I Une
école différente ? Pour une société
différente
? Qui n'en veut ?! I Des
écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop |
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L'heure
de la... It's time for ... Re-creation | Appel
pour des éts innovants et coopératifs |
I
Obligation
scolaire et liberté I | Une
école différente ? Pour une société
différente
? Qui n'en veut ?! I
Quelques
autres "rubriques", parmi beaucoup d'autres, toujours d'actualité
:
les rapports
parents-profs, la maternelle
à 2 ans, l'ennui
à l'école, les punitions
collectives, le téléphone
portable
, l'état des
toilettes,
le créationnisme...
"Avec 76.000 t
de pesticides par an, la France est le premier consommateur d'Europe et
le 3è du monde".
Le WWF lance
un "appel du 18 juin" pour
soutenir le bio dans les cantines
"Comment
un pays riche comme la France peut-il mégoter sur les 20 à
70 centimes supplémentaires d'un repas scolaire bio?"
"la
bouffe", aussi, c'est - ça pourrait/devrait être - "pédagogique"...
En France, les cantines bio se comptent presque sur les doigts de la main La taxation des nitrates des agriculteurs définitivement abandonnée Machines à sous, distributeurs électronico-nucléaires de pommes OGM et/ou nitratées ? Des pesticides dans les deux
tiers des eaux françaises contrôlées en 2002
...En
France, depuis le printemps 2004,
... Conclusions/Décisions ? |
Mille
collégiens pour "une nouvelle culture de l'eau" dans le Val-de-Marne
15/04/05 - Mille collégiens du Val-de-Marne (quarante-quatre classes impliquées) s'apprêtent à siéger en congrès jeudi et à adopter une charte pour "une nouvelle culture de l'eau" qu'ils proposeront aux autorités du département, a annoncé vendredi le conseil général. Deux "grands témoins" sont invités à ce congrès : le biologiste Albert Jacquard et Jean-Louis Etienne, juste revenu d'une expédition à Clipperton. Ce congrès sera le temps fort d'un travail pédagogique sur l'eau, sa protection et son partage, entamé depuis le début de l'année scolaire à l'invitation du conseil général du Val-de-Marne en collaboration avec l'Inspection académique et le rectorat de Créteil. Les collégiens ont participé à des "croisières pédagogiques" sur la Seine et la Marne et ont travaillé avec leurs enseignants et des scientifiques sur la problématique de l'eau. Le 22 mars, Journée mondiale de l'eau, des délégués des quarante-quatre classes se sont déjà retrouvés pour une première réunion de synthèse de leurs travaux et de propositions. Jeudi 21 avril, les mille collégiens seront réunis au domaine de Chérioux, à Vitry-sur-Seine, pour voter solennellement leur Charte, article par article, proposition par proposition d'action, pour mieux protéger, partager et profiter de l'eau douce. La Charte et les travaux - textes, dessins, photos - réalisés
par les collégiens seront présentés au public les
21 et 22 mai lors du "Festival de l'Oh !" organisé par le département.
Des pesticides dans les deux tiers des eaux françaises contrôlées en 2002 PARIS - 12/07/04 - (AFP) - Les deux tiers des eaux françaises sont contaminées par des pesticides, selon les contrôles effectués en 2002 et publiés lundi par l'Institut français de l'environnement, trois jours après l'abandon par le gouvernement du projet de taxe sur les pollutions d'origine agricole. En 2002, 75% des points contrôlés en rivière et 57% des analyses des nappes souterraines présentaient au moins un pesticide, indique le 6e rapport de l'IFEN. Les pesticides, dont la France est le troisième utilisateur mondial, sont utilisés principalement par l'agriculture pour lutter contre les mauvaises herbes, les insectes et les maladies. Ils sont suspectés d'entraîner des malformations congénitales chez les garçons, une diminution de la fertilité masculine et des troubles neurologiques. En 2002, près de 400 molécules chimiques ont été recherchées dans 5.143 points de mesure (dont 1.462 sur les eaux de surface et 3.681 dans les nappes souterraines). Au total, 1,6 million de résultats d'analyses ont été traités. Les captages d'eau potable ne sont pas épargnés: 39% des prises d'eau en rivière présentent des niveaux de pesticides rendant nécessaire un traitement, et 21% en eau souterraine, selon l'IFEN. 5% de la population a été alimentée au robinet en 2001 par une eau ayant dépassé au moins une fois la limite légale de 0,1 microgramme de pesticides par litre, révèle le rapport. Ces données sont quasiment identiques d'une année sur l'autre, montrant la permanence du phénomène. Le ministère de l'Ecologie reconnaît, dans sa présentation de la future loi sur l'eau, que "l'objectif de bon état écologique des eaux n'est atteint actuellement que sur environ la moitié des points de suivi de la qualité des eaux superficielles". "Sans inflexion de la politique menée, tout laisse à penser que la situation ne peut s'améliorer", ajoutait