| Une
école différente ? Pour une société
différente
? Qui n'en veut ?! I Des
écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop |
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L'heure
de la... It's time for ... Re-creation | Obligation
scolaire et liberté I Appel
pour des éts innovants et coopératifs |
Takasaki dit que son
école ("alternative") a commencé avec trois élèves
et a rapidement évolué durant les dix dernières années
pour atteindre aujourd'hui 50 enfants.
Presque
tous ces enfants fuyaient la brutalité qu'ils subissaient dans leurs
écoles régulières.
"Ils
cherchent refuge dans cette école parce que les enseignants
passent du temps à leur parler et à être leurs amis.
Les écoles japonaises
forcent simplement les enfants à étudier et ignorent leur
développement mental", ajoute-t-il.
Des
écoles publiques "expérimentales"
LE
MOUVEMENT FREINET AU JAPON
JAPON : Les écoles de la liberté Violence entre
élèves au Japon :
School holdouts show first ever drop for consecutive years The number of children refusing to attend school dropped by 3.8 percent
last fiscal year, the first time consecutive declines have been recorded
since records began in fiscal 1991, the government said.
Last fiscal year was the first time in five years that the number of
school holdouts fell below 130,000.
Ministry officials said that there are 24,086 elementary school children refusing to go to school and another 102,126 children doing the same at junior high school. (Mainichi Shimbun, Aug. 15, 2004 - Japan National News) |
Persécutés
dès le préau au Japon
Pris en grippe et marginalisés, 10% des «Ijime» tentent de se suicider. «Rejetés par les autres, les "Ijime" sont seuls face à la meute.» Shinao Ubukata,
aide sociale de la mairie de Tokyo
Par RICHARD WERLY - Libération - Le mercredi
5 septembre 2001
Tokyo de notre correspondant «Aimerais-tu que l'on place des cafards dans ton cartable ? Que dirais-tu si on te traitait de laideron ? Si on gribouillait des insultes dans ton agenda ?» Dans la cour d'une école publique du quartier de Shinjuku, à Tokyo, Kimie Hirano ressasse ses questions dérangeantes devant des grappes d'ados. En ce début septembre, l'heure de la rentrée sonne pour des millions de jeunes Japonais. Les cartables sont neufs. Les uniformes - chemise blanche et pantalon ou jupe bleus - sont bien repassés. Le meilleur moment, selon Kimie Hirano, pour «secouer les esprits» et repartir en guerre contre le problème des enfants persécutés ou Ijime. A 43 ans, cette mère de famille est, avec d'autres parents, à l'origine d'un réseau unique de volontaires qui s'efforce de mobiliser enseignants et élèves contre cette pratique détestable que tous ont un jour ou l'autre côtoyée. Kimie parle et interpelle. Elle met le couteau dans cette plaie du système scolaire nippon. Bien décidée à éviter que ne se reproduise, dans les établissements qu'elle visite, la tragédie qui, un jour de 1994, lui a pris son enfant. Pris en grippe. Kimie Hirano est la hantise du «Mombusho», le ministère
de l'Education. Depuis sept ans, cette résidente de la
Le cas tragique de la famille Hirano et du suicide de son fils
Yo est revenu en début d'année sur le devant de la
scène au Japon. En janvier, Kimie et son époux, Shinya ont,
chose rare, obtenu que soient condamnés en justice la Municipalité
de Tsukuimachi, l'école Nakano que fréquentait leur fils
Yo et neuf des adolescents coupables de l'avoir persécuté.
41 millions de yens (environ 386 000 euros) de dommages et intérêts
leur ont été accordés. Mais cette victoire judiciaire
n'est à leurs yeux qu'une étape. Car le problème est
grave: 10 % des enfants Ijime, épuisés, tentent au
moins une fois de mettre fin à leurs jours. D'autres choisissent
de sécher les classes. Le ministère de l'Education
estime à 26 000 le nombre d'élèves des écoles
primaires portés manquants, l'an dernier, après avoir été
victimes de discrimination. Agés en général de 8 à
15 ans, bon nombre d'Ijime deviendront ensuite Hikikomori,
ces ados reclus (voir Libération du 26 juillet 2001), coupés
de leur famille et du monde extérieur.
