ZEP:
le bide scolaire
De fait, l'Etat dépense
plus pour les collèges ou les lycées privilégiés
qui attirent les enseignants
en milieu et fin de carrière.
Quand
les pauvres vont à l'école privée
Certains établissements
privés, longtemps soupçonnés de ségrégation
sociale,
obtiennent aujourd'hui
leur classement en ZEP (zone d'éducation prioritaire).
Un intérêt
pour les enfants en difficulté qui ravive la concurrence privé-public.
"Il y a de l'argent dans les ZEP, le financement n'est pas le fond du problème"
Grogne
à Paris d'enseignants de ZEP
ayant
perdu leur priorité dans les mutations
Sarkozy: "il faut déposer le bilan des ZEP"
Un rapport met
en évidence l'augmentation des inégalités entre élèves
11 09 04 - Une note de synthèse élaborée par deux chercheurs met en évidence l'augmentation des inégalités entre enfants devant la réussite scolaire, établissant des pistes pour les limiter et atteindre l'efficacité qu'exigent les demandes du marché du travail. Eric Maurin et Marc Gurgand, chercheurs au CNRS, ont mené cette réflexion dans le cadre des groupes de travail mis en place par le club "A gauche en Europe", présidé par Pierre Moscovici (PS), et l'ont présenté samedi lors d'un colloque intitulé: "Comment rendre l'école plus juste ?". Les auteurs sont partis du constat que, depuis la fin des années 90, la poursuite d'études supérieures et l'augmentation des qualifications ne font plus partie des demandes des familles défavorisées, alors même que le marché du travail réclame, précisément, de plus en plus de qualifications. Selon eux, l'inégalité scolaire se lit en premier lieu comme "une inégalité de destins". Ainsi, ont-ils montré, résultats d'études internationales à l'appui, que la pauvreté des familles encourageait l'échec scolaire des enfants. Par exemple, les tout-petits sont moins bien suivis sur le plan sanitaire que dans les milieux aisés et les adolescents vivant dans des lieux surpeuplés connaissent des difficultés scolaires accrues. "Toute politique sociale améliorant les conditions d'existences des jeunes enfants et de leurs parents représente un investissement extrêmement rentable", estiment les chercheurs. Ils ont en outre dressé un portrait très critique des quelque 800 zones d'éducation prioritaires (Zep) qui concernent 20% des écoliers et collégiens et n'ont pas donné, selon eux, les résultats escomptés. "L'ensemble des moyens financiers accompagnant les classements en Zep sont relativement importants mais tellement éparpillés que leurs effets demeurent imperceptibles et presque dominés par les effets de la stigmatisation", ont-ils jugé. Selon eux, il serait plus utile que "le dispositif des Zep évolue (...) par approfondissement et accroissement de l'effort sur les zones où se concentrent réellement les difficultés". Ce travail doit être publié
au mois de janvier prochain, a précisé le club A gauche en
Europe.
Grogne à Paris d'enseignants de ZEP ayant perdu leur priorité dans les mutations 10/12/04 - Une centaine d'enseignants de collèges parisiens classés ZEP, mais ayant perdu leur priorité dans les mutations à la suite d'une révision de ce dispositif, ont manifesté vendredi devant le rectorat pour protester contre cette mesure, ont-ils annoncé à l'AFP. "Nous avions choisi ou accepté d'enseigner dans un établissement difficile, mais en sachant que cette affectation nous donnait des points supplémentaires pour avoir droit ultérieurement à une mutation. Nous sommes maintenant coincés", a déclaré une professeur d'anglais du collège Michelet (XIXe), concernée par ce changement. Selon le bulletin officiel de l'Education du 4 novembre, un nouveau dispositif, l'"Affectation à caractère prioritaire justifiant une valorisation"(APV) accorde des points supplémentaires donnant priorité dans les mutations aux enseignants ayant passé cinq ans ou huit ans dans un établissement ainsi classé, les recteurs ayant fait la répartition. 1.200 établissements sont concernés en France (1.000 parmi les 1.500 établissements ZEP actuels et 200 autres), mais parmi les 32 collèges ZEP de Paris, le rectorat n'en a placé que 11 en APV, d'où la grogne de ceux qui en sont exclus: Michelet mais aussi Marx-Dormoy et Berlioz dans le XVIIIe, Dolto (XXe), Mozart (XIXe)... "Les bonifications de salaires pour tout enseignant de ZEP sont maintenues, mais la priorité à mutation après plusieurs années, mise en place pour inciter à une certaine stabilité, a été revue. On a demandé aux recteurs de procéder à un tri, considérant que certains établissements, bien qu'en ZEP, n'ont que peu de difficultés, et que les équipes y sont déjà stables", a déclaré à l'AFP le directeur des personnels enseignants du ministère, Pierre-Yves Duwoye. "La décision a été prise pour unifier un système
stratifié depuis la création des ZEP en 1982, avec au moins
sept dispositifs différents selon que l'établissement était
en ZEP urbaine ou rurale, classé violent, sensible... Maintenant,
il n'y a plus qu'un seul dispositif, l'APV, et deux butoirs seulement:
cinq et huit ans", a-t-il ajouté.
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