alternatives éducatives : des écoles différentes
| Présentation | SOMMAIRE |
I Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop ! I
 

école autrement, école alternative, école différente, collège lycée innovant, expérimental ...
2018 ?                                       ... 2118 ?
Une autre école est-elle possible?

Pour, dans, une autre société ?
... on peut tout de même très légitimement se demander si le ministre est bien vraiment toujours - et sera encore - celui de l'éducation, et ... «nationale» ?
Ou celui des multinationales ?
Et de quel type d'«éducation», d'«école», celles-ci ont-elles besoin: Pour quel type de «société» ?

«Possible» ?!      On peut aussi faire pire : c’est en cours.
Mais un jour, le paysage sera redessiné, le puzzle sera terminé et tout le monde n'y aura vu que du feu.



"à propos de collège ... où en sont les projets de création de collèges et lycées "expérimentaux" (publics)?"
Rentrée 2008 : Nouvelle rustine sur une bouée, une baudruche,  ou un canot de sauvetage ?
Peut-être, tout simplement, pour ceux n'ayant pu bénéficier d'un charter vers l'Afrique,
trois ou quatre "charter schools" made in france ?
 

12 ans après la création de l'Auto-école :
Bilan du dispositif "relais" pour élèves en difficulté
 

"L'AUTO-ÉCOLE"
(extrait du guide-annuaire)
 

L'Auto-école craint la panne
après dix ans de succès


20 01 2002 -  Finalement l'Auto-ÉCOLE aura survécu une année de plus.
Elle a des profs, des élèves, un toit et même un budget de fonctionnement ! MAIS ...

 

L'AUTO-ÉCOLE dépend du Ministère de l'Éducation Nationale et a été créée en 1992 par Marie-Danièle Pierrelée. C'est un "collège hors les murs" dont l'existence dépend d'une convention signée entre le Ministère de l'Éducation Nationale, la Caisse des Dépôts et Consignations, la Mairie de Saint-Denis, le Ministère de la Ville. L'auto-École est maintenant reconnue comme une structure expérimentale, inscrite dans le plan "contre la violence".
 

On ne vient à l'AUTO-ÉCOLE que pour un an (ou deux exceptionnellement). Cette contrainte de durée limite donc le recrutement à des jeunes ayant de sérieux problèmes avec l'école (absentéisme, problèmes de comportement, de relation avec les autres, lacunes importantes), mais suffisamment capables et motivés pour se remettre dans une perspective positive en un temps record.
 

Ces jeunes viennent à l'école par divers circuits : ils sont proposés par des éducateurs, par des chefs d'établissement, ou bien ils viennent d'eux-mêmes lorsqu'ils se sentent en difficulté ! Ils sont accueillis à n'importe quelle période de l'année et avec des niveaux scolaires divers, mais avec un minimum de bases pour leur permettre d’atteindre l’objectif de rescolarisation en un an.
 

Chaque élève, à partir de l'évaluation de sa situation de départ, précise ses objectifs de rescolarisation pour la fin de l'année. Au bout d'une période d'un mois d'essai réussi, ces objectifs sont portés par un contrat par lequel les élèves négocient et s'engagent à mettre tout en oeuvre pour atteindre cet objectif, et à respecter les règles de l'école.
 

Ceci suppose une pédagogie centrée sur l'élève. Chaque élève est suivi attentivement et il détermine son orientation et ses besoins. Chacun a la possibilité de travailler à son rythme et en conformité avec son objectif grâce une prise en charge personnelle de son travail. Les professeurs sont là pour enseigner des connaissances mais surtout pour enseigner à rechercher soi-même son savoir, pour accompagner et orienter cette recherche.
 

Il ne s'agit pas d'une pédagogie au rabais. Au contraire, chaque élève est poussé à apprendre par lui-même, à organiser son travail. Les objectifs de rescolarisation sont fixés très haut ; il faut parfois regagner plusieurs années en une seule. Le groupe lui-même, sa progression, et la présence de plusieurs niveaux dans une seule classe incitent les élèves à progresser vers le niveau supérieur, mais surtout on proclame sans cesse que tout le monde peut réussir, que personne n'est voué à l'échec et que chacun, même pris dans ses problèmes personnels, peut s'en sortir avec l'aide appropriée. C'est pourquoi il n'est pas question d’un "rattrapage scolaire" fondé uniquement sur les apprentissages de base, mais de l'acquisition de ces bases lors de la réalisation de travaux d'un niveau élevé (lecture critique de livres, par exemple).
 

Apprendre que l'on peut s'en sortir et rompre avec son passé, c'est d'abord apprendre que l'on peut se respecter soi-même. Apprendre à respecter ses compétences et à ne pas se croire nul. A respecter ses propres contradictions, ses défauts et à les assumer pour les changer. Apprendre à se respecter c'est aussi apprendre à respecter les autres. Si la pédagogie respecte les différences et les besoins des élèves, les règles de l'école sont précises et chacun s'engage à les respecter.

Ces règles, chacun peut les contester et en débattre. Le Grand Conseil, qui réunit adultes et élèves, discute, soulève des points de vue, règle des conflits et prend des décisions sur tous les problèmes de la vie collective de l'école.
 

À l'AUTO-ÉCOLE, les 4 professeurs sont présents 39 heures par semaine, et voient en permanence les élèves. Ils travaillent ensemble même pour des cours hors de leur compétence originelle. Ils savent donc tous ce qui se passe en math, en français, en langues, et sont disponibles pour écouter les élèves, les aider à suivre en cours, à travailler en petits groupes ou de façon individualisée. La présence permanente des adultes permet également de renforcer les liens avec les jeunes, de parler de leurs problèmes dans un climat de confiance.
 

Les évaluations récentes ont révélé que près de 50 % des élèves sont rescolarisés avec succès. Si les autres ne reviennent pas dans le système classique de manière durable, l'école leur aura quand même laissé un certain nombre d'acquis.

                                                                            Samia CHARMI, Auto-ÉCOLE

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Extrait du " guide-annuaire des écoles différentes " :
 

L'AUTO-ÉCOLE
Annexe expérimentale du collège Garcia Lorca
11 avenue Roger Sémat
93200 SAINT DENIS
01 48 27 31 21

Date de création : Rentrée 1992. Convention Éducation Nationale : 1993. Établissement expérimental. Cycle : tous niveaux, de l'apprentissage de la lecture à la seconde. Ages : de 13 à 18 ans. Effectifs : 20 élèves en permanence, 50 sur l'année.

Le constat.
 Dans beaucoup d'établissements scolaires, et souvent ceux des banlieues "difficiles", de nombreux jeunes sont placés dans une situation d'exclusion; dans des filières "parking" conçues au rabais; au sein de classes banales dans lesquelles certains élèves sont exclus par leur faible niveau ou par leur comportement inadapté à la vie scolaire classique.
L'école doit supporter tous les handicaps sociaux des enfants. Certains viennent de familles déstructurées, où l'autorité parentale a connu une faillite due au chômage, à la perte de confiance en soi, à la pauvreté, à la rupture culturelle.  D'autres, dans des familles plus stables, doivent supporter la violence de la cité, vivent soumis ou cloîtrés dans une loi du silence.
Les enfants apprennent dans les cités que l'on respecte la force, et non le droit; que l'on admire les caïds et que l'on écrase les plus faibles; que la valorisation de soi-même passe par la délinquance, l'argent facile, la drogue.
Les plus faibles apprennent à perdre espoir, à se retrouver dans une situation permanente de domination, et leur seule façon d'éviter les problèmes est d'obéir, de se renfermer, ou de disparaître.

L'école face aux valeurs de l'exclusion.
 Ce système de valeurs se répercute au sein de l'école. On y retrouve le même système de domination entre les caïds, les plus malins, ceux qui ne se font jamais prendre et qui mènent leurs affaires discrètement, s'entourent d'un clan qu'ils dirigent et à qui ils font faire les "coups"; et les victimes qui se retrouvent par la force des choses entraînées dans des histoires et seront victimes de leur comportement.
La valorisation passe davantage par le refus du travail que par l'effort personnel. Ce refus s'exprime par l'absentéisme, qui de plusieurs heures s'étend à plusieurs jours ou plusieurs années; par la violence face à tout ce qui peut représenter l'école : locaux, personnel, enseignants, camarades.
Savoir, travail, temps n'ont plus aucune valeur.
Pour beaucoup de ces enfants, l'école a perdu son sens, et n'est plus synonyme d'espoir. Les jeunes viennent y chercher un statut social qui leur permet de bénéficier d'aides financières; ils y cherchent également un réseau relationnel, mais n'y cherchent plus le savoir.

La responsabilité de l'école dans les quartiers.
 Alors qu'on pourrait attendre d'elle qu'elle combatte ces inégalités, l'école contribue par son fonctionnement même à enfoncer les élèves.
L'enseignement, tel qu'il est dispensé, favorise les jeunes qui disposent des références culturelles et comportementales pour l'intégrer. Mais peu de jeunes des cités, confrontés aux difficultés sociales, ont les capacités de s'approprier ce savoir.
De nombreux adolescents ne disposent pas, dans les écoles de banlieue, des bases suffisantes : certains ne savent pas lire en sixième, d'autres ne font que déchiffrer, peu trouvent de l'intérêt dans les matières enseignées et ne trouvent pas de sens à acquérir ces connaissances. Beaucoup de jeunes se sentent "largués" par le programme, n'arrivent pas à suivre, et trouvent peu d'intérêt au travail. Beaucoup perdent leur année, s'enfoncent davantage dans l'exclusion, et accumulent du retard jusqu'à ce qu'on les envoie dans les filières garages.
L'école, qui devrait être synonyme de promotion sociale, d'espoir de se sortir de situations sociales difficiles, renforce le désespoir des jeunes, en leur montrant dans son fonctionnement même qu'ils ne pourront pas se mettre au niveau exigé.

Les solutions de l'Auto-École.
 Si l'école ne peut pas combattre tous les fléaux sociaux, elle doit pourtant essayer de s'adapter à la situation et au moins ne pas enfoncer davantage les jeunes. Tel est le constat qui s'est imposé aux créateurs de l'Auto-École.
Un certain nombre de jeunes, au sein des collèges ou des lycées professionnels, n'ont plus le niveau de suivre l'enseignement et perdent dangereusement leur temps. D'autres, dans cette situation, sont menacés de tomber dans un comportement gravement délinquant. D'autres enfin, sont déjà déscolarisés depuis une ou plusieurs années, refusés par les écoles classiques, et ont perdu les habitudes de travail et de discipline, ce qui compromet leur réintégration dans le système traditionnel. Pour ces jeunes, n'existe aucune alternative, sinon le parcage dans des filières sans débouchés réels, ou les institutions pour jeunes délinquants.
Il y a  un manque de filière intermédiaire pour des jeunes qui peuvent être rescolarisés par un travail d'apprentissage et de socialisation.
Ce sera le travail de l'Auto-École.

Le projet.
 L'Auto-École vise en un an à rescolariser des jeunes en rupture avec l'école depuis parfois plusieurs années.
Ces jeunes viennent à l'école par divers circuits : soit qu'ils soient proposés par des éducateurs, soit par des chefs d'établissement, soit qu'ils viennent d'eux-mêmes lorsqu'ils se sentent en difficulté. Ces jeunes sont accueillis à n'importe quelle période de l'année et à des niveaux divers permettant néanmoins un objectif de rescolarisation pour la fin de l'année.
Au bout d'une période d'un mois d'essai réussi, ces objectifs sont portés sur un contrat par lequel les élèves négocient et s'engagent à mettre tout en oeuvre pour réussir cet objectif et à respecter les règles de l'école.

Les principes.
- Une pédagogie centrée sur l'élève.
 Chaque élève est précisément suivi et détermine son orientation et ses besoins. Chacun a la possibilité de travailler à son rythme et en conformité à son objectif par une prise en charge personnelle de son travail. Les professeurs sont là pour enseigner des connaissances, mais surtout pour enseigner à rechercher soi-même son savoir, pour accompagner et orienter cette recherche.

- Une évaluation précise.
 Si la pédagogie est centrée sur l'élève, l'évaluation est réalisée pour tous selon des normes très précises. Chaque élève est évalué dans chaque matière par des tests normalisés qui définissent son niveau scolaire (6ème, 5ème, ...). Cette évaluation permet d'apprécier exactement la progression de l'élève et le réalisme de ses objectifs de rescolarisation, pour éventuellement les renégocier.

- Des objectifs ambitieux.
 Il ne s'agit pas d'une pédagogie au rabais. Au contraire, chaque élève est poussé à apprendre par lui-même, à organiser son travail. Les objectifs de rescolarisation sont fixés très haut : parfois plusieurs années regagnées en une seule.
Le groupe lui-même, sa progression, et la présence de plusieurs niveaux dans une seule classe incite les élèves à progresser vers le niveau supérieur. Mais c'est surtout proclamer sans cesse que tout le monde peut réussir, que personne n'est voué à l'échec et que chacun, même pris dans ses problèmes personnels, peut s'en sortir avec l'aide appropriée. C'est pourquoi il n'est pas question de "rattrapage scolaire" fondé uniquement sur l'apprentissage des bases, mais de l'acquisition des bases
lors de la réalisation des travaux d'un niveau élevé (lecture critique de livres...).

- Apprendre à se respecter et à respecter les autres.
 Apprendre que l'on peut s'en sortir et rompre avec son passé, c'est d'abord apprendre à se respecter soi-même. A respecter ses Compétences, et à ne pas se croire "nul". A respecter ses propres opinions et ses choix, et à les exprimer. A respecter ses propres contradictions, ses défauts, et à les assumer pour les changer.
Apprendre à se respecter, c'est aussi apprendre à respecter les autres. Si la pédagogie respecte les différences et les besoins des élèves, les règles de l'école sont précises et chacun s'engage à les respecter. Ces règles sont d'abord le respect de l'école, de ses locaux, de son matériel que les élèves doivent entretenir. Ces règles sont aussi le respect des autres, des élèves et des professeurs. Chacun doit respecter les différences, car c'est ce qui constitue la richesse d'un groupe. Si les conflits peuvent, doivent exister, ils doivent aussi se régler dans le respect mutuel. Chacun doit respecter le travail de l'autre. Respecter l'autre, c'est aussi accepter sa parole, accepter de débattre avec lui.

- Une gestion collective, démocratique.
 Si ces règles sont strictes, chacun en revanche peut les contester, en débattre. Le Grand conseil, qui réunit adultes et élèves, discute, soulève des points de vue, règle des conflits et prend des décisions sur tous les problèmes de la vie collective de l'école, depuis l'installation des poubelles dans les toilettes au réglement des questions de sécurité. Chacun peut soulever un problème, exposer son point de vue, chacun peut être chargé de l'exécution d'une décision prise au conseil, professeur comme élève; les professeurs gardant un droit de veto. Au travers de cette gestion démocratique, c'est le refus d'assister qui transparaît. L'école est là, non pour assister, mais pour permettre aux élèves de se prendre en charge, de s'en sortir par eux-mêmes.

- Des adultes disponibles.
 A l'Auto-École, les professeurs sont présents 39 heures par semaine, et voient en permanence les élèves. Ils participent ensemble à des cours même en dehors de leur compétence originelle.  Ils savent donc tous ce qui se passe en math, en français, en langues, et sont disponibles pour écouter les élèves, les aider à suivre en cours, travailler en petits
groupes, de façon individualisée. La présence permanente des adultes permet également de renforcer les liens avec les jeunes, de parler de ses problèmes dans un climat de confiance.

- La souplesse de l'organisation.
 La souplesse est une nécessité de l'enseignement. Parce que les professeurs évaluent en permanence les acquis et les besoins de leurs élèves, ce sont les mieux placés pour décider de l'évolution des enseignements. Les professeurs ont donc toute liberté pour s'organiser, modifier leur emploi du temps, adapter le contenu et la forme aux nécessités.

- Une ouverture sur l'extérieur.
 Parce que l'école doit accepter de s'adapter au monde dans lequel les jeunes vivent, l'Auto-École travaille en partenariat avec des acteurs extérieurs, éducateurs, collectivités locales... Le jeune est accompagné vers cet extérieur et s'habitue à mener des démarches pour lui comme pour l'école. S'ouvrir sur l'extérieur, c'est aussi rencontrer des personnes
importantes, des responsables d'administration, des politiques, pour discuter avec eux.

Les pratiques.
- L'emploi du temps.
 L'objectif de l'école étant la rescolarisation dans les établissements classiques, on y trouve les mêmes matières.
Mathématiques et français se pratiquent en cours collectif ou en travail de groupe. En Mathématiques, chaque élève a sa propre progression, est mis en situation d'apprentissage, et devient demandeur de cours et d'explication. Il y a parallèlement des séances de jeux mathématiques. En Français, le travail s'axe particulièrement sur la rédaction, qui permet aux élèves d'écrire leur biographie personnelle sur du matériel informatique.
Les cours de langues (anglais, espagnol) sont les seuls à se dérouler par groupe de niveau. A côté de ces cours classiques (auxquels on peut ajouter les sciences expérimentales), d'autres plages horaires sont programmées :
- l'espace temps (histoire et géographie) permet de se resituer au sein d'une continuité historique et spatiale,
- l'information est réalisée sous forme de QCM de compréhension sur un enregistrement du journal télévisé,
- la gestion collective des lectures permet à chacun de faire le bilan de ses lectures, d'en discuter et de conseiller certains livres à ses camarades,
- les plages de travail autonome sur agenda permettent de programmer son travail personnel (anticiper) et de prendre en charge sa propre progression en travaillant sur ses faiblesses,
- le sport permet de pratiquer une activité en commun (élèves et professeurs) et de se dépenser,
- le grand conseil est une partie intégrante de l'apprentissage pendant lequel sont débattus les sujets relatifs à la vie quotidienne de l'école. Il permet d'apprendre aux élèves à prendre leurs responsabilités et à s'écouter respectivement, à admettre l'opinion des autres.

- Le contrat.
 Le contrat passé avec l'élève au bout d'un mois spécifie :
- l'engagement de l'école à tout mettre en oeuvre pour faire réussir l'élève,
- le niveau de départ de l'élève dans toutes les matières, ses objectifs en matière de rescolarisation, le niveau à atteindre pour réussir,
- l'engagement de l'élève à respecter les règles de l'école, et à faire tous les efforts possibles pour atteindre son but,
- l'engagement des parents ou des responsables légaux de l'élève à suivre et aider les progrès du jeune.
Le contrat est aussi un espace de négociation par lequel l'élève s'approprie le travail et adapte ses objectifs.

Le tutorat.
 Chaque élève dispose d'un tuteur qui est professeur de l'école. Ce tuteur est son référent, et c'est avec lui que l'élève va discuter de ses problèmes, de ses perspectives, préciser son projet de rescolarisation. Mais plus généralement, l'ensemble de l'équipe suit chaque élève. Un élève absent est immédiatement contacté. Des rendez-vous réguliers sont pris avec les parents pour faire état de la progression de l'élève et de son orientation.

L'orientation.
 A la fin de la scolarité, les élèves peuvent rentrer dans un nouvel établissement. Certains sont rescolarisés en C.F.A., d'autres passent leurs brevets, entrent en seconde ou dans une classe de collège ou de lycée professionnel. Les parcours sont multiples, les résultats divers. Tout est mis en oeuvre afin que le jeune puisse réintégrer un établissement classique : l'Auto-École n'est pas vouée à garder les élèves.

L'équipement.
 L'école travaille essentiellement sur du matériel informatique mis à disposition des élèves. Ce matériel permet d'une part d'apprendre à se servir d'un outil moderne et de ses diverses applications. Les ordinateurs permettent par ailleurs de réaliser un travail soigné et autonome sur des traitements de texte ou des logiciels éducatifs de langue. Enfin, il permet des évaluations précises des compétences des élèves et de leur évolution, les élèves pouvant s'auto-évaluer.

Des résultats ?
 Une évaluation en cours n'a pas encore livré ses résultats; mais l'on considère que 50% des élèves sont rescolarisés chaque année avec succès. Si les autres ne reviennent pas dans le système classique de manière durable, l'école leur aura laissé un certain nombre d'acquis.
 
 
 

ÉDUCATION
Avec l'Auto-École de Saint-Denis, le 93 a été précurseur il y a neuf ans dans l'accueil de jeunes en échec scolaire. 
Aujourd'hui, le département embraye sur le projet Déclic, qui pourrait voir le jour à Montreuil à la rentrée prochaine. 

Quand le neuf trois réinvente l'école 

L'AUTO-ÉCOLE n'est pas, comme on pourrait le croire, un endroit où on apprend à conduire, mais un lieu où on apprend à apprendre. 
Depuis maintenant neuf ans, une vingtaine d'élèves, âgés de 13 à 17 ans, fréquentent ce drôle de collège à la pédagogie hors norme. Chacun d'entre eux a subi un échec scolaire. Certains ont même quitté le circuit éducatif pendant plusieurs années, avant de « raccrocher » à l'Auto-École. D'autres encore ont eu maille à partir avec la justice. 
Pour « driver » ses jeunes et les remettre sur la voie de la connaissance, une équipe de profs, surmotivée et atypique, fait de la « conduite accompagnée » : ce sont les termes employés par Dominique Hautot (sic !), instituteur spécialisé et prof d'histoire-géo, d'« espace-temps » comme il le dit avec humour. 
A l'Auto-Ecole, en effet, l'accompagnement n'est pas un vain mot, puisque les jeunes nécessitent de la part de leurs enseignants une énergie débordante. « Ici, c'est du plein temps : on est tout le temps sollicités », explique Catherine Daydé, professeur de français... et accessoirement d'orientation, de couture, de ménage et « de cocooning quand ça va mal »
Car ici chaque enseignant porte de multiples casquettes. « Dans ma tête, je dois changer de disquette vingt fois par jour », plaisante-t-elle avant de confier : « Parfois, on se dit chic, c'est bientôt la pause, on va pouvoir prendre un petit thé tranquille. Mais non, il y en a un qui va pas bien, qui a besoin, juste à ce moment-là, d'être écouté. » 

Une règle de base : le tutoiement 

Dans cette classe, pas plus estampillée quatrième que troisième mais « de niveau collège », l'objectif n'est pas le bac mais une remise sur pied de ces jeunes citoyens, futurs travailleurs et aussi futurs parents. « Encore que, disent ensemble Catherine Daydé et Elizabeth Bourgain, coordinatrice pédagogique et prof de maths, on en a une qui l'a décroché l'an dernier, le bac, et, poursuivent-elles en choeur, on en a une autre cette année qui pourrait bien suivre le même chemin. »
Pour établir un bon dialogue avec les jeunes, les profs de l'Auto-Ecole, bien sûr, ont deux ou trois «trucs». Comme le tutoiement. « Ça enlève de la distance, explique Elizabeth Bourgain. Parfois, ça met un peu de temps. Il y en a certains qui refusent de nous tutoyer dès le début. Le message, c'est je verrais si je peux avoir confiance en vous. Et puis, tout doucement, ça vient. »
Mais les enseignants ne font pas non plus d'angélisme : « Il y a aussi des moments difficiles », avoue Catherine Daydé. Mais ils sont mis entre parenthèses par les compensations. « C'est génial quand on voit les jeunes s'ouvrir, quand il y en a un qui vient vous dire t'as vu ce que j'ai lu... On a l'impression d'être le bon Dieu », plaisante cette enseignante, auparavant prof à Bartoldi à Saint-Denis, qui ne quitterait pour rien au monde l'Auto-École. 

Hélène Bry / Le Parisien / 19 06 2000
blablablablablablablablablablablablablablablablablabla...
Connivences & Révérences
Il existait/existe (1) - il était une fois et il n'y a pas si longtemps - le Conseil National de l'Innovation pour la Réussite Scolaire (C.N.I.R.S.)
Grâce à ses "conseils" (en novLang) - acceptés avec déférence et révérences par l'association D.E.C.L.I.C. 93 (2), sous les présidences successives de Marie-Laure Viaud, Véronique Decker, Martine Bideau et Maryvonne Hallez ... 
"l'équipe" (?!) , 
après de vertigineux zigzags et tête-à-queues - Stratégiques !
et en éjectant les parents - et "le Projet" ! - sur le bas-côté, 
a accepté en fanfare - et "en Partenariat" !
d'aller finalement, tous comptes faits et en fin de compte,
s'échouer (3) - très discrètement - à Grigny-91


"Puf Pufff...On a gagné ! Le Monde est à nous !"


(1) "Monsieur le ministre, le Conseil de l'innovation ne disparaîtra pas."
(2) ...devenue depuis son implosion "déclic national". Tout simplement (=intergalactique).
(3) "Plantage" largement pré-visible (sans oeillères...) et "pré-vu": il suffisait de ne pas être non-voyant !

LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES
| Présentation | SOMMAIRE |
| Le nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? chèque-éducation ? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme scolaire et "éducation alternative" | Jaune devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| Le lycée "expérimental" de Saint-Nazaire | Le collège-lycée "expérimental" de Caen-Hérouville|
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Freinet dans (?) le système "éducatif" (?) |
| Changer l'école | Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop !| L'école Vitruve |
| Colloque Freinet à ... Londres | Des écoles publiques "expérimentales" |
| 68 - 98 : les 30 P-l-eureuses | Et l'horreur éducative ? |