alternatives éducatives : des écoles différentes
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"à propos de collège ... où en sont les projets de création de collèges et lycées "expérimentaux" (publics)?"
Rentrée 2008 : Peut-être, tout simplement, pour ceux n'ayant pu bénéficier d'un charter vers l'Afrique,
trois ou quatre "charter schools" made in france ?

Instruction En Famille
Que le chiffre du home schooling soit en relative augmentation n'a soi rien d'étonnant :
le démantèlement de l'école publique aux U.S.A. est clairement programmé depuis les années Reagan,
et la symbiose parfaite en matière de choix religieux, économiques, politiques et sociaux entre Bush junior et les courants religieux et affairistes.
L'affaire de "child abuse" en Californie en est un nouveau révélateur.
Et  comme en France, les associations ont tendance à additionner des choux et des carottes...
à brandir la "liberté-de", les "droits-de" ... "la Famille", avec de multiples faux-nez et en s'évertuant à brouiller les pistes.

Nouveaux programmes :
Les enseignants actuellement en activité ont déjà été bousculé à l’envi :
1985, programmes « Chevènement », avec proclamation du retour aux fondamentaux, au savoir lire, écrire, compter et chanter la Marseillaise ; 1990, nouvelle politique de l’école « Jospin » avec la mise en place des cycles ; 1995, programmes de Bayrou précédés du nouveau contrat pour l’école  ; 2002, programmes Lang/Ferry issus du Conseil National des Programmes ; 2007, révision «De Robien » avec intégration du socle commun et le retour aux fondamentaux ; 2008, programmes Darcos, simples, courts, avec retour aux fondamentaux et fort engagement formel sur l’histoire des arts,  le vouvoiement des maîtres.
Le rythme est soutenu : 5 ans, 5 ans, 7 ans, 5 ans, 1 an !
Comment ne pas faire perdre la tête aux enseignants et les désigner comme coupables?
Et comment justifier l’insuffisance des programmes abrogés alors qu’aucun élève n’a suivi l’intégralité de sa scolarité primaire (soit 8 années depuis que 100 % d’une classe d’âge est scolarisée dès l’âge de 3 ans) avec un de ces programmes depuis 1985 ?

Au final, on a le sentiment d’avoir en face de soi un document « ni fait ni à faire » (compte tenu des conditions d’élaboration, on en excusera son illustre auteur anonyme).
Beau programme pour les inspecteurs à qui le nouvel État ne demande que de transmettre, de contrôler et de rendre compte. C’est là la seule expertise que l’on attend d’eux. Pour le reste, on leur demande (on fait semblant de leur demander, en réalité) de ne pas brider la liberté pédagogique des enseignants (liberté bien contrainte par ces nouveaux programmes).
 
 

Projet de programmes de l'école primaire : Copie à revoir !
 
 


APPEL

Monsieur le Ministre,

Nous voulons une école plus juste, dont les finalités et les contenus soient compris et partagés par tous. Nous sommes persuadés que l’école peut et doit faire réussir tous les élèves, et que pour cela, elle doit se transformer.
Votre projet de programmes est marqué par l’inadaptation des contenus, par un affaiblissement de leur dimension culturelle et par une conception mécaniste des apprentissages.
Loin d’être « plus ambitieux », comme vous l’annonciez, il marque un appauvrissement sans précédent des apprentissages et des objectifs, à commencer par la lecture et l’écriture. Face à un tel renoncement sur l’essentiel, l’introduction de nouveaux contenus dans d’autres matières apparaît comme un affichage qui accroît l’incohérence de l’ensemble.
Loin de contribuer à la réussite de tous les élèves, il pénalisera de fait ceux qui ont le plus besoin d’école. Il ne favorisera pas la maîtrise de l'ensemble des connaissances et des compétences que l'école se doit de faire acquérir à tous les élèves. Il tourne le dos à l’ambition des programmes de 2002 qui était de doter tous les élèves des outils nécessaires pour réussir au collège.
Nous réaffirmons avec force que les apprentissages fondamentaux que vise l’école primaire s’appuient sur un travail de l’élève dans lequel la recherche, la découverte et l’expérimentation s’allient nécessairement à la rigueur, à la structuration des connaissances et à la mémorisation.
Nous vous demandons, Monsieur le ministre, de suspendre votre projet et de tenir compte de l'avis des personnels et des partenaires de l' Education afin d’en revoir profondément la conception et la rédaction.
 

