En
Inde, le Coca donne soif aux paysans
De Coca-Cola
à Scolapuce: les proviseurs sollicités par les entreprises
"Bonjour, je recherchais sur internet des informations sur
les distributeurs automatiques de fruits dans les
établissements d'éducation. J'ai trouvé votre dossier
qui date de 2004, quelle est la situation aujourd'hui, les
distributeurs de fruits sont-ils autorisés? des établissements
peuvent-ils nous conseiller sur ce sujet?" (chat-faq
écoles différentes, octobre 2007)
"Lors du Salon de l'agriculture,
Jean-Paul Huchon s'était engagé à implanter des distributeurs
de pommes dans une vingtaine de lycées de la région Ile-de-France
s'il en était toujours président à l'issue des régionales.
Quelle audace ! Mais où
va-t-il chercher tout çà ?
Quel programme éducatif
ambitieux ! Distributeurs électroniques de
Mazette !
Et les collèges ?
Et pourquoi attendre le lycée
?
Enfin, cette épidémie de distributeurs-automates-avale-pièces finira tôt ou tard par des WC itou. Le tube digestif ayant une
entrée et deux sorties, y a pas de raison de
Puisque c'est pour la bonne
cause.
R.A.
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Santé.
Les distributeurs de sodas et bonbons bannis des lycées et collèges. Les députés mettent les récrés à la pomme et à l'eau Par Julie LASTERADE - Libération - vendredi 09 avril 2004
A la récré, le duo Coca-Mars et ses quelque 500 calories ne seront bientôt plus qu'un lointain souvenir. Hier, à l'heure du goûter, les députés ont adopté un amendement déposé par Yves Bur (UMP, Bas-Rhin) qui interdit «les distributeurs automatiques de confiseries et de sodas dans les établissements scolaires». Objectif : enrayer par tous les moyens l'obésité chez les jeunes en France. «Nous avons du souci à nous faire, commente Xavier Pommereau, pédopsychiatre au CHU de Bordeaux. Un ado américain sur quatre est en surpoids ou obèse. Chez nous, ils sont maintenant un sur sept, ça commence à sentir le roussi.» Après avoir remis en cause la collation de 10 heures dans les écoles (Libération du 4 mars), ce sont donc maintenant les collèges et les lycées qui sont visés. Presque tous les établissements de plus de 400 élèves seraient équipés de ces appareils. «Ces distributeurs permettent aux chefs d'établissement d'avoir des fonds pour acheter ce que l'administration ne leur permet pas toujours de payer, explique Xavier Pommereau. En échange d'une petite somme de trois francs six sous, les grandes firmes installent dans les couloirs un appareil rempli de sodas, de viennoiseries et de sucreries.» Sur lesquels les ados se ruent à chaque intercours. «Du coup, lorsqu'on leur propose des carottes râpées à la cantine, ils n'ont plus faim», continue-t-il. D'où déséquilibre alimentaire, prise de poids, conséquences psychologiques et spirale infernale. L'obésité des jeunes s'expliquant principalement par une surconsommation de sucre et de gras, une trop grande sédentarité et de nombreux grignotages, la suppression de ce type de distributeurs contribuerait au moins à limiter deux de ces facteurs. Et s'inscrirait dans la ligne du Plan national nutrition santé, qui encourage à consommer davantage de fruits et légumes. Pour qu'ils «se rassasient sans se ruiner la santé», Xavier Pommereau et nombre de ses collègues sont convaincus qu'au lieu de manger des viennoiseries et des boissons gazeuses, ils pourraient passer à l'eau plate et aux fruits frais. «Par exemple, les pommes, elles se mangent en toute saison, sont bonnes pour la santé et pourraient être accompagnées d'un distributeur d'eau», propose-t-il. Et ce n'est pas un «discours de vieux», se défend-il. Les élèves auraient plutôt bien accueilli les quelques expériences de distribution de fruits. Certains auraient même été déçus lorsqu'elles ont pris fin. «Ils ne sont pas contre manger de bonnes choses, à condition que cela ne soit pas cher», continue Xavier Pommereau. L'amendement voté hier ne prévoit pas l'installation obligatoire
de distributeurs de reinettes et de fontaines à eau. Mais, lors
du Salon de l'agriculture, Jean-Paul Huchon s'était engagé
à implanter des distributeurs de pommes dans une vingtaine de lycées
de la région Ile-de-France s'il en était toujours président
à l'issue des régionales. Coût envisagé de la
pomme : 0,40 euro.
