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Les musulmans exaspérés
par un débat
qu'ils jugent disproportionné(AFP) - jeudi 15 janvier 2004
Un débat "exagéré" voire "dangereux": pratiquants ou non, beaucoup de musulmans de France s'énervent des proportions prises par la question d'une loi interdisant le foulard à l'école, qui les oblige à prendre parti et masque bien d'autres problèmes.
Qu'ils défendent la liberté religieuse ou s'opposent sur le principe à cette loi jugée discriminante, la grande majorité des musulmans de France est contre."La tendance qui prime est qu'ils se sentent stigmatisés et ne comprennent pas que l'islam soit mis en avant comme ça", relève Ahmed El Keiy, responsable du forum-débat de la radio communautaire Beur FM.
Sourah Ouarda, maquilleuse de 36 ans, "élevée dans les principes de l'école républicaine", refuse qu'on "l'enferme" dans sa religion. Après moult réflexions, elle qui fait passer sa nationalité française avant sa confession et ses origines algériennes, se dit "plutôt contre" cette loi. Elle est surtout "furieuse que les fondamentalistes (aient) récupéré une telle tribune".
"Voter une loi contre eux, c'est leur faire trop d'honneur", renchérit Abdel Essaffa, coiffeur algérien. Samira, 27 ans, ne comprend pas celles qui disent sur Beur FM qu'enlever leur voile serait comme "se faire couper un membre": "Je suis contre le voile dans tous les lieux publics. On n'a pas besoin de ça en France. A la limite, c'est un signe d'impudeur, qui attire les regards".
Il y a aussi ces musulmanes qui comparent la France avec l'Iran ou l'Algérie et qui, dans une démarche féministe, s'insurgent que des jeunes filles revendiquent le droit de porter le voile à l'école quand d'autres luttent pour en être débarrassées. Mais ce point de vue semble minoritaire.
"Les plus embêtés sont les Français qui, accessoirement, sont aussi musulmans. Souvent, ces gens laïques prennent la défense des voilées au nom de la liberté", souligne Ahmed El Keiy. De jeunes musulmanes se disent victimes de classifications réductrices, "intégrée" ou "soumise" selon qu'elles défendent ou non le voile.
Pour Mustapha Bennasser, gérant d'une société d'importation de produits du monde musulman, "il ne faut pas tout inverser: ce n'est pas à l'élève d'être laïque, mais à l'école". Il regrette que la "loi anti-foulard" esquive le "vrai" sujet, la place de l'islam et des musulmans en France.
Comme Nassera, étudiante en psychologie, d'autres s'indignent qu'on légifère sur un sujet qui concerne quelques centaines de filles, sans agir contre les "milliers de cas de discrimination", notamment à l'embauche.
Dans cette affaire, "tout le monde est de mauvaise foi", juge Rachid, employé de banque: "celles qui défendent le voile au nom de la liberté religieuse taisent les pressions de la communauté, et ceux qui veulent l'interdire, au nom de la laïcité, exagèrent le danger pour faire diversion: parlons plutôt du délit de faciès et des ratés de l'intégration".
Intégration, le mot fait bondir ceux qui "en ont marre d'être vus comme des étrangers", commente Ahmed El Keiy. "Beaucoup ne comprennent pas: Français, nés en France et n'ayant connu que la France, où doivent-ils s'intégrer?".
Pessimiste, il craint que, "si la loi passe", le pays connaisse "une vraie scission: pour ou contre la présence de l'islam en France". Parce que le sujet est conflictuel et les dérapages faciles, plusieurs radios communautaires ont préféré ne pas ouvrir l'antenne aux auditeurs. "Pas plus qu'on ne le fait sur le conflit israélo-palestinien", relève le président et directeur de l'information de Radio-Orient, Fouad Naïm.