout dans la tête des personnels.»

Régulation. A Rennes, selon l'exploitant, les dépenses liées au vandalisme sont passées de 169 000 à 74 000 euros grâce à la vidéo. Mais, en détaillant les postes, on s'aperçoit que les agressions de conducteurs suivies d'un arrêt de travail n'ont pratiquement pas baissé. Pourtant, les chauffeurs réclament des vidéos. Pour Michel Richardot, «le problème, c'est que les personnels l'ont pris comme une véritable protection. Il y a une demande». Les exploitants comptent sur elles, tout comme les agents, pour demander aux usagers leurs titres de transport et ainsi faire baisser la fraude. La technologie «rassure» les financeurs. On lui trouve aussi de nouvelles utilités. «Pour moitié, le dispositif nous sert à réguler le trafic», précise Ludovic Dupont, de la Tice, une entreprise de transports. 

Au fond, la vidéosurveillance est aussi affaire de religion. Le responsable communication de la RATP est très croyant. «Ce qui est sûr chez nous, c'est que lorsqu'il y a de la vidéo dans un bus, la délinquance s'arrête.» Rien n'est moins sûr. D'autant que la RATP «ne communique pas» sur les chiffres. A Angers, on est un peu plus mécréant. La vidéo est apparue dès 1998 et 45 autobus sont équipés de caméras. 80 ne disposent que de leurres, sur les 163 de la compagnie. «Seules les lignes les plus à risque sont équipées... Et quand on a des incidents, c'est sur ces lignes», dit un cadre de la compagnie. 

(1) Evaluation de l'impact de la vidéosurveillance sur la sécurisation des transports en commun en Ile-de-France (Iaurif, mars 2004).



En Angleterre, des caméras dans les classes
Le Parisien , mardi 26 octobre 2004 

IL Y EN AVAIT déjà dans les garderies et les crèches. Une école primaire de Burnley, près de Manchester, vient d'installer à son tour une vingtaine de caméras, aussi discrètes que celles qu'il y a dans les maisons pour les systèmes d'alarme antivol, dans les salles de classe et dans la cour de récréation. Entre 7 h 30 et 18 heures, les parents d'élèves, des enfants âgés de 2 à 11 ans, peuvent à tout moment voir ce qui se passe dans l'école grâce à un mot de passe qui leur permet de se connecter par Internet sur ce système de surveillance, unique dans une école britannique. 

Une mère « rassurée » La directrice de l'établissement a douze écrans de contrôle dans son bureau. Elle a tout d'abord organisé des réunions avec les parents, puis avec la société qui installe les caméras. « Il y a une semaine que le système marche. Tout le monde s'y est habitué, explique Barbara Cross, la directrice de la Sunny Bank Preparatory School, une école privée. Au début, les enfants faisaient des grimaces aux caméras de l'entrée de l'école, mais maintenant ils n'y pensent plus. C'est aussi une sécurité pour les enseignants : s'il y a une plainte contre eux, nous aurons des preuves filmées car nous pouvons stocker les films. » Lucy, une Française de 32 ans responsable d'atelier dans une usine de Burnley, dont le fils Alexandre, 2 ans, va dans cette école, se dit rassurée : « Il y a quelques semaines, une journaliste de la BBC avait filmé secrètement ce qui se passait dans les crèches en se faisant passer pour une aide-maternelle. On voyait des enfants se faire battre. Avec ce système, je suis complètement rassurée. En plus, comme ma mère vit à Clermont-Ferrand, je lui ai donné mon mot de passe et elle peut regarder son petit-fils à l'école sur son ordinateur. C'est en couleurs. C'est comme un petit film de télé. » 

Jean Robin 
LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES
| LE GUIDE-ANNUAIRE | Présentation | SOMMAIRE |
| Le nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? chèque-éducation ? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme scolaire et "éducation alternative" | Jaune devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| Le lycée "expérimental" de Saint-Nazaire | Le collège-lycée "expérimental" de Caen-Hérouville|
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Freinet dans (?) le système "éducatif" (?) |
| Changer l'école | Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop !| L'école Vitruve |
| Colloque Freinet à ... Londres | Des écoles publiques "expérimentales" |
| 68 - 98 : les 30 P-l-eureuses | Et l'horreur éducative ? |