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"Médiation" ... médiatique (B.A.=BA sur FR2)

Télé prise qui croyait pendre
Par deux fois la même semaine, la chaîne publique France 2
s'est rendue coupable d'un traitement médiatique partisan et mensonger
sur la question des apprentissages à l'école.
 

LE PROGRES, C'ETAIT beaucoup plus MIEUX AVANT

Dossier : enseignement B.A. BA (mardi 15 novembre 2005 - 20 h 25)
"Retour en France, avec l'éducation... et à l'heure où l'on parle beaucoup de l'échec scolaire, ce débat qui prend de l'ampleur... De plus en plus d'enseignants du primaire rejettent la pédagogie moderne et l'idée qu'un instituteur doit aussi être un animateur... ils souhaitent revenir aux vieilles méthodes, notamment pour apprendre l'écriture et la lecture... 
S'agit-il d'une poignée de nostalgiques ?... Pas sûr... 
En tous cas, les anciens manuels sont ressortis du placard... c'est le dossier de cette édition, il est signé Anne Guéry, Annie Tribouard et Laurent Desbois..."

 
 
Suite à de nombreuses réactions...

Le sujet a été de nouveau abordé dans l'émission "l'hebdo du médiateur" ce samedi 18 nov. à 13 H 20, avec la journaliste qui a fait le reportage et deux télespectateurs dont un ancien instituteur.



Au Médiateur de l'info 

Monsieur, 

Vous avez bien voulu étudier dans votre émission le cas de ce reportage du journal de France 2 traitant d'une jeune maîtresse
d'école revenue aux vieilles méthodes d'enseignement. 

Après avoir vu votre "médiation", je suis consterné. Pour qu'il y ait médiation, encore faut-il qu'il y ait deux camps ! Or, vous avez invité la journaliste et un illustre inconnu à ses côtés qui n'était là que pour l'encenser. La contradiction devait venir d'un instituteur à la retraite joint par téléphone (comme s'il n'y en avait pas en activité parmi tous ceux qui ont dû comme moi réagir ! Comme si personne n'avait pu se déplacer jusqu'à vos studios !). 

Bref, tout ceci à un nom : SIMULACRE. 
Aucune de mes questions n'a trouvé de réponse : pourquoi cache-t-on la véritable notoriété médiatique de Rachel Boutonnet ? Pourquoi ce reportage sort-il maintenant 2 mois après son tournage ? 
Pourquoi n'y a-t-il aucune contradiction en réponse à ses propos délirants ou mensongers ? 
D'où sortent les chiffres donnés ("tous ses CP savent lire en mars", "30 % d'analphabètes en 6ème"...) 
Pourquoi tous les témoignages vont dans son sens ? 
Pourquoi n'avoir interrogé aucun chercheur, aucun spécialiste de la question, aucun autre enseignant ? 
Pourquoi laisser dire que l'on fait de la méthode globale en France quand personne ne s'y essaie ? 
Pourquoi fait-on une publicité masquée du livre de Mlle boutonnet à la fin du reportage ? 

Maintenant, j'ajouterai de nouvelles questions vous concernant : 
Pourquoi ne pas avoir posé les questions ci-dessus à Anne Guéry la journaliste ? 
Comment votre journaliste peut-elle prétendre mettre la lumière sur des gens "qui réfléchissent à l'échec scolaire" quand justement Mlle Boutonnet se vante de refuser toute analyse, préférant la rigidité (lisez donc son livre) ? 
D'où sort votre invité plateau Olivier Floch ? Qui est-ce ? Comment fait-il ses constats ? D'où vient-il ? 
Comment est-il entré en contact avec vous ? Pourquoi l'avoir choisi ? 
Pourquoi le seul contradicteur (et encore ...) que vous ayez trouvé n'était pas sur le plateau ? 
Comment acceptez-vous d'être à 3 contre 1 (au téléphone en plus !) pour une médiation ? 
Pourquoi n'avoir posé que des questions ridicules ("méthode magique", "hors-la-loi"...) quand tant d'arguments vous ont été apportés par d'autres téléspectateurs ? 

Avez-vous conscience d'avoir détruit tout le travail de communication auprès des familles réalisé par des milliers d'enseignants soucieux d'utiliser des méthodes différentes du dressage ? 

Quel crédit peut-on désormais accorder à vos journaux entre censure ("bavure de la Courneuve") et hagiographie (avec N. Sarkosy par exemple) ? 

