alternatives éducatives : des écoles différentes
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Des enfants sages sur ordonnance
"on demande aujourd'hui à la psychiatrie un truc très simpliste, de rabotage des comportements"

Les tout-petits pris dans le tout-sécuritaire
Mobilisation contre le rapport de l'Inserm qui veut détecter les futurs délinquants chez les jeunes enfants.
Et dont Nicolas Sarkozy s'inspire pour son projet de loi.

 Pourquoi maintenant ?

Il existe sur Terre une espèce animale
où le petit sortant du ventre de sa mère est pris par les pattes de derrière
et, tête en bas, battu, jusqu'à ce qu'il hurle, par un adulte.
Puis ayant été retourné en tous sens, il est emballé, et déposé à l'écart.
LES ENFANTS D'ABORD

« les plus stricts des stricts »
Présents dans huit départements (Ardèche, Drôme, Loire, Haute-Loire, Var, Gard, Rhône, Seine-et-Marne)
La vie familiale y est très normée, dans un contexte patriarcal où le père travaille à l’extérieur,
tandis que la mère prend en charge l’éducation morale des enfants. Ils ont choisi depuis quelques années de scolariser eux-mêmes leurs enfants.
Les communautés ont récemment créé un système privé de cours par correspondance, les cours du Chêne.

4000 Québécois fréquentent des écoles clandestines pentecôtistes
les écoles pentecôtistes enseignent notamment le créationnisme.
  

Aux 189 000 signataires de l’appel
« Pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans »

Septembre 2006
Notre action a déjà produit de premiers résultats
Nous devons continuer
 

Les premiers résultats

Notre mouvement, grâce à la mobilisation de plus de 189 000 signataires de l'appel "Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans", a commencé à porter ses fruits, tant du côté des enjeux de société qu’au plan du débat scientifique.

Le gouvernement a renoncé au zéro pointé pour les enfants turbulents. La recherche systématique chez les enfants de « troubles du comportement » dans le cadre d’un dépistage précoce systématique n’a pas été retenue dans le projet de loi de prévention de la délinquance, présenté en conseil des ministres le 28 juin et qui sera bientôt soumis au parlement. Ce premier succès est celui de tous les signataires de l’appel. Nous nous en réjouissons mais nous continuons à être inquiets notamment sur les questions soulevées par la possible levée du secret professionnel.
Vous pouvez lire à ce sujet le communiqué de presse de Pasde0deconduite du 16 juin 2006.
 
 

L'action à mener maintenant : sauvegarder le secret professionnel

Le projet de loi de prévention de la délinquance qui vient en discussion au Sénat le 13 septembre  comporte toujours, dans son article 5, une mesure de levée du secret professionnel dans le cas de personnes présentant de graves "difficultés sociales, éducatives ou matérielles" au profit du maire de la commune. Ainsi, les professionnels de santé ou de l’action sociale seraient dans l'obligation d'informer systématiquement le maire de difficultés qui relèvent d’un soutien social, éducatif ou de soins, au nom de la prévention de la délinquance.
Or chacun sait qu'il est essentiel que les citoyens puissent continuer à bénéficier de garanties de protection de l’intimité de leur vie privée, lorsqu'ils ont besoin d'une aide. C’est parce qu’ils savent cette confidentialité protégée que les parents acceptent de faire part de leurs difficultés les plus graves et de recevoir le soutien des professionnels qui sont alors fondés à élaborer avec eux des mesures de prévention ou de soins.
A l'évidence, selon le projet actuel, les familles ne pourraient plus faire confiance à ces professionnels et leur parler librement de leurs difficultés.
Si cet article était voté, c'est la condition première de tout travail de prévention efficace et de qualité qui serait détruite. Alors, au nom d'une soit-disant meilleure efficacité de la prévention, on aboutirait au résultat inverse.

En cohérence avec l’esprit de l’appel
"Pasde0deconduite pour les enfants de 3 ans"
que nous avons soutenu ensemble auprès des pouvoirs publics,
nous demandons à tous les parlementaires
de préserver les fondements du secret professionnel,
en supprimant l’article 5 du projet de loi de prévention de la délinquance.

Nous vous proposons de soutenir cette démarche en envoyant dans les jours qui viennent à votre député(1) et à votre sénateur(2), ainsi qu’au premier ministre(3), le courrier qui figure en pièce jointe.
 

D’autres informations sur l'action menée

- "Pasde0deconduite" a rencontré le cabinet du premier ministre, le ministre de la santé, les responsables parlementaires à l’assemblée nationale et au sénat correspondant à l’ensemble des partis politiques. Un prochain rendez-vous est fixé avec le président du Comité national consultatif d’éthique.

- Un ouvrage intitulé "Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans", préfacé par Albert Jacquart, a été publié aux éditions Erès. Il est disponible en librairie dans toute la France. (plus d’information).

- "Pasde0deconduite" a organisé une journée de débat scientifique le 17 juin 2006 à Paris. Celui-ci a été filmé. Les principaux extraits seront bientôt mis en ligne sur Internet. Vous pourrez trouver le lien sur notre site à partir du mois d’octobre. Les actes seront également disponibles.

- Suite à notre action, le ministère de la santé a demandé à l’Inserm d’organiser en octobre 2006 un colloque sur la notion discutable de « trouble des conduites ». Cette initiative doit permettre de confronter d’une part l’approche réductrice soutenue par l’expertise Inserm de septembre 2005 et d’autre part l’approche de "Pasde0deconduite" qui défend une pratique de la prévention ouverte, humanisante et prévenante. Cette confrontation porte aujourd’hui non seulement sur la prévention et le soin psychique, mais aussi sur les recherches dans ces domaines. Plusieurs spécialistes de l’enfance du collectif "Pasde0deconduite" interviendront lors de ce colloque.
 

Nous vous invitons à vous rendre régulièrement sur le site, où nous nous efforçons de tenir à jour les informations pour suivre le développement du mouvement autour de « Pasde0deconduite ».

Le 11 septembre 2006,
Collectif des initiateurs de l’appel « Pasde0deconduite ».
contact@pasde0deconduite.ras.eu.org

(1) M. le Député…, Assemblée nationale, 126 rue de l'Université, 75 355 Paris 07 SP
(2) M. le Sénateur… , Casier de la poste, 15 rue de Vaugirard, 75291 - Paris Cedex 06
(3) M. Le Premier ministre, Hôtel de Matignon, 57 rue de Varenne, 75700 Paris



Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans 
Appel en réponse à l’expertise INSERM sur le trouble des conduites chez l’enfant 
 

Appel à l'initiative des premiers signataires suivants : Dr Christine Bellas-Cabane (pédiatre, présidente du syndicat national des médecins de PMI), Dr François Bourdillon (président de la société française de santé publique), Dr Marie-Laure Cadart (médecin, anthropologue, syndicat national des médecins de PMI), Michèle Clément (secrétaire générale du syndicat national des psychologues), Dr Yvonne Coinçon (pédopsychiatre, association des psychiatres de secteur infanto-juvénile), Jean-François Cottes (psychologue clinicien, psychanalyste, InterCoPsychos, Institut de Jeunes Sourds de Clermont-Ferrand), Pr Boris Cyrulnik (neuropsychiatre et éthologue), Pr Pierre Delion (chef de service de pédopsychiatrie au CHU de Lille), Danièle Delouvin (psychologue, présidente d’A.NA.PSY.p.e. – association nationale des psychologues pour la petite enfance), Dr Michel Dugnat (pédopsychiatre, unité parents-bébés hôpital de Montfavet), Dr Marie-Thérèse Fritz (pédiatre, syndicat national des médecins de PMI), Sylviane Giampino (psychanalyste, psychologue petite enfance, fondatrice d’A.NA.PSY.p.e.), Pr Bernard Golse (chef de service de pédopsychiatrie CHU Necker-enfants malades, professeur Université Paris V), Pr Roland Gori (psychanalyste, professeur d’université), Pr Catherine Graindorge (chef de service de pédopsychiatrie Fondation Vallée, professeur Université Paris XI), Pr Philippe Gutton (pédopsychiatre, professeur des universités), Alberto Konicheckis (maître de conférences en psychologie clinique, Université de Provence), Dr Evelyne Lenoble (pédopsychiatre, hôpital Sainte-Anne), Pr Roger Misès (professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Université Paris XI), Pr Martine Myquel (présidente de la société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et des disciplines associées), Gérard Neyrand (professeur de sociologie Université Toulouse III), Dr Pierre Paresys (Union syndicale de la psychiatrie), Danielle Rapoport (psychologue clinicienne, association Bien-traitance formation), Dr Pierre Staël (président du syndicat des psychiatres français), Dr Pierre Suesser (pédiatre, syndicat national des médecins de PMI). 

Le gouvernement prépare actuellement un plan de prévention de la délinquance qui prône notamment une détection très précoce des « troubles comportementaux » chez l’enfant, censés annoncer un parcours vers la délinquance. 
Dans ce contexte la récente expertise de l'INSERM, qui préconise le dépistage du « trouble des conduites » chez l’enfant dès le plus jeune âge, prend un relief tout particulier. 
Les professionnels sont invités à repérer des facteurs de risque prénataux et périnataux, génétiques, environnementaux et liés au tempérament et à la personnalité. 
Pour exemple sont évoqués à propos de jeunes enfants « des traits de caractère tels que la froideur affective, la tendance à la manipulation, le cynisme » et la notion « d'héritabilité [génétique] du trouble des conduites ». 
Le rapport insiste sur le dépistage à 36 mois des signes suivants : « indocilité, hétéroagressivité, faible contrôle émotionnel, impulsivité, indice de moralité bas », etc. 
Faudra-t-il aller dénicher à la crèche les voleurs de cubes ou les babilleurs mythomanes ? 
Devant ces symptômes, les enfants dépistés seraient soumis à une batterie de tests élaborés sur la base des théories de neuropsychologie comportementaliste qui permettent de repérer toute déviance à une norme établie selon les critères de la littérature scientifique anglo-saxonne. 

Avec une telle approche déterministe et suivant un implacable principe de linéarité, le moindre geste, les premières bêtises d’enfant risquent d’être interprétés comme l’expression d’une personnalité pathologique qu’il conviendrait de neutraliser au plus vite par une série de mesures associant rééducation et psychothérapie. 
A partir de six ans, l’administration de médicaments, psychostimulants et thymorégulateurs devrait permettre de venir à bout des plus récalcitrants. 
L’application de ces recommandations n’engendrera-t-elle pas un formatage des comportements des enfants, n’induira-t-elle pas une forme de toxicomanie infantile, sans parler de l’encombrement des structures de soin chargées de traiter toutes les sociopathies ? 
L’expertise de l’INSERM, en médicalisant à l’extrême des phénomènes d’ordre éducatif, psychologique et social, entretient la confusion entre malaise social et souffrance psychique, voire maladie héréditaire. 
En stigmatisant comme pathologique toute manifestation vive d’opposition inhérente au développement psychique de l’enfant, en isolant les symptômes de leur signification dans le parcours de chacun, en les considérant comme facteurs prédictifs de délinquance, l’abord du développement singulier de l’être humain est nié et la pensée soignante robotisée. Au contraire, plutôt que de tenter le dressage ou le rabotage des comportements, il convient de reconnaître la souffrance psychique de certains enfants à travers leur subjectivité naissante et de leur permettre de bénéficier d’une palette thérapeutique la plus variée. 

Pour autant, tous les enfants n’en relèvent pas et les réponses aux problèmes de comportement se situent bien souvent dans le domaine éducatif, pédagogique ou social. 
Cette expertise INSERM intervient précisément au moment où plusieurs rapports sont rendus publics au sujet de la prévention de la délinquance. 
On y lit notamment des propositions visant à dépister dès les trois premières années de leur vie les enfants dont l’« instabilité émotionnelle (impulsivité, intolérance aux frustrations, non maîtrise de notre langue) [va] engendrer cette violence et venir alimenter les faits de délinquance ». 
On assiste dès lors, sous couvert de « caution scientifique », à la tentative d’instrumentalisation des pratiques de soins dans le champ pédopsychiatrique à des fins de sécurité et d’ordre public. 
Le risque de dérive est patent : la détection systématique d’enfants « agités » dans les crèches, les écoles maternelles, au prétexte d’endiguer leur délinquance future, pourrait transformer ces établissements de lieux d’accueil ou d’éducation en lieux de traque aux yeux des parents, mettant en péril leur vocation sociale et le concept-même de prévention. 

Professionnels, parents, citoyens, dans le champ de la santé, de l’enfance, de l’éducation, etc. : 
- Nous nous élevons contre les risques de dérives des pratiques de soins, notamment psychiques, vers des fins normatives et de contrôle social. 
- Nous refusons la médicalisation ou la psychiatrisation de toute manifestation de mal-être social. 
- Nous nous engageons à préserver dans nos pratiques professionnelles et sociales la pluralité des approches dans les domaines médical, psychologique, social, éducatif… vis-à-vis des difficultés des enfants en prenant en compte la singularité de chacun au sein de son environnement. 
- Nous en appelons à un débat démocratique sur la prévention, la protection et les soins prodigués aux enfants, dans un esprit de clarté quant aux fonctions des divers acteurs du champ social (santé, éducation, justice…) et quant aux interrelations entre ces acteurs. 

Contact : contact@pasde0deconduite.ras.eu.org

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