alternatives éducatives : des écoles différentes
| LE GUIDE-ANNUAIRE | Présentation | SOMMAIRE |

I Une école différente ? Pour une société différente ? Qui n'en veut ?! I Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop |
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Appel pour des éts innovants et coopératifs |
I Obligation scolaire et liberté I | Une école différente ? Pour une société différente ? Qui n'en veut ?! I

Quelques autres "rubriques", parmi beaucoup d'autres, toujours d'actualité :
les rapports parents-profs, la maternelle à 2 ans, l'ennui à l'école les punitions collectives,  le téléphone portable, l'état des toilettes, le créationnisme...
 
 

Archives "projet 2001" :
Marseille : LABORATOIRES DE L'ÉCOLE POUR TOUS
 

"à propos de collège ... où en sont les projets de création de collèges et lycées "expérimentaux" (publics)?"
Rentrée 2008 : Nouvelle rustine sur une bouée, une baudruche,  ou un canot de sauvetage ?
Peut-être, tout simplement, pour ceux n'ayant pu bénéficier d'un charter vers l'Afrique,
trois ou quatre "charter schools" made in france ?
 

Bouches du Rhône :
Le Projet C L E F
(Collège Lycée Expérimental Freinet)

le projet en version pdf (env. 200 ko)

On va tester à La Ciotat le "mieux apprendre"
Un collège et un lycée choisis avec quatre autres en France
Six établissements ont été choisis par le ministère de l'Éducation nationale
pour servir de laboratoires à la rentrée 2008 afin "de mieux faire apprendre les élèves".
"L'idée est de travailler au départ sur un groupe limité de collèges difficiles"...
 

« L’école n’est point une halte, elle est la route qui ouvre vers des horizons à conquérir »
Célestin Freinet
1
Sommaire
Présentation générale du projet ......................................................................... 2
Ruptures et continuités ........................................................................................................... 2
Notre conception de l’apprentissage, du suivi des élèves, de l’évaluation : .......................... 4
Des objectifs ambitieux ...................................................................................................... 4
Des modalités pratiques de mise en oeuvre cohérentes ...................................................... 6
Les cours disciplinaires : le travail commun ..................................................... 7
Description du fonctionnement des cours disciplinaires ........................................................ 7
Modalités pratiques retenues .................................................................................................. 8
Individualiser le travail des élèves ..................................................................... 9
Fonctionnement du travail individualisé ................................................................................ 9
Un outil de pilotage nécessaire : le plan de travail ............................................................... 10
Raison d’être du Travail Individualisé : ............................................................................... 11
Travail individualisé et hétérogénéité .................................................................................. 11
Travail individualisé et soutien scolaire ............................................................................... 12
Concevoir et réaliser : les ateliers .................................................................... 13
Intégrer une pédagogie du projet ..................................................................... 14
Objectifs poursuivis, exemples ............................................................................................ 14
Le rôle des parents ................................................................................................................ 15
Le lien avec les IDD, TPE et PPCP ..................................................................................... 15
Projets, compétences et tutorat ............................................................................................. 17
La vie coopérative : Conseils et entretiens ...................................................... 18
Le choix d’une logique éducative ........................................................................................ 18
L’entretien du matin ............................................................................................................. 19
Les conseils .......................................................................................................................... 20
L’évaluation ........................................................................................................ 20
Une évaluation co-construite dans un cadre harmonisé ....................................................... 20
L’autocontrôle par le contrat de travail ................................................................................ 21
Les brevets et livrets de formation ....................................................................................... 23
Cohérence entre l’évaluation au CLEF et les programmes .................................................. 24
Proposition de mise en oeuvre .......................................................................... 26
L’emploi du temps des élèves .............................................................................................. 26
Le service des professeurs .................................................................................................... 27
L’emploi du temps des professeurs ...................................................................................... 28
Favoriser la bivalence ........................................................................................................... 28
Les remplacements de courte durée des enseignants ........................................................... 29
Le rôle des parents ................................................................................................................ 31
Conclusion .......................................................................................................... 31
 
 
 

Présentation générale du projet

Ruptures et continuités
Ce projet est né de la nécessité autant pour les élèves que pour les
enseignants et les parents d’améliorer le système actuel du second degré de
l’éducation nationale à savoir le collège et le lycée. Nous voulons proposer un
établissement à visage humain fondé sur le travail, la coopération, le respect de
l’individu. Ce collège-lycée doit donner ou redonner le désir d’apprendre et
d’accéder à des responsabilités. Il doit réellement se donner les moyens
pédagogiques de préparer les élèves à une vie de citoyens actifs, autonomes,
capables de s’adapter à toutes les situations et surtout de créer la société de
demain. Il se veut aussi être un établissement d’excellence où chaque élève se
construira un parcours scolaire ambitieux.
Notre projet propose ainsi une réelle mise en oeuvre de la loi n° 2005-380 du 23
avril 2005 d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école.
Notre but n’est pas de faire réussir quelques-uns seulement, mais bien
d’amener chacun aussi loin que possible tant au niveau des connaissances et
savoir-faire définis par les instructions officielles de l’Education nationale,
resituées dans le cadre du socle commun qu’à celui de l’épanouissement
personnel. Il nous semble que ces objectifs ne peuvent être atteints que dans un
ensemble collège - lycée dans lequel :
· On propose un travail ouvert sur la vie et sur le monde,
· On valorise les diverses méthodes d’acquisition des connaissances et
notamment des démarches d’apprentissage authentiques,
· On respecte le rythme de travail de chacun, son originalité ainsi que les
différents aspects de sa personnalité,
· On favorise l’autonomie, on développe le sens critique et on permet une
réelle prise de responsabilités,
· On développe une éducation par la réussite en reconnaissant les progrès
de chacun et l’acquisition de compétences,
· Enfin, on positionne le travail comme une valeur fondamentale.
Aussi, le cadre choisi pour ce projet est celui de la pédagogie de Célestin
Freinet à travers laquelle il a toutes les chances de se réaliser, cette pédagogie
vivante étant en relation constante avec les chercheurs en sciences de
l’éducation. D’ailleurs, le laboratoire Théodile (science de l’éducation Lille III)
sous la direction d’Yves Reuter vient de publier les conclusions remarquables
d’un travail de recherche d’une immense envergure (plus de cinq ans) sur
l’étude d’une école Freinet à Mons en Bareuil. Dans Une Ecole Freinet,
fonctionnements et effets d’une pédagogie alternative en milieu populaire les
résultats présentés montrent que globalement les élèves réussissent mieux à tous
les niveaux (1)

1)  Lors de sa conférence au congrès de l’ICEM à Paris en août 2007, Yves Reuter affirme que globalement,
l’école s’est relevée par rapport à la situation antérieure : augmentation des élèves inscrits,
diminution de la violence, meilleurs résultats aux évaluations, meilleure intégration des élèves en
souffrance (y compris ceux envoyés par les autres écoles) sollicités comme les autres, disparition
de catégories fixistes et humiliantes, climat de travail dans l’école en amélioration. « Tous les
observateurs sont frappés par cela : moins de craintes, moins de peurs ». En collège, les résultats
continuent à être positifs, et l’équipe de recherche note « la capacité importante des élèves à
analyser les mécanismes en vigueur dans l’établissement»…
Yves Reuter souligne la grande clarté de ses résultats : « c’est suffisamment rare, dans le milieu de
la recherche, pour être souligné. Nous avons pu montrer, sans connivence et en toute recevabilité
scientifique, que les pédagogies Freinet que nous avons observées ont des effets positifs y compris
sur les élèves de milieux culturels les plus distants de l’école ».
Pour lui : « Ce qui est spécifique à la pédagogie Freinet, c’est l’articulation de toutes ces
dimensions. A notre avis, ce qui fait l’efficience, c’est le fonctionnement en système. Je crois que
ces enseignants là ne sont pas dans le flou, dans le confus. Ils ont une grande conscience de ce
qu’ils font. Nous avons été très surpris de voir comment ils répondaient de manière très précise à
nos questions. Il existe des formes de théorisation liées aux pratiques, qui nous ont impressionné.
Le travail collectif, l’expérience, amènent des clarifications très poussées, très loin de celles de
l’Université. Mais vous avez raison de soulever un paradoxe : cette école est très marginale,
alors qu’elle est à fond dans la prescription telle qu’elle existe dans les programmes. Ils
arrivent à réaliser ce que l’institution-Ecole semble réclamer comme fonctionnement,
sans arriver à le mettre en oeuvre… »
.
Nous voulons ainsi insuffler aux élèves le goût du travail, de l’effort, l’envie de
se surpasser mais aussi, et tout simplement, le bonheur d’être à l’école sans quoi
tout le reste est vain. Nous adhérons donc aux textes de référence de l’ICEM
(Institut Coopératif de l’Ecole Moderne), dont nous faisons partie, ainsi qu’aux
écrits fondamentaux de Célestin Freinet. Notons ici que contrairement à
l’opinion encore répandue qui voudrait que la pédagogie de Célestin Freinet soit
une pédagogie du laisser-faire, voire de l’abandon de l’enfant à lui-même, il est
rappelé ici qu’il n’en est rien et que les adultes ont à assumer leur rôle
d’enseignant avec rigueur.