Dans l'attente de réponses satisfaisantes, je considèrerai votre émission comme une véritable entreprise de désinformation faisant croire qu'il y a place au débat et à la contradiction quand il ne s'agit que de langue de bois, entre corporatisme et idéologie. Il s'agit plus d'un coup médiatique que d'une médiation. C'est navrant. 

S.G.

"Médiation" ... médiatique (B.A.=BA sur FR2)
Des profs ont vu l'émission, et la commentent

J'ai oublié que pour ceux qui ont l'outil informatique suffisant et qui voudraient tout simplement vérifier par eux-mêmes, le journal de France 2 est visible sur internet sur le site de la chaîne (chercher journal puis suivre les possibilités offertes).

[ c'est ici ... pour quelques jours : http://jt.france2.fr/20h/index-fr.php?jt=1&start=1588   ]

Dernière remarque : aviez-vous remarqué ? Dans le reportage, tout le monde a les bras nus (et même plus), il fait beau.... On aimerait savoir quand a été tourné ce reportage (juin ou septembre) et pourquoi il est diffusé maintenant...
S.



Je n'ai pas la télévision et ai regardé ce reportage sur le web à l'invitation de collègues.
A voir la nullité de votre travail dans ce reportage, je ne suis pas prêt d'acheter une télé.
Vous avancez des arguments infondés sur le ton de l'évidence. J'appelle cela de la manipulation.

Juste 2 remarques :
*j'enseigne en CP/CE1 et les élèves les plus doués en lecture et qui savent lire les premiers utilisent bien d'autres stratégies que la syllabique seule.
*on ne m'a jamais recommandé la méthode globale, je ne connais personne qui la pratique et les seuls qui en parlent sont des gens qui ne connaissent pas notre métier (dont des ministres!)

Merci d'apprendre votre métier et de le faire avec rigueur et honnêteté pour le plus grand bien de tous.

S. B.



Bonjour,
voilà ce que j'ai envoyé au médiateur de France 2 

 " Monsieur le médiateur,
j'ai été scandalisé avant hier soir du contenu de l'enquête proposée concernant le retour aux bonnes vielles méthodes et où Mme Rachel Boutonnet a droit à une longue interview.
Voici 2 raisons sur le fond et 2 sur la forme pour faire court :
- je suis professeur de collège ayant d'ailleurs enseigné plusieurs années au primaire et de par ma propre expérience ce qui a été raconté est totalement faux (je donne mon avis plus bas mais cela reste un avis).
- les arguments donnés ne s'appuient sur rien de mesurable : lorsque un enseignant s'investit beaucoup pour ses élèves (comme Mme Boutonnet semble-t-il) et croit en sa pédagogie, il peut avoir des résultats intéressants avec ses élèves qui se sentent entourés, valorisés etc. (surtout s'ils ne sont pas en grande difficulté !) même si la méthode utilisée leur conviendrait bien moins qu'une autre ! D'où la nécessité d'une grande vigilance quand à l'interprétation de chaque chose !
- De plus, la façon de monter cette enquête ressemble à de la propagande en faveur de personnes soit disant "victimes" de l'institution (musique, voix off, zoom sur des séries d'ouvrages (tabous?)).
- Enfin, et ce qui renforce le 3ème point, il n'y a eu aucune contre-argumentation : cela est déplorable et constitue pour moi l'élément de loin le plus grave pour une enquête du J.T.!

En effet, comment donner aux télespectateurs des éléments qui leur permettent de réfléchir en ne présentant qu'un point de vue ?

A mon sens, il n'est pas question que le contexte remplace l'apprentisage (le théatre ne remplace pas la lecture par exemple) mais bien qu'il lui donne du sens et implique les élèves dans des projets individuels et collectifs motivants !
Et c'est justement cela "les prendre pour des grands" plutôt que de leur faire apprendre par coeur des poésies très difficiles qui les amènent à approcher artificiellement un vocabulaire qu'ils n'auront bien souvent jamais à utiliser dans leur vie ! (mais rien n'empêche non plus de leur faire apprendre PONCTUELLEMENT une poésie difficile !).

Cela ne s'appelle justement pas "leurrer" les élèves (comme le suggère pourtant une des collègues de travail de Mme Boutonnet) mais bien les aider à construire des apprentissages en contexte et leur donner envie de faire, d'acquérir du savoir faire et du savoir être. Bref, à se construire eux-même à l'intérieur du groupe classe.

