école
autrement, école alternative, école différente, collège
lycée innovant, expérimental ...
2016 : Une
autre
école est-elle possible?
Amputez
les enfants-adolescents du pouvoir qui leur revient dans l'Institution
scolaire
- qui leur revient,
du fait qu'ils y sont indispensables - et, en les coupant de la réalité
extérieure,
en les renvoyant à
leur seul monde intérieur, vous les désocialisez, c'est-à-dire
que vous les névrotisez.
Incroyable
société qui est la nôtre!
février
2014
... Hélas,
depuis 2011, le collège expérimental Anne Frank connaissait
une crise grave qui mettait en péril son existence. En effet, l’introduction
d’un règlement intérieur de l’établissement par les
services académiques s’opposait sur de nombreux points au projet
pédagogique : collégialité de l’équipe pédagogique
remplacée par un fonctionnement hiérarchisé, recours
aux sanctions et au conseil de discipline plutôt qu’à la régulation
verbale des conflits, les parents normalement associés au projet
ne l’étaient plus. Le nouveau Proviseur nommé en 2012 continuait
la sinistre besogne (la mise à mort du collège) tentée
par ses prédécesseurs. L’équipe pédagogique
devenait profondément divisée...
|
L'HISTORIQUE DU COLLEGE EXPERIMENTAL DEPUIS 2000 - 2001
Lettre ouverte
à
Madame Pau-Langevin, Ministre de la Réussite Educative
...N'avons-nous d'autre recours
pour nous faire entendre que celui de poursuivre le Recteur devant le tribunal
administratif ? Si nous engagions cette démarche judiciaire, ce
ne serait pas tant pour défendre le projet du collège Anne
Frank que pour prévenir d'autres dérapages qui pourraient
concerner les établissements expérimentaux, qui eux, ont
encore la liberté et le droit de rechercher et d'agir...
(19 juin 2013)
19 mars 2013 - Lettre ouverte en soutien au Collège Anne FrankPosition de l’équipe éducative du Lycée Expérimental de Saint-Nazaire face à la situation du collège Anne Frank.
L’Équipe Éducative du Lycée Expérimental de Saint-Nazaire réaffirme la nécessité de favoriser partout l’expérimentation pédagogique sans a priori. Nous réaffirmons que l’expérimentation ne doit pas s’arrêter à la porte de la classe et qu’il est important aussi de permettre des projets de structure au sein desquels les jeunes participent de manière ouverte et constructive en disposant d’un réel pouvoir.
De tels projets ne sont possibles que s’ils sont portés par une équipe pédagogique forte soutenue par les autorités de tutelle dans un climat de confiance. Pourtant, bien souvent, il nous semble que nous passons trop de temps à justifier auprès de notre administration le bien fondé de nos projets respectifs ; toute l’énergie, le temps que nous mettons dans ces démarches, nous ne les investissons pas dans la vie de nos établissements. Nos différences, nos spécificités multiplient les difficultés lorsqu’il faut expliquer, ré expliquer leur fonctionnement à de multiples interlocuteurs – même lorsqu’ils sont plein de bonne volonté, comme c’est souvent le cas .
Pour tenir ces projets, s’investir pleinement dans la vie de nos établissements, une équipe forte, volontaire est indispensable. Dans ce cadre la cooptation est garante de la cohésion de l’équipe. Pourtant, là aussi, nous rencontrons des difficultés. Malgré le malaise des enseignants dont les média se font les porte-paroles, il semble qu’ils ne soient pas très nombreux à vouloir s’engager dans des projets alternatifs, à moins que notre communication ne soit pas relayée correctement.
Depuis 2001, le collège Anne Frank du Mans avait fait le pari qu’il était possible d’apprendre, de vivre dans le respect mutuel. Le projet favorisait la résolution des conflits par la concertation et le dialogue plutôt qu’en se conformant à un règlement intérieur, instituait la collégialité dans l’équipe éducative pour la prise de décision et reconnaissait aux parents une place prépondérante dans la vie du collège.
Aujourd’hui, le collège A. Frank continue mais en tournant le dos à tous ces principes : retour en force d’une hiérarchie tatillonne et arbitraire (chef d’établissement, IPR), institution d’un règlement intérieur et de conseils de disciplines, parents reconduits aux portes du collège. Aujourd’hui, les usagers – parents et élèves – ne reconnaissent plus leur collège. Orphelins d’une école qu’ils avaient investie de leur espoir et de leur énergie, les élèves se heurtent de plein fouet à un cadre qu’on veut leur imposer, se réfugiant parfois dans la violence.