AFEF, AGEEM, AIRDF, CEMEA, CRAP, FCPE, FOEVEN, FRANCAS, GFEN, ICEM, JPA, Ligue de l'enseignement, USEP, OCCE, SE-UNSA, SGEN-CFDT, SNUipp-FSU

École : refusez le programme !
 

Il n'est pas de combats plus difficiles que ceux menés contre les prétendues évidences. 
Voici donc un argumentaire qui fait la synthèse de plusieurs contributions et que chacun peut utiliser, préciser et compléter en vue d'un indispensable travail de communication à propos de la mise en place des "nouveaux" programmes.

1 - Ces nouveaux programmes sont avant tout la conséquence de la décision purement électoraliste de Nicolas Sarkozy de supprimer la classe le samedi matin. Moins d'heures d'école, cela signifiait revoir à la baisse les volumes horaires.

2 - Nous venions déjà d'avoir des programmes récents (2007 et 2002). Ceux de 2002 sont encore en cours d'appropriation. D'ailleurs un élève entré en petite section en 2002 est actuellement en... CE2 ! Comment peut-on avoir du recul et tirer des conclusions honnêtes sur des programmes qu'absolument aucun élève français n'a fait entièrement ?

3 - Ces programmes sont mis en place dans la précipitation, davantage pour rassurer les parents et grands-parents (propos de Xavier Darcos) que pour aider les maîtres et enfants à réussir les apprentissages. C'est le fameux "populisme scolaire". Quelle formation pour cela ? Quels documents ? Quel accompagnement ? Et surtout : par qui ? Ces programmes sont en contradiction flagrante avec ce qu'essaient de mettre en place difficilement et depuis longtemps nombre d'IEN, de conseillers pédagogiques, de maîtres formateurs et autres militants pédagogiques ! Toute l'histoire de la pédagogie c'est justement de faire le contraire de ce qui est ici recommandé.

4 - Personne ne sait encore qui a rédigé ces programmes ! Même pas les anciens ministres J. Lang et L. Ferry (tribune du Nouvel Obs du 13 mars) ! Aurions-nous un ministre de l'éducation "sous influence" ? Les programmes précédents avaient fait l'objet d'un important travail avec tous les experts, les formateurs, les IUFM et les enseignants. Pour l'instant, ces nouveaux programmes font juste l'unanimité contre eux.

5 - Étrange que X. Darcos critique les programmes de 2002... C'est lui-même qui était chargé de les mettre en place à une époque où il les trouvait excellents et nous les recommandait chaudement !

6 - Ces programmes ne sont pas plus courts... sauf dans leur présentation ! Ils sont en vérité plus lourds pour bien des raisons : une nouvelle matière (histoire de l'art), davantage de sport, des nouvelles notions à étudier de plus en plus tôt et une concentration horaire liée à la suppression du samedi matin. Sans parler de la multiplication d'évaluations GS, CP, CE1, CE2,CM1, CM2, langue vivante, informatique...

7 - Ces programmes ne sont pas plus simples ! Au contraire, ils sont moins détaillés et du coup laissent davantage chacun dans le flou de ce qu'il y a à faire : quelles connaissances ? Quelles compétences ? Quels savoir-faire ? Quels comportements à développer ? Par exemple, en histoire, pour les deux guerres mondiales, il est juste dit d'étudier les "deux conflits mondiaux" ! Combien de semaines de travail derrière ces trois mots ?