le ministère, qui proposait de taxer les sacs d'engrais et les aliments pour bétail des agriculteurs, responsables des nitrates qui polluent les eaux et les sols. Vendredi, le ministre de l'Agriculture, Hervé Gaymard, a annoncé que le projet de taxe "azote" était enterré, après un arbitrage de l'Elysée. Le ministère de l'Agriculture a réagi lundi au rapport de l'IFEN en annonçant que "de nouvelles actions seront présentées à l'automne 2004". Il s'agit notamment de "sécuriser la mise sur le marché et l'utilisation" des pesticides, et de "renforcer les actions pour faire évoluer les pratiques agricoles", sans plus de précision. Une législation européenne (directive cadre du 23 octobre 2000) impose aux Etats membres de parvenir à un "bon état" des eaux d'ici 2015. La France, déjà condamnée par la Cour européenne de justice pour le mauvais état des eaux en Bretagne, risque de se retrouver en infraction, d'autant que les valeurs limites ont toutes les chances d'être durcies. L'enjeu est de taille: 9,2 milliards d'euros d'aides ont été versés entre 1997 et 2002 sans que la qualité des eaux s'améliore, notait en février la Cour des comptes dans un rapport sévère sur la politique de l'eau en France. La Cour jugeait que les aides, financées pour les trois quarts par les ménages, "vont à l'encontre des principes fondamentaux du droit de l'environnement que sont le principe d'action préventive et le principe pollueur payeur". Les agriculteurs, responsables d'une grande partie de la pollution des eaux, acquittent 1% des redevances versées aux Agences de l'eau. Ils perçoivent neuf fois plus d'aides qu'ils ne versent de taxes. |
Le
Sénat a voté le texte sur l'eau qui n'impose
PARIS - 14 AVRIL 2005 - Le projet de loi sur l'eau
et les milieux aquatiques, dont l'objectif est "un bon état écologique
des eaux" en 2015, a été adopté jeudi au Sénat
par les seules voix de droite, la gauche dénonçant "l'impasse"
du texte qui n'impose aucune nouvelle taxe aux agriculteurs.
La moitié du territoire français est classée en "zone vulnérable" pour les nitrates. Les pesticides sont présents dans 75% des cours d'eau et la moitié des nappes souterraines. La France a été condamnée à cinq reprises par l'Europe pour manquement à ses responsabilités dans le domaine de l'eau. L'UMP Dominique Mortemousque a estimé que ce texte mettait en place des "outils juridiques modernes et efficaces". Pour Aymeri de Montesquiou (RDSE), ce texte "va dans le bon sens" en permettant que "l'eau devienne un bien géré avec raison". Au contraire, Paul Raoult (PS) a jugé que le texte "restait au milieu du gué". "Si l'on veut pouvoir respecter l'eau dans notre pays, il nous faut des moyens de répression beaucoup plus importants", a-t-il dit. Initialement prévu sur trois jours, le débat, dominé par la question de la responsabilité des agriculteurs dans la dégradation de la qualité de l'eau, aura duré deux semaines. Le Sénat a donné son aval à la réforme des redevances sur l'eau, très critiquée à gauche et par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, car elle n'impose aucune nouvelle taxe aux agriculteurs. Selon les chiffres officiels cités par UFC-Que Choisir, l'agriculture est responsable de 74% des nitrates (émis par les élevages et engrais) et achète 90% des pesticides qui contaminent les eaux. Or, aux termes du texte, les ménages continueront d'assurer l'essentiel des contributions (82% du total au lieu de 86% actuellement), tandis que la part des agriculteurs passera de 1% à 4%. Le ministre de l'Ecologie Serge Lepeltier n'a pas modifié son argumentation sur ce sujet, malgré les interpellations de la gauche. "Plutôt que d'instaurer un droit à polluer, je préfère faire évoluer les comportements des agriculteurs" en s'appuyant sur les nouvelles normes de la politique agricole commune (PAC), a-t-il martelé, dans la nuit de mercredi à jeudi, réaffirmant qu'une taxe sur les nitrates "n'aurait pas d'efficacité environnementale". Jean Desessard (Verts) a répondu que "la taxation des engrais azotés est un outil indispensable", jugeant que "l'impasse" faite par ce texte sur ce point en limitait fortement la portée. "Ce sont ceux qui polluent le moins qui paient le plus", a renchéri Pierre-Yves Collombat (PS), pour qui cette situation entretient "un système agricole productiviste". Parmi les autres mesures importantes du texte figure l'obligation, à l'horizon 2014, du maintien dans tous les cours d'eau d'un débit "réservé" de 1/10e du débit moyen, soit quatre fois plus qu'actuellement. Le Sénat a modifié la composition des comités de bassin en confiant la majorité des sièges aux élus, par rapport aux usagers et aux associations écologistes. Le texte réforme en outre l'organisation
de la pêche, en créant l'Office national de l'eau et des milieux
aquatiques (ONEMA) à la place du Conseil supérieur de la
pêche (CSP).