Bien sûr, le collège A. Frank continue à exister formellement, revendiquant l’expérimentation. Cependant, les évolutions que l’équipe a dû accepter et entériner sous la contrainte, ont vidé le projet de son sens, faisant d’une structure innovante un établissement traditionnel où l’expérimentation semble se limiter à la classe.
L’Équipe Éducative du lycée expérimental souhaite que des expériences de structures dont l’ambition, outre d’apprendre différemment, soit de favoriser l’épanouissement et l’émancipation des jeunes se multiplient partout en France, modifiant durablement le paysage éducatif français.
L’équipe Éducative du Lycée Expérimental de Saint-Nazaire.
Ce
déménagement a fait débat, notamment en
décembre dernier.
Partisans d’une autogestion,
des parents d’élèves de la FCPE (Fédération
des conseils de parents d’élèves) et de l’association Choisir
d’apprendre ensemble
auraient préféré
obtenir un établissement autonome.
630 personnes avaient signé
une pétition pour lutter contre le déménagement au
Val-d’Huisne.
Ces
militants ont peur que le déménagement altère le projet
Anne-Franck.
Lundi 11 mars 2013, le
collège expérimental quitte son site historique du Ronceray
pour celui du Val-d'Huisne.
Une
page se tourne...
Le collège expérimental
Anne-Frank a bouclé ses cartons...
La semaine prochaine, ses
74 élèves vont investir des locaux tout neufs, dans l'enceinte
du collège Val-d'Huisne.
Le Mans. Un
vent de colère souffle sur le collège expérimental
Anne-Frank
«
L’heure est grave. Il semble que l’expérimentation en cours depuis
11 ans au collège Anne-Frank soit menacée de disparition
».
C’est par ces termes que
les membres du bureau de l’association Choisir d’apprendre ensemble
viennent de tirer la sonnette d’alarme.
Selon eux, « des
parents de l’association FCPE ont des difficultés à communiquer
avec la nouvelle direction du collège »
et ne seraient plus considérés
comme des partenaires actifs de l’établissement ...
Dans une
lettre adressée au président de la République et son
ministre de l'Éducation,
l'équipe éducative,
les parents et les élèves du collège expérimental
Anne-Frank
demandent que son déménagement
dans les locaux du Val-d'Huisne soit « retardé, jusqu'à
ce qu'une solution satisfaisante soit trouvée ».
La
solution ? Qu'Anne-Frank soit installé dans ses propres locaux ...
Jusqu'à quand Anne-Frank
va-t-il rester dans ses locaux provisoires au Ronceray ?
Clairement,
la balle est dans le camp de l'Éducation nationale, qui
doit enfin de prononcer sur l'avenir du collège Anne-Frank.
Ce n'est qu'une fois cette question
définitivement tranchée que le Département nous attribuera
des locaux définitifs.
Au moment où on parle
de fermeture d'un collège dans les quartiers sud du Mans, notre
inquiétude est que,
si ce devait être le collège
du Ronceray, on en profite pour tirer également un trait sur Anne-Frank.
Les
anciens d'Anne-Frank en disent du bien
Le collège expérimental
a mené l'enquête auprès de ses anciens élèves.
Objectif : crédibiliser son projet d'extension.
Trois questions à...
Ouvert en 2001, ce collège
expérimental mélange les âges et bannit les notes.
Vous avez mené une
enquête auprès de 250 anciens élèves. Pourquoi
?
«
Nous avons une inquiétude forte sur la cohabitation avec un nouveau
collège.
On a peur de revivre ce que l'on a vécu il y a 10 ans en
arrivant au Ronceray. Il a fallu au moins 7 ans pour trouver une acceptation
mutuelle.
L'équipe du Ronceray tolère la libre circulation de
nos élèves, ne réagit pas au quart de tour quand ils
débordent...
À Val-d'Huisne, on risque encore d'être vus comme des
envahisseurs ! » ...
... Avec des élèves décrocheurs, ceux qui souffrent
de phobie scolaire ou qui ont des rapports particuliers avec l'autorité,
« la médiation donne plus de résultat que les
sanctions et punitions ».
Le
collège Anne-Frank du Mans veut son indépendance
Le collège expérimental
du Mans recherche pour la rentrée 2012 des enseignants (contractuels,
titulaires sur postes fixes ou TZR) :
postes en anglais, espagnol, français, maths et histoire géo. Les candidats devront être ouverts aux pédagogies alternatives
et prêts à s'investir.
