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2018
école autrement, école alternative, école différente ...
Une autre école est-elle possible ?

Quelques autres "rubriques", parmi beaucoup d'autres, toujours d'actualité :
les rapports parents-profs, la maternelle à 2 ans, l'ennui à l'école les punitions collectives,  le téléphone portable, l'état des toilettes, le créationnisme...
 
 

Enfin, tant Oslo que les Gorguettes, démontrent que, si on joue franc-jeu avec les adolescents, le résultat dépasse les espérances.
Le C.E.S. n'a pas explosé dans une fuite en avant de revendications impossibles à satisfaire de la part des élèves:
le sentiment de leurs responsabilités a été permanent.
C'est que, aussi, ils aimaient leur établissement, qui était devenu pour eux un lieu de vie.
Et non le lieu de mort, ce parking déshumanisé et déshumanisant, qu'il tend toujours plus à devenir aujourd'hui dans notre pays,
contre le vœu profond de la plupart de ceux qui y travaillent.

 
L'éditorial du Monde
L'école en échec
Le Monde -  05.02.05

Comme la plupart de ses prédécesseurs au ministère de l'éducation nationale, François Fillon compte s'attaquer à l'échec scolaire. Dans le projet de loi d'orientation pour l'avenir de l'école, débattu, à l'Assemblée nationale, à partir du mardi 15 février, le ministre a inscrit le principe de la création d'un contrat individuel de réussite éducative (CIRE), destiné à soutenir les élèves en difficulté. Trois heures de soutien hebdomadaire doivent permettre aux élèves de rattraper leur retard à l'école primaire et au collège.

Cette intention est louable, sachant que, selon les dernières statistiques du ministère, 15 % des élèves ne maîtrisent pas les compétences de base à la fin de la scolarité obligatoire, et 150 000 jeunes sortent de l'école, chaque année, sans la moindre qualification.

Après avoir diminué à mesure de l'allongement de la scolarité obligatoire, dans les années 1960, puis de la mise en place du collège unique, dans les années 1970, l'échec scolaire a atteint un niveau apparemment incompressible. Il stagne ou presque, depuis 1994, au niveau de 20 % de chaque classe d'âge. Or le sort de ceux qui sortent du système scolaire sans qualification est peu enviable. En 1975, 90 % d'entre eux avaient trouvé un emploi, quatre ans après leur arrivée sur le marché du travail. Aujourd'hui, ils ne sont que 65 % dans ce cas.

Ces indications décourageantes figurent dans un rapport que viennent d'achever André Hussenet et Philippe Santana, deux inspecteurs de l'éducation nationale, pour le compte du Haut Conseil d'évaluation de l'école. Ces deux experts observent que "les comparaisons internationales ne sont pas en défaveur de la France", dont les performances se situent au-dessus de la moyenne de l'Union européenne et des pays de l'OCDE. Cependant, ils soulignent que le phénomène de l'échec scolaire oppose une résistance tenace aux efforts faits - ou affichés - pour le combattre et que, dans notre pays, "l'influence du statut économique, social et culturel sur les résultats est supérieure à la moyenne".

Depuis trente ans, tout ou presque a été expérimenté par l'éducation nationale. Les auteurs du rapport citent les exemples des heures de soutien, des classes dédoublées, de l'aide au travail personnel, du tutorat, etc. Ces expériences n'ont jamais été évaluées, ou seulement à la marge, et les conclusions de ces évaluations n'ont pas été tirées. On sait, par exemple, que les classes spéciales, destinées aux élèves qui ne s'adaptent pas aux parcours ordinaires, aggravent, statistiquement, le risque d'échec. Néanmoins, 170 000 élèves sont affectés à des classes de 4e et de 3e qui appartiennent à cette catégorie.

Le manque de pédagogie, la non-utilisation des travaux de recherche existant sur cette question et l'absence de diffusion des expériences menées par des enseignants dévoués et inventifs contribuent à l'échec de la lutte contre l'échec. Les responsables du système éducatif français ne peuvent pas se dispenser de réfléchir à cette triste réalité.



Le principe du "collège unique" est toujours remis en question par l'existence de filières

170  000  élèves dans des classes spécialisées.