D’ailleurs, nous rappelons que les pays scandinaves et en particulier le
Danemark ont choisi depuis longtemps de s’appuyer largement sur la pédagogie
Freinet pour concevoir leur système éducatif. Ce projet s’inspire donc aussi de
ce que l’on peut appeler par simplification « le modèle nordique » puisque nous
travaillons en collaboration avec des enseignants danois.

De plus, l’une des conditions sine qua non pour que les élèves réussissent
leur scolarité avec toutes les chances de leur côté est qu’ils entrent dans un
établissement où les professeurs travaillent réellement en équipe avec la même
conception de leur métier, échangent sur leurs pratiques, conçoivent des outils
communs, proposent un livret d’acquisition de compétences en ayant les mêmes
critères d’évaluation et surtout conçoivent leurs rapports avec les élèves comme
enrichissants et respectueux de l’autre quel qu’il soit.

C’est pour cela qu’il paraît nécessaire, tout comme dans les écoles Freinet, de
constituer une équipe de professeurs volontaires qui enrichissent le présent
projet et s’engagent à travailler en adéquation avec celui-ci. L’intégration
d’autres formes de pratiques innovantes complémentaires (et de co-équipiers)
est alors une richesse à condition que ces pratiques soient cohérentes avec les
principes pédagogiques du projet.

Notre conception de l’apprentissage, du suivi des élèves, de
l’évaluation :

Des objectifs ambitieux
Aujourd’hui, l’échec scolaire, les orientations par défaut, les sorties sans
qualification, le bilan en demi-teinte de l’éducation prioritaire, les abandons en
premier cycle de l’enseignement supérieur imposent au système éducatif un
changement de perspectives. Pour apporter aux élèves « la confiance dont ils ont
besoin pour leur réussite personnelle et professionnelle », selon les termes du
rapport annexé à la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’École
d’avril 2005, le service public de l’éducation nationale doit se rapprocher du
terrain, de l’usager, de chaque élève et de sa famille, de manière à répondre de
façon appropriée à une demande diversifiée. La politique éducative passe
désormais par une individualisation des dispositifs et des pratiques
pédagogiques, qui permet « de soutenir les plus faibles, tout en encourageant les
plus forts à se dépasser » et de doter ainsi chacun d’armes égales dans la
confrontation à venir avec la vie sociale et professionnelle.

(1) Pour une école plus proche et plus équitable - Rapport annuel 2006 des
inspections générales IGEN/IGAENR
Selon nous, l’apprentissage et l’évaluation doivent être autant
disciplinaires (savoir / savoir-faire) que transversaux (savoir-faire / savoir-être).
Ils doivent prendre en compte les besoins fondamentaux des élèves – futurs
citoyens en quête de respect, de considération, de responsabilités et
d’autonomie.
Parmi ces besoins fondamentaux, nous considérons que l’expression, la
coopération et le tâtonnement expérimental occupent une place centrale.

L’expression car elle est la manifestation première de la vie, la
coopération car elle est la condition de la vie en société, le tâtonnement
expérimental car lui seul permet d’apprendre véritablement, de comprendre et de
retenir.
Ces principes participent d’une prise en charge naturelle de l’élève par luimême
et par la communauté éducative (parents, enseignants…), chacun se
sentant solidaire des autres, de l’autre, hors de toute discrimination.
De fait, l’évaluation doit être essentiellement formatrice et ne pas juger
l’individu par une note « fourre-tout ». Elle doit permettre une prise en charge
croissante de la part des élèves dont les progrès sont sans cesse valorisés.
L’évaluation des compétences devient ainsi nécessaire et même
incontournable puisqu’elle permet aux élèves de savoir précisément ce sur quoi
ils seront évalués à priori et ce qu’ils devront rattraper à posteriori. Elle
deviendra également indispensable aux parents et aux enseignants pour suivre
les réussites et les échecs des élèves.
Ce suivi permettra de proposer des remédiations et des consolidations
nécessitant elles-mêmes une diversification de pratiques, du travail individualisé
au travail par groupes de besoin en passant par le tutorat.
Les redoublements n’ont alors plus de raison d’être puisque tout retard
dans un champ disciplinaire est alors rattrapé lors de moments dédiés, planifiés,
encadrés, visant efficacement à l’acquisition des compétences du socle commun
« à minima ».
Le travail par projet et par atelier est alors le ciment de tout le reste : raison
d’être de certaines études, application pratiques d’autres études, travail en
interdisciplinarité, vecteur du travail d’équipe (expression, coopération,
tâtonnements individuels et collectifs). Il responsabilise les élèves et les rend de
plus en plus autonome tout au long de leur scolarité et les aide à se construire
une véritable identité, en prise directe avec le monde, avec leur orientation et
avec leur devenir de futurs adultes.

Ainsi, nous nous attacherons tout particulièrement :
· A l’expression et à la communication, (épanouissement),
· A la vie coopérative, (dynamiques sociales),
· Au « tâtonnement expérimental », (construction des savoirs),
· Au travail individualisé,(rythme de travail, autonomie),
· A une évaluation formatrice.(responsabilité, projets personnels).
 
 

Des modalités pratiques de mise en oeuvre cohérentes
« Art. L. 401-1. - Dans chaque école et établissement d'enseignement scolaire
public, un projet d'école ou d'établissement est élaboré avec les représentants de
la communauté éducative. Le projet est adopté, pour une durée comprise entre
trois et cinq ans, par le conseil d'école ou le conseil d'administration, sur
proposition de l'équipe pédagogique de l'école ou du conseil pédagogique de
l'établissement pour ce qui concerne sa partie pédagogique.

« Le projet d'école ou d'établissement définit les modalités particulières de mise
en oeuvre des objectifs et des programmes nationaux et précise les activités
scolaires et périscolaires qui y concourent. Il précise les voies et moyens qui
sont mis en oeuvre pour assurer la réussite de tous les élèves et pour associer les
parents à cette fin. Il détermine également les modalités d'évaluation des
résultats atteints.

« Sous réserve de l'autorisation préalable des autorités académiques, le projet
d'école ou d'établissement peut prévoir la réalisation d'expérimentations, pour
une durée maximum de cinq ans, portant sur l'enseignement des disciplines,
l'interdisciplinarité, l'organisation pédagogique de la classe, de l'école ou de
l'établissement, la coopération avec les partenaires du système éducatif, les
échanges ou le jumelage avec des établissements étrangers d'enseignement
scolaire. Ces expérimentations font l'objet d'une évaluation annuelle.
Le Haut Conseil de l'éducation établit chaque année un bilan des
expérimentations menées en application du présent article.

(2) Loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'École - Loi n°2005-380
du 23 avril 2005
C’est pourquoi nous proposons plusieurs moments d’apprentissage qui se
complètent et s’articulent entre eux et permettent de redonner du sens aux
apprentissages définis par les Instructions Officielles :
- Les cours disciplinaires en classe entière,
- Le Travail Individualisé en demi classe,
- Les ateliers et les projets souvent pluridisciplinaires en groupe classe ou
de projet.
- Les moments de vie scolaire (entretien / conseil)
 
 

Remarque : L’association de ces moments devrait aussi permettre de
lutter contre l’ennui qui est un grand fléau dans le second degré. Cet ennui naît
en partie de l’absence de motivation des élèves qui se transforme à terme en
démotivation générale pour certains. Cette démotivation fait suite notamment à
l’incompréhension qu’ont nombre d’élèves d’une part de l’intérêt des cours euxmêmes
et d’autre part de la cohérence d’ensemble de leur année scolaire voire
de leur cursus (pas d’interdisciplinarité, pas de projets personnel ni collectifs,
peu ou pas d’individualisation des parcours, peu ou pas de vision à court terme
(méconnaissance des critères d’évaluation, des attentes des professeurs), à
moyen terme (si ce n’est la volonté d’éviter de redoubler pour certains et
d’obtenir une mention pour d’autres) ou à long terme (connaissance des
métiers, des options à choisir, des efforts fournir…).

