alternatives éducatives : des écoles différentes
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I Une école différente ? Pour une société différente ? Qui n'en veut ?! I Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop |
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I Obligation scolaire et liberté I | Une école différente ? Pour une société différente ? Qui n'en veut ?! I

Quelques autres "rubriques", parmi beaucoup d'autres, toujours d'actualité :
les rapports parents-profs, la maternelle à 2 ans, l'ennui à l'école les punitions collectives,  le téléphone portable, l'état des toilettes, le créationnisme...

"droits de l'enfant"
Un tiers des jeunes en errance serait des enfants de la Dass et la moitié n'aurait aucun diplôme




30.000 à 50.000 jeunes de 18 à 24 ans se trouvent en situation de très grande précarité ou d'errance.
Certains chercheurs évoquent le chiffre de 100.000.
Un tiers des jeunes en errance serait des enfants de la Dass et la moitié n'aurait aucun diplôme.
"Quand ils approchent de la majorité, l'ASE évite de se mobiliser pour certains jeunes à la dérive, fugueurs récidivistes,
en se contentant d'attendre qu'ils aient 18 ans, date à laquelle l'administration n'a plus à s'occuper de leur cas.
De toutes façons, nous manquons de structures adaptées".

...on ignore la plupart du temps leur devenir à l’âge adulte.
Si ce n’est le chiffre noir d’une enquête de l’Institut national des études démographiques (Ined) en 2006,
établissant que 40% des SDF âgés de 18 à 24 ans sortaient du dispositif de protection de l’enfance.

 
Gouvieux
Ces parents d’élèves protègent les enfants placés
L’affaire des deux enfants placés que veulent récupérer les services sociaux tourne au bras de fer. Le département demande le recours à la force.
 
 
C.G. - 13.11.2009 - Le Parisien

 

Une véritable petite armée de l’ombre s’est constituée en quelques jours autour de deux enfants vivant en famille d’accueil à Gouvieux et scolarisés à l’école du Centre. Dotés d’un plan de bataille et d’une solide organisation, les parents d’élèves font tout pour déjouer le retrait d’un frère et d’une sœur de la maison dans laquelle ils ont été placés il y a cinq ans par les services sociaux.

La tension est montée d’un cran depuis hier et l’éventualité que la force publique oblige les deux enfants à suivre les agents de l’aide sociale du département se renforce.

La décision de transférer les jeunes de 6 et 10 ans et demi vers un foyer d’accueil du Compiégnois avait été confirmée par la justice le 6 novembre. Mardi dernier, Yves Rome, le président socialiste du conseil général, s’est donc adressé au parquet de Senlis afin qu’il saisisse le préfet, seul habilité à autoriser le recours à la force publique. L’affaire est d’autant plus délicate que la famille vit dans un logement de fonction de l’Aga Khan. Le mari, qui est employé de l’Aga Khan Studs, travaille pour les activités hippiques du prince. Hier, Patrice Marchand, le maire UMP de Gouvieux et par ailleurs conseiller général d’opposition, a opté pour l’apaisement (lire encadré). L’élu, très concerné par l’affaire, avait physiquement empêché les premières tentatives de retrait des enfants le 2 novembre.

« Nous sommes prêts à aller assez loin »

Les services sociaux avaient choisi d’agir de la sorte, estimant que l’assistante familiale outrepassait son rôle et prenait des « décisions unilatérales » à propos des jeunes. Une analyse qui a choqué dans la commune: « Comment peut-on reprocher à une famille d’accueil de trop aimer des enfants? » interrogeaient les parents solidaires. Depuis lundi, ils organisent tours de garde et plannings. Chaque jour, les enfants arrivent et repartent discrètement de l’école. La veille se poursuit après 16h30 et la fin des cours.

« Nous avons constitué un réseau d’une centaine de personnes », explique Nora Ferhat, présidente de l’association des parents de l’école du Centre, Papas et Mamans volontaires (PMV’s). Nous avons les téléphones de ceux qui sont joignables à tout moment, après 16h30. Les premiers contactés savent qu’ils doivent bloquer avec leur voiture la rue menant au domicile. »
Combien de temps durera une telle mobilisation? C’est la question. « Nous n’en savons rien, mais nous sommes prêts à aller assez loin », prévient Nora Ferhat, au nom des parents. 



