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ZEP: le bide scolaire
De fait, l'Etat dépense plus pour les collèges ou les lycées privilégiés
qui attirent les enseignants en milieu et fin de carrière.

 Un rapport met en évidence l'augmentation des inégalités entre élèves

Grogne à Paris d'enseignants de ZEP
ayant perdu leur priorité dans les mutations

Quand les pauvres vont à l'école privée
Certains établissements privés, longtemps soupçonnés de ségrégation sociale,
obtiennent aujourd'hui leur classement en ZEP (zone d'éducation prioritaire).
Un intérêt pour les enfants en difficulté qui ravive la concurrence privé-public.

Sarkozy: "il faut déposer le bilan des ZEP"

Georges Dupon-Lahitte (FCPE) "ne savait pas que M. Sarkozy était ministre de l'Education nationale"...
"Il est dramatique pour l'Ecole que les combats pour qui sera candidat à la présidentielle aboutissent à rendre illisibles les débats sur la question essentielle qu'est l'avenir de la jeunesse"

Observatoire des ZEP: plus de moyens pour établissements les plus difficiles
15-11-05  -  L'observatoire des zones d'éducation prioritaire (OZP) a plaidé mardi pour que des "territoires peu nombreux" mais "cumulant un échec scolaire massif et une +fuite+ des personnels et des élèves" bénéficient de plus de moyens, sans léser les autres ZEP.

"Une distinction fondamentale doit être opérée entre l'école des quartiers populaires, dont relèvent la plupart des ZEP actuelles, et les territoires cumulant un échec scolaire massif, une +fuite+ des personnels et des élèves et un développement de l'exclusion sociale", a estimé l'observatoire dans un communiqué. Celui-ci réunit des professionnels de l'éducation prioritaire.

Selon l'observatoire, ces territoires sont "peu nombreux" et concernent "entre 3 et 5% des élèves des écoles et collèges publics", sachant qu'un élève sur six est actuellement scolarisé en ZEP en France, de la maternelle à la terminale.

"Les mesures que nous demandons ne doivent pas être diluées dans une politique envers l'ensemble des quartiers populaires ni même envers les ZEP actuelles", a-t-il prévenu. Il précise que les autres ZEP devaient néanmoins "continuer à bénéficier des quelques moyens supplémentaires qui leur ont été accordés".

"La ressource rare, encore plus nécessaire que les postes et les crédits, ce sont des équipes capables de réussir dans des conditions difficiles", a-t-il constaté. Il réclame des "équipes de direction renforcées" mais aussi le renforcement et l'accompagnement des équipes en place, ainsi que "le soutien et le pilotage de la hiérarchie de l'Education nationale".

Aussi l'observatoire s'est-il fait le relais d'une revendication traditionnelle des enseignants de ZEP: les décharges horaires. Dans les territoires les plus difficiles, un enseignant sur quinze ou vingt pourrait ainsi "écouter (ses) collègues, organiser des formations, animer un travail collectif sur les pratiques d'enseignement et l'élaboration de projets", a-t-il suggéré.


La crise des banlieues donne une nouvelle urgence à la réforme des ZEP

16-11-05  -  Avec la crise des banlieues, syndicats, associations et ministère de l'Education s'accordent pour mettre les ZEP (zones d'éducation prioritaire), reconnues comme un des meilleurs remèdes à la misère sociale et à la discrimination, au centre des réformes à mener en urgence.

De nombreux mineurs soumis à l'obligation scolaire (jusqu'à 16 ans), et d'autres s'affirmant "en rupture scolaire" ont participé aux violences de ces dernières semaines.

Le ministre de l'Education nationale Gilles de Robien a donc renouvelé mercredi sa promesse d'"évaluer et réformer" ces zones. "Que serait la société sans les ZEP ?", a-t-il interrogé, reconnaissant cependant qu'elles ont "peut-être, en un quart de siècle, perdu un peu de leur intensité dans la réussite éducative".