Au CLEF, le fait de faire « vivre » en quelque sorte les connaissances et
compétences acquises lors des cours au travers des ateliers et des projets (et
inversement) leur donnent une légitimité largement acceptée par tous les élèves.
En outre, le fait que les cours disciplinaires permettent aux élèves d’acquérir les
compétences nécessaires à leurs projets en cours de réalisation ou de consolider,
approfondir et compléter les apprentissages faits lors de ces ateliers et projets
sera une garantie supplémentaire concernant leur concentration et leur
participation en cours : les cours disciplinaires répondront enfin à un besoin des
élèves.

A ces moments collectifs s’articule aussi le Travail Individualisé, phase
absolument nécessaire d’appropriation et de consolidation individuelle.
Les cours disciplinaires : le travail commun
Ambition n°1 : faire acquérir par les élèves les connaissances et les compétences
attendues
Projet de l’académie d’Aix Marseille 2007-2010 : la route haute vers la
réussite scolaire

Description du fonctionnement des cours disciplinaires
Le matin auront lieu les cours disciplinaires comme dans un
établissement traditionnel à savoir, une classe face à un professeur (ce qui
n’empêchera nullement le travail par groupe, par binôme etc.). On veillera à
privilégier aussi bien l’expression orale qu’écrite dans toutes les disciplines. On
travaillera systématiquement sur la méthodologie et sur les techniques. Comme
on l’a dit précédemment, on approfondira, consolidera et complètera les
apprentissages faits pendant les ateliers et les projets. Le contenu et le
fonctionnement des cours sera en partie négociable pour chaque classe lors du
conseil de coopérative en fonction des besoins (et des désirs) de chacun sans
jamais perdre de vue le Socle Commun et les Instructions Officielles. Ainsi
s’établira un va et vient constant entre ces cours disciplinaires et les ateliers et
projets.
Chaque cours sera clairement identifié par un titre, des objectifs et une
évaluation.

Modalités pratiques retenues
Les disciplines :
Français, histoire géo, mathématiques, SVT, physique chimie, langues, EPS,
philosophie (dès la 6ème), musique, arts plastiques, technologie (et SES au lycée).
Pour les langues, on pourra envisager entre 30 et 45 minutes par jour alors
qu’il faudra plutôt privilégier les gros blocs horaires pour les autres disciplines
(1h30 au minimum, 3h au maximum). Ainsi, les élèves pourront « s’installer »
dans de réelles activités pédagogiques, ne pas être dans l’urgence ni le
saucissonnage des emplois du temps actuels et surtout finir ce qui a été entrepris
afin là encore de motiver le travail.
Par exemple les élèves de sixième auraient une fois par mois, une
matinée (2h30) musique, une matinée arts plastiques, une matinée philosophie,
une matinée technologie. Chaque semaine, ils auraient un cours de français de
2h30, un cours de mathématique de 2h30 ; un cours d’histoire géographie d’une
heure et demi, un cours de sciences de 2h, deux cours d’EPS de 1h30 à 2h.
On veillera à la composition de classes qui ne devront pas dépasser un
effectif de 25 élèves au collège, ce qui nous parait essentiel. La constitution de
ces groupes de travail permettra par une réelle vie en collectivité, de créer de
véritables liens, de favoriser l’entraide et l’émulation.
Ces cours « traditionnels » du matin donneront des repères stables aux
élèves et permettront aux enseignants de couvrir l’ensemble des programmes des
Instructions Officielles. Mais c’est bien l’ensemble cours, ateliers, projets et
travail individualisé qui permettra d’atteindre et de dépasser au collège les
objectifs fixés par le socle commun.
Le travail individualisé y jouera un rôle central.
 

Individualiser le travail des élèves
Article 16 (loi d’orientation)
Après l'article L. 311-3 du code de l'éducation, il est inséré un article L. 311-3-1
ainsi rédigé
« Art. L. 311-3-1. - A tout moment de la scolarité obligatoire, lorsqu'il apparaît
qu'un élève risque de ne pas maîtriser les connaissances et les compétences
indispensables à la fin d'un cycle, le directeur d'école ou le chef d'établissement
propose aux parents ou au responsable légal de l'élève de mettre conjointement
en place un programme personnalisé de réussite éducative. »
Article 31
L'article L. 332-4 du code de l'éducation est complété par trois alinéas ainsi
rédigés :
« Des aménagements appropriés sont prévus au profit des élèves
intellectuellement précoces ou manifestant des aptitudes particulières, afin de
leur permettre de développer pleinement leurs potentialités. La scolarité peut
être accélérée en fonction du rythme d'apprentissage de l'élève.
Le Travail Individualisé (T.I.) nous parait être à la fois l’élément
fondamental et la partie la plus innovante de ce projet. C’est ce qui nous
tient le plus à coeur.
C’est un travail que l’élève effectue seul, à son rythme, de façon
autonome et avec un accompagnement des professeurs. L’autonomie est un des
mots clés de la pédagogie Freinet « C’est la liberté pour un individu de se
gouverner par ses propres lois, et de disposer librement de soi » (Larousse). Il y
a là une notion de contrainte et de liberté à la fois. L’autonomie est un
apprentissage ; on apprend à se construire, à être acteur/auteur de ses
apprentissages, à reconnaître les autres. Le TI développe aussi des capacités
d’organisation, de socialisation et d’entraide. L’enseignant est là pour organiser,
inciter, proposer, stimuler, rectifier, temporiser, valoriser…

Fonctionnement du travail individualisé
Le TI est quotidien (2h par jour dans l’établissement avec des
prolongements à la maison).
Au moment du TI l’élève se retrouve dans un groupe correspondant à une
demi classe (entre 10 et 15 élèves), toujours dans le même lieu avec un
professeur tuteur référent qui connaît bien l’élève, lui donne des conseils et
devient un interlocuteur privilégié avec la famille.
Le TI est découpé par période donnée en fonction du niveau de l’élève (on peut
aller de quinze jours en 6ème à l’année entière pour les élèves passant le bac).
Il est établi par l’élève avec l’accompagnement de son professeur tuteur
et se compose de passages obligés et d’activités choisies. L’élève doit pouvoir
puiser dans une gamme de travaux variés afin de faire un véritable choix guidé à
la fois par ses goûts et par ce qu’il conçoit et comprend comme nécessaire à son
parcours scolaire. Ainsi, dans chaque matière et à chaque niveau les professeurs
auront établis des plans de travail généraux annuels et par séquence dans le
cadre des programmes. Les enseignants devront aussi concevoir des outils,
comme des fichiers autocorrectifs s’ils n’existent pas encore.

Un outil de pilotage nécessaire : le plan de travail
Le plan de travail est un document écrit qui permet donc à l’élève de
savoir ce qu’il peut faire, pendant le temps de TI, quand il peut le faire et surtout
ce qu’il a choisi de faire et qui l’engage sur une certaine période. C’est un
véritable contrat que l’élève s’engage à respecter et qui doit guider son travail.
Les enseignants prévoient « un choix de possibles » plus ou moins large
suivant le moment de l’année et le niveau de chacun. Le plan de travail fait
apparaître toutes les activités régulières mais aussi les activités ponctuelles qui
sont prévues avec un peu d’avance ; on peut même y mettre des projets
personnels propres à certains enfants, à certains moments ou des projets
collectifs. Le contenu du plan de travail est le minimum à faire dans une période
donnée, décidé à priori par l’enseignant et négociable par l’élève en fonction de
ses difficultés, projets, besoins etc.…Le plan de travail n’est pas le même pour
tous les élèves et au fur et à mesure de l’avancement pendant l’année, il se
modifie (contenu et quantité). Pendant le TI, les élèves engagés dans un projet
peuvent travailler en groupe et s’aider. Cela leur permet donc aussi de prendre
conscience des priorités de leur travail et d’apprendre progressivement à les
gérer.
Remarque : Le contrat correspond dans les faits davantage à une obligation de
moyens que de résultats pour certains élèves (de 6ème notamment) car il y a tout
un apprentissage à faire (gestion du temps, méthodologie) pour pouvoir réaliser
son travail avec une relative autonomie et réussir son contrat. Le suivi du T.I.
permet d’ailleurs d’aider à la réalisation des contrats, tout au moins pour la
partie « obligatoire » du plan de travail.

Durant les périodes de T.I., les adultes sont présents : ils sont des
personnes ressources dans chaque matière et d’une façon générale en
méthodologie. Les élèves ont aussi un accès libre au CDI. C’est enfin le
moment, de façon régulière, où le professeur tuteur fait le point avec l’élève sur
l’ensemble de son plan de travail : bilan intermédiaire ou final de la période de
T.I., mise en évidence des points à améliorer (méthodologie, rythme de travail
etc.), choix de l’élève et négociation du prochain plan de travail pour la partie
optionnelle etc.

