alternatives éducatives : des écoles, collèges et lycées différents
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TOUS COLLÉS !
Fillon rétablit la punition collective à l'école
La dernière circulaire de l'Éducation nationale, parue hier au Bulletin officiel du ministère, fait bondir les syndicats de parents d'élèves.
Le texte que dénoncent les deux principales fédérations, la FCPE et la PEEP,
remet en selle la «sanction collective» officiellement bannie des principes de l'Éducation depuis plusieurs années.

 Quinze ans après la loi d'orientation de 1989,
les relations entre les parents et les enseignants ne se sont guère améliorées

Les parents d'élèves toujours à la recherche d'une place à l'école
Derrière leurs divergences idéologiques,
les représentants des parents d'élèves sont unanimes : l'institution scolaire n'a pas su leur faire une place.
Ils s'y sentent marginalisés, voire indésirables.
De leur côté, une partie des enseignants se plaignent des parents,
qu'ils accusent d'être tantôt "démissionnaires", tantôt "consuméristes".
  

Non au retour des punitions collectives !
Communiqué de presse de la FCPE du 27 octobre 2004
 

Le ministère de l'Education nationale s'apprête à publier une circulaire relative aux procédures disciplinaires dans les établissements scolaires : l'hypocrisie le dispute à l'arbitraire. 
Celle-ci rappelle « le principe d'individualisation de la punition ou de la sanction » pour mieux prétendre « qu'une punition peut être infligée pour sanctionner un groupe d'élèves identifiés ». 
Sous prétexte « d'autonomie pédagogique du professeur », elle souligne que celui-ci « peut donner un travail supplémentaire à l'ensemble des élèves »
Sous couvert de considérations pédagogiques, la circulaire réintroduit ainsi la punition collective. De plus, elle fait l'amalgame entre sanction du travail et sanction du comportement. 

Les principes généraux du droit sont de nouveau mis à mal. Pour être légales, punitions et sanctions infligées doivent être expressément mentionnées au règlement intérieur de l'établissement. 

Plus grave, chacun sait que les punitions collectives sont une incitation directe à la délation. La punition collective est un chantage : soit le responsable se désigne ou est dénoncé, soit c'est l'ensemble du groupe qui est sanctionné. Drôle de conception de l'éducation des citoyens ! 

En ouvrant la porte à l'injustice et à l'arbitraire, le ministère prend un risque insensé : qui sème l'injustice récolte la violence. 
Les méthodes du ministère de l'Education nationale deviennent inquiétantes : pour la première fois, les organisations représentatives de parents d'élèves, membres de la communauté éducative, représentées dans les conseils de discipline, n'ont pas été consultées sur ce texte. 
Cette nouvelle posture ministérielle constitue un précédent très préoccupant au moment où s'élabore la future loi d'orientation.


Fillon rétablit la punition collective à l'école
La dernière circulaire de l'Éducation nationale, parue hier au Bulletin officiel du ministère, 
fait bondir les syndicats de parents d'élèves. 
Le texte que dénoncent les deux principales fédérations, la FCPE et la PEEP, remet en selle la «sanction collective» officiellement bannie des principes de l'Éducation depuis plusieurs années.

La loi Fillon serait-elle déjà écrite ?
Communiqué de presse de la FCPE du 22 octobre 2004
 

Première interrogation que la FCPE tire de la table ronde qui s'est tenue hier à Matignon : la loi Fillon serait-elle déjà écrite ? 

Comment écarter cette éventualité alors que, d'ici le 15 novembre, après quelques consultations et la réunion de 5 groupes de travail sur cinq thèmes différents, le Ministre de l'Education nationale présentera ses conclusions ? 

Les fédérations de parents ne sont pas conviées à participer à ces groupes de travail dont chacun des thèmes les concernent totalement. Le Ministre n'a fait par ailleurs qu'une vague allusion à la consultation des parents d'élèves. 