Imaginé en 1981 pour répondre à la concentration de difficultés sociales dans certains quartiers, le dispositif ZEP consiste en l'attribution de moyens supplémentaires, qui se traduisent essentiellement par moins d'élèves par classe. Aujourd'hui, un élève sur six est scolarisé en ZEP.

Or, le système se grippe. Une étude de l'Insee avait déjà affirmé mi-septembre que les ZEP n'avaient pas produit d'"effet significatif" sur la réussite des collégiens.

Côté syndical, on rappelle également que l'éducation prioritaire "a été la première victime des suppressions de postes et baisses de crédits depuis trois ans", rappelle Bernard Boisseau, secrétaire général du Snes-FSU, majoritaire dans les collèges-lycées.

Avec pour conséquence de "supprimer tout ce qui avait été mis en place sur le terrain en complément": heures de soutien, options technologiques et professionnelles "qui représentent pour beaucoup de ces jeunes des possibilités de réussite", a-t-il dit à l'AFP.

La crise des banlieues a donné une dimension d'urgence à ce constat: le dossier de l'éducation prioritaire doit être rouvert pour garantir de meilleures chances aux jeunes, passage obligé à leur apaisement.

Reste à définir les moyens d'y parvenir. Très prudent depuis la rentrée, M. de Robien a déjà suggéré des bonifications de carrières aux enseignants expérimentés volontaires pour aller ou retourner en ZEP.

Il a avancé mercredi l'idée de modifier la carte des ZEP "pour favoriser encore plus la mixité sociale". "Le dossier de l'éducation prioritaire va être posé dans son ensemble, y compris la carte des ZEP, s'il faut en passer par là pour donner une impulsion, on en passera par là", a précisé son entourage à l'AFP.

La dilution des moyens dans un nombre croissant d'établissements ZEP est un sujet sensible. Les acteurs de terrain revendiquent surtout une augmentation générale des moyens. Quant aux élus locaux, le déclassement d'un de leurs établissements ZEP s'apparente souvent pour eux à un mini-séisme, les contraignant à obtenir les mêmes résultats à moindres crédits.

L'Observatoire des zones d'éducation prioritaire (OZP), réunissant enseignants et personnels des ZEP, propose malgré tout la concentration d'une partie des moyens sur "les territoires cumulant un échec scolaire massif, une fuite des enseignants et des élèves et un développement de l'exclusion sociale". Mais pas au détriment des autres ZEP.

D'autres pistes, comme les décharges horaires des enseignants pour permettre le travail en équipe, figurent également sur la liste des doléances syndicales.


 
"Aucun effet significatif" des ZEP sur le niveau des élèves, selon l'Insee

PARIS 16 09 05 - La politique des zones d'éducation prioritaires (ZEP), mise en place en 1982 à l'adresse des élèves socialement défavorisés, n'a pas produit d'"effet significatif" sur la réussite de ces élèves, selon une étude de l'Insee publiée vendredi et révélée par Libération.

Menée à partir de l'examen d'un panel représentatif d'enfants entrant en 6e en 1980, puis en 1989, et suivis sur toute leur scolarité, cette étude conclut que "la mise en place des ZEP n'a eu aucun effet significatif sur la réussite des élèves mesurée par l'obtention d'un diplôme, l'accès en quatrième, en seconde et l'obtention du baccalauréat".
Les chercheurs ont donc concentré leur étude qualitative sur les collèges classés en ZEP (400.000 élèves, 15 % des collégiens en 1997).

Il apparaît que les crédits supplémentaires attribués aux ZEP ont été pour l'essentiel consacrés aux primes accordées aux enseignants (un millier d'euros de plus par an, bonus de carrière), au détriment des "moyens affectés directement aux élèves", soit "quelques heures d'enseignement supplémentaires, qui n'ont conduit à baisser le nombre d'élèves par classe qu'assez peu ou très lentement" (deux élèves de moins en moyenne).