Raison d’être du Travail Individualisé :
Cette technique rassure et encourage l’élève, le pousse à se surpasser et
tout du moins développe son autonomie. En même temps, elle permet à chacun
d’avancer à son rythme, de prendre le temps nécessaire, d’aller plus vite….
« Avec le plan de travail, l’enfant devient pour ainsi dire libre dans le
cadre de certaines barrières qu’il a d’avance mesurées et acceptées ; dans les
limites de ce cadre, il peut aller à son pas, mesurer l’avancement de sa tâche, se
hâter pour se reposer ensuite, ou se donner à d’autres activités plus
passionnantes ; il acquiert à cette pratique, même tout jeune, la notion de l’ordre,
de la maîtrise de soi, de la confiance, de l’amour du travail fini qui évoluera en
conscience professionnelle, de l’équilibre et de la paix conquis de haute lutte par
la vertu de travail » (L’école moderne française).

Travail individualisé et hétérogénéité
Les classes et demi classes de T.I. (groupes de travail formés de 10 à 15
élèves) seront de préférence hétérogènes puisque, par le fonctionnement de
l’établissement, le jeu des options que l’on retrouve dans les établissements
traditionnels aura disparu.
En effet en l’état actuel du système scolaire, les parents tentent de
« préserver » la scolarité de leurs enfants en choisissant des options (telles que
latin, allemand langue 1 etc.…) qui les feraient intégrer de « bonnes classes ».
En fait, ils sont conscients des problèmes de l’enseignement du second degré et
essaient par ce moyen de protéger leur enfant. Mais, cette solution individuelle
est souvent un leurre (que de « mauvais élèves dans les classes d’allemand » se
plaignent les collègues) et ne résout pas le problème à la source : faire du
collège et du lycée un lieu de travail et de réussite où chacun est respectueux de
l’autre et coopère au bon fonctionnement de l’établissement. Les classes de
niveaux nivellent encore plus les élèves, créent de « fausses réussites » dans les
classes où le niveau est bas ce qui amène à un cuisant échec plus tard qui n’est
compris ni par l’élève ni par ses parents ; ou bien fabriquent de « mauvais
élèves », « les moins bons des bonnes classes», ce qui génère encore de l’échec
scolaire.
Pour enrayer cette volonté d’homogénéité, et valoriser et tirer parti d’une
hétérogénéité à la fois incontournable et riche de promesses l’ordre et la
discipline sont nécessaires en classe (invariant n°22) : c’est ce que nous
montrerons dans la partie 5.
L’hétérogénéité devient dans cette perspective d’ensemble une ressource
pour coopérer, confronter ses idées et s’impliquer pleinement dans les
apprentissages. D’autant que le principal but du T.I. est l'appropriation par
chacun(e) des "découvertes" communes.

Travail individualisé et soutien scolaire
Le travail individualisé permettra d’intégrer au fonctionnement du
collège- lycée le soutien scolaire qui pourra être de différentes natures :
intervenants spécialisés par disciplines, tuteur référent de T.I., fichiers autocorrectifs,
tutorat par un pair lors du T.I.
Mais ce soutien sera aussi favorisé par d’autres dispositifs puisque, par exemple,
chaque professeur pourra organiser un tutorat dans ses cours, un travail
d’équipes hétérogènes ou homogènes (pour remédiation) etc.
C’est pourquoi nous pensons que les élèves n’auront plus besoin d’avoir des
cours particuliers du soir : le CLEF prendra en charge leur accompagnement de
A à Z, de la sixième à la terminale. Etant donné que tous les élèves sont
concernés et doivent participer au TI, ce système permet de ne pas opérer de
discrimination ostentatoire pour les élèves en difficultés mais également, mine
de rien, de permettre à certains (qui croyaient savoir) de prendre conscience de
leurs lacunes; notamment grâce au principe du tutorat entre pairs extrêmement
précieux et efficace - pour les deux élèves. Enfin, cela peut permettre aussi à
certains d’aller plus loin et plus vite, ce qui n’est pas à négliger.
En conclusion, dans ce cadre, les PPRE sont généralisés à l’ensemble des
élèves de façon habituelle. En effet, c’est le fonctionnement même du CLEF qui
permet de situer à chaque instant les besoins de élèves et après chaque
quinzaine, les modalités de travail à faire évoluer pour tel ou tel élève,
notamment au travers de son contrat de travail et des décisions qu’il sera amené
à prendre (et donc à accepter) avec son professeur référent.

Concevoir et réaliser : les ateliers
Tout individu veut réussir. L’échec est inhibiteur, destructeur de l’allant
et de l’enthousiasme.
[…] Faites toujours réussir vos enfants. Le tonus de l’enseignement en sera du
coup très notablement réhabilité.
Mais, vous diront parents et éducateurs, on ne peut tout de même pas mettre une
bonne note à un travail insuffisant, ou féliciter un élève pour un cahier mal tenu.
Oui, mais nous pouvons pratiquer une pédagogie qui permette aux enfants de
réussir, de présenter des travaux faits avec amour, de réaliser des peintures ou
des céramiques qui sont des chefs-d’oeuvre, de faire des conférences applaudies
par les auditeurs.
Invariant n°10 bis
Ces ateliers se déroulent l’après-midi. Ils sont le plus souvent possible
pluridisciplinaires à l’image de la complexité de la vie. Aussi, seront mises en
valeur les disciplines artistiques telles que les arts plastiques, la musique,
l’expression corporelle etc. ainsi que la technologie. Ils aboutiront autant que
faire se peut sur une production : exposé, compte rendu, article pour le journal
de la communauté scolaire, émission radio, construction, chef d’oeuvre etc.…
Les élèves doivent participer à deux ateliers d’environ 4 heures chacun
tous les quinze jours (ou bien un seul de huit heures). Ils choisissent leurs
ateliers parmi une liste établie par les enseignants (après concertation avec les
élèves lorsque cela est possible) en veillant à respecter plusieurs points :
1. leur « niveau » :
Premier niveau : 6ème, 5ème, 4ème
Second niveau : 3ème, 2de,
Troisième niveau : Première, Terminale.
Ces « niveaux » permettent de créer des groupes différenciés par un
décloisonnement.
2. un équilibre des matières (surtout dans le premier et le second niveau)
D’une façon générale et sauf cas particulier, les élèves ne peuvent choisir un
atelier qu’ils ont déjà suivi.
Par cette organisation on met en oeuvre une réelle interdisciplinarité qui peut être
à la fois une réponse aux besoins disciplinaires, éducatifs et d’apprentissage.

Ces ateliers sont une façon de mettre en oeuvre l’ambition n°5 du projet de
l’Académie d’Aix Marseille 2007-2010 : mettre l’ouverture de l’école sur
son environnement au service de la réussite scolaire.
· L'ouverture sur le monde professionnel
· L'ouverture sur l'environnement international
· L'ouverture sur l'environnement artistique et culturel
C’est aussi ce que permettent les projets.
Intégrer une pédagogie du projet
Objectifs poursuivis, exemples
A raison d’un par trimestre (et quitte à poursuivre à l’occasion un projet
récent ou ancien inachevé ou pouvant être approfondi avec profit etc.) les projets
permettent à l’élève de s’investir dans une entreprise qui l’intéresse à priori mais
qui nécessitera un engagement et des efforts sur une période donnée assez
longue.
Les projets permettent d’abord de faire fonctionner les différents medias
de la communauté scolaires ouverts sur le monde : journal, site Internet, radio
etc.
Ils sont aussi l’occasion de travailler à la constitution de reportages pour
BT ou pour les plus grands à la création d’une BT2.
Remarque : les BT et BT2 sont des outils de documentation pour les collégiens
et les lycéens. Revues de grande qualité, reconnues par l’ensemble du monde de
l’éducation, elles brassent toutes les disciplines et incitent les jeunes à la
recherche et à la création. Leur spécificité est d’associer les élèves à tous les
stades le la réalisation des revues.
Ils peuvent aussi être à l’origine de créations artistiques, scientifiques ou
technologiques ambitieuses ; (exemple : monter une pièce de théâtre, réaliser un
court métrage, fabriquer un engin solaire etc.) qui peuvent permettre des
partenariats extérieurs (artistes, chercheurs, instituts de recherche, entreprises...)
facilitant la finalisation des projets.
Ils permettent enfin d’organiser des dispositifs intéressant tout ou partie
du CLEF (spectacles de fin d’année, expositions, classes transplantées etc.).
Chaque enseignant a en charge deux ou trois projets en fonction de leur
importance : il est le référent de ces projets.