Ainsi, un certain entrainement est SOUVENT nécessaire mais ne constitue en aucun cas un préalable ou le simple remplacement d'apprentissages qui impliquent infiniment plus pour être acquis de façon authentique.

En ce sens, Mme Boutonnet s'illusionne sur les acquis à long terme de ses élèves (apprendre à lire est bien plus qu'apprendre à déchiffrer et mieux vaut qu'un enfant apprenne à bien lire en 1 an ou 1 an et demi plutôt qu'il apprenne à tout déchiffrer en quelques mois) et ment délibérément aux télespectateurs en disant s'opposer à la méthode globale alors que celle-ci n'est presque plus utilisée au profit d'une pédagogie mixte de l'apprentissage (globale ET syllabique).

Enfin, la donnée finale de 30% (d'entrant en 6e qui ne savent pas lire) est inexacte mais quand bien même elle serait vraie, à  quel type de pédagogie l'imputer ? Car les approches du type de celle de Mme Boutonnet n'ont pas non plus disparu, "victimes de l'intitution" comme on pourrait le croire en regardant ce reportage ! Bref rien n'est simple et il est délibérement trompeur de le faire croire !

Aussi, j'espère qu'il sera donné prochainement l'occasion à des défenseurs convaincus de pédagogies "modernes" (qui ne s'opposent nullement à l'utilisation de "bons vieux manuels" PONCTUELLEMENT et en fonction des besoins !!!) d'exprimer leur point de vue, leur pratique, leurs "résultats" et surtout, leurs interprétations mais dans un contexte si possible plus OBJECTIF que celui de ce "reportage propagande".

Bien cordialement,
JNB, professeur de mathématiques en ZEP au collège .



"Monsieur le responsable rédaction journal de 20h de France 2

Monsieur,

Spectateur régulier du journal de 20h de la chaîne publique de France 2, J'ai été profondément choqué par un ‘’reportage’’ sur l’éducation passé en fin de journal le mardi 15 novembre. Je ne tiens pas à m’exprimer sur les idées conservatrices et d’un simplisme désolant véhiculées par ce reportage, idées qui sont autant de défis à l’intelligence et de négations de tous les travaux de recherche anciens et récents et de toutes les pratiques pédagogiques, mais je tiens à souligner l’écart entre ce montage filmé et la conception que l’on peut avoir d’un reportage informatif.

J’ai plutôt eu l’impression d’un film de propagande  usant de toutes les ficelles pour manipuler le spectateur. Voix off déroulant des ‘’vérités évidentes’’ très tendancieuses, images de bibliothèque fournie induisant la culture donc le sérieux   de la ‘’jeune’’ institutrice, victimisation de celle-ci par rapport à un système institutionnel (cela ne fait-il penser à personne ?), témoignage de collègues, de parents de ‘’ZEP’’ (tiens, quel rapport intéressant  avec l’actualité !). Cette séquence aurait du se placer ailleurs, dans une séquence publicitaire.

Ce reportage doit à tout prix être diffusé dans toutes les écoles de journalisme comme un vrai sujet d’étude.

Quand les informations des chaînes publiques s’adresseront-elles enfin à l’intelligence des auditeurs et téléspectateurs ?

B.A., enseignant .



au médiateur de 
l'information 
(hum...) 
de France 2 :
http://relations.france2.fr/mediateur_intro.php (clic en haut à droite 
pour lui écrire)

"Bonjour Monsieur Monnot,
je tenais à vous faire part de ma déception (en fait, c'est un autre 
sentiment qui me vient à l'esprit, mais l'écrire ici nous placerait 
hors du principe de médiation) suite au "reportage" diffusé par France 2 
hier.

J'ai trouvé son contenu racoleur (confit d' idées reçues et de "c'était 
mieux avant", ce dont sont malheureusement coutumiers les reportages 
dits "pédagogiques" de France 2) et à la limite du populisme (les 
"bonnes vieilles méthodes", l'instit admirable qui a raison seule 
contre la méchante Education nationale et se vante de ne pas respecter les 
programmes...), le contenu erroné (le théâtre n'est pas au programme 
pour "faire passer" les autres matières, le CE1 n'existe plus depuis 
1995... la scolarité des élèves est depuis organisée en cycles...).

Je serais heureux de savoir sur quelles études le présentateur s'est 
basé pour indiquer que le retour aux bonnes vieilles méthodes séduisait 
de plus en plus d'enseignants.