L'étude montre également que ce qui constituait "le premier exemple français à la fois de politique de discrimination positive et de territorialisation des politiques éducatives", s'est accompagné en réalité d'"une augmentation de l'homogénéité sociale", c'est-à-dire finalement d'un accroissement des inégalités.

Cause ou conséquences, les ZEP souffrent d'un syndrome de "stigmatisation", qui explique d'une part que le nombre d'élèves ait baissé dans les établissements classés ZEP (parents pratiquant la stratégie de l'"évitement"), d'autre part que les enseignants y soient très jeunes, les professeurs chevronnés désertant des collèges jugés "difficiles".

Actuellement, près 1,7 million d'élèves (environ 1 sur 5) est scolarisé en zone ou en réseau d'éducation prioritaire, dont près d'un million en primaire et 560.000 (21,4 %) au collège.



Les mauvais résultats des ZEP s'opposent au discours de Robien

PARIS 16 09 05 - La politique des zones d'éducation prioritaires (ZEP) menée depuis plus de 20 ans ne donne pas de résultats encourageants pour les élèves, selon l'Insee, un constat embarrassant face au discours ministériel sur les ZEP.
Le ministre de l'Education nationale, Gilles de Robien, avait affirmé une semaine avant la rentrée : "on ne peut pas dire aujourd'hui que les jeunes ne réussissent pas en ZEP". Soulignant toutefois que "ça peut marcher mieux", le ministre avait annoncé son intention de rouvrir le "dossier ZEP" par une "évaluation en 2005 et une relance en 2006".

Vendredi, l'étude de trois chercheurs publiée dans la revue Economie et Statistique de l'Insee est beaucoup moins encourageante.

Elle fait apparaître sans détour que le système des ZEP, considéré par l'étude comme le premier système de "discrimination positive" en France, "n'a eu aucun effet significatif sur la réussite des élèves".

Ciblée sur les collèges (400.000 élèves, 15% des collégiens en 1997), elle démontre que "s'il y a eu gains dans certaines zones, ils ont été compensés par des détériorations dans d'autres zones".

Parmi les raisons de cet échec, la mauvaise optimisation des moyens alloués aux zones d'éducation prioritaires.

"Les moyens affectés directement aux élèves se réduisent à quelques heures d'enseignement supplémentaires qui n'ont conduit à diminuer le nombre d'élèves par classe qu'assez peu et lentement (moins deux élèves en collège en 1997)", argumentent les chercheurs.

En fait, ces moyens sont composés "principalement de primes accordées aux enseignants" (1.000 euros de plus par an, bonus de carrière). Gilles de Robien voudraient justement remettre ces primes au goût du jour pour stabiliser les équipes éducatives mais aussi attirer des enseignants chevronnés pour favoriser une "mixité des compétences".

La jeunesse des profs de ZEP est en effet confirmée par l'Insee. Elle y voit la conséquence d'une "stigmatisation" d'établissements perçus comme "difficiles" alors qu'ils sont dotés de plus de moyens.

Un jeune enseignant coûtant logiquement moins cher, leur arrivée en masse en ZEP permet aussi, selon l'étude, de maintenir les budgets alloués. Leur nombre par élèves a donc connu une "faible hausse", à moyens constants.

En privilégiant "les établissements en extrême difficulté", on aurait pu -"avec le même budget total"- abaisser plus nettement le nombre d'élèves par classe, une pratique reconnue comme la plus efficace face aux publics défavorisés.

D'autant que les inégalités sociales se sont accrues au sein des établissements ZEP alors même que la philosophie présidant à leur création en 1982 était précisément de les réduire.

Ainsi, les parents ont eux aussi participé à la "stigmatisation" de ces établissements en les évitant au profit d'écoles moins dotées mais dans environnement considéré comme meilleur.