Le phénomène tribu. La crise économique dans laquelle l'archipel est englué n'arrange rien. Les enfants métis, les ados japonais originaires d'Amérique latine, les Coréens immigrés dans l'archipel ont longtemps souffert de ces persécutions. Mais aujourd'hui, les enfants de parents en difficulté, suite à la perte d'un emploi ou à un déménagement, sont les nouvelles cibles. «S'il n'a pas les épaules assez solides, un gamin qui a un père au chômage devient très vite "Ijime"», confirme le psychiatre Hidehiko Kuramoto. Les forums Internet fréquentés par les ados japonais témoignent d'ailleurs de cette inquiétude: «Que dois-je dire à mes copains si mon père se retrouve sans boulot?», interroge, sur le site populaire de Channel 21, Hiroshi, 15 ans, dont les deux parents travaillent chez Fujitsu, le géant électronique qui s'apprête à licencier en masse. Le phénomène «tribu», très répandu au Japon, et la consommation reine n'arrangent rien: «Dans ma classe, tout le monde se moque d'un garçon parce qu'il n'a pas de "Ketai" (téléphone portable)», note sur le même site Michiyo, une collégienne. Et d'avouer, penaude: «Je lui ai conseillé d'en acheter un faux. Comme ça, je n'aurais pas honte de sortir avec lui...» Le vrai responsable du phénomène Ijime est,
bien sûr, le système éducatif japonais. Réputées
pour leur discipline de fer en matière de travail scolaire, décriées
pour la pression qu'engendre sur les élèves le bachotage
systématique, les écoles négligent les rapports humains.
Le comportement des professeurs, placés sur un piédestal
par le système, laisse aussi à désirer. «Beaucoup
vivent dans leur tour d'ivoire et ignorent leurs élèves.
Ils se moquent de savoir si l'un
Cercle vicieux. La persécution des Ijime est enfin renforcée par
la montée de la criminalité en milieu scolaire. Comme en
Europe ou aux Etats-Unis, les écoles japonaises sont gagnées
par la violence. Les agressions deviennent fréquentes. Le harassement
moral dans les écoles augmente d'autant plus qu'il est peu réprimé.
La seule loi sur la sécurité scolaire en vigueur au Japon
date de1983. Elle permet de renvoyer les élèves qui commettent
des actes de violence physique ou
Le Japon, l'île des enfants perdus Le
Monde - 09 08 07
A Tokyo, les jeunes qui n'ont pas les moyens de se loger louent des box dans des cafés Internet, qui fonctionnent 24 heures sur 24 et offrent de nombreux services : location de DVD, bibliothèque, restauration etc. Souvent d'un confort feutré avec leurs spacieuses bibliothèques de mangas et de DVD, leurs box au fauteuil moelleux séparés par de minces cloisons à mi-hauteur et leurs distributeurs de boissons, sandwichs ou bols de nouilles instantanées, les cafés Internet qui fonctionnent 24 heures sur 24 sont les nouveaux repaires des jeunes Japonais. La plupart viennent pour surfer sur le Web, d'autres pour tuer le temps, regarder la télévision ou se reposer dans la pénombre d'un lieu confortable, loin du brouhaha des rues des quartiers animés. Certains en ont fait leur tanière. Ce sont les "réfugiés du Net" : des jeunes de 20 à 30 ans qui naviguent d'un petit boulot à l'autre et ne gagnent pas assez pour se payer un logement ou une chambre d'hôtel. Dans les cafés Internet, ils peuvent passer six heures pour 1 500 yens (9 euros) ou moins dans les quartiers périphériques. La plupart des grands établissements disposent d'une centaine de box. Minuit passé. Devant la machine à boissons chaudes, il attend que son gobelet se remplisse. La trentaine, jeans et tee-shirt bleu, les cheveux en broussaille. "Cool" comme des milliers de ses congénères croisés auparavant dans les rues du quartier branché de Shibuya à Tokyo. "Vous, vous cherchez un nouveau pauvre ?, dit-il, avec un sourire amer. Bingo ! Vous l'avez. Trente ans, une vingtaine de boulots sans lendemain. Depuis trois mois, je vis ici avec un petit sac et des sous-vêtements jetables. Je suis un "one call worker" : enregistré auprès d'une agence de placement qui m'appelle sur mon portable quand il y a un boulot. Dans les 1 000 yens de l'heure. Je dépense 1 500 yens pour ma nuit. Je mange dans des McDo. Humiliant, non ? Le gouvernement parle de "seconde chance" pour