alternatives éducatives : des écoles, collèges et lycées différents
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I Obligation scolaire et liberté I Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop ! Appel pour des éts innovants et coopératifs |

27 mai 2012,
Monsieur le Ministre de l’Education…
Il y a exactement trente et un ans, en mai 1981, j’écrivais une lettre ouverte à Alain Savary, tout juste nommé ministre de l’Education, que Libération publia un mois plus tard. J’avais écrit «les élections législatives vont être gagnées par la gauche» il a suffi de changer par «sont désormais gagnées…». Aujourd’hui, cette lettre me paraît toujours d’une actualité brûlante ...
...Monsieur le ministre de l’Education, vous avez dit que vous vouliez refonder l’école et que cela ne se fera ni sans ni contre les enseignants, et vous avez raison. D’où mon scepticisme sur la possibilité actuelle d’une telle refondation. Mais il existe des enseignants qui sont prêts à se lancer dans cette refondation, permettez-leur de se regrouper et d’inventer les formes nouvelles dont l’éducation a besoin. Ils existent dans le primaire, l’école Vitruve à Paris en est un exemple, mais il en existe aussi en province comme à Mons-en-Barœul. Ils existent aussi en collèges et lycées et sont las de se battre contre leurs collègues.
Nous sommes nombreux à être prêts à nous investir dans un nouveau Conseil de l’innovation et de la réussite de l’école...(CNIRS)

"à propos de collège ... où en sont les projets de création de collèges et lycées "expérimentaux" (publics)?"
Rentrée 2008 : Peut-être, tout simplement, pour ceux n'ayant pu bénéficier d'un charter vers l'Afrique,
trois ou quatre "charter schools" made in france ?

Le «libéral libertaire» Gabriel Cohn-Bendit s'est amusé ensuite «à prendre à rebrousse-poil» son auditoire,
même s'il est pour le libre choix et partage nombre de positions d'Alain Madelin.

 
Gabriel Cohn-Bendit, membre du Conseil national de l'innovation qui démarre ses travaux:
«Nous ne devons pas diviser l'école»

Par ALAIN AUFFRAY -  lundi 20 novembre 2000 - Libération

Officiellement chargé «d'identifier et de soutenir les pratiques innovantes», le Conseil national de l'innovation se met aujourd'hui au travail. Ce conseil présidé par Anne-Marie Vaillé, ancienne principale de collège en banlieue parisienne, devra suggérer au ministre des «orientations claires», susceptibles de fonder une politique éducative.
A la rentrée 2001, plusieurs projets pédagogiques repérés et recommandés par le conseil devraient être soutenus par le ministère. Cette année, le conseil s'intéressera particulièrement à une demi-douzaine de sites expérimentaux déjà sélectionnés.

Le pédagogue Gabriel Cohn-Bendit compte parmi les 40 conseillers nommés par Jack Lang. Fondateur du lycée autogéré de Saint-Nazaire, il avait été cosignataire de l'appel «Volontaire pour travailler autrement» (Libération du 27 février 1996). Ce texte demandait au ministre de l'Education nationale de l'époque, François Bayrou, de permettre aux enseignants qui le souhaitent de s'affranchir des «méthodes habituelles».

Cinq ans après, votre appel a-t-il été entendu?
Je remarque en tout cas que la plupart des signataires du texte de 1996 se retrouvent dans le conseil de l'innovation. Bayrou s'était contenté de nous recevoir. On lui demandait tout simplement de permettre à des profs de se regrouper sur la base d'un projet. Il nous a écoutés poliment.
Quant à son successeur, il ne nous a même pas reçus. Allègre méprise les minoritaires. Il a préféré tenter le bras de fer avec les majoritaires (le Snes, principal syndicat d'enseignants). Il a perdu.  Ce qu'Allègre contestait, c'est qu'une expérience «pilote» puisse servir d'exemple.
En 1981, des lycées expérimentaux avaient été créés. Vingt ans après, ils sont toujours aussi «expérimentaux».  Chevènement n'a pas continué l'œuvre de Savary, qui voulait au moins un établissement pilote dans chaque département. On a même fait marche arrière. Ce n'est pas nous qui avons échoué, c'est le pouvoir qui n'a pas voulu continuer.

Avec Lang, ne risque-t-on pas de tomber dans une expérimentation alibi qui donnerait l'illusion d'une audace réformatrice?
 Je crois que Lang n'a pas envie de ne rien faire. Sinon, il n'aurait pas pris le risque de créer des instances indépendantes pour l'innovation (Conseil national) comme pour l'évaluation. Je connais les membres de ce conseil.
S'il ne se passe rien à la rentrée 2001 et si ce mouvement d'innovation n'est pas encore amplifié en 2002, vous pouvez être sûr que beaucoup d'entre eux partiront en claquant bruyamment la porte.

Selon vous, il faut permettre aux enseignants de se regrouper autour d'un projet pédagogique. Mais ne risque-t-on pas d'aboutir à la constitution de deux types d'établissements et, à terme, la constitution d'une école à deux vitesses?
Il y a peut-être un risque. Pourtant, se regrouper ce n'est pas nécessairement se couper des autres. Il n'y a pas à craindre de face-à-face hostile entre les uns et les autres, les profs individualistes d'un côté, les enseignants motivés par le travail en équipe de l'autre. Dans certains établissements, c'est une telle douleur d'être prof que beaucoup sont prêts à travailler autrement.
Il ne faut pas oublier qu'il va falloir remplacer la moitié des profs dans les quinze ans qui viennent. Il y a là une opportunité formidable. Il faut s'en saisir pour repenser le métier et faire en sorte que les jeunes ne développent plus, comme c'est trop souvent le cas, une haine de l'école.
La plupart des «projets innovants» accompagnés cette année par le Conseil national de l'innovation visent les élèves en grande difficulté. C'est un peu comme si l'innovation ne devait pas concerner la masse des établissements ordinaires et des élèves sans histoires.  C'est vrai qu'on a tendance à nous confier les élèves dont personne ne veut. Comme ça, on est sûr de ne déranger personne.
Nous ne devons pas accepter cette division du travail: à nous l'école de la deuxième chance, aux autres celle de la première chance. Ce qu'il faut, c'est changer l'école traditionnelle pour qu'il n'y ait plus besoin d'école de la deuxième chance. Si on ne nous confiait que les décrocheurs et les élèves en rupture, ce serait un échec.



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