Familles d'accueil :
les langues se délient 
lundi 12 juillet 2004 - ouest-france
Après le témoignage de la famille de St-Viaud à qui on voulait retirer la fillette Lili (1), 10 ans, placée à cinq jours, n'a pas été retirée à sa famille d'accueil de Saint-Viaud (Ouest-France du 22 juin). À l'initiative de Patrick Mareschal, président du conseil général, l'Aide sociale à l'enfance a décidé de se donner le temps de la réflexion. Mais, depuis ce témoignage, les langues se délient. Moult familles, qui accueillent ou ont accueilli des enfants sous l'égide de la Ddass, de l'ASE ou d'une association, parlent d'institutions qui font peu de cas de leur parole. Et qui, assurent-elles, n'apprécient pas l'amour qu'elles portent aux enfants. 

« Du jour au lendemain » Mme D. a accueilli Bastien à 1 an. À 13 ans, « pratiquement du jour au lendemain, l'institution a décidé que l'enfant irait à l'internat loin d'ici. J'ai demandé si on ne pouvait pas le scolariser plus près, d'autant que le petit réagissait très mal à cette décision. On ne m'a pas donné d'explication. Un éducateur m'a dit qu'un enfant ne peut grandir que dans la souffrance. Ce comportement est inadmissible. Il y aurait pu y avoir explication, une préparation. » Mme D. a été congédiée. L'affaire est devant les tribunaux.

« Fiers de nos enfants » Marie-Annick et Joseph P. ont accueilli deux jumeaux. Ils avaient 4 ans. Ils les ont gardés pendant 16 ans. « Les petits avaient 13 ans quand on a voulu les mettre en foyer. Nous nous sommes battus pour que ces enfants restent chez nous et bénéficient d'une éducation familiale. Mais l'institution nous disait qu'elle voulait les mettre en foyer car on les aimait trop. En fait, les services sociaux ne veulent pas qu'on leur réponde. Ils licencient les personnes gênantes, celles qui s'attachent aux enfants. » Le couple a alerté maire, directeur d'école, témoins de moralité, pour qu'on ne le prive pas des enfants. Marie-Annick et Joseph y sont parvenus. Les petits sont restés chez eux jusqu'à 18 ans et plus. « Nous sommes fiers d'eux, ce sont nos enfants », disent-ils. D'ailleurs Norbert, lors de son mariage, a voulu dire à Marie-Annick : « Je n'ai qu'une maman, c'est toi. »

« Travail trop personnel » Mme L., assistante maternelle, pense que dans l'affaire de Saint-Viaud, il a manqué un suivi des services sociaux. « Les enfants grandissent et s'attachent. On ne vient pas, dix ans après, dire que ça ne va pas. Les travailleurs sociaux font un travail trop personnel. En terme décisionnel, ils ont des pouvoirs qui paraissent très exagérés ».

« On m'a brisée » Mme F. tient à dire « que beaucoup d'efforts ont été faits depuis que la gauche est passée au conseil général », pour que les comportements de l'Aide sociale à l'enfance changent. Elle raconte ce qui lui est arrivé : « On nous reprochait des sévices sur enfants. L'Aide sociale ne nous a donné aucune chance. Pourtant, les gendarmes n'ont jamais cru à cette histoire. On m'a licenciée sans preuve. Les familles d'accueil, on est moins que rien. Et, du jour au lendemain, on n'a plus le droit de voir les enfants. Quand on voulait savoir les raisons de ce retrait, on nous répondait : «Vous verrez bien». Mais cette affaire m'a brisée. » Mme F. a, depuis, gagné son procès intenté pour abus de pouvoir.

« Plus de courrier, plus de téléphone » « Antonio m'a apporté tant de bonheur. » Liliane n'a aujourd'hui plus aucun contact avec ce petit garçon de 8 ans qu'elle a accueilli pendant cinq ans. « Tout a commencé quand je me suis opposée à sa réorientation scolaire vers un institut spécialisé. » Tout a dérapé. Liliane a été licenciée suite à ce désaccord. « On m'a reproché de faire comme si j'étais sa mère. Ces enfants n'ont pas le droit d'être aimés comme les autres. La famille d'accueil n'a pas le droit d'intervenir dans l'éducation de l'enfant. » Liliane regrette que les cartes postales qu'elle envoie ne parviennent pas au petit Antonio. «Un jour, on se reverra.»

« Cas social » Isabelle a 27 ans aujourd'hui et continue de voir celle qui l'a vue grandir, sa mamie. Elle avait sept mois quand elle est arrivée dans cette famille d'accueil. « Elle en avait 14 quand la Ddass l'a retirée pour l'envoyer dans un foyer. On m'a interdit de l'appeler. On m'a dit qu'il fallait couper le cordon. Ça c'est passé en une semaine. » Mais face à une Isabelle, dépressive, l'éducatrice a rappelé la « mamie » pour que l'adolescente puisse retourner dans la maison de son enfance. Tous les week-ends et toutes les vacances. « S'il y avait eu des problèmes, on ne me l'aurait pas confiée à nouveau. » Aujourd'hui Isabelle mène une vie un peu chaotique. « C'est un cas social. Elle serait restée à la maison, ç'aurait été différent. »

