I Une
école différente ? Pour une société
différente
? Qui n'en veut ?! I Des
écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop |
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L'heure
de la... It's time for ... Re-creation | Appel
pour des éts innovants et coopératifs | une
école différente pour TOUS
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I
Obligation
scolaire et liberté I | Une
école différente ? Pour une société
différente
? Qui n'en veut ?! I
Quelques
autres "rubriques", parmi beaucoup d'autres, toujours d'actualité
:
les rapports
parents-profs, la maternelle
à 2 ans, l'ennui
à l'école, les punitions
collectives, le téléphone
portable,
l'état des
toilettes,
le créationnisme...
Les
solutions passent-elles par un accroissement du nombre de surveillants
?
Si
les surveillants ne sont pas engagés dans un projet global d'établissement,
ils ne servent pas à grand-chose et sont surtout les premières
victimes. Le travail en équipe, qui est primordial, fonctionne quand
les enseignants sont stables. Un recrutement national, avec un turn-over
considérable, ça n'existe qu'en France ! C'est dur à
entendre pour les intéressés, mais les solutions passent
par un meilleur fonctionnement interne des établissements : en France,
on considère que l'école n'a pas à s'occuper de la
violence. On oppose transmission des savoirs et pédagogie, alors
que l'une ne va pas sans l'autre...
...Dans
certaines des pires favelas du Brésil, la violence qui domine le
quartier n'entre pas à l'école. L'école est protégée
par les parents qui y sont très actifs. En
France on perçoit trop souvent les familles comme des adversaires
de l'école...
disent-ils... |
Entretien avec Eric Debarbieux, directeur de l'Observatoire international
de la violence à l'école
"La classe devient un lieu de plus en plus violent" Le Monde - 05.01.06
Cet événement dramatique est symptomatique de l'état de solitude dans lequel vivent les enseignants. A l'école, les gens qui se font agresser sont le plus souvent des victimes de remplacement, des boucs émissaires. En criminologie, on parle de la théorie de la disponibilité des cibles. Les victimes isolées sont plus vulnérables. C'est la même chose pour les enseignants qui ne bénéficient pas de la protection du groupe. On constate une augmentation réelle de la violence scolaire depuis 1996. Pas partout, mais dans les zones où l'inégalité sociale est la plus forte. Depuis la fin des années 1990, on a également noté une augmentation de cette violence dans son intensité. Cela s'explique par le fait qu'il s'agit plus souvent d'une violence de groupe, de bande. Les victimes sont le plus souvent des élèves, mais ce constat vaut aussi pour les enseignants. La salle de classe devient un lieu de plus en plus violent. Comment expliquez-vous cette solitude des enseignants ?
De plus, le système national d'affectation des professeurs du second degré est catastrophique. De jeunes enseignants inexpérimentés arrivent dans des établissements difficiles, où ils n'ont qu'une envie : partir. Cela conduit à un turn-over de plus de 60 % des enseignants, chaque année, dans certains collèges. Enfin, il y a une forte ségrégation en France entre, d'un côté, le maintien de l'ordre, qui incomberait notamment aux conseillers principaux d'éducation, et, de l'autre, celui de la transmission des savoirs. Le ministre de l'éducation a déclaré réfléchir
à des permanences de la police et de la justice et à l'installation
de portiques de sécurité dans les établissements scolaires.
La violence vient d'abord de l'intérieur : ce peut être, au départ, une ambiance qui se dégrade, des rapports qui se tendent au sein de la classe, avec une certaine responsabilité de l'institution scolaire. Cette question ne peut pas être résolue par la simple présence de personnalités extérieures dans l'établissement. Le choix de cette seule méthode supposerait un abandon total de ce qu'on connaît des pratiques de prévention par l'école elle-même. Les recherches et les évaluations internationales ont montré que les systèmes de vidéosurveillance ou de détecteurs de métaux n'étaient pas efficaces. Ils peuvent même avoir un effet inverse. Je ne suis pas contre la présence de policiers dans les écoles par principe, s'il s'agit d'une vraie police de proximité qui a tissé des liens avec le quartier. Mais il faut être très prudent et ne pas risquer d'envenimer la situation avec une politique de répression. Je vous rappelle toutefois qu'on a mis de côté, en France, l'expérience d'une police de proximité en 2002. Chaque ministre de l'éducation nationale avance un plan pour
lutter contre la violence scolaire...
A un problème complexe, on veut apporter une solution simple. Mais un plan national qui n'est pas relié aux acteurs de terrain a peu de chances d'aboutir. Vous organisez la troisième conférence mondiale sur
la violence à l'école, du 12 au 14 janvier, à Bordeaux.
Quelle est la situation de la France par rapport aux autres pays ?
En revanche, notre pays se distingue par une montée de la violence anti-institutionnelle plus forte qu'ailleurs. Une des impasses françaises réside également dans le fait que l'établissement scolaire est déconnecté de la communauté de voisinage. Or, la proximité de l'école par rapport au quartier est un des points forts de la lutte contre la violence scolaire. Nous sommes au contraire dans une crispation identitaire de l'institution, des enseignants. Plus qu'ailleurs, ceux-ci expriment une méfiance à l'égard des parents d'élèves. Au lieu d'avoir une action commune, on recherche un coupable. On se prive ainsi des meilleurs alliés possibles. Propos recueillis par Martine Laronche |