Pollution: vers le vote de la réforme sans nouvelle taxe pour agriculteurs PARIS 13/04/05 - Le Sénat doit voter mercredi la délicate réforme des redevances sur l'eau, très critiquée à gauche et par UFC-Que Choisir car elle n'impose aucune nouvelle taxe aux agriculteurs, alors que la moitié du territoire est classée en "zone vulnérable" pour les nitrates. Les sénateurs devaient adopter cette
réforme dans la soirée au cours de l'examen en première
lecture du projet de loi sur l'eau et les milieux aquatiques, dont l'objectif
est de parvenir à "un bon état écologique des eaux"
en 2015.
Or, ce texte n'impose aucune nouvelle taxe aux agriculteurs, conformément à l'engagement pris en 2002 par Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle. Le ministre de l'Ecologie Serge Lepeltier a réaffirmé mercredi que, selon lui, "une redevance nitrates n'apporterait pas une bonne réponse". "Il est préférable de favoriser les bonnes pratiques agricoles", a-t-il dit. Le ministre a de nouveau assuré que "les nouvelles contraintes résultant de la réforme de la politique agricole commune (PAC) seront lourdes de portée" et qu'elles "modifieront le comportement agricole et favoriseront les pratiques extensives". Au terme du texte, les ménages continueront d'assurer l'essentiel des contributions (82% du total au lieu de 86% actuellement), tandis que la part des agriculteurs passera de 1% à 4%. Les sénateurs devaient voter l'article 37 du texte, qui corrige le déséquilibre actuel des redevances aux agences de l'eau qui financent la lutte contre la pollution, en harmonisant leurs règles de calcul et d'établissement. Cet article énumère les sept redevances pouvant être perçues par les agences de l'eau, dont deux sont nouvelles: la redevance pour stockage d'eau en période d'étiage et la redevance pour obstacle sur les cours d'eau. La redevance pour modernisation des réseaux de collecte remplace l'application du coefficient d'agglomération, et la redevance pour protection du milieu aquatique remplace la taxe piscicole. En outre, la redevance pour pollution diffuse remplace la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) sur les pesticides. Les redevances pour la pollution de l'eau et pour prélèvement d'eau, sont maintenues. Présentant un amendement afin d'augmenter le plafond de la taxation sur les nitrates, rejeté par le Sénat, Jean Desessard (Verts) a affirmé qu'il fallait "faire payer ceux qui polluent, c'est à dire les entreprises agroalimentaires qui doivent trouver un mode production moins polluant". Il a critiqué une loi "qui se heurte au lobby de l'industrie agroalimentaire". M. Lepeltier, défavorable à cet amendement, a répondu que l'augmentation proposée pèserait trop "sensiblement" sur la situation économique de cette industrie. Au nom du PS, Nicole Bricq a "craint" que ce texte "ne soit pas la réforme profonde que l'on devait attendre" car les "assiettes de redevances" ne correspondent pas aux "finalités" du projet. Elle a également jugé que ce
texte ne correspondait pas à l'article 4 de la Charte de l'Environnement
(adoptée par le Parlement le 28 février) qui prévoit
que toute personne doit contribuer à la réparation de dommages
qu'elle cause à l'environnement.