Un *minimum* de travail journalistique aurait appris aux responsables 
du reportage que Madame Boutonnet s'est vantée par exemple, d'utiliser la
couleur de peau de ses élèves comme moyen de punition (en asseyant un 
élève fautif "à côté du plus noir de la classe" !). Dans son "ouvrage", 
elle revendique ouvertement l'utilisation de châtiments corporels... 
Est-ce "cela" qu'il convient de rétablir aussi, par la publicité 
dithyrambique que votre chaîne lui a faite ?

J'attends d'un journal TV qu'il me donne à penser, pas qu'il flatte en 
chacun ce qu'il y a de plus bestial. J'espère (mais sans grande 
illusion) que les autres reportages de France 2 sont plus sérieusement 
documentés et pensés, sinon c'est à désespérer. A quand une "France 
Culture" TV ?

Recevez, Monsieur Monnot, l'expression de mes salutations distinguées."

B.D.B.


    Monsieur,
    Lors du journal de 20h00 du 15/11/2005, un long reportage partisan a été diffusé sur la situation d'une jeune maîtresse d'école qui emploierait de vieilles méthodes efficaces contre l'avis de sa hiérarchie.
    Si la rédaction de France 2 a bien le droit de faire les reportages qu'elle veut, il est en revanche SCANDALEUX de présenter cette professeur des écoles comme une anonyme, victime d'une institution qui ne penserait qu'à amuser les jeunes pour les rendre analphabètes.
    En effet, cette dame n'est pas une inconnue : auteur du livre "Journal d'une institutrice clandestine", Rachel Boutonnet, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, fréquente les plateaux de télévision et ne craint pas la médiatisation.
    De plus, son travail a été présenté sans le moindre esprit critique : où sont l'enquête, l'analyse, la confrontation, la contradiction ? Tous les témoignages convergent : collègues, inspecteur retraité, parent...
    Alors voici mes questions :
    1/ Pourquoi cette personne bénéficie-t-elle d'un tel traitement de faveur ?
    2/ Pourquoi n'y a-t-il eu aucun travail journalistique digne de ce nom ?
    3/ Comment fait-elle pour réussir à faire se déplacer une équipe dans son école (quels contacts, quelle actualité, quelle urgence, quel débat ?)
    3/ Pourquoi nous est-elle présentée comme une illustre inconnue alors qu'à la fin du reportage on voit SON LIVRE dans les rayons d'un supermarché ?
    4/ D'où viennent les informations annoncées (ex : "tous ses élèves savent lire au mois de mars", " elle combat la méthode globale en vigueur ailleurs"...) ?
    5/ D'où viennent les chiffres fantaisistes comme "30 % d'enfants qui ne savent pas lire en 6ème" (quand on sait que la plus grande part d'illettrés se trouvent chez les personnes âgées !!!) ?

    Connaissant nombre de fonctionnements originaux et d'organisations modernes chaque jour mis en place dans de nombreuses classes de France pour faciliter les apprentissages, je ne peux que regretter une telle médiatisation d'un courant conservateur qui a fait les preuves de son inefficacité et de son injustice.
    J'espère, Monsieur, une réponse rapide et surtout la possibilité d'une rectification devant tant de complaisance et de démagogie.
    Certain d'avoir attiré votre attention, je vous adresse mes salutations distinguées.
    S.G.


Pour ceusses qui n'auraient pas lu la prose de RB, en voici quelques extraits...

Elle transforme certains de ses élèves en outils de punition pour les autres : « Si j'entends un de mes élèves dire qu'il “n'aime pas les Noirs”, je le reprends devant toute la classe, et je le range ensuite avec le plus noir de la classe. » (Rachel Boutonnet, site "Sauvez les lettres")

Elle est ouverte aux autres : « Je ne réfléchirai donc pas à ce à quoi je ne m’attendais pas. » (Rachel Boutonnet - Journal d'une "institutriste" clandestine, p. 121)

Elle a fait philo... : « Ce qui n’est pas facile, au fond, c’est d’enseigner. » (p. 80)

C'est une pédago qui a vachement réfléchi à son boulot : « Il est vrai qu’il y a des conditions plus ou moins favorables à l’apprentissage. Mais, dans tous les cas, le meilleur moyen de les réunir est, à mon avis, de mettre les enfants en situation d’apprendre. On apprend en apprenant quelque chose. » (p. 115).

