L'Entreprise
mondiale d'exploitation :
BRITISH
WAY OF LIFE...
Le
"modèle" anglo-saxon, libéral
...
et blairo-socialiste
Royaume-Uni
: 35% des élèves de 11 ans ne savent pas lire
Un
demi-million de «sans-logement» en Grande-Bretagne
A
Londres, un enfant sur deux sous le seuil de pauvreté
Un
demi-million d'enfants britanniques travaillent "illégalement"
Royaume-Uni
: «tolérance zéro» et conditions de détention
intolérables
Plus
de dix milles jeunes délinquants britanniques sont emprisonnés
«Le bilan du Royaume-Uni
en terme d'emprisonnement des enfants
est l'un des pires qui
se puisse trouver en Europe.»
Tony
Blair : "tolérance zéro" face aux éléments
perturbateurs dans les écoles
Royaume-Uni
: Ecoles fermées aux pauvres
Un rapport émis par
ConfEd,
(une association qui représente les dirigeants du secteur de l’éducation
locale) dénonce le manque d’intégrité des processus
d’admission dans certaines écoles publiques.
Des réunions de "sélection"
d’élèves sont organisées,
durant lesquelles ne sont
admis que les enfants "gentils, brillants et riches".
Ainsi, 70 000 parents n’ont
pas pu inscrire cette année leurs enfants dans l’école de
leur choix.
En écartant les élèves
issus de milieux pauvres, ces établissements
"hors la loi"
espèrent rehausser leur taux de réussite aux examens.
Pour lutter contre ces pratiques,
le gouvernement s’apprête à proposer un nouveau système
d’admission des élèves dans les écoles publiques.
5 September 2005
...
et moins de pauvres dans les écoles primaires catholiques.
Les
écoles anglaises pourront être gérées par des
"trusts"
Les
Britanniques inventent l'ultrason antijeunes
Grande
Bretagne : premier
pays où chaque déplacement de véhicule sera enregistré.
Blairo-socialisme
:
bilan
globalement positif
Naître et grandir
pauvre en Grande-Bretagne
est encore plus pénalisant
que dans d’autres pays développés.
Royaume-Uni
: Le
créationnisme aux examens
Plus
de 350 000 Britanniques ont quitté leur île en 2005
pour
jouir d'une vie meilleure
Les
jeunes Britanniques se voient vivre ailleurs
difficulté d'
acquérir un logement, hausse de la fiscalité et indigence
des services publics,
en particulier les transports
et le système de soins.
De
plus en plus d’étudiantes se prostituent ou travaillent dans l’industrie
du sexe
pour
payer les frais d’inscription de leur université
Beuark.
Ségolène
Royal rend hommage à la politique de Tony Blair.
AMERICAN
WAY
OF LIFE...
45
millions de personnes sans système de santé
dans
le pays le plus riche du monde
Le
système de santé américain est le plus onéreux
parmi les pays industrialisés
et
l'un des moins efficaces en terme de nombre de personnes couvertes
États-Unis
: L’abstinence sexuelle renforcée
131 millions de dollars
(augmentation de 30 millions) pour les programmes fédéraux
vantant auprès des collégiens et lycéens américains
les mérites de l’inexistence d’une vie sexuelle avant le mariage.
L’évaluation nationale des bienfaits réels de ces programmes
a été reportée à 2006.
Des
aberrations scientifiques pour mieux prêcher la chasteté
Cette année, 40 des
50 Etats doivent faire face à diverses procédures visant
à contester l'enseignement de la théorie de l'évolution
dans les écoles publiques.
Le
nombre total des armes à feu en circulation aux Etats-Unis est estimé
à plus de 200 millions, dont 65 millions d'armes de poing, pour
une population totale de 284 millions d'habitants.
Selon
des statistiques gouvernementales remontant à la fin des années
90, les armes à feu sont la cause de la mort d'un enfant ou adolescent
toutes les deux heures, par crime, accident ou suicide.
En
1997, ces armes ont été responsables de la mort de 32.436
personnes,
selon
ces mêmes statistiques.
C.J. Klicka invite les
partisans étrangers de l'école à la maison
au combat.
La "Home School Legal
Defense Association" :
Liée à l’église
évangélique,
«
Les croisés américains du Home Schooling » |
Christiane
ROCHEFORT
Octobre
75 - Avec Christiane Rochefort, une des premières réunions
de "Possible".
LES
ENFANTS
D’ABORD
Avertissement
Les femmes
et les non-blancs ayant crié assez fort, on leur a finalement consenti
le statut d'opprimés. Mais on ne pense pas encore aux enfants, car
ils se taisent.
De tous
les opprimés doués de parole, les enfants sont les plus muets.
Les cris
et fureurs qui émanent du groupe ne sont pas perçus comme
protestation inarticulée, mais comme un fait de nature : les enfants,
ça crie. Nul être pourtant ne crie sans raison.
« Les
enfants » (la seule définition précise et recevable
du terme étant celle de la Loi : personnes de 0 à 18 ans)
ne disposent pas de moyens de s'exprimer. Ils n'y sont pas invités,
les décisions qui les concernent étant prises sans leur avis.
Ils croient qu'ils ne savent pas, étant dits ignorants bien qu'on
les instruise six heures par jour. Et par-dessus tout ils n'osent élever
la voix, étant pour leur survie dans la dépendance totale
des adultes, qui ne permettent pas la mise en question de leurs Œuvres
- ces œuvres qui seront l'héritage forcé des gens aujourd'hui
jeunes, et muets.
Ce sont les
adultes qui parlent pour les enfants, comme les blancs parlaient pour les
noirs, les hommes pour les femmes. C'est-à-dire de haut, et de dehors.
Entre les
adultes qui parlent des enfants comme ils les veulent, et les enfants qui
ne peuvent pas parler pour eux-mêmes, la passe est étroite.
Et la mystification se porte bien.
Il faudrait
pourtant sortir de là.
Mais être
« adulte » après tout n'est qu'un choix, par lequel
on s'oublie, et se trahit. Nous sommes tous d'anciens enfants. Tout le
monde n'est pas forcé de s'oublier. Et dans la situation dangereuse
où le jeu adulte aveugle nous a menés, et veut entraîner
les plus jeunes, l'urgence aujourd'hui presse un nombre croissant d'anciens
enfants qui n'ont pas perdu la mémoire de basculer côté
enfants.
Ayant longuement
vécu dans la cité, on connaît la mécanique du
jeu adulte. On peut en montrer les rouages.
Comme ancien
enfant qui a gardé la mémoire, on se souvient que la dépendance
nous mettait un bâillon, et que l'éducation nous bandait les
yeux, nous imposant non seulement des conduites mais des façons
de sentir, conformes au projet adulte, et qui invalidaient notre expérience.
On peut le dire, et confirmer l'expérience. On ne parle pas du dehors,
« sur » les enfants, on parle du dedans, et de soi.
Ce n'est pas
un travail objectif. Mais les enfants ne sont pas des objets.
C'est dans
cette marge étroite que se situe cette tentative : il faut commencer
quelque part.
Cela implique
que, si pas comme enfant, c'est comme ancien enfant qu'il faudrait regarder
ce qui suit.
Une parmi des
anciens enfants.
Point
d'information, en guise d'exposé des motifs
Dans le cadre
de la « campagne anti-violence » menée par le gouvernement
des Etats-Unis, un projet, déposé par M. Nixon en son temps,
prévoit que les enfants de six ans seront soumis à des tests
destinés à détecter leur «potentiel de violence».
Les petits
« préviolents », placés d'office dans des écoles
spéciales, y seront rééduqués au moyen d'une
drogue utilisée dans les instituts psychiatriques, et qui a les
effets d'une lobotomie.
Welcome
«
Nous ne sommes pas au monde. »
ARTHUR
Il existe
sur Terre une espèce animale où le petit sortant du ventre
de sa mère est pris par les pattes de derrière et, tête
en bas, battu, jusqu'à ce qu'il hurle, par un adulte. Puis ayant
été retourné en tous sens, il est emballé,
et déposé à l'écart. Le corps nourrissant et
chaud qui l'enveloppait et sur lequel, comme tout animal, après
l'épuisant labeur de naître, il aspire à reposer, est
hors de sa portée. A l'instant craché dans l'espace immense
il y trouve le vide, et vit solitaire l'aventure la plus fondamentale qui
fut et sera jamais vécue. Il n'est pas au monde, mais à côté.
Il n'a aucune prise, tout vient du dehors quand ça veut. Tout ce
qu'il peut c'est crier.
Le petit de
cette espèce a le cri le plus rageur et lamentable de toute la faune
terrestre.
L'adulte,
qui, lorsqu'il entend dans la nuit la voix appelante insistante d'un petit
chat, sait qu'il s'agit d'un abandonné, ne songe pas à interpréter
les cris de son propre petit : il en a l'habitude, il les a toujours
entendus. Il les trouve «naturels». Que le sien soit le seul
à en pousser de si désolés, et qui perdurent si longtemps
après la naissance, ne fait lever en lui aucune question.
Un jour, après
bien longtemps, des savants, analysant des troubles de l'émotion
chez l'individu de cette espèce, découvrirent qu'il aspire
à retourner dans le sein maternel (Otto Rank). Ils virent là
un trait de psychologie original. Une tendance innée à n'aimer
point la vie, en quelque sorte. Trait assez local au reste, mais les analyseurs
n'étant point explorateurs, ils n'allèrent pas voir ailleurs
comment ça se passait.
Bien du temps
encore après, d'autres savants, ayant voyagé, et mieux regardé,
s'avisèrent que ces petits montraient simplement les signes ordinaires
de la souffrance et de la peur, qu'on observe chez l'être sans défense
brutalement traité. Les coups, dirent-ils, ne sont pas l'unique
manière d'aider un petit mammifère à respirer (c'est
pour l'aider à respirer qu'on lui tapait dessus, pas fort selon
les préposés, qui jugeaient d'après leurs muscles
et cuir).
En effet quand
on y réfléchit, on est surpris que jamais la curiosité
ne se soit éveillée là-dessus. Surtout la curiosité
scientifique, qui touche pourtant à tout. Et que durant des siècles
les adultes aient tous trouvé ça « naturel »
- quand aucun «animal» ne le fait.
Les savants
proposent de laisser le petit sur le ventre de sa mère, le temps
que le cordon irrigateur, dont c'est la fonction, fasse le relais de la
respiration, et que les poumons se défroissent; et ils évitent
les bruits, lumières et gestes violents au nouveau-né. Ils
appliquent leur méthode, avec succès : les petits respirent!
Sans qu'on les batte! Ensuite, on n'entend pas ces fameux cris lamentables.
Sans doute
s'ensuivit-il un grand soulagement pour les adultes de cette espèce
malheureuse? et les pratiques inutilement brutales furent-elles aussitôt
abandonnées?
Eh non. Ce
fut un tollé contre la nouvelle méthode. Les savants furent
rejetés par leurs pairs, amenés à presque se retirer.
Ils entreprirent, au nom de la simple vérité, une lutte qui
à leur étonnement, s'avéra politique. Le livre où
la méthode était exposée (Frédérick
Leboyer, Pour une naissance sans violence, Seuil 1974), devint un best-seller
dans plusieurs pays, le film bouleversa les spectateurs. Au niveau des
gens, quelque chose se passait. Mais l'appareil résista. L'information
ne descendit pas à la masse. On parla dans la presse féminine
à grande circulation de retour à l'âge des cavernes
(Françoise Tournier : «Accoucher dans le noir? Nous refusons!»,
Elle, mars 74). La naissance douce resta l'exception, n'entra pas dans
les hôpitaux publics, rien ne bougea. Et les nouveaux venus continuèrent
comme par le passé d'être reçus par le bon vieux comité
d'accueil.