Le gouvernement renonce à taxer les agriculteurs, PARIS - 09 03 05 - Le ministre de l'Ecologie Serge Lepeltier a présenté mercredi en conseil des ministres le projet de loi sur l'eau, qui renonce à taxer l'utilisation des nitrates par les agriculteurs, à la grande colère des associations écologistes et de consommateurs. Après huit ans de débat et des rappels à l'ordre de la Commission de Bruxelles, ce texte ambitionne de parvenir à un "bon état écologique des eaux d"ici 2015", conformément à une directive européenne datant de 2000. Mais il renonce finalement au principe du "polleur-payeur" et à taxer les agriculteurs, principaux responsables de la pollution des eaux par les nitrates et les pesticides. Actuellement, ceux-ci ne financent que marginalement les agences de l'eau, chargées de la dépollution dans les six grands bassins fluviaux français. Dotée d'un budget d'environ deux milliards d'euros par an, celles-ci sont financées à 85% par les ménages, alors que les industriels versent moins de 15% des montants et les agriculteurs 4%. Cette situation n'est pas modifiée par le projet de loi présenté mercredi par Serge Lepeltier. La France a été condamnée à plusieurs reprises par l'Union européenne pour ses manquements à la qualité de l'eau. M. Lepeltier a expliqué que le gouvernement avait fait "le choix" de "limiter l'utilisation d'azote par le biais de la réforme de la Politique économique commune", actuellement en cours d'application et en particulier par le biais de "l'écoconditionnalité des aides". En clair, "nous conditionnerons les aides de la PAC à de nouveaux procédés agricoles et c'est, je crois, le moyen d'être plus efficaces", a estimé le ministre. "Nous allons conforter nos agences de l'eau et mettre en place des plans d'action par cours d'eau", a-t-il expliqué à l'issue du conseil. Il s'agit aussi de "permettre aux collectivités locales d'avoir financièrement les moyens de répondre aux besoins en matière d'eau potable et d'assainissement", ce qui représente selon lui un investissement de "4 à 5 milliards d'euros" par an. Le projet de loi sur l'eau institue "le principe du pollué-payeur", s'est indigné l'association de consommateurs UFC-Que choisir dans un communiqué publié mercredi. Le gouvernement "préfère contenter les lobbies agricoles" et "le consommateur devra payer une eau souvent à forte teneur en nitrates et en pesticides, puis subir l'inflation galopante de sa facture". L'UFC-Que choisir "refuse que soit entériné le principe du pollué-payeur et s'indigne qu'après des années de concertation le gouvernement choisisse la voie de l'immobilisme". |
Des pesticides détectés dans la moitié des fruits et légumes en FrancePARIS - 23 juillet 2004
(AFP) - Plus de la moitié des fruits, légumes et céréales consommés en France en 2002 contenaient des résidus de pesticides, relève l'étude annuelle publiée par la Commission européenne pour 18 pays d'Europe.Près de 53% des échantillons de fruits, légumes et céréales consommés en France en 2002 présentaient des traces de pesticide, dont 44% en dessous des normes légales, et 8,9% en infraction aux normes (LMR, ou limite maximale de résidu, nationale ou européenne). 47% ne contenaient aucune trace décelable.
Pour l'ensemble des pays sous revue (les Quinze de l'Union européenne, l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein), 56% ne présentaient pas de trace, 38% montraient des résidus, et 5,5% présentaient des pesticides au-dessus des normes légales.
L'étude tempère les données par les difficultés de comparaison entre pays, du fait des disparités des contrôles, plus ou moins sévères.
Néanmoins, elle note l'absence d'amélioration sur la durée: de 1996 à 2002, la part des fruits, légumes et céréales européens indemnes de pesticide décroît, et à l'inverse, le pourcentage de produits atteignant ou dépassant la norme légale augmente, de 3% en 1996 à 5,5% en 2002.
De plus, une proportion croissante des fruits, légumes et céréales contient des traces de plusieurs pesticides: en moyenne 20,7% des échantillons montraient un cocktail de plusieurs produits en 2002, contre 14% en 1999.
Les pesticides comprennent les fongicides, insecticides et herbicides, dont la France est le troisième consommateur mondial derrière les Etats-Unis et le Japon.
Les dépassements de LMR concernent surtout les épinards, les haricots, les oranges, mandarines, pêches et nectarines.
Les effets des pesticides à faible dose sur la santé sont encore mal connus, mais ils sont suspectés de modifier le système de la reproduction et d'entraîner des troubles neurologiques.
La taxation des nitrates des agriculteurs définitivement abandonnée
PARIS 09/07/04 - (AFP) - La création d'une redevance sur les excédents d'azote de l'agriculture intensive a été définitivement abandonnée, a-t-on appris vendredi de sources gouvernementales à Paris.
La décision a été prise "cette semaine au plus haut niveau", selon ces sources, qui ont rappelé l'hostilité de "l'Elysée" à cette mesure.