La liste des projets possibles est constituée avec les élèves.
Ateliers et projets donnent du sens et de l’intérêt aux apprentissages ; ils
permettent la coopération, le tâtonnement expérimental et une réelle recherche
documentaire. Cette approche active des concepts, développe les plus hautes
compétences intellectuelles en sollicitant la curiosité, les démarches
scientifiques, les recherches personnelles, mais elles ne sauraient en aucun cas
faire l'économie des apprentissages formels ni de la structuration de ces acquis
qui seront mis en oeuvre dans les cours disciplinaires, le TI et le travail
personnel.

Le rôle des parents
Les parents d’élèves jouent un rôle très important dans ce dispositif puisqu’ils
peuvent être des personnes-ressources en fonction des ateliers ou des projets et y
participer plus ou moins activement. Dans la charte de l’établissement (ou le
règlement intérieur), la place et le rôle des parents seront définis. Leur accueil et
leur implication sont essentiels à plusieurs égards :
 créer un lien partenarial durable avec les enseignants basé sur la confiance
mutuelle.
 faire profiter la collectivité de leurs connaissances, compétences, culture.
 faire comprendre aux parents le dispositif d’éducation et d’enseignement
du collège-lycée pour les aider à s’en faire une image la plus proche de la
réalité.
 les associer autant que possible à des manifestations, expositions, sorties.
 les aider à mieux comprendre la scolarité de leur enfant afin de mieux
l'accompagner tout au long de leur parcours
Une ou deux associations des parents devront être créees pour soutenir le
développement du projet mais aussi pour permettre une communication de
qualité dans les deux sens.
Le lien avec les IDD, TPE et PPCP
Les Projets pluridisciplinaires à caractères professionnel (au lycée
professionnel), les Itinéraires de Découverte (au collège) et les Travaux
Personnels Encadrés ( au lycée) sont trois dispositifs obligatoires qui ont les
mêmes objectifs que les ateliers et projets du CLEF. Le CLEF reprendra donc
les aspects et les mises en oeuvres positives de ces temps d’enseignement
pluridisciplinaires.

On peut retrouver dans nombre de textes de référence autant d’éléments qui
confortent les choix pédagogiques du CLEF :

IDD :
Les itinéraires de découverte s'inscrivent dans la continuité des parcours
diversifiés et des travaux croisés qui, depuis quelques années, ont installé ou
confirmé les pratiques interdisciplinaires au collège. Les itinéraires de
découverte visent à généraliser ces pratiques, en les référant explicitement aux
programmes des différentes disciplines.
Intégrés à la grille horaire des classes du cycle central à raison de deux heures
hebdomadaires, les itinéraires de découverte contribuent à donner aux
enseignements dispensés au collège un sens et une cohérence qu'ils semblent
parfois avoir perdus pour un certain nombre de collégiens.
Une triple ambition doit animer la mise en oeuvre de ces itinéraires de
découverte :
- donner davantage de sens aux contenus d'enseignement et développer
l'autonomie des élèves dans leur travail scolaire ;
- contribuer à la valorisation des goûts et aptitudes des élèves, par l'exploration
de différents domaines d'étude, et faciliter ainsi la préparation des projets
d'orientation ultérieurs ;
- élargir l'espace d'initiative des équipes pédagogiques à travers la conception
des thèmes et sujets d'étude ainsi que le suivi et l'évaluation des travaux des
élèves.
Extraits du B.O. n° 16 du 18 avril 2002

TPE :
La direction générale de l’enseignement scolaire liste ainsi les apports des TPE,
institué en tant qu’épreuve obligatoire anticipée à compter de la session 2007 :
Solliciter leur curiosité intellectuelle dans une situation d'apprentissage actif,
former leur esprit critique, les motiver par un travail dont ils définissent euxmêmes
le sujet.
Mobiliser leurs savoirs dans une production, découvrir les liens qui existent
entre les différentes disciplines et percevoir la cohérence des savoirs scolaires.
Se confronter à l'erreur et la surmonter.
Développer de nouvelles capacités et compétences, utiles pour la poursuite
d'études, la vie sociale et professionnelle : autonomie, travail en groupe,
recherche documentaire, argumentation, maîtrise de l’outil informatique et
d'Internet, expression orale …
Acquérir des méthodes de travail : élaboration progressive puis choix stabilisé
d'une problématique, choix d'un support adapté de réalisation, présentation
synthétique, respect d’un échéancier…

PPCP :
L'introduction du projet pluridisciplinaire à caractère professionnel dans toutes
les formations conduisant aux BEP et aux baccalauréats professionnels
manifeste la volonté de renforcer une pratique pédagogique qui consiste à faire
acquérir des savoirs et/ou des savoir faire à partir d'une réalisation concrète,
liée à des situations professionnelles.
Le projet pluridisciplinaire permet en effet le renforcement d'une démarche
pédagogique de type inductif dans toutes les disciplines.
Le projet pluridisciplinaire à caractère professionnel est une modalité
pédagogique qui permet également de développer l'acquisition de savoirs et de
savoir faire liés au travail en équipe, à la recherche documentaire et à une
réalisation pratique.
La présente circulaire a pour objet d'apporter des précisions relatives aux
caractéristiques, aux objectifs et aux modalités d'organisation du projet
pluridisciplinaire à caractère professionnel dans les formations préparant au
BEP et au baccalauréat professionnel.
Extrait du BO n°25 du 29 juin 2000
Cependant, une différence s’imposera lorsque le CLEF fonctionnera depuis
plusieurs années. En effet, le travail par projets et ateliers occupera un rôle
central au CLEF devenue pour partie routinier (2 ou 3 projets par année scolaire
sur une période moyenne de sept ans). Ainsi, un véritable cercle vertueux
pourra s’établir puisque les élèves prendront progressivement une part croissante
dans la réalisation de projets et/ou en réaliseront de plus ambitieux d’un point de
vue individuel et collectif.

Exemple de projets ambitieux :
- rénover l’un des médias du CLEF,
- concevoir et/ou réaliser :
o une journée portes ouvertes,
o un concours,
o une exposition,
o les journées d’intégration des nouveaux élèves,

Projets, compétences et tutorat
La réalisation de tels projets sera rendue d’autant plus aisée qu’un tuilage (ou
« passage de flambeau ») permettra à ceux ayant déjà réalisé tel projet de
devenir des élèves ressources pour ceux désirant le réaliser.
Cela facilitera l’évaluation des compétences transversales en même temps que
cette évaluation facilitera le travail par projets : tous les élèves pourront ainsi
progresser vraiment sur la durée de leur parcours au CLEF au niveau de
compétences transversales telles que l’autonomie ou la prise d’initiatives, qui
définissent le septième et dernier pilier du socle commun de compétences.
Remarque : un tel dispositif existe déjà au niveau d’écoles élémentaires Freinet
qui favorisent particulièrement la recherche documentaire en vue de la
réalisation d’exposés : les élèves prennent chaque année plus d’expérience dans
la recherche documentaire, la sélection de documents, la reformulation,
l’expression orale au moment de l’exposé etc. Ainsi, de la réalisation d’exposés
à celle d’IDD, TPE et P.P.C.P, des ressources sont déjà disponibles pour
s’engager dans cette voie.

La vie coopérative : Conseils et entretiens
On ne peut éduquer que dans la dignité. Respecter les enfants, ceux-ci
devant respecter leurs maîtres, est une des premières conditions de la
rénovation de l’école.
Invariant n°28
Ambition°4 du projet de l’Académie d’Aix-Marseille 2007-2010 : assurer la
sérénité de la vie scolaire.

Le choix d’une logique éducative
Il y a deux logiques éducatives :
· Celle où l’enseignant au niveau des apprentissages, apporte le
savoir, organise le travail scolaire, dicte les règles de vie, règle les
conflits, organise les activités.
· Celle où l’enseignant, ne se plaçant plus délibérément au centre de
la vie scolaire, permet peu à peu aux élèves de prendre leur part
dans la gestion de leur milieu scolaire et de leurs apprentissages ;
c’est une éducation coopérative.
L’adulte doit laisser aux élèves un rôle croissant de responsabilité,
d’autonomie, de tâtonnement, d’expression et de coopération leur permettant
ainsi de se préparer à leur vie sociale, personnelle et professionnelle. Dans cette
logique éducative on passe du « face à face » au « coude à coude ». Les rapports
élèves-enseignants sont alors changés :
· Au niveau relationnel (sans tomber dans le piège de la camaraderie)
· Au niveau de la gestion de la vie quotidienne.
· Au niveau de la construction du savoir.
Toutefois, il restera toujours responsable et garant de :
· la sécurité matérielle et affective du groupe ;
· la mise en oeuvre des procédures et ressources pédagogiques
appropriées aux objectifs poursuivis ;
· la vérification des acquis des élèves (évaluation sommative).
Pour organiser une vie coopérative dans un établissement, vie nécessaire à la
formation à la démocratie et à l’autonomie il devient alors fondamental d’avoir
un temps et un lieu pour parler et gérer ensemble. Nous avons défini deux
moments privilégiés : l’entretien du matin et le conseil de coopérative.
Ce sont deux moments institutionnalisés qui permettront de faire réellement
entrer la démocratie dans un établissement scolaire par une gestion des conflits
différente et éducative et une prise en compte respectueuse de la parole de
l’élève.