Interdiction des distributeurs à l'école: les infirmiers scolaires réservés 09/04/04 - Le Syndicat des infirmiers scolaires (Snics-FSU) s'est déclaré "réservé" vendredi sur l'interdiction des distributeurs de sodas et confiseries dans les établissements scolaires, votée la veille par les députés, considérant qu'éducation valait mieux qu'interdiction. "Nous ne sommes pas absolument hostiles à cette interdiction, d'autant plus que nous ne pouvons approuver l'utilisation d'adolescents, cibles faciles, pour faire des profits de la part des marques, mais nous considérons qu'une stricte interdiction ne suffit pas, risque même d'être inutile s'il n'y a pas éducation à la santé", a déclaré à l'AFP, Christian Allemand, secrétaire général adjoint du Snics. "Il est plus facile d'interdire que de se donner les moyens d'apprendre aux jeunes à bien se nourrir", a-t-il ajouté, "craignant que l'interdiction dispense de tout effort d'éducation". M. Allemand, a souligné également qu'il "ne fallait pas se leurrer. Les jeunes iront se fournir à l'extérieur s'ils le veulent. Cela ne changera pas leurs comportements". Il a aussi déclaré qu'il "n'était peut-être pas sensé de prendre systématiquement les jeunes pour des idiots se bourrant d'aliments hypercaloriques comme des boulimiques". Enfin, évoquant l'objectif des députés, lutter contre l'obésité, l'infirmier a rappelé que "celle-ci frappait essentiellement dans les milieux les plus défavorisés" et il a donc insisté sur "la nécessité impérative d'éduquer à la santé et de faire comprendre avant d'interdire". "Il faut aussi penser à ceux qui arrivent de loin le matin
sans avoir toujours pris le temps de déjeuner et ceux qui éprouvent
une petite crise d'hypoglycémie dans la journée. Avant de
leur interdire un distributeur, il vaudrait mieux leur expliquer comment
manger équilibré", a-t-il conclu.
Le syndicat des distributeurs automatiques dénonce un vote "sans concertation" 09/04/04 - La Chambre syndicale nationale de vente et services automatiques (NAVSA) a critiqué vendredi le vote par les députés de l'interdiction des distributeurs de sodas et confiserie dans les établissements scolaires, jugeant cette décision "radicale, à l'emporte-pièce et sans aucune concertation". "Nous avons environ 6.000 à 8.000 distributeurs dans les collèges, lycées et universités: environ 40% des établissements scolaires sont équipés. Ils représentent 8% de notre chiffre d'affaires", a expliqué à l'AFP Jean-Loup Bariller, délégué général du NAVSA, qui n'a pas pu donner un chiffre pour les seuls lycées et collèges. L'amendement voté jeudi soir (dans le cadre de la loi sur la santé publique) est "beaucoup plus radical" que ce que préparait le ministère de l'Education, qui en concertation avec la profession élaborait une "charte de bonne conduite" pour par exemple installer des fontaines d'eau à côté des distributeurs, mais ne prévoyait pas de les interdire, a expliqué M. Bariller. Pour lui, ce vote est une surprise car les seuls amendements présentés jusque là allaient beaucoup moins loin. M. Bariller y voit l'influence des "ayatollah" de la diététique de l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments). "Ne nous faisons pas d'illusions: si les enfants veulent quelque chose, ils sortiront de l'établissement pour l'acheter à l'extérieur, ce qui pose bien d'autres problèmes. Les distributeurs à l'intérieur empêchent les élèves de sortir", a-t-il plaidé. "Sans oublier ceux qui n'ont pas pris de petit déjeuner et auxquels les distributeurs permettent de prendre quelque chose à l'inter-classe", a-t-il ajouté. |