L'usage à haute dose d'engrais, de pesticides et d'aliments pour bétail, à base d'azote, pollue sols et rivières, notamment en Bretagne. Ces excédents d'azote, à l'origine de pollutions diffuses, sont connus familièrement sous le nom de "nitrates".
Actuellement, seuls les très gros éleveurs doivent payer une redevance sur leurs excédents d'azote. Cette "redevance élevage", d'un rendement annuel de cinq à six millions d'euros, est versée au budget des Agences de l'eau, établissements publics qui gèrent les bassins fluviaux et mènent des actions de dépollution.
L'idée d'étendre cette redevance aux cultures intensives avait été lancée il y a six ans par la gauche. Combattue par la profession agricole, elle avait fait capoter le projet de loi sur l'eau de l'ancienne ministre de l'Environnement, Dominique Voynet (Verts), remanié des dizaines de fois et qui n'avait pas dépassé le stade de la première lecture à l'Assemblée nationale.
Elle avait été reprise par les ministres de l'Ecologie de Jean-Pierre Raffarin, Roselyne Bachelot et Serge Lepletier.
Le 22 juin, M. Lepeltier en avait défendu l'idée en présentant à la presse son avant-projet de loi sur l'eau.
Le temps presse, avait expliqué M. Lepeltier. "Les 3/4 des eaux de surface et 50% des eaux en profondeur ne sont pas conformes" aux normes anti-pollution, alors qu'une directive (loi) européenne demande un "bon état écologique" des eaux superficielles et souterraines d'ici 2015 pour permettre consommation humaine et vie aquatique.
Le 24 juin, son collègue de l'Agriculture, Hervé Gaymard, vendait néanmoins la mèche. L'agriculture "n'est pas en mesure de supporter un prélèvement supplémentaire à un niveau qui la fragiliserait", déclarait-il en clôturant le Congrès des Jeunes Agriculteurs à Béziers (Hérault).
Vendredi, dans une interview à Ouest-France, M. Gaymard était encore plus clair. "Le Premier ministre, confirmant la position du président de la République, a rendu son arbitrage: il n'y aura pas de nouvelle taxe prélevée sur les agriculteurs", annoncait-il.
L'avant-projet de loi de M. Lepeltier créait une "redevance sur les pollutions diffuses", composée de deux volets, l'actuelle taxe sur les produits phytosanitaires dont l'enveloppe serait maintenue à 40 millions d'euros par an, et une redevance "azote" spécifique, qui ne serait plus payée seulement par les gros élevages mais aussi par les cultures intensives.
OCÉAN
Les nitrates d'origine agricole charriés par le Mississippi polluent la côte sud des Etats-Unis
Une «zone morte» géante
dérive dans le golfe du Mexique
Une immense «zone morte» dérive actuellement dans le golfe du Mexique. 15 000 kilomètres carrés d'océan rendus inhabitables pour les espèces vivantes à cause d'un taux d'oxygène beaucoup trop bas. En cause : les engrais déversés par le Mississippi.
Julien Meyrat - 17 août 2004 - Le FigaroLa menace est prise de plus en plus au sérieux : la «zone morte» qui revient tous les étés hanter les eaux du golfe du Mexique a gagné 2 000 km2 depuis l'année dernière, atteignant l'équivalent de trois petits départements français.
Le phénomène est récurrent depuis trente ans : des masses de substances nutritives, nitrates et phosphates, sont rejetées dans le Mississippi à travers les engrais des exploitations agricoles et les résidus d'élevage. Le fleuve va se jeter dans le golfe, où ces substances favorisent le développement de certaines algues. Celles-ci consomment alors l'oxygène dissout dans l'eau. Ce phénomène, appelé eutrophisation, la rend impropre à la vie animale. «Les poissons et les crabes s'enfuient. (...) Tout le reste meurt», explique Nancy Rabalais, océanographe travaillant sur l'hypoxie (le manque d'oxygène) à l'université de Louisiane. Si rien n'est fait pour limiter le taux de nitrates rejetés, il n'y a pas de raison que le phénomène s'arrête. Pour l'heure, il semble surtout empirer : en plus de s'étendre, l'aire nocive tend à se rapprocher des côtes à cause des vents et des courants.
Cette partie du golfe du Mexique n'est pas un cas isolé : 150 zones mortes ont été recensées de par le monde dans le dernier rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Une menace très inquiétante selon les experts, puisqu'elle a des retombées sur les stocks de poissons et donc sur les populations dépendant de la pêche pour leur survie alimentaire et économique. Si certaines de ces zones sont limitