On
n’instruit pas dans le chantage aux punitions.
L’enjeu
est bien en effet, à l’école, d’articuler l’instruction du
savoir et l’institution de la loi
et,
si
le droit est bien la structure de nos libertés,
il
serait temps qu’un ministre ne soit pas le premier à l’enfreindre
par
des décisions inspirées par la peur.Bernard Defrance
05-05-05 :
Les
parents d'élèves Peep en renfort de la politique éducative
de Fillon
Non
au retour des punitions collectives !
Communiqué de presse
de la FCPE du 27 octobre 2004
Les parents d'élèves s'opposent au rétablissement de la punition collective
Les lycéens dénoncent la punition collective comme "source d'injustice"
Punitions collectives: le Snes-FSU dénonce le risque d'"abus"
Mais quel vent rétrograde
souffle sur le ministère ?
À
quand le cachot ?
On
n’instruit pas dans le chantage aux punitions.
L’enjeu
est bien en effet, à l’école, d’articuler l’instruction du
savoir et l’institution de la loi
et,
si
le droit est bien la structure de nos libertés,
il
serait temps qu’un ministre ne soit pas le premier à l’enfreindre
par
des décisions inspirées par la peur.Bernard Defrance
"
Éducation ": avec
Fillon on punit en vrac, on cause ensuite
Education : avec Fillon
on punit en vrac, on cause ensuite
Emmanuel Davidenkoff - Libération - 04 11 04
De prime abord, un simple aménagement. La circulaire sur les procédures disciplinaires que François Fillon vient de publier prétend lifter le précédent texte, qui date de 2000. Nouveauté la plus visible, l'introduction d'une sanction qui a le goût, l'odeur et la couleur de la punition collective mais dont le ministère soutient qu'elle n'en est pas une. En VO : "Une punition peut être infligée pour sanctionner le comportement d'un groupe d'élèves identifiés qui, par exemple, perturbe le fonctionnement de la classe." "Cachot". Sorti du ministère, personne ne doute que Fillon a rétabli la punition collective. Les fédérations de parents sont unanimes : la FCPE (proche de la gauche) annonce son intention de "faire un recours" devant le Conseil d'Etat, la Peep ("apolitique") est "indignée". Idem pour les syndicats lycéens : UNL et Fidl dénoncent de concert une "source d'injustice pour les élèves". Côté syndicats enseignants, le Sgen-CFDT se demande "à quand le cachot ?" pour les élèves. Derrière la polémique se cache une profonde remise en question du texte de 2000 qui visait à introduire les principes généraux du droit dans les établissements. Parmi les principales mesures instaurées à l'époque : l'individualisation des sanctions, la distinction entre punitions scolaires (les "manquements mineurs aux obligations des élèves") et sanctions disciplinaires (les "manquements graves", ainsi que les "atteintes aux personnes ou aux biens"), la proportionnalité des sanctions, le souci que les punitions aient des "vertus éducatives", la généralisation de procédures contradictoires, etc. La lettre de la circulaire Fillon a beau prétendre que la circulaire de 2000 reste en vigueur, son esprit en sape donc les fondements. Et s'assied sur les monceaux de recherches qui ont établi un lien direct entre l'indiscipline, voire la violence, et le sentiment d'injustice ressenti, à tort ou à raison, par les élèves. En clair, cela s'appelle jouer les pompiers pyromanes. |