Marylise COURAUD et Gaspard NORRITO.
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Familles d'accueil : il faut que ça change 
mardi 13 juillet 2004
Une interview de Patrick Mareschal, président du conseil général

Les témoignages de familles d'accueil pleuvent depuis l'histoire de Lili, 10 ans, que l'Aide sociale à l'enfance voulait placer ailleurs (Ouest-France de lundi). Beaucoup ont souffert en silence, quand les enfants qu'elles accueillaient, parfois depuis des années, leur ont été enlevés. Patrick Mareschal, président du conseil général, constate un vrai problème et souhaite, notamment, conditionner les retraits à des situations graves de maltraitance. 

L'Aide sociale à l'enfance, ASE, qui dépend du conseil général, est, comme le montrent nos témoignages publiés hier, vilipendée par un certain nombre de familles d'accueil à qui on a retiré des enfants après plusieurs années de garde. Des retraits sans appel et sans réelle justification. Quelle analyse faites-vous de la situation ?

Il y a un problème de fond. L'institution décide toute seule. Les rapports entre elle et les familles d'accueil sont inégaux. L'une, l'institution, a pratiquement tous les droits. 

Ça ne facilite pas le dialogue nécessaire. Beaucoup d'assistantes maternelles ont des choses à dire, mais n'en sont pas autorisées. L'institution vit encore avec l'idée qu'elle est une administration d'État, sans lien avec les collectivités. Je pense aussi que les professionnels de l'Aide sociale à l'enfance, qui ne manquent pas de compétence et pour lesquels j'ai beaucoup de respect, restent parfois trop longtemps dans leur fonction. Je ne sais pas si c'est un métier qu'on peut faire toute sa vie.

L'ASE, pour motiver sa décision, reproche souvent aux familles leur investissement affectif auprès des enfants qu'elles accueillent ?
En premier lieu, ces enfants ont vocation à retourner dans leur famille biologique. Ils ne sont pas adoptables. Alors que, de fait, après plusieurs années dans une même famille, ils le sont tout comme. C'est toute l'ambiguïté.
L'institution dit aux familles d'accueil : «Vous n'avez aucun droit sur les enfants». Elle dit ce qui est bien ou pas pour l'enfant. On charge les familles d'un entretien purement matériel. Or, ces familles peuvent faire plus que nourrir, habiller et torcher les gosses. Mais cela, on ne le leur reconnaît pas.
Est-ce que les familles sont là pour pallier l'absence de places dans les foyers d'accueil ? Je m'interroge. Si ces enfants appartiennent à l'institution, alors, il ne faut pas les laisser dix ans dans une famille.

Comment peut-on rééquilibrer la situation ?
N'oublions pas que le conseil général n'est pas maître de toutes les décisions. C'est le juge pour enfants qui décide au début du placement. C'est l'ASE qui le gère. L'institution se veut gardienne et propriétaire exclusif de ces enfants. Il peut y avoir excès de pouvoir. Elle ne supporte pas la contradiction du débat. L'interpellation des parents doit être examinée avec beaucoup d'attention. Nous devons limiter les retraits des enfants des familles d'accueil à des situations graves de maltraitance. Il y a encore trop de cas où les enfants sont enlevés parce qu'il y a un désaccord sur ce qui est bon ou pas pour l'enfant, par exemple en termes d'orientation scolaire. Et, finalement, c'est l'inspecteur de l'ASE qui décide seul.
Désormais, je souhaite que ces décisions, lourdes de conséquences se prennent en collégialité, en mettant en place une formation de quatre-cinq personnes composée de professionnels et d'élus.

Quand il y a différend entre l'institution et la famille, celle-ci subit une double sanction cruelle : elle peut perdre son agrément et se voir enlever l'enfant auquel elle est attachée. Trouvez-vous cela normal ?
Les assistantes maternelles sont salariées du conseil général, mais sans garanties. Elles peuvent être mises à pied immédiatement en cas de soupçons. Leur salaire est alors supprimé. Dans l'attente de certitudes, on devrait garder ses droits au salarié. Je remarque que, devant les tribunaux, nous perdons souvent. Est-ce le rôle de la collectivité de plaider contre ses propres salariés ? Je ne le crois pas.

Et pour la petite Lili, placée à l'âge de cinq jours dans une famille d'accueil à Saint-Viaud ?
Vous l'avez constaté, l'enfant n'a pas été retiré. On va voir pendant les vacances si on peut la sortir un peu. Et on fera un point à la rentrée.

Propos recueillis parMarylise COURAUD et Gaspard NORRITO.
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