Le "collège unique" existe, en théorie, depuis trente ans. Dans la pratique, l'idée de scolariser dans les mêmes classes tous les élèves de la 6e à la 3e est loin d'être acquise : il reste, en effet, un nombre important d'élèves qui sont accueillis dans des structures hors des 4e et 3e ordinaires. Le rapport du Haut Conseil de l'évaluation de l'école (HCéé) sur "Le traitement de la grande difficulté scolaire au collège et à la fin de la scolarité obligatoire" estime leur nombre à 170 000 en 2003, soit 10 % environ du total des élèves de 4e et 3e.

Parmi eux, 16 000 se trouvaient en 4e d'aide et de soutien, 3 600 en 4e technologique, 24 000 en 3e d'insertion, et 38 500 en 3e technologique. Il faut y ajouter les 3 000 élèves de CPA (classes préparatoires à l'apprentissage) et de Clipa (classes d'insertion professionnelle par alternance), ainsi que les 50 000 élèves des 4e et 3e Segpa (sections d'enseignement général et professionnel adapté). S'ajoutent les 35 000 élèves de l'enseignement agricole en CPA, Clipa, 4e et 3e préparatoires, 4e et 3e technologiques.

STRUCTURES "SÉGRÉGATIVES"

"Il n'est donc pas raisonnable de prétendre que le collège unique est un collège uniforme, et il faut prendre conscience que les filières demeurent l'un des moyens de traitement de la difficulté scolaire plus ou moins grande", écrivent les auteurs du rapport, André Hussenet et Philippe Santana.

Depuis 1989 et la loi d'orientation sur l'école de Lionel Jospin, le recours à ces structures particulières "jugées ségrégatives et reléguant les élèves en difficulté dans des voies aux débouchés scolaires et professionnels très incertains" a considérablement diminué, relèvent-ils.

Il est, en effet, aujourd'hui avéré que ces structures "ont une influence non négligeable sur les sorties sans qualification, donc sur la difficulté scolaire en fin de scolarité obligatoire", jugent les auteurs. Et de citer les chiffres suivants : à résultats scolaires, nombre de redoublements, caractéristiques socio-économiques initiales identiques, la fréquentation d'une 4e technologique, d'une CPA ou d'une 4e d'aide et de soutien a, pour les élèves entrés en 6e en 1989, augmenté respectivement de 23 %, 50 % et 47 % le risque de sortir sans qualification.

La préparation d'un diplôme professionnel, en revanche, abaisse le risque de 22 %. "Le passage en Segpa provoque également un effet aggravant", indique le rapport du HCéé, qui conclut : "Il semble donc que les filières de collège aient fonctionné comme des impasses alors que le passage en lycée professionnel aurait plutôt été vécu comme une chance de réussite."

Virginie Malingre



15 % des élèves ne maîtrisent pas les compétences de base

La difficulté scolaire s'apprécie selon différents critères.

Compétences. Elle peut être définie comme la non-maîtrise des compétences générales attendues à la fin de la scolarité obligatoire. Dans ce cas, 15 % des élèves sont considérés en difficulté ou en grande difficulté.

Brevet. Elle peut s'apprécier également à partir des notes obtenues au diplôme national du brevet. On dénombre alors 8 % d'élèves en grande difficulté (ayant moins de 7 sur 20 au contrôle continu).

Lecture. On peut encore choisir de mesurer la difficulté scolaire par la persistance de difficultés de lecture. Selon les évaluations effectuées lors de la journée d'appel de préparation de la défense (JAPD), on comptabilise 10 % de jeunes éprouvant des difficultés en lecture graves dont la moitié en difficultés très graves. L'enquête "Information et vie quotidienne" conduite par l'Insee permet, elle, d'estimer qu'entre 10 % et 13 % de personnes de 18 à 65 ans sont en difficulté face à l'écrit.

Qualification. Enfin, si l'on retient les sorties sans qualification, ce sont de 7 % à 20 % des jeunes qui seront considérés en grande difficulté scolaire. Selon les critères français, un peu plus de 7 % de jeunes achèvent leur formation initiale sans avoir atteint le niveau minimum de qualification (fin de CAP ou BEP ou bien 2e générale et technologique). Selon les classifications internationales (CITE), un élève est réputé qualifié s'il a achevé avec succès son cycle de formation. Dans ce cas, ce sont 150 000 à 160 000 jeunes qui sont concernés chaque année en France dans la mesure où ils n'ont obtenu ni CAP, ni BEP, ni baccalauréat.

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