Dès
lors on doit questionner les motivations des mâles dominants de l'espèce
: ce qui leur importe, ce n'est donc point que les petits respirent? C'est
leur taper dessus à l'arrivée? Ils y tiennent, à leur
fessée? Aurait-elle donc une fonction culturelle essentielle?
La fessée
d'accueil est une spécialité des sociétés humaines
à structures patriarcales, qui occupent actuellement presque toute
la Terre sous des formes diverses, dont celle où nous-mêmes
naissons et sommes fessés, qui est la plus avancée de toutes.
Ces sociétés
reposent sur des rapports de domination.
Quelques extraits :
L'Entreprise
mondiale d'exploitation
La mécanique
du jeu - Les parents pris au piège - Point d'ordre.
Pourquoi
maintenant ?
Les enfants,
qui n'ont jamais eu tant de bonheur et de pouvoir (disent les adultes),
sont en réalité, maintenant, menacés.
Par-dessus
les parents, dont la non-intervention est espérée, la Force
Aveugle est en marche contre eux.
Car en dépit
d'un traitement réducteur millénaire, les enfants ont toujours
la rage de vivre.
Christiane
ROCHEFORT
"Les
enfants d'abord"
1975.
POUR
DECOLONISER L'ENFANT.
Gérard Mendel
Sociopsychanalyse de l'autorité
Le droit de vote dès 12 ans,
la lutte entre les classes d'âge relayant et complétant la
lutte entre les classes sociales, le conflit dans l'individu et entre l'individu
et la société reconnu comme inéluctable et devenant
le nouveau consensus social, l'enfance comme état spécifique
au même titre que l'état d'adulte et se prolongeant la vie
durant chez l'adulte, la désocultation des projections et idéalisations
diverses, le recouvrement par l'individu des pouvoirs délégués
du fait de la culpabilité et de l'exploitation économique
aux Grands et à l'Etat.
Voilà ce que l'auteur de la
Révolte contre le Père et de la Crise de Générations
nomme l'utopie réaliste d'une révolution pédagogique
dont l'Institution scolaire serait le lieu d'apprentissage. Réaliste,
car il lui paraît que sous l' «eau dormante» de la stagnation
politique actuelle une lutte de vitesse est engagée entre de telles
novations et un retour en force des Dictatures.
Le consensus social traditionnel,
fondé sur l'Autorité, se désagrège. Le relaiera
un consensus fondé sur la force nue et policière de l'Etat
ou bien, pour l'auteur de cet Essai, un consensus fondé sur l'institutionnalisation
du conflit à tous les niveaux, non plus lutte à mort mais
jeu sans fin d'antagonismes eux-mêmes évolutifs.
Petite Bibliothèque Payot
- 6° Edition 1979 - ISBN 2-228-32422-1
Enfin,
tant Oslo que les
Gorguettes, démontrent que, si on joue franc-jeu avec les adolescents,
le résultat dépasse les espérances.
Le
C.E.S. n'a pas explosé dans une fuite en avant de revendications
impossibles à satisfaire de la part des élèves:
le
sentiment de leurs responsabilités a été permanent.
C'est
que, aussi, ils aimaient leur établissement, qui était devenu
pour eux un lieu de vie.
Et
non le lieu de mort, ce parking déshumanisé et déshumanisant,
qu'il tend toujours plus à devenir aujourd'hui dans notre pays,
contre
le vœu profond de la plupart de ceux qui y travaillent.
(Gérard
Mendel)
Catherine
BAKER
INSOUMISSION
A L'ECOLE OBLIGATOIRE
TABLE DES MATIÈRES
Introduction
1 Contre tout ce qui est obligatoire
2 Contre les canons de la pensée
3 Contre la très manifeste injustice de l'école
4
Contre la trouille
5 Contre l'oppression des adultes sur les enfants
6 Contre les maîtres
7 Contre la confusion entre apprendre, savoir, connaître
8 Contre l'assujettissement du sexe mineur
9 Contre le manque à vivre
10 Contre la normalisation
11 Parce que je t'aime et qu'on n'a rien à perdre
Réédition
2006
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