L'équipe du collège expérimental Anne Frank
de Mans
Fiche de poste Caractère spécifique du poste Le collège Anne Frank est, depuis sa création en 2001, un établissement public expérimental d’une centaine d’élèves qui se définit comme «un collège pour tous», c’est à dire accueillant dans une même structure, une grande variété d'élèves aux profils repérés comme suit par l'institution : - des élèves en réussite à profil scolaire
Le collège Anne Frank contribue à améliorer les performances du système éducatif en axant son travail sur la diminution de l’exclusion, des violences, de l’échec scolaire et sur la prise en charge de la globalité de l'enfant (refus du profil). Le fonctionnement des cours est modulaire et les groupes sont hétérogènes en niveaux et en âges. Des séquences ou activités inter ou transdisciplinaires complètent les cours. Durant 6 heures hebdomadaires (1h30 par jour sur 4 jours), les élèves sont regroupés en séances de tutorat d’une dizaine d’élèves, animées par chacun des membres de l’équipe éducative, suivant le même groupe toute l’année. La gestion, toutes les décisions, sont gérées collégialement et nécessitent l’implication des membres de l’équipe éducative et leur participation active à la vie institutionnelle du collège (conseils, assemblées générales, concertations...), notamment un encadrement à la cantine une fois par semaine. Une polyvalence de fonctions est attendue, tant administratives qu’éducatives et pédagogiques. Le travail en équipe et l’engagement dans des projets interdisciplinaires ou transdisciplinaires exigent du temps, de l’implication, une capacité d’écoute et de communication des élèves comme des adultes. L’horaire de service est de 24 heures par semaine dont 3 heures de concertation d’équipe. Compétences particulières attendues de l'enseignant Ce fonctionnement spécifique a des conséquences sur le service et les compétences attendues du candidat. Si l'ambition poursuivie est d'amener tous les élèves à construire les connaissances, compétences, pratiques, cultures attendues dans le cadre des sept piliers du socle commun, le candidat doit provenir prioritairement de l'enseignement (Agrégation, CAPES, contractuel, AE...), mais aussi d'horizons utiles au projet (psychologues, éducateurs, animateurs, artistes....). Il sera amené à construire et à animer des séquences ou activités allant au-delà de sa seule spécialisation. Des compétences complémentaires (musicales, artistiques, éducatives, techniques, associatives, sportives,…), une diversité de parcours et un intérêt pour les pédagogies nouvelles ou alternatives, seront particulièrement appréciées. |
octobre 2007 :
"à
propos de collège ... où en sont les projets de création
de collèges et lycées "expérimentaux"
(publics)?"
Rentrée 2008 : Peut-être,
tout simplement, pour ceux n'ayant pu bénéficier d'un charter
vers l'Afrique,
trois ou quatre "charter
schools" made in france ?
I Un
collège pionnier au Mans I
3°
Rentrée
-
"apaisée" - au collège Anne-Frank.
Le collège
"expérimental" du Ronceray bientôt fixé sur son avenir...
Au collège Anne-Frank du Mans,
les élèves "blessés" se réconcilient avec l'écoleUn élève : "En 6e, j'ai eu 22 avertissements. Ici, j'ai complètement changé".
Nina est une rescapée du système scolaire. Elle avait l'intention d'interrompre sa scolarité, de trouver un travail, tout pour fuir son précédent collège, où elle végétait en 6e. "Là bas, j'étais une nulle, les profs me mettaient au fond de la classe, explique la jeune fille de 15 ans. Ici, j'adore les cours, surtout l'espagnol. Les vacances m'ennuient et je suis pressée de venir en classe." En arrivant au collège expérimental Anne-Frank au Mans (Sarthe), Adrian, lui, a mis six mois avant de s'inscrire à un cours de maths, tant il était fâché avec les chiffres. Théo, 12 ans et une bouille d'ange, est passé du statut d'agitateur patenté à celui d'élève appliqué. "En 6e, j'ai eu 22 avertissements. Ici, j'ai complètement changé, s'étonne-t-il. Les cours me plaisent et c'est super parce qu'on n'a pas de notes."
Ouvert à la rentrée 2001 dans des conditions difficiles et après des mois de querelles locales (Le Monde du 23 mars 2002), le collège expérimental Anne-Frank partage les locaux du collège du Ronceray. Mené par Marie-Danielle Pierrelée, une militante déterminée, auteur de L'Insurgée (Seuil), il accueille près de 100 élèves et fait figure, pour beaucoup d'entre eux, de dernière chance. "L'essentiel de notre travail consiste à redonner confiance aux gamins, explique Mme Pierrelée. Beaucoup arrivent blessés, avec une mauvaise image d'eux-mêmes. Ils se sont réfugiés dans le refus de faire, la passivité et l'ennui pour éviter qu'on les juge." Car mieux vaut paraître paresseux que bête !