L’entretien du matin
Chaque matin, la journée commencera par un entretien dans chaque
classe et une fois par semaine en assemblée générale : ce moment permettra de
tisser des liens entre ce que vivent les élèves à l’extérieur et leur vie au sein de
l’établissement. Les membres de la communauté éducative s’y exprimeront
librement. Ce moment constituera une valorisation de la parole. Ce sera
également un moment institutionnalisé par ses règles, son rituel ; aucun sujet n’y
sera tabou, aucune moquerie n’y sera acceptée.
Remarque : il n’est pas aisé de percevoir de prime abord tout l’apport
individuel et collectif de cet entretien pour qui n’a pas observé une classe de
primaire fonctionner autour de cet outil sur une certaine période. C’est pourtant
un moment que les élèves eux-mêmes décrivent comme indispensable une fois
qu’ils se le sont appropriés.

De plus de nombreuses compétences, dont l’acquisition est demandées
dans les Instructions Officielles, sont mises en oeuvre dans ces moments de
parole tant au niveau de l’expression orale que du respect d’autrui. En cela ils
ont une grande importance pédagogique.(à développer).

De fait, une période d’expérimentation sera nécessaire et pour les élèves
pour en percevoir l’intérêt et pour les enseignants pour en adapter les modalités
pratiques. Il conviendra en effet que ce moment ne soit pas vécu comme une
contrainte mais comme un temps fort, d’où la nécessité d’en adapter les
modalités en fonction des réactions des élèves (en onction de leur âge par
exemple), de leurs souhaits etc.

Les conseils
Le conseil de coopérative a lieu régulièrement dans chaque classe et
alternativement un conseil d’ensemble réunira les porte-parole des classes : en
prévision de ce moment les élèves ayant des doléances les ont écrites et mises
dans une boite à lettres prévue à cet effet: le conseil les examine et tente d’y
apporter des réponses adaptées et réfléchies.
Le conseil est composé des élèves d’une classe, de ses enseignants en
alternance (puisqu’ils ont plusieurs classes) ainsi que du CPE qui coordonne
l’ensemble. (à développer : en ajoutant le rôle de chacun)
C’est le moment aussi de proposer formellement ateliers (chaque mois) et
projets (en fin de trimestre). On y fait un examen commun à la fois critique et
constructif de la vie de la classe et de l’établissement. (Pour ce faire on peut
utiliser par exemple la technique du journal mural).
Enfin, au conseil on discute certains points de fonctionnement matériel.
Ainsi l’établissement est en constante évolution et en perpétuel progrès : il
n’est ni figé dans des dispositifs de type essentiellement administratif, ni dans
des dispositifs entièrement conçus par les professeurs pour les élèves : il ne peut
ainsi manquer d’atteindre son but, quitte à emprunter quelques détours que la
rigidité du système actuel semble avoir définitivement écarté, rendant sa tâche
bien plus complexe et ardue.

L’évaluation
Une évaluation co-construite dans un cadre harmonisé
Il s’agit de développer chez les élèves l’esprit de responsabilité dans la
conduite et l’évaluation de leur travail. C’est pourquoi l’autocorrection,
l’autoévaluation, la critique constructive du groupe nous semblent essentielles
en matière de contrôle. De plus, on veillera à prendre en compte les différentes
composantes de la personnalité des élèves sans en ignorer certaines dimensions.
En ce qui concerne les critères d’évaluation, ils devront toujours être
transparents et donnés au préalable aux élèves ou construits avec eux chaque
fois que cela sera possible dans le cadre d’une harmonisation des pratiques
d’évaluation au niveau du CLEF qui multipliera l’efficacité des autres
dispositifs.
Le cadre de l’évaluation retenu est donc celui de l’évaluation formative
favorisant notamment les évaluations diagnostic qui permettent de différencier :
prise en compte du rythme des élèves, de leurs démarches d’apprentissage...
Cela n’exclut pas le cours magistral (à l’occasion de certains cours
disciplinaires) lorsqu’il arrive comme la réponse à une question largement
investie par les élèves.
L’évaluation au CLEF pourra se situer à différents moments :
- lors des cours disciplinaires, il sera parfois nécessaire d’évaluer les élèves
du groupe classe sur certaines notions ou compétences dont l’acquisition
est indispensable à la poursuite du cours (sans laisser personne « au bord
du chemin »). La date de telles évaluations (très courtes) ainsi que leur
contenu (« évalue-t-on aussi cette dernière compétence travaillée
récemment ? ») pourront être négociés avec les élèves.
- A l’occasion du Travail individualisé des élèves, des fiches test pourront
leur être remises lorsque, après un certain travail d’appropriation voire de
soutien (enseignants ressource, tutorat, fichiers auto- correctif etc.) ils se
sentiront capable de les réussir.
- Enfin, une semaine sera banalisée toutes les 5 à 6 semaines :
o les matinées seront réservées aux évaluations disciplinaires,
o les après-midi aux présentations (finales ou intermédiaires) de
projets et au tutorat généralisé.
Remarquons que les deux premiers moments de l’évaluation préparent le terrain
du troisième puisque l’élève sachant ce qu’il a validé sait aussi ce qu’il lui reste
à valider (ou à confirmer) à l’occasion de la semaine d’évaluation. Le socle
commun constituant ici aussi le minimum à valider pour chaque élève, avec la
souplesse qui permet de ne valider certaines compétences que l’année suivante.
L’autocontrôle par le contrat de travail
Le contrat de travail est un document prévisionnel de travail incluant des
travaux à réaliser à court terme comme à moyen terme. Il est établi par chaque
élève et validé par son professeur référent. Il s’agit donc d’un document
contractuel et il permet la vérification de l’atteinte des objectifs que l’élève s’est
fixé –en accord avec son tuteur- ainsi que l’analyse des causes éventuelles de
non réussite. Tous les travaux (répertoriés par l’élève dans un plan de travail)
sont examinés et appréciés.

D’une façon générale, nous pensons qu’il est nécessaire d’articuler les différents
moments de l’évaluation et de promouvoir un travail individuel des élèves qui
s’inscrit dans un tel cadre contractuel. La déclaration de compétences peut alors
prendre toute sa dimension : un élève peut ne être d’accord avec une évaluation,
mais il doit alors fournir la preuve de ce qu’il avance ou proposer dans son
contrat de travail suivant de repasser un test en T.I. qui prouvera l’acquisition en
question.
Rappelons que ce contrat de T.I. (qui prendra en compte les devoirs également)
facilitera l’accompagnement de chaque élève dans son choix (partiel) d’activités
et dans la gestion de son temps de travail, dans le souci conjoint d’acquisition
d’autonomie et de compétences, en respectant ses rythmes et ses besoins mais
avec un souci constant de progrès et d’excellence.
Exemple de grille de contrat de travail (tronquée) par quinzaine.
Exemple de grille de plan de travail couvrant tous les jours d’une quinzaine
donnée.
Un livret d’acquisition et de compétences est constitué en adéquation avec
les Instructions Officielles (cf. le livret individuel de compétences) dans toutes
les disciplines et au niveau de chaque pilier du socle, mettant en avant des dates
butoirs plus ou moins modulables en fonction de chacun (ex : en fin de première
un élève doit être capable de composer un commentaire littéraire). Ce livret est

Apprentissages Exercices tests Lectures Recherches Création Libre
Quinzaine 1 Q1
Quinzaine 2 Q2
Contrats de travail
TRIMESTRE 1
Exercices (livre, fiches...)
Apprentissages Exercices tests Lectures Recherches Création Libre
28-mai 28-mai
29-mai 29-mai
31-mai 31-mai
1 – juin 1 – juin
Contrats de travail
TRIMESTRE 1
Exercices (livre, fiches...)

rempli par les différents enseignants suite à chaque semaine banalisée pour
l’évaluation : il permet aux élèves de situer leurs résultats et leurs progrès et de
prendre la mesure des efforts à accomplir.
Le tutorat entre pairs et le travail sur fichiers autocorrectifs étant, notamment à
l’occasion du travail individualisé, des outils précieux d’accompagnement de
l’élève dans son travail dans le cadre d’une évaluation formatrice.