Elle aime les sciences : « La formatrice souffle à l’aide d’une paille dans les poumons d’un tronc de lapin disséqué. Les poumons s’emplissent d’air et se dilatent. Fantastique. Pourquoi des moments de ce genre sont-ils si rares ? » (p. 38).

Elle a des convictions profondes et originales : « rien n’empêche, me semble-t-il, de demander de temps en temps aux élèves quelques minutes d’attention pour leur donner une explication ou une définition. Je pense que c’est même absolument nécessaire. » (p. 241) ou, ne rigolez pas : « Je suis convaincue que les compliments et les encouragements sont plus efficaces que les réprimandes. » (p. 229) Si c'est pas enfoncer des portes ouvertes, ça...

Elle est forte en orthographe : "droites séquentes" (sécantes - p. 156) ou "multiplication [...] selon Pergolosia" (multiplication per gelosia - p. 160).

Elle est d'une grande rigueur conceptuelle : « méthode Freinet » (ben non, y'a pas de "méthode Freinet", c'est une pédagogie ou des techniques... p. 190) sans compter la description de la Méthode Naturelle de Lecture-Ecriture (p.43) bien à côté de la plaque (oubli, entre autres, qu'il s'agit d'une méthode liant totalement lecture et écriture... et pas d'une "simple" méthode de lecture...)

Elle est une pro de la didactique : "on appelle aujourd’hui méthode globale la démarche qui demande d’abord de reconnaître les mots de façon globale, par leur silhouette, leur longueur, leur place dans un texte, ou tout autre indice qui ne soit pas les lettres des mots. » (p. 276) alors que les méthodes globales ne rejettent pas d'indice a priori.

Elle aime le paradoxe : « Je crois tout simplement qu’il ne faut pas leur demander de lire tant qu’ils [les élèves] n’ont pas appris à lire. » (p. 52) Euh, appliqué au vélo, ça donnerait quoi ? ;^)

Elle connaît l'histoire de la pédagogie : la pédagogie institutionnelle « vient de Freinet en passant par Dolto — pauvre Dolto ! — et les années soixante-dix » (p. 45). Extrait de ce que Françoise Dolto écrivit dans la préface de "Vers une pédagogie institutionnelle ?" : « Ce livre […] [est] la preuve que des réponses pratiques, valables, aux
questions angoissantes d’instruction et d’éducation peuvent être données à condition de délaisser définitivement l’enseignement type, par un maître type, avec des leçons type, pour élève type, de niveau homogène type. » Inutile donc de plaindre Dolto, elle savait ce qu'elle faisait, elle...

Elle maîtrise vachement bien les concepts didactiques : L’approche constructiviste. “L’apprenant doit être actif dans la construction de ses apprentissages.” (p. 193) comme si ce postulat était spécifique à cette approche, ou encore « “Projet” est un des maîtres mots de la pédagogie socioconstructiviste. » (p. 274), ce qui est faux.

Elle frise le ridicule en se demandant "si l’_expression « pédagogie institutionnelle » n’est pas employée exprès pour nous laisser penser qu’elle désigne la pédagogie
recommandée par l’institution, et que nous sommes donc tenus de la pratiquer. » (p. 45) ou encore « On dit « institutionnelle », parce que l’instituteur « institue » (p. 45). Raté... c'est justement le groupe, pas le maître, qui institue...

Elle raconte n'importe quoi : « Ce qui est prôné ici est effectivement la « pédagogie institutionnelle », selon laquelle l’école est un lieu d’éducation et non pas d’instruction. » (p. 46). Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu... « C’est la méthode « active ». On laisse les enfants patauger dans l’approximation, puis on leur donne les bonnes réponses. » (p. 162) Les bras m'en tombent...

Elle connaît vachement bien la réalité : « J’ai l’impression que la question de « donner envie » préoccupe terriblement les formateurs. Ils ont toujours la crainte que les élèves refusent de travailler ou s’ennuient et détournent leur attention. Je ne savais pas que ces problèmes étaient si fréquents. » (p. 55) et « Quand bien même ils [mes élèves] s’ennuieraient parfois en classe… je ne pense pas que l’ennui soit si dramatique. » (p. 236), « En ZEP... C’est la référence, maintenant. Un maître qui a une classe normalement tranquille est un incapable. » (p. 209)

Elle fait la différence entre primaire et élémentaire... Euh... Ah non... « Je ne suis pas particulièrement à l’aise en maternelle quand je pense au métier de maître d’école, c’est l’école primaire qui me vient à l’esprit. » (p. 174)