8 - Est-on seulement sûrs que les élèves vont bien faire plus de français et de mathématiques ? La suppression du samedi matin correspond à 24 demi-journées, soit 12 jours de classe ou encore 3 semaines d'école. Sur 8 années d'école primaire, cela représente tout de même 24 semaines d'école en moins soit les deux tiers d'une année scolaire !

9 - La transversalité disparaît peu à peu pour "secondariser"de plus en plus l'école élémentaire. Les maîtres vont-ils devenir de simples professeurs de français, de maths et de sport ? Où s'acquiert la culture humaniste, artistique, scientifique ? Moins de place pour la culture c'est encore plus d'inégalité au final.

10 - Beaucoup de notions, étudiées précocement, avec moins d'heures, dans un climat de concurrence, de méfiance réciproque entre parents et enseignants voire d'enseignants entre eux... Des connaissances que l'on
espère transmettre par l'effet magique d'une présentation claire et ordonnée sans se demander ce que cela peut signifier pour un enfant de six ans, sans inscription dans un projet qui permet de s'entraîner à l'exercice de sa liberté
(de penser, de chercher, de circuler, de confronter). Est-ce ainsi que l'on va préparer nos élèves à leur future vie de citoyens dans un monde moderne où dominent la communication, l'échange, la création, l'analyse fine des informations, la capacité d'entreprendre et d'innover ? Ce sont les carences de nos élèves dans ces domaines que révèlent justement les évaluations internationales.

11 - Où va-t-on ? Vers quelle école ? Le ministre supprime le samedi matin, mais demande aux maîtres de faire du soutien le midi ou le soir (60 heures par an soit 25 minutes de plus par jour), après la classe quand nos journées scolaires sont déjà parmi les plus lourdes d'Europe ! Le ministre veut que soient mis en ligne les résultats des évaluations CE1 et CM2. Dans le même temps il y a suppression de la carte scolaire. On imagine déjà une situation à l'anglaise où chacun consultera les résultats des écoles pour les comparer et faire son choix... croit-on ! Car en vérité, c'est rapidement l'inverse qui est arrivé outre-Manche : ce sont les "meilleurs" établissements (enfin, ceux qui avaient les meilleurs élèves, nuance !) qui ont pu choisir leurs élèves dans la longue liste d'attente. On en est même arrivé à des tirages au sort ! C'est peut-être ça l'égalité des chances vue par le ministre !
 

Sylvain Grandserre
Maître d'école en CM1/CM2
Auteur de Ecole : droit de réponses (Hachette)

Primaire : programmes "irréalistes" 
pour l'association des professeurs d'histoire-géo

--afp--03 04 08----Le projet de nouveaux programmes de l'école primaire est "irréaliste", a estimé mercredi l'association des professeurs d'histoire-géographie (APHG), demandant un "moratoire" pour leur application.

"Ce programme est irréaliste: il ne tient compte ni du temps attribué ni de la diversité des élèves (sociale, familiale, psychologique) et il se perd dans des objectifs inadaptés à des enfants de 12 ans", a estimé dans un communiqué cette association.

Elle a notamment regretté que les horaires prévus pour ces disciplines soient "par la force des choses fortement diminués avec un nombre de connaissances à acquérir beaucoup plus important, en particulier à cause de l'instruction civique et morale".

De plus, a-t-elle prévenu, "ces deux disciplines risquent de se réduire à une simple nomenclature de dates, de noms, de personnages et de lieux", créant un "risque d'ennui sérieux pour les élèves".

"A lire les objectifs de compétences du cycle 2, on se demande si les auteurs savent ce qu'est un enfant de 6-8 ans, exemple: +mener des investigations, justifier un refus+", a encore cité l'APHG, pour qui "c'est faire fi des étapes du développement intellectuel".

Elle a enfin critiqué le fait que "la notion de document n'apparaisse jamais en histoire".

"En raison de l'ampleur des problèmes soulevés et des difficultés à analyser, un moratoire d'aplication nous paraît impératif", a-t-elle conclu.

Ces nouveaux programmes ont été présentés le 20 février par Xavier Darcos qui les a défendus mardi devant les députés de la commission des Affaires culturelles.

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