La solution passerait peut-être par une nouvelle augmentation des moyens, comme le réclament les syndicats et la gauche, ainsi qu'une une revalorisation de l'image des ZEP. 

Mais trois mois après son arrivée, Gilles de Robien dispose d'une marge de manoeuvre budgétaire très étroite.

 
ZEP : le gouvernement valorise les meilleurs, le terrain réclame des moyens

08-07-05 -   La valorisation des ZEP (zones d'éducation prioritaire) est un thème récurrent du gouvernement en matière d'éducation depuis un mois, mais les acteurs de terrain refutent l'idée d'une traitement à part pour l'élite des quartiers défavorisés et demandent des moyens pour tous.

Vendredi, le Premier ministre Dominique de Villepin a reçu à Matignon les bacheliers issus d'établissements classés ZEP qui ont obtenu les mentions Bien et Très Bien, provoquant la critique du secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri, pour qui "valoriser ceux qui ont des mentions cache une idéologie qui consiste à valoriser le mérite individuel".

Il a également récusé les propos tenus par Nicolas Sarkozy à la mi-juin sur la nécessité de "garantir qu'un enfant de ZEP n'est pas condamné à se retrouver dans une formation sans avenir". "Le discours sarkozien +il y a ceux qui bossent et les autres+" n'est pas recevable, a-t-il estimé.

Le ministre de l'intérieur et le Premier ministre ont répété depuis un mois leur intention de tenir compte "davantage des parcours individuels" et d'encourager l'accès des élèves issus de l'éducation prioritaire aux filières d'excellence: classe préparatoires, grandes écoles ou institut d'études politiques (IEP).

La priorité est de "créer les conditions de la réussite collective", estime M. Aschieri.

Créé en 1981, le classement d'établissements en fonction des critères sociaux de leur public a été élargi en 1999 aux réseaux d'éducation prioritaire (REP). Etre en ZEP ou en REP signifie notamment ne pas compter plus de 25 élèves par classe.

Actuellement, plus d'un élève sur cinq (1,7 million) est scolarisé dans 5.651 écoles, 874 collèges, 92 lycées professionnels ou 38 lycées généraux et technologiques classés ZEP ou REP.

Au fil du temps, l'éducation nationale a peaufiné des mesures incitatives en direction des enseignants - bonification des salaires (environ 1.000 euros par an) et des carrières - afin de renforcer la "solidité des équipes éducatives", condition sine qua non, de l'avis général, de la réussite des élèves, avance l'entourage de Gilles de Robien, ministre de l'éducation nationale.

Mais les acteurs de terrain, parmi lesquels l'observatoire des zones prioritaires (OZP), collectif de personnels y travaillant, rappellent que le premier critère de discrimination en matière d'échec scolaire reste le critère social, comme le montrent toutes les études menées depuis 25 ans.

Pour assurer la réussite de tous les élèves, et pas seulement de ceux qui s'accrochent, c'est bien la cohésion des équipes éducatives qui doit être au centre des priorités, estime l'OZP.

"On n'a jamais pensé à la réduction du temps de travail" pour les profs de ZEP, explique ainsi Gérard Aschieri qui réclame "plus de maîtres que de classes en primaire, du temps pour le travail en équipe, pour la formation, pour souffler aussi".

Il faut "développer une autre manière d'enseigner en travaillant en équipe, en s'investissant dans des projets pédagogiques, en complétant sa formation, en assumant un rôle éducatif, en nouant des relations avec les familles", avance de son côté l'OZP.

Mais, tout cela a un coût, difficile à envisager en période de fortes restrictions budgétaires. "Il y a de l'argent dans les ZEP, le financement n'est pas le fond du problème", juge pourtant l'entourage de M. de Robien.

Il s'agit plutôt selon lui "d'étendre et de modéliser" les innovations pédagogiques qui sont la caractéristique de ces établissements, devenus peu à peu laboratoires.

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