Elle est légèrement ignorante (pour être poli)... « La seule différence que je vois entre un enfant et un adulte, c’est qu’un enfant est plus jeune, qu’il n’est pas responsable légalement, qu’il est sous la protection des adultes et qu’il sait moins de choses. » (p. 139)

Elle ne transmet pas d'idées reçues... « Le niveau d’instruction est en baisse. » (p. 206)

Elle n'est pas égocentrique : « Un travail écrit a toujours été pour moi quelque chose d’intime dont le maître était le seul destinataire. » (p. 69) Y'a pourtant une vie en dehors de Rachel, même dans sa classe...

Elle s'intéresse à ses élèves : « Je suis persuadée que l’on peut faire aussi bien sans partir des « conceptions des apprenants ». On gagnerait du temps. Je me demande pourquoi, du moment que les enfants ont à peu près tous la même ignorance, il faut refaire chaque fois le « recueil de conceptions ». C’est parce que cela les motive et les implique, j’oubliais. » (p. 187), « Je ne me préoccupe pas des « démarches » de mes élèves. Je ne leur demande pas de m’expliciter les chemins par lesquels ils passent
pour accéder à une notion. Au besoin, je leur indique des voies possibles et ils choisissent celle qu’ils préfèrent. Pour enseigner, je me préoccupe seulement de la notion à traiter. J’en examine tous les éléments et je cherche à les ordonner du premier au dernier. C’est dans cet ordre que je la présente aux élèves. Je fais le pari que cette méthode fonctionnera avec tous. » (p. 237), « Mais, à mon avis, loin de valoir en soi, le travail différencié n’a d’intérêt que pour permettre au maître de retourner au plus vite au travail en classe entière. Je trouve même qu’il ne fait que révéler des écarts qui ne devraient pas exister entre les enfants et qui sont parfois le fruit de défaillances pédagogiques antérieures. » (p. 249).

Elle est ouverte aux autres (mais c'est pô sa faute) : « L’intégration dans les écoles des enfants handicapés, qui est une idée louable, se heurte à la résistance des vieux
[collègues les plus anciens]. » Ne serait-ce pas, par hasard, parce que les « vieux », eux, savent quelles difficultés représente l’intégration des enfants handicapés dans une classe ? » (p. 208)

Elle aime la guerre (comme d'autres trolls ?) : « Je peux aussi me fâcher fort à cause d’un élève qui peine à apprendre. Ma colère, dans ce cas, n’est pas plus dirigée contre l’élève directement. Autrement dit, je ne lui en veux pas de ne pas apprendre. Je m’attaque à ce qui, en lui, malgré lui, l’empêche d’apprendre. Je m’y attaque de façon d’autant plus virulente que je sens que la résistance est forte et que l’urgence est grande. Ma colère, dans ce cas, est le signe de mon acharnement à vouloir qu’il apprenne. » (p. 245-246) Je sens que les enfants faisant l'objet de cette colère doivent apprécier cette explication...

Elle respecte les droits de l'enfant et la Loi... euh... Ah, non plus... « Je peux donner des tapes sur les fesses de ceux qui ne se décident pas à s'asseoir correctement. Je secoue parfois par les épaules ceux qui sont trop agités pour entendre les réprimandes. » (site de Sauvez les Lettres)

Alors, admiration béate ou sac à papier ?

Coopérativement (sauf pour "Sauvez Les Lettres, les Chiffres et les ratons Laveurs")

B.D.B.

Re-belote : imprimez "ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ" : ça y est, les lettres sont sauvées, vous pouvez vous rendormir...



Ceux qui réclament aujourd'hui le retour des méthodes syllabiques,avec des arguments idéologiques touchant au sens de l'effort et à la nécessaire austérité des apprentissages, n'ont souvent affaire qu'à des élèves issus de milieux sociaux favorisés : ils veulent réduire l'enseignement de la lecture au seul déchiffrage car ils savent que les familles de ces élèves peuvent transmettre elles-mêmes toutes les autres connaissances.
Si certains parents de milieux populaires se joignent parfois à eux, c'est pour de tout autres raisons : ils ont du mal à comprendre les méthodes utilisées avec leurs enfants et ne savent pas comment aider ceux-ci efficacement.Global, syllabique ou autres, les modes d'apprentissage de la lecture ont fait la paix. 
La guerre des méthodes est finie

LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES
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