Les brevets et livrets de formation
Les brevets : les productions faites dans les ateliers et projets ainsi que les
épreuves d’évaluation disciplinaire peuvent déboucher sur l’obtention d’un
brevet spécial qui valide la maîtrise d’une pratique ou d’un ensemble de
compétences. En fonction de la nature du brevet et notamment de son degré de
complexité, le brevet pourra être accordé par une équipe constituée de deux
professeurs et de certains élèves à tour de rôles. Les travaux réalisés pour cette
maîtrise sont conservés dans l’établissement en exposition permanente ;
l’insigne spécial de ces brevets est ajouté au carnet scolaire comprenant tous les
livrets. Le référencement informatique de ces brevets sera réalisé (cf. le livret
scolaire électronique).
La somme des acquis reconnus à chacun (lors des différents types
d’évaluation formatrice énoncés ici) est consignée dans un livret de formation
qui suit l’élève tout au long de sa scolarité. Ainsi ce livret (sorte de portfolio)
regroupe le livret d’acquisitions et de compétences ainsi que les brevets.
Il nous semble que dans cette perspective, les élèves du CLEF seront
particulièrement bien préparés pour :
- passer avec succès les examens nationaux comme le brevet des collèges et
le baccalauréat.
- réussir n’importe quel cursus post-bac pour lequel ils seraient motivés.

Les résultats à ces examens seront pris en compte pour constamment réajuster et
améliorer la pédagogie, les dispositifs d’éducation- instruction ainsi que
l’évaluation du CLEF.

Cohérence entre l’évaluation au CLEF et les programmes
Afin de prendre en compte les différents rythmes d’acquisition, les écoles et les
collèges (organisent) un accompagnement adapté : études surveillées, tutorat,
accès aux livres, à la culture et à Internet. (1)
Le T.I. est au CLEF le moment privilégié d’accompagnement de chaque élève.
Il constitue une forme d’étude surveillée ou plutôt encadrée, facilite et valorise
les différentes formes de tutorat tout en garantissant un accès aux livres, à la
culture et à Internet. Il participe ainsi au développement de l’autonomie, de la
curiosité et de la motivation à apprendre de chaque élève tout en situant son
action dans le champ d’un contrat de travail qui permet de renforcer la
dimension de suivi et d’évaluation du travail de chaque élève tout au long de
l’année scolaire.
Cette évaluation bilan s’articule avec l’évaluation « diagnostique » que chaque
enseignant conduit dans sa classe avec les élèves qui lui sont confiés, tant pour
en tenir compte dans son enseignement que pour positionner les élèves au regard
de repères par cycle. Divers documents sont en cours d’élaboration.
Elle permet ainsi de repérer le type d’aide nécessaire à un élève en difficulté et
de lui proposer, le cas échéant, un dispositif adapté, par exemple, un programme
personnalisé de réussite éducative ». (1)
« Constitué à l’école élémentaire à la fin du premier palier du socle (classe de
CE1) et transmis au collège, le livret individuel de compétences suit l’élève
jusqu’à la fin de sa scolarité obligatoire quelle que soit sa voir de formation.
Outre les informations relatives aux acquisitions des compétences du socle et
aux différentes attestations scolaires liées au programme (…), il recueille à la fin
de chaque cycle, les appréciations des enseignants sur l’acquisition progressive
de la maîtrise du socle. (1)
Au CLEF, si l’évaluation diagnostique peut être nécessitée, elle n’est pas
forcément systématisée dans la mesure où le livret de compétences recueille les
informations sur l’acquisition progressive de la maîtrise du socle pour tous les
élèves et tout au long de l’année scolaire (et plus seulement à la fin de chaque
cycle). Cela permet aussi de penser le T.I. comme un moment de P.P.R.E. qui
concernerait tous les élèves tout au long de leur scolarité. Cependant, lorsque un
P.P.R.E. sera nécessité pour un groupe d’élèves donné, le travail routinier par
contrat de travail (auquel les élèves sont habitués) et le suivi détaillé
d’acquisition de compétences renforceront son efficacité, sa cohérence et sa
portée pédagogique

L’évaluation de la maîtrise progressive du socle implique un élargissement des
critères d’appréciation de la performance de l’élève. L’évaluation ne repose pas
sur le seul contrôle écrit : elle multiplie les angles d’approche et prend en
compte différentes situations d’apprentissage : il s’agit de valoriser les
prestations orales, le travail de groupe, les travaux personnels de recherche. (…)
Dans le second degré, l’attestation de la maîtrise du socle induit une démarche
collégiale de l’équipe éducative : différents professeurs sont en effet concernés
par la validation de chaque grande compétence. (1)
Au CLEF, les critères d’appréciation de la performance de l’élève pourront être
élargis :
- aux prestations orales puisque ces dernières seront valorisées dans un
climat de confiance lors des cours disciplinaires du matin notamment.
- Au travail de groupe puisque il aura le mérite d’exister et d’être productif
lors des ateliers et projets notamment.
- Aux travaux personnels de recherche puisqu’ils constituent l’une des
raisons d’être du T.I.
Ainsi, les pratiques pédagogiques structurelles du CLEF programmées dans la
continuité des apprentissages de chaque niveau scolaire rendront possibles de
telles évaluations croisées qui prendront tout leur sens et toute leur portée.
La démarche collégiale structurelle et donc effective de l’équipe pédagogique du
CLEF permettra par exemple de proposer des évaluations disciplinaires
coordonnées et harmonisées autant que possible, facilitant les évaluations
croisées du socle et des piliers.
Rappelons qu’au CLEF, les enseignants d’une classe sont tous préoccupés de la
réussite des élèves d’une façon générale et pas seulement en lien avec leur
discipline. En effet, ils participent alternativement, en tant que personne
ressource, aux moments de Travail Individualisé des élèves ce qui renforce la
prise en compte globale de l’élève, de son comportement (la note de vie scolaire
pourra être remplacée avantageusement par l’évaluation de compétences
comportementales réalisée par l’ensemble de l’équipe) de ses résultats en terme
d’acquisition de compétences (plus qu’en terme de relevés de notes) et donc de
ses progrès et en particulier du chemin qui reste à parcourir au regard du socle
commun à chaque moment de l’année.
(1) Direction générale de l'Enseignement scolaire - Publié le 25 mai 2007 ; site
Eduscol à l’adresse http://eduscol.education.fr/D0231/evaluation.htm

Proposition de mise en oeuvre
L’emploi du temps des élèves
Exemple de semaine d’un élève
Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi
8h00- 9h Accueil
entretien
Accueil
entretien
Accueil
entretien
Accueil
entretien
Accueil
entretien
9h 12h15 Cours Cours Cours Cours Cours
Pause
déjeuner
13h 14 h TI TI TI Conseil /
TI
14h 15h TI TI TI projet
15h 16h atelier EPS Atelier Projet
16h 17h atelier EPS atelier projet
17h 18h
Les élèves sont présents de 8h30 à 17h (30) sauf le mercredi après-midi.
Les élèves se retrouvent toujours dans la même salle pour l’entretien, le
TI, le conseil. C’est en quelque sorte la salle de ce groupe avec son tuteur.
En revanche, chaque professeur fera ses cours le plus souvent possible dans la
même salle afin de laisser sur place le matériel dont il a besoin et de permettre
un affichage : ainsi les élèves changeront de salle le matin en fonction de leurs
cours et se retrouveront quotidiennement dans une salle précise.
8h00 – 9h : arrivée échelonnée jusqu’à 8h30
Possibilité de créer un accueil convivial (tour de rôle élèves, parents
et un enseignant).
Entretien dès 8h30.
9h – 12h 15: cours disciplinaires (horaires à ajuster en fonction des niveaux).
12h15-13h pause déjeuner
13h00 – 14h45 : travail individualisé
15h – 17h ou 17h30 : ateliers trans-disciplinaires ou pas

Une fois par semaine :
Projet à long terme : sur le trimestre au moins
Une fois par quinzaine (ou plus si cela s’avère nécessaire): conseil.
Le service des professeurs
Les professeurs seront présents dans l’établissement tout au long de la
semaine : pour cela on facilitera au maximum la possibilité de préparer les
différents cours et de corriger les travaux des élèves sur place.
Rappelons à cet égard que l’un des objectifs prioritaires du CLEF est de former
des individus responsables et autonomes. Le travail individualisé, le travail
autocorrectif et le tutorat, pour ne citer que ces outils, développeront ces
capacités d’une part et allègeront considérablement le travail de correction des
professeurs, actuellement sous-exploité d’ailleurs par les élèves dans la plupart
des cas (au collège et même au lycée), par manque de motivation générale ou
spécifique (que penser par exemple d’un élève qui ne prend pas le temps de lire
les remarques de l’un de ses professeurs concernant un devoir sur lequel il sait
qu’il ne sera pas re-évalué par exemple, si ce n’est qu’il s’agit là d’une réaction
« normale » ?).
Le travail des professeurs ne sera ainsi plus seulement didactique (et
pédagogique) sur leur discipline mais bien didactique, pédagogique et
éducatif au sens large des disciplines (interdisciplinarité, fonctionnalité, projets)
et de l’éducation dans ses diverses dimensions (orientation, suivi,
remédiation…).
Il sera ainsi davantage axé sur le suivi du travail des élèves, sur le suivi de leurs
évaluations et de leurs progrès dans un esprit de concertation avec les élèves
comme avec les professeurs, qui aille bien au-delà de la traditionnelle
déclaration d’intention mais s’inscrive au coeur même d’un travail coopératif.
Ceci permettra de faire de l’établissement un véritable lieu de vie dans lequel
tous travaillent de concert.