les perdants comme moi, poursuit le jeune homme. Mais y en a marre : on ne quémande pas une chance, un coup de bol. On veut une vie décente, c'est tout. Mon nom ? Je suis personne dans cette société." Dans le gobelet, le café refroidit. Il le prend, puis, sur un "Salut !", part vers son box. Les cafés Internet offrent un condensé de la société japonaise contemporaine : prospère, lisse et efficace en surface, mais parcourue d'ondes souterraines dénotant malaise et dysfonctionnements. Dans les cafés Internet les plus modernes, ceux des quartiers animés, l'accueil est digne d'un hôtel. Atmosphère feutrée et services multiples. Fondus parmi les clients - car rien dans leur apparence ne les distingue vraiment - se nichent les jeunes paumés. Après une décennie de récession, la machine productive nippone est repartie, mais elle laisse sur le carreau nombre de jeunes. Ce sont des "freeters" (mot composé de l'anglais free et de l'allemand arbeiter, désignant ici ceux qui font des petits boulots, c'est-à-dire des jeunes en situation précaire). Ayant grandi dans le Japon de la "bulle financière" de la fin des années 1980, ils sont arrivés sur le marché du travail à la fin de la "période glaciaire" de la récession, quand les entreprises soucieuses de réduire les coûts ont sabré dans l'emploi permanent pour privilégier le travail temporaire. Ils forment ce que le quotidien Asahi a baptisé la "génération perdue". Le gouvernement estime à 1,8 million le nombre des freeters, filles et garçons. Si, au début de la décennie, on a pu voir en eux l'expression des valeurs individualistes d'une génération plus orientée vers des satisfactions personnelles que ses parents dévoués à l' entreprise, beaucoup ont découvert que leur situation est moins synonyme de liberté que de précarité. Aux largués de la reprise, freeters et jeunes désargentés arrivés de la campagne qui n'ont pas de quoi payer un loyer et encore moins les trois mois d'avance pour obtenir un logement s'ajoutent ceux que des sociologues anglais ont baptisés "neet" (Not in Education, Employment or Training). Ils ne sont pas étudiants ni en formation : ils dérivent. D'entrée de jeu, ils ont baissé les bras. Pour la plupart, ce sont des adolescents introvertis qui refusaient d'aller à l'école (phénomène préoccupant dans l'Archipel depuis une décennie). Adultes, ils restent refermés sur eux-mêmes. Ils seraient 800 000. Les neet sont un symptôme du malaise d'une société devenue férocement compétitive, qui condamne leur inadaptation, la mettant au compte de la fainéantise. Un message qu'ils reçoivent comme une négation de leur droit à l'existence. Les neet forment une bonne partie des jeunes qui se suicident. Comme eux, beaucoup de freeters ont le sentiment d'être pris dans une nasse. Les quelque deux mille cafés Internet que compte le Japon sont moins chers qu'un sauna ouvert toute la nuit ou que les "hôtels capsules", aux couchettes superposées comme dans un wagon-lit. Et les boissons sont gratuites. La nuit, les plus grands sont pleins. Outre la faune des habitués (10 % selon les employés), qui viennent pour quelques semaines, voire quelques mois, on y côtoie des salariés qui ont raté le dernier train. Ils ronflent les pieds sur la tablette de l'ordinateur dans les fauteuils inclinables des petits box de 2 m2, où l'on se déchausse avant d'entrer. Çà et là, dans les compartiments à deux, des couples profitent de la pénombre complice pour se caresser discrètement. Certains sont des lycéens qui ont raconté à leurs parents qu'ils dormaient chez un copain ou une copine. Devant d'autres box sont posées des chaussures à talons hauts : des filles de la nuit (hôtesses de bar et autres) qui attendent les premiers métros. Au petit matin, tout ce petit monde s'ébroue vers les douches de l'établissement. Certains ont même une salle de sport. Les réfugiés du Net sont l'une des facettes de la nouvelle pauvreté nippone, fille d'une inégalité croissance entre ceux qui ont un travail fixe et les autres. Une disparité qui passe désormais par un clivage entre générations. Philippe Pons
La
révolte molle des jeunes paumés
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