Au collège Anne-Frank, c'est un principe : il n'y a pas de classes. Les cours, organisés en séquences d'environ cinq semaines, sont ouverts à tous. Cette méthode permet aux plus âgés de reprendre des notions de base sans l'humiliation d'être avec les petits, et aux plus précoces d'aller de l'avant avec les plus grands. C'est le cas de Théo, 9 ans, et 2 ans d'avance. "Je me plais vraiment ici, assure-t-il. On ne perd pas son temps, il y a plein de matières au programme que je n'ai pas choisies parce que je les savais déjà."
Ce matin, Théo s'est inscrit au cours de fractions. Ici, pas de cours magistral mais une invitation à confronter ses erreurs, à avancer ensemble. Chacun répond à un petit questionnaire, seul puis en petit groupe, commente et critique les réponses des autres. "Dans ce collège, on apprend sans s'en apercevoir, assure Kevin, 12 ans et demi. En plus, on n'a pas beaucoup de devoirs". Josselin, un costaud de 14 ans, apprécie "la bonne ambiance" et qu'on puisse tutoyer les profs. Mais, pour lui, "le plus motivant, c'est de savoir qu'on va avoir les cours qu'on a choisis".
"ON CRÉE LES CONDITIONS"
C'est presque vrai. Là encore, c'est un principe : les élèves élaborent eux-mêmes leur emploi du temps, en fonction de leurs goûts, de leur niveau, mais aussi des exigences du programme. Cette liberté s'exerce en effet sous la responsabilité d'un tuteur, qui veille à ce qu'il n'y ait pas de lacunes. Chaque professeur assure le tutorat de dix élèves qu'il suit toute l'année, à raison de 5 h 30 par semaine. En contrepartie, les élèves ont moins d'heures de cours par semaine. "Le tutorat, c'est le point fort de notre fonctionnement, assure Marie-Danielle Pierrelée. C'est grâce à cela que nous arrivons à réconcilier un certain nombre d'élèves avec eux-mêmes, les adultes et l'école."
Au cours de "création d'un personnage de BD", tout le monde s'applique. Sur les feuilles blanches, des visages prennent forme, têtes de chien, lézards, souris... Simon dessine avec application un spermatozoïde. Très réussi. Il cherche un nom à son héros. Et s'il l'appelait "Zoïde" ?
"Je suis dans un peu dans la situation de l'instituteur d'une classe unique, explique Jacky Liégeois, le prof d'arts plastiques. Ici, l'enseignement n'est pas coupé en tranches, et l'on crée les conditions pour que les élèves s'investissent davantage." A 54 ans, cet enseignant a retrouvé un vrai plaisir à enseigner. "Dans un collège classique, chaque professeur travaille dans sa matière et il n'y a pas de communication. Ici, je conçois l'enseignement avec une part d'improvisation, sans trop de rigidité."
Chaque mardi, l'équipe pédagogique du collège se réunit trois heures pour faire le point sur ce qui va ou ne va pas dans les pratiques, la conception des programmes, le mode d'évaluation... Par principe, les enseignants sont volontaires. Baptiste Guillard, 30 ans et prof d'histoire-géo, n'en revient pas. "Nous pouvons vraiment adapter notre pratique aux besoins des élèves, explique-t-il. Avant, j'avais l'impression de faire la classe pour une minorité. Ici, les élèves ont le choix, et moi aussi. Du coup, j'aborde les sujets différemment."
Idéal, le collège Anne-Frank ? Son année et demie d'existence ne suffit certainement pas à tirer des conclusions définitives. En revanche, il a permis indéniablement à certains élèves de repartir d'un bon pied et de retrouver le goût d'apprendre. "Maintenant, remarque Francine Lelarge, qui a ses deux fils dans l'établissement, mes enfants partent heureux à l'école. Mais où iront-ils au lycée ? Il faudrait tout mettre en œuvre pour multiplier ce genre d'expériences."
Martine Laronche
Le Monde 14.01.03
| Présentation
| SOMMAIRE
|
| Le
nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? chèque-éducation
? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme
scolaire et "éducation alternative" | Jaune
devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| Le
lycée "expérimental" de Saint-Nazaire |
Le
collège-lycée "expérimental" de Caen-Hérouville|
| L'heure
de la... It's time for ... Re-creation | Freinet
dans (?) le système "éducatif" (?) |
| Changer
l'école | Des
écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop !|
L'école
Vitruve |
| Colloque
Freinet à ... Londres | Des
écoles publiques "expérimentales" |