L’emploi du temps des professeurs
Au CLEF, le service des professeurs, quels que soient leurs diplômes, pourra se
répartir globalement ainsi, quitte à apporter des ajustement horaires :
· cours disciplinaires : 8 heures (à ajuster en fonction des disciplines)
· tutorat et ressource lors du Travail individualisé : 3h30 heures
· cours - ateliers : 4h
· cours - projet : 3h
· concertation : 2H30
· conseil : 1H
· accueil/ entretien : 1h
Ceci fait 23h de présence au CLEF par semaine
A cela s’ajoutera le travail personnel de préparation (et de correction le cas
échéant) que les enseignants auront la possibilité de faire sur place ou chez
eux.
Enfin il faudra compter également les réunions avec les parents, les voyages,
les stages etc.
Favoriser la bivalence
Au CLEF, les professeurs s’engagent à accepter la possibilité de la bivalence.
Elle sera effective en priorité pour les 6ème / 5ème car elle permettra de faciliter
la liaison CM2/ 6ème : elle ménagera une transition entre le maître unique de
l’école primaire et les onze enseignants différents que découvrent les élèves à
l’entrée en 6ème.
De plus d’un point de vue pédagogique, cette bivalence engagera d’autant
plus l’établissement dans l’interdisciplinarité.
Enfin elle ménagera une souplesse indispensable dans la constitution des
services des enseignants étant entendu qu’il nous parait difficile, voire
impossible pour un enseignant du CLEF d’assurer un partie de son service
dans un autre établissement. Afin que tous les professeurs aient leur nombre
d’heures sur place, on aménagera pour les professeurs des matières ayant un
petit horaire hebdomadaire, un service pouvant intégrer une autre discipline.

Exemple de semaine pour un professeur

lundi mardi mercredi jeudi vendredi
8h/9h Accueil
entretien
9h/10h Français
6ème
Français
4ème
10h/11h Français
6ème jusqu’à
11h15
Français
4ème
jusqu’à
11h15
Français
2nde
11h/12h Français
2nde
Jusqu’à
12h15
12h/13h
13h/14h TI TI conseil
14h/15h TI TI projet
15h/16h atelier atelier projet
16h/17h atelier atelier projet
17h/18h concertation
18h/19h concertation

Les remplacements de courte durée des enseignants
En l’état actuel des choses on demande aux chefs d’établissement de gérer au
sein de chaque établissement les remplacements de courte durée (moins de 15
jours) par l’élaboration d’un protocole qui en fixe les principes (objectifs,
priorités…) ainsi que les modalités pratiques.
Ce protocole est donc propre à chaque établissement et il existe de fait de
grosses disparités entre les établissements en fonction de l’attitude adoptée par
les chefs d’établissement et par les professeurs.
Au sein du CLEF, il nous parait essentiel de renforcer l’égalité des chances et
d’assurer la continuité de l’enseignement. Ainsi nous proposons un système de
remplacement de courte durée tout à fait innovant qui permettra à chacun d’y
trouver son compte :
- Les parents seront rassurés car les élèves ne seront ni « lâchés dans la
nature », ni « entassés » dans une salle de permanence sans consigne
particulière.
- L’institution n’aura plus à faire pression sur tel ou tel membre de la
communauté éducative de façon à assurer ces remplacements.

- Les professeurs n’auront pas l’impression d’être « utilisés » comme des
surveillants de garderie. Ils se partageront par ailleurs la rémunération de
ces heures supplémentaires.
Principes de fonctionnement :
Ce dispositif de remplacements concerne prioritairement les matinées (cours
disciplinaires) pour lesquelles un service minimum est assuré par les enseignants
(roulement) appuyés d’aide- éducateurs. De fait, s’il s’avère que tel jour un ou
plusieurs professeurs sont absents, les professeurs de service prennent en charge
la ou les classes concernées, secondés par les surveillants, en T.I. exceptionnel.
Les élèves réalisent alors des tâches prévues par l’enseignant absent lorsque cela
est possible (une absence est le plus souvent anticipée) ou bien poursuivent les
objectifs définis dans le plan de travail (par quinzaine et plus) du T.I. en
privilégiant la discipline qu’ils auraient à ce créneau horaire.
Ils ont dans ces moments là accès (comme c’est le cas pour le T.I.) à des
ressources documentaires ainsi qu’à des outils d’autoévaluation ce qui favorise
un travail autonome.

Avantages :
- Pour les élèves : les élèves ont un cadre de travail autonome dans lequel
les enseignants peuvent apporter un certain soutien (méthodologique par
exemple), d’autant plus si ce sont des enseignants de disciplines
différentes et complémentaires.
- Pour les enseignants :
o les enseignants ont un rôle de personne- ressource envers les élèves
sans pour autant avoir à préparer quoi que ce soit de spécifique
(activités, dispositifs).
o durant ce temps de présence, ils peuvent le plus souvent préparer
leurs cours, corriger leurs copies etc.
- Pour l’administration : ces « remplacements » ne nécessitent donc pas de
trouver à la dernière minute des professeurs plus ou moins « volontaires »
et « motivés » pour la chose.

Contraintes :
- Pour les enseignants seulement : ils s’engagent à assurer une présence de
x matinées au sein du CLEF. Un tableau de roulement permet à chaque
enseignant de programmer ses demi journées de présence (à l’année ou au
trimestre) qui peuvent être variables en fonction de chacun.
Remarque : si tout le monde s’y met, il ne s’agira vraisemblablement que de
quelques demi- journées par trimestre.

Le rôle des parents
Les parents auront la possibilité de jouer un rôle privilégié : ils seront accueillis
avec bienveillance et respect.
Il conviendra de faire profiter la collectivité de leurs connaissances,
compétences, culture aussi souvent que possible. Ainsi, ils pourront être
sollicités dans le cadre des ateliers ou des projets.
En outre, tout sera mis en oeuvre pour faire comprendre aux parents le dispositif
d’éducation et d’enseignement pour les aider à s’en faire une image la plus
proche de la réalité.
Ils seront associés autant que possible à des manifestations, expositions, sorties.
Des temps de rencontre conviviaux mais aussi plus formels seront aménagés
tout au long de l’année.
Les parents sont partie intégrante de la communauté éducative et seront associés
à la vie de l'établissement dans le respect mutuel des fonctions et des rôles de
chacun et dans le respect des orientations éducatives de l'établissement.
Conclusion
Ces orientations fondamentales ne peuvent être réellement mises en oeuvre que
dans une organisation nouvelle. Les propositions de structuration du
fonctionnement de l’établissement sont conçues afin d’atteindre les objectifs que
nous nous sommes fixés.
Enfin un invariant qui justifie tous nos tâtonnements et authentifie notre action :
c’est l’optimiste espoir en la vie.
Invariant n° 30


LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES
| LE GUIDE-ANNUAIRE | Présentation | SOMMAIRE |
| Le nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? chèque-éducation ? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme scolaire et "éducation alternative" | Jaune devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| Le lycée "expérimental" de Saint-Nazaire | Le collège-lycée "expérimental" de Caen-Hérouville|
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Freinet dans (?) le système "éducatif" (?) |
| Changer l'école | Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop !| L'école Vitruve |
| Colloque Freinet à ... Londres | Des écoles publiques "expérimentales" |
| 68 - 98 : les 30 P-l-eureuses | Et l'horreur éducative ? |