alternatives éducatives
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école autrement, école alternative, école différente, collège lycée innovant, expérimental ...
2018 ?              2118 ?
Une autre école est-elle possible ?

Fausse monnaie
Quand les diplômes ne paient plus...

Enterrons le bac !
Tous les pays raisonnables ont substitué à cette usine à gaz du passé
le contrôle continu des connaissances. Pas la France, qui s'accroche à cette néfaste absurdité.
A quoi sert le bac ? Franchement, à pas grand-chose.
S'il n'existait pas, il ne faudrait pas l'inventer.
On ne veut pas, à juste titre, de gendarme dans les classes. Mais on en veut bien dans les cervelles.
Cela en dit long sur le pire délabrement que connaît aujourd'hui notre école.

Le baccalauréat, qui coûte si cher à organiser,
est devenu un diplôme sans valeur

Parodie
Je suis hostile au bac tel qu'il est maintenant:
il coûte cher et ridiculise nos efforts pour enseigner correctement le programme;

LE BAC, USINE À CRÉTINS DIPLÔMÉS
Le bac, un vieux cancre sauvé au rattrapage
Obsolète, coûteuse, critiquée... l'épreuve bicentenaire semble pourtant indéboulonnable. Etat des lieux.

 Bac : le grand marchandage des notes avant les résultats
Les appréciations peuvent varier du tout au tout : en 2002, par exemple,
un recteur a fait corriger une même copie de bac S en mathématiques par 100 correcteurs et obtenu des notes variant de 8 à 16 !

BAC : loterie
Les écarts de notation d’un correcteur à l’autre sont très importants (jusqu’à 10 points)
 
 

Le bac, le président ne l'a eu qu'au rattrapage !
François Vignolle et Emeline Cazi  - lundi 11 juin 2007 - Le Parisien

 

Avis aux 498 497 candidats qui passent aujourd'hui la philosophie, premier écrit du baccalauréat : Nicolas Sarkozy n'a obtenu que 9 à cette matière et a dû passer l'oral pour obtenir l'examen. De quoi affronter l'épreuve plus décontracté...

QUE LES BACHELIERS ne désespèrent pas. On peut ne pas être inspiré par le sujet de philo, avoir des résultats médiocres dans les autres matières et pourtant prétendre à de hautes destinées. Pour preuve, les notes du président de la République obtenues au baccalauréat.

Le lycéen Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa, élève au cours Saint-Louis de Monceau à Paris (XVIIe), a dû passer l'oral pour décrocher son bachot en juillet 1973. Jean-Bernard Gonzalez, professeur d'économie à la retraite, a sursauté ces dernières semaines quand il a entendu dans les médias que le président avait obtenu son diplôme avec mention très bien. On en est loin. 

Méticuleux, l'enseignant s'est souvenu de son vieux cahier à spirales retrouvé il y a onze ans. En 1973, le jeune professeur d'économie corrige 190 copies du centre d'examen du lycée Molière (XVIe), à Paris. Sur celle qui porte le numéro 18917, il appose un 11/20. « C'était plutôt une bonne note », relève-t-il. Deux semaines plus tard, il retrouve ses collègues pour le relevé des notes. « De 8 à 9 heures, nous avons enlevé les caches des copies. » Les professeurs annoncent les notes. Pour éviter toute confusion, Jean-Bernard Gonzalez sort un cahier et inscrit ces free.frrmations. A côté du nom d'un anonyme, Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa, il recopie 11/20 en éco, 8/20 en mathématiques, 10/20 en anglais, 9/20 en philo, 7/20 à l'écrit en français et 12 à l'oral. Soit 142 points sur 300, pour le candidat Sarkozy. Non admis à l'écrit, il doit passer l'oral. Il lui manque huit points qu'il comblera. 

