alternatives éducatives : des écoles différentes
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APPEL AU RETOUR
À LA RAISON

Zürich, le 25 juillet 1999.

A Monsieur Jacques Guyard,
Président de la commission d'enquête sur la situation financière, patrimoniale et fiscale des sectes.
Assemblée Nationale, 126 rue de l'Université, 75355 Paris 07 SP
 

(...)

Respect du droit fondamental de l'être humain.

Déjà Napoléon se servait de l'école comme d'un instrument privilégié du pouvoir afin de former les jeunes gens selon ses propres intérêts politiques et pour en faire de "bons français" et de "bons soldats". Il repoussait explicitement l'idée de H. Pestalozzi qui prétendait que l'école a pour seul but d'aider chaque enfant à devenir un être humain libre et responsable de soi et des d'autrui; c'est cela qui fera de lui un bon citoyen ou un bon ouvrier. La pédagogie de Rudolf Steiner se relie à cette tradition émancipatrice et philanthrope. Elle est le contraire d'une formation suivant des idées fixes ou des intentions étrangères à l'individualité de chaque enfant.
Si l'on estime sectaire et endoctrinatoire toute méthode pédagogique qui diffère de ce que l'Etat et l'Eglise pratiquent dans leurs écoles, alors on a à faire à une attitude totalitaire et fondamentaliste qui tend à abolir le pluralisme des méthodes pédagogiques, esentiel à une société moderne, et à retourner au paternalisme d'autrefois. Si l'Etat abandonnait sa neutralité dans ce domaine et prenait parti pour ou contre des méthodes pédagogiques, en discriminant, diffamant et persécutant les écoles Rudolf Steiner, cela représenterait à notre avis une violation flagrante de l'Article 9, 10 et 11 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme, et de l'Article 2 du Protocole Additionnel du 20 03 1952, ainsi que de l'Article 26.3 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, et de l'Article 13.3 du Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels.

Dénoncer la pédagogie Steiner comme sectaire est une accusation absurde et ridicule à la fois, mais qu'on ne peut pas laisser sans réplique claire et nette. Car l'histoire nous montre que les fausses accusations délibérément portées à la connaissance d'un public non averti créent souvent un isolement social et une atmosphère de ségrégation qui quittent rapidement le domaine de l'humain.

L'enjeu financier.
Le deuxième argument mis en avant contre les écoles Rudolf Steiner, nous semble le comble de l'hypocrisie ; l'insinuation qu'il y aurait un puissant empire financier illégal.
D'abord, l'Etat français - contrairement à l'Allemagne, la Hollande, la Norvège, le Danemark, entre autres - se refuse à financer des écoles à profil pédagogique particulier de façon adéquate et les contraint ainsi à se financer par le moyen de scolarités supplémentaires (déjà payées par les parents au moyen de l'impôt); et puis ce même Etat leur reproche des enjeux financiers et une ségrégation économique. En réalité, c'est l'Etat lui-même qui viole l'égalité des chances et fait du libre choix scolaire, garantie par l'article 26.2 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, une question de porte-monnaie. Les écoles Rudolf Steiner essaient dans cette situation discriminatoire de faire pour le mieux et exercent à nos yeux une solidarité exemplaire entre parents et entre enseignants.

En résumé.
Endoctrinement et ségrégation économique sont incompatibles avce ce que nous connaissons de la pédagogie de Rudolf Steiner depuis son origine dans les locaux de l'usine Waldord Astoria en 1919. Ou s'ils existent, cela ne peut se faire en son nom.
Les responsables de ces écoles avec lesquels nous avons parlé, sont conscients qu'il existe dans notre société maintes atteintes aux droits de l'enfant et que le danger d'abus est toujours présent aussi dans toutes les écoles. Pour prévenir un tel danger, les institutions et les écoles Steiner en Suisse ont élaboré un processus de développement permanent de qualité, reconnu et repris aussi par des institutions étatiques (cette démarche de qualité a été récemment soumise aux institutions et écoles Steiner en France et est accessible à chacun).

Pour un cheminement constructif.
Nous espèrons vivement qu'il y aura bientôt un changement d'attitude et un démenti officiel de la Commission et que l'actuelle persécution fortuite des écoles Rudolf Steiner pourra se transformer en un appui moral et une collaboration basée sur le respect et la confiance réciproques dans l'intérêt des enfants.
Si par contre les organes responsables n'abandonnent pas ce chemin douteux et destructif de diffamation et d'oppression, cela contraindrait notre organisation à porter plainte contre l'Etat français pour violation des Droits de l'Homme devant les organes internationaux compétents. Car les Droits de l'Homme à notre avis sont indivisibles et universels. Leur violation ne touche pas seulement l'individu concerné mais l'humanité entière et c'est pour cela que la discrimination des écoles Rudolf Steiner est un cas exemplaire qui ne peut être toléré dans un pays civilisé et contre lequel EFFE s'engagera tant sur le plan national qu'international.

Espérons que la France qui a conçu les Droits de l'Homme il y a 200 ans se donne l'occasion de faire un pas en avant et non en arrière. Car de nos jours, il ne suffit plus de se référer à la Déclaration des Droits de l'Homme. L'Etat a l'obligation de créer aussi les conditions pour que chaque individu puisse les vivre. En France, actuellement, à ce sujet, nous observons un danger. Si les autorités publiques, par contre, se font de nouveau promoteurs et non fossoyeurs des Droits de l'être humain, elle disposeront en nous de partenaires actifs et engagés.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, nos respectueuses salutations.

Pour E.F.F.E. (Forum Européen pour la Liberté en Education) :

Dr. R. Zuegg                DR. L. Jost.

 

Copie pour free.frrmation à :
- M. Laurent Fabius, Président de l'Assemblée Nationale
- M. Alain Vivien, Président de la Mission Interministérielle de lutte contre les sectes
- M. Claude Allègre, Ministre de l'Education Nationale
- Mme Ségolène Royal, Ministre déléguée aux affaires scolaires
- Fédération des écoels Steiner en France
- Ambassade de France à Berne.

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Pour avoir qualifié de "secte", sur France 2, le mouvement anthroposophique, le président de la commission d'enquête parlementaire sur les sectes, Jacques Guyard, a été condamné, mardi 21 mars, à 20 000 francs d'amende et 90 000 francs de dommages-intérêts.
Le tribunal de Paris a estimé que M. Guyard n'était "pas en mesure de justifier d'une enquête sérieuse" à l'appui de ses accusations.

 
Relaxe en appel du président de la commission d'enquête sur les sectes
AFP  - 6 septembre 2001
 

Le président de la commission d'enquête parlementaire sur les sectes Jacques Guyard (PS), poursuivi pour avoir qualifié de "secte" l'anthroposophie, a été relaxé jeudi par la Cour d'appel de Paris. 

M. Guyard avait été condamné à 20.000 francs (3.058 EUR) d'amende le 21 mars par le Tribunal correctionnel de Paris, et il devait payer un total de 90.000 francs (13.720 EUR) de dommages-intérêts à trois associations pratiquant l'anthroposophie. 

Contrairement au Tribunal, la 11ème chambre de la Cour d'appel a jugé que les affirmations diffamatoires de M. Guyard n'étaient pas punissables car elles étaient justifiées par l'excuse de "bonne foi". Le député n'était pas poursuivi pour le contenu du rapport de la commission d'enquête mais pour la présentation qu'il a faite de celui-ci lors du journal télévisé de France 2 le 17 juin 1999. M. Guyard présentait comme une secte "l'anthroposophie" (sagesse de l'homme), fondée par le philosophe et pédagogue autrichien Rudolph Steiner. 

Le Tribunal avait mis en doute le sérieux de l'enquête. A tort, selon la Cour d'appel, car "le sérieux de l'enquête ne peut être mis en doute puisque la commission d'enquête a recueilli pendant six mois témoignages et documents sur le mouvement sectaire, notamment sur l'anthroposophie". La Cour ajoute que ce mouvement est "d'ailleurs considéré comme une secte non seulement par la commission d'enquête française, mais aussi par une commission d'enquête belge, un rapport des Renseignements généraux de 1997 et les spécialistes du mouvement sectaire". Il était "légitime pour M. Guyard de présenter le rapport d'une commission d'enquête qu'il présidait", explique la Cour, qui relève que l'expression de M. Guyard, commentant l'émergence de cette nouvelle secte, était "prudente" et dépourvue d'animosité. 

En mars, le Tribunal avait estimé que l'enquête n'était pas suffisamment solide pour permettre de telles affirmations. Il jugeait que le député n'était "pas en mesure de justifier d'une enquête sérieuse". Les trois associations anthroposophiques : la fédération des écoles Steiner, qui regroupe 17 écoles "différentes", la société financière de la NEF, établissement financier qui fait appel à l'épargne pour financer des projets d'économie sociale, et le Mercure fédéral, réunissant des médecins pratiquant la médecine anthroposophique, ont été déboutées par la Cour d'appel. 


 

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