Le Ministre nous montre ainsi la conception qu'il a du rôle que doit jouer la communauté éducative et la manière dont il entend prolonger au moins dans ce domaine la loi de 89

La hâte que le Ministre manifeste à boucler la loi au plus vite inquiète la FCPE sur la volonté qu'il a de respecter l'expression des citoyens, qui s'est illustrée tout au long du débat sur l'avenir de l'école. 

En effet, quelle crédibilité accorder à un calendrier dont on voit mal, dans un laps de temps si court, comment il peut prendre en compte tous les éléments de réflexion, et notamment les conclusions de la commission Thélot, pour préparer une loi valable sur 15 ans et visant la réussite de tous les jeunes ? 

Ou le Ministre décide de jouer la paix sociale et de flatter les nostalgiques d'un temps révolu en misant au mieux sur l'immobilisme, au pire sur le recul, ou il se met au travail avec l'ensemble des membres de la communauté éducative en étant attentif aux attentes majoritaires qui se sont dégagées du débat sur l'école. 

En novembre 2003, la FCPE a décidé de s'engager lucidement, mais sans naïveté dans le débat. Ses exigences demeurent identiques : de la place qui sera donnée aux parents d'élèves, la FCPE tirera les enseignements sur l'esprit qui inspirera la future loi d'orientation.



FCPE: 
"l'école de la nation doit rendre des comptes à la nation"

31/05/04 -  La Fédération des conseils de parents d'élèves des écoles publiques (FCPE), qui a tenu de samedi à lundi son 58ème congrès à Nantes, a estimé que l'"école de la nation, payée par la nation" devait lui "rendre des comptes" et s'ouvrir aux "attentes de la société".

La première organisation de parents (316.000 adhérents et 58% des voix aux élections) a toujours voulu être impliquée comme "partenaire à part entière" du système éducatif, mais cette année elle a enfoncé le clou : "Non à une école qui se replie sur elle même, devient sourde aux attentes de la société, qui protège ses initiés et néglige le plus grand nombre", a déclaré le président de la FCPE, Georges Dupon-Lahitte.

"L'école de la nation, de toute la nation, payée par la nation, doit nous rendre des comptes", a-t-il ajouté en clôture du congrès.

La FCPE, qui avait mis au fronton de sa salle de congrès "Non à la conception libérale et sécuritaire de l'école", a donc placé ses assises sur ce thème, dénonçant une "double et parallèle tentation de jouer sur l'autorité et même l'autoritarisme, faute d'avoir une démarche éducative et de pratiquer la relégation et l'exclusion des élèves qui ne sont pas dans le moule".

La grande fédération de gauche a essentiellement attaqué le gouvernement, à la fois pour sa politique "sécuritaire anti jeunes", son "libéralisme anti services publics" et ses restrictions budgétaires, et s'est fortement inquiétée de la future loi d'orientation sur l'école qui "risque d'accentuer et confirmer ces tendances".

La FCPE a également stigmatisé certains enseignants qui "accueilleraient avec soulagement le retour d'une politique élitiste et conservatrice dont ils attendent un plus grand confort professionnel", a déclaré le président.

"C'est pourquoi le pays a besoin d'un mouvement citoyen de parents, libres de parole et d'appréciation, portant un regard à la fois distancié et engagé, extérieur et impliqué", a-t-il ajouté, dénonçant une "parodie de dialogue" de la part du pouvoir comme des praticiens de l'école.

La question de la laïcité et du port de signes religieux à l'école, a également été au centre des débats de la FCPE, une des rares organisations de l'enseignement public à s'être prononcée contre la loi et sa circulaire d'application.

"Qu'on ne nous parle pas de kippas et de grandes croix. Arrêtons l'hypocrisie, il s'agit exclusivement d'un refus du voile islamique et cela concerne uniquement les filles auxquelles on ferme les portes de l'émancipation, au risque de les jeter dans les bras de l'intégrisme, de les soumettre encore plus à des hommes dont personne ne se soucie des comportements", a déclaré le secrétaire général, Faride Hamana.

"Récemment, au collège de Thann, en Alsace, là où il y a des croix dans les écoles et où l'on donne des cours de religion à l'école, on a exclu définitivement une fillette de 12 ans. C'est fini les problèmes, elle ne gênera plus, on sera tranquille. Elle sera enfermée culturellement, socialement, religieusement mais on ne la verra plus, elle et son bout de tissu. Quel gâchis!", a-t-il lancé.

M. Hamana faisait allusion au cas d'Hilal, une élève d'origine turque, déjà été exclue d'un collège de Thann (Haut-Rhin) parce qu'elle avait refusé d'enlever son foulard islamique, qui a été exclue pour les mêmes raisons le 25 mai d'un deuxième établissement de la ville.


La FCPE dénonce
la tentation du "tout sécuritaire" dans les établissements

30/05/04 -  Deux élèves arrêtés dans leur lycée, menottés et gardés à vue pour avoir jeté des pierres pendant la récréation: cet exemple illustre une dérive vers le "tout sécuritaire" dans les établissements, ont dénoncé dimanche les parents d'élèves de la FCPE réunis en congrès à Nantes.

La mésaventure, survenue il y a quelques semaines, de ces garçons, élèves de seconde d'un lycée de l'Essonne, a été mise en exergue par la principale fédération de parents d'élèves de l'enseignement public comme "exemple de déni de justice insupportable".

La mère de l'un d'eux a témoigné lors du congrès national de l'organisation qui se tient de samedi à lundi.

"Pour avoir lancé, à trois reprises, du 7 au 14 mai, des pierres contre une maison, brisant une vitre, depuis le parc du lycée, mon fils et un camarade ont été convoqués par la proviseure le 17 mai, a-t-elle raconté. D'abord félicités de s'être dénoncés puis menacés pour avoir refusé de citer d'autres camarades, on les a retenus dans une salle pendant qu'arrivaient des policiers".

"Ils ont été arrêtés, menottés en plein lycée et emmenés au commissariat. On les a déshabillés, fouillés à corps et mis en cellule. Ils ont été gardés à vue toute la journée pour +dégradation de biens privés en réunion+ et nous n'avons été prévenus que bien plus tard, par la police et certainement pas par le lycée qui ne nous a pas contactés", a-t-elle ajouté.

"Je ne défends pas son acte et je suis prête à indemniser le voisin mais mon fils, mis médicalement au repos, voit son avenir gravement compromis. Comment, a-t-on pu jouer de son autorité morale, faire appel à sa confiance et le livrer à la police? Sans parler de la responsabilité scolaire, les règles les plus élémentaires au niveau humain ont été enfreintes et perverties", a-t-elle conclu.

Georges Dupon-Lahitte, président de cette fédération ancrée à gauche, en a profité pour dénoncer la tentation du "tout sécuritaire" mise en oeuvre selon lui par les différents gouvernements Raffarin, et relayée par certains chefs d'établissement.

"Cela montre quel niveau d'aveuglement on peut atteindre quand des éducateurs font appel à des fonctionnaires de police pour régler la vie de leur établissement", a-t-il lancé.

"La répression prend le pas sur l'éducation. Il y a abandon de la démarche éducative et des auxiliaires de police comblent le vide laissé par la suppression de dizaines de milliers de postes d'encadrement, surveillants et aide-éducateurs", a-t-il ajouté.

Ainsi, la FCPE a protesté contre les mesures récentes déjà en vigueur, permettant à la police d'intervenir ainsi que le projet de loi sur la prévention de la délinquance "incitant au fichage et à la délation".

Elle a également dénoncé la "stigmatisation" de parents en cas d'absentéisme. Enfin, elle s'est élevée contre la nouvelle composition des conseils de discipline où les enseignants priment maintenant sur les parents, "ces fouineurs, ces empêcheurs de tourner en rond".

"Dans une société où il n'y a plus de valeurs, où les enfants n'ont plus de repères, on voudrait tout régler à l'école par la simple autorité, une autorité qui n'est qu'avatar scolaire du pouvoir de droit divin de l'adulte sur l'enfant, aux antipodes de l'acte éducatif", a affirmé le président de la FCPE.
 

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