Trente-quatre ans ont passé. L'ancien professeur, moustache poivre et sel, jette un regard critique et amusé sur ce bulletin de notes (lire ci-contre). L'histoire ne s'arrête pas là. Quinze ans plus tard, « en 1988 ou 1989 », il a corrigé la copie de Marine Le Pen. « Je lui ai mis 13/20. Je me souviens même de l'intitulé de la dissertation, la tertiarisation de l'économie française, car c'était un sujet un peu neuf pour l'époque. » 

"Il n'y avait pas grand chose à l'intérieur" de la loi Fillon, selon François Bayrou

PARIS - 09 06 05 -  François Bayrou a estimé jeudi matin qu'il "n'y avait pas grand chose à l'intérieur" de la loi Fillon, ajoutant qu'il préférait se battre pour "un contenu lourd".

"C'est une affaire, la loi Fillon, qui me laisse extrêmement perplexe, parce qu'il y a eu de grandes manifestations contre; de la part des gens qui la défendaient, il y a eu des proclamations pour, et moi, ce que je vois c'est qu'il n'y avait pas grand chose à l'intérieur", a déclaré sur France-2 le président de l'UDF.

"Cela fait partie des crispartions du système; je préfererais que l'on se batte quand il y a vraiment du contenu et du contenu lourd", a ajouté l'ancien ministre de l'Education nationale.

M. Bayrou a en outre défendu le Bac qui, selon lui, représente à la fin de la scolarité "un moment solennel, formel, un peu rituel". "Il n'y a pas seulement un aspect scolaire dans le Bac, il y a un aspect rite de passage et je trouve cela bien", a-t-il conclu.
 

Le bac, usine à crétins diplômés
Libération - Sylvain REBOUL - 23 juin 2003

Sous sa forme actuelle, l'examen qui clôt les études secondaires ne prépare pas les candidats à travailler de manière autonome et efficace; c'est-à-dire intelligente.

La défense du baccalauréat sous sa forme actuelle, en tant que rituel de passage violemment sacré, est la source de tous les conservatismes dont a à souffrir notre enseignement, et de l'immobilité cadavérique qui caractérise les pratiques pédagogiques au lycée, malgré les efforts méritoires sinon héroïques des enseignants pour ouvrir l'enseignement à d'autres formes d'acquisition des connaissances et d'initiatives culturelles (1). Quels sont ces conservatismes et en quoi le bac, comme épreuve terminale et aveugle sur un programme encyclopédique, en est-il l'origine première dès lors qu'il se donne comme le but exclusif de la formation des lycéens ?

Tout d'abord, le bac suscite l'angoisse devant un examen où tout doit se jouer en quatre jours sur des sujets surprises, par le truchement d'épreuves corrigées en aveugle et sans appel par des inconnus. Cela provoque, de la part des candidats, des comportements de compensation sécuritaire pour limiter les risques : ils bachotent dans les annales et à coups de cours magistraux pour éliminer, autant que faire possible, tout problème qui obligerait à réfléchir pour comprendre ; et se refusent, en le sanctionnant, le droit à l'erreur sinon à l'errance indispensable à l'appropriation du savoir. Ce bac, de plus, sous prétexte d'entraîner les candidats, est démultiplié dans le temps de formation sous la forme de simulations répétées (contrôles, bacs blancs, etc.) Cela renforce le bachotage quantitatif et individualisé comme seul mode de formation possible.

Il pousse ensuite les enseignants, sous la pression des élèves et des parents, à limiter au maximum les initiatives pédagogiques visant à rendre actifs les futurs candidats en en faisant des chercheurs de savoir plutôt que des consommateurs de contenus prédigérés ­ au bout du compte inassimilables et vite oubliés après les épreuves.

Enfin, il ne prépare pas les candidats à devenir des étudiants capables de prendre en charge leur formation universitaire et à travailler d'une manière autonome et efficace ; c'est-à-dire intelligente. Ce type d'examen ne peut servir que les élèves les mieux conditionnés (et en particulier les enfants d'enseignants) à suivre les enseignements de classes préparatoires aux grandes écoles, lesquelles sont ­ dans notre système méritocratique français ­ destinées à former l'élite sociale et économique dans sa prétention à diriger les autres au nom de compétences définitivement incontestables et à justifier l'arrogante autorité des futurs dirigeants.

Parler d'égalité pour justifier le bac dans sa forme actuelle est au mieux une naïveté dommageable à l'évolution des conditions d'un enseignement démocratique visant à former l'intelligence et des têtes bien faites plutôt que pleines et encombrées le jour de l'examen. Au pire, c'est une hypocrisie destinée à couvrir un système élitiste et antidémocratique dont ses promoteurs, y compris enseignants, espèrent tirer profit à travers la réussite de leurs propres enfants, mieux préparés que les autres.

La question est de savoir si nous voulons perpétuer un système éducatif et de sélection qui produit plus de crétins diplômés relativement adaptés à une société industrielle bureaucratique (Max Weber), que de personnes disposant d'initiative intellectuelle, indispensable dans une société postindustrielle.



Le bac, un vieux cancre sauvé au rattrapage
Obsolète, coûteuse, critiquée... l'épreuve bicentenaire semble pourtant indébou-lonnable. Etat des lieux.
 
Par Emmanuel DAVIDENKOFF - Libération - jeudi 09 juin 2005


 Le bac, «monument national». L'origine de l'expression se perd dans la nuit des presque deux siècles d'existence de ce diplôme. Mais son actualité est plus vive que jamais : des dizaines de milliers de lycéens sont descendus dans la rue au début du printemps aux cris de «Touche pas à mon bac» et François Fillon a dû remballer sa proposition d'augmenter la part du contrôle continu dans l'examen, idée pourtant soutenue par 67 % des Français et 49 % des 15-20 ans. Alors que s'ouvre le sprint final pour les 634 168 candidats du cru 2005, avec aujourd'hui l'épreuve de philosophie, Libération passe en revue quatre bonnes raisons de mettre à bas ce monument en péril... et une de ne surtout pas y toucher.

1. Il ne donne aucun droit particulier

Le bac est à la fois le diplôme qui sanctionne la fin des études secondaires et le premier grade universitaire. A ce titre, il donne accès, de droit, aux filières non sélectives du supérieur ­ les premiers cycles universitaires. Toutes les filières sélectives (classes préparatoires, grandes écoles à prépa intégrée, IUT, STS, etc.) font leur marché bien avant les épreuves et prérecrutent sur dossier. Il faut dire que le caractère sélectif du bac n'est qu'un lointain souvenir. Le taux de réussite flirte avec les 80 % (79,7 % l'an passé) et près de 65 % d'une classe d'âge décrochent le «précieux» parchemin. Résultat : en septembre 2004, près de 200 000 des 435 900 entrants dans l'enseignement supérieur ont accédé à une filière sélective qui recrute sans tenir compte du bac.

Cette anticipation de l'orientation a des effets ravageurs : certains lycéens issus de milieux moins favorisés s'autocensurent dans leurs choix, par ignorance des filières du supérieur ou parce qu'ils ont intégré la certitude de ne pas y avoir leur place. C'est ce qui ressort aussi bien des témoignages des élèves qui ont bénéficié des dispositifs mis en place par l'Essec ou par Sciences-Po Paris pour élargir leur vivier de recrutement que des travaux d'un sociologue comme Stéphane Beaud (1). Ces phénomènes discriminatoires se sont aggravé ces dernières années. Car la massification du bac n'a pas démocratisé l'accès à l'élite : l'augmentation du nombre d'enfants d'ouvriers a essentiellement concerné les bacs techno et pro.

2. Son coût est exorbitant

Les chiffres du bac sont vertigineux : 4 000 sujets élaborés (dont les sujets de secours), environ 4 millions de copies, 46 langues vivantes étrangères, 11 langues régionales, 4 112 centres d'examen en France, 71 pays étrangers organisateurs, 129 441 correcteurs et examinateurs qui toucheront 1,46 € ou 1,83 € par copie, selon les épreuves, ou 36,59 € pour 4 heures d'interros orales, le tout pour un coût avoisinant les 40 millions d'euros. Autant dire que le bac est un chef-d'oeuvre d'organisation, dont la préparation commence plus d'un an à l'avance : celle de la session 2006 a été enclenchée voici un mois.

Depuis quinze ans, le big bug est prédit chaque année ­ Guy Bourgeois, ex-directeur de cabinet d'Alain Monory, en avait même tiré un roman de politique-fiction à succès (2). Depuis 2002, le bac se déroule régulièrement sous tension. Cette année-là, les professeurs de philosophie avaient menacé de pratiquer la rétention des notes. En 2003, certains acteurs du mouvement de protestation contre les réformes des retraites et de la décentralisation avaient envisagé de le boycotter. Et, cette année, plusieurs dizaines de milliers de candidats se présenteront en ayant manqué plusieurs semaines de cours à la suite du mouvement lycéen ; les recteurs des académies les plus mobilisées (Paris, Toulouse, Créteil, Versailles...) n'avaient pas hésité, dès avril, à agiter le spectre de l'échec au bac pour renvoyer les lycéens en classe...

3. Il paralyse le système

Le bac est une malédiction (ou une bénédiction !) pour les lycéens et les collégiens dont l'établissement est choisi comme centre d'examen : près d'un mois de cours passe à la trappe et la durée du troisième trimestre est ramenée à la portion congrue. Il contribue à ce que la France demeure recordman de l'année scolaire la plus courte d'Europe... et des journées de travail les plus longues. Jusque-là, aucune proposition pour «rentabiliser» ce mois perdu n'a été retenue ­ le Monde de l'éducation de juin en liste certaines : organiser des voyages scolaires à l'étranger, dédier ce temps à des stages en entreprise, etc.

4. Il est injuste

C'est le secret de Polichinelle le mieux gardé de l'Education nationale : si les enseignants ne font pas mystère des tripatouillages de notes qui interviennent en commission d'harmonisation, aucun directeur de cabinet ni aucun président de jury n'ont eu l'idée saugrenue de coucher sur le papier les instructions qui circulent oralement. Restent des indices évidents, notamment les écarts de résultats entre les académies (15 %) et entre les lycées (du simple au double parfois).

Autre facteur d'injustice : certaines matières sont plus payantes ou plus sûres que d'autres, ce qui affadit le caractère égalitaire des différents bacs (sans même parler de la hiérarchie bac général> bac techno > bac pro).

5. Mais c'est l'ultime symbole de la promesse d'égalité

L'attachement au bac manifesté par les lycéens ne fut pas la moindre surprise du mouvement contre la loi Fillon. Défendant à la fois les travaux personnels encadrés (TPE), forme de contrôle continu, tout en militant contre l'accroissement de la part dudit contrôle continu, les lycéens ont à leur tour érigé le bac en un «monument» symbolisant la promesse égalitaire de l'école républicaine. Bien placés pour connaître la hiérarchie entre établissements, les élèves n'étaient probablement pas dupes du paradoxe de leur position. Ils n'ignorent pas que le contrôle continu est déjà en vigueur, massivement pour les bacs pro et techno, également dans les bacs généraux (avec notamment l'éducation physique et sportive). Ils savent également que les bacs «Henri-IV» et «Sarcelles» et existent déjà (essayez d'entrer en prépa avec un livret scolaire estampillé «Sarcelles»...). Pourtant, les lycéens sont toujours prêts à défendre ce «rite de passage» national et anonyme. Comme si le discours égalitaire qui le fonde avait encore quelque réalité. Ce qui constitue un hommage paradoxal mais réel aux vertus du «monument» en particulier et de l'école républicaine en général. Alors... vive le bac !

(1) 80 % au bac, et après (La Découverte, 2003).

(2) Le baccalauréat n'aura pas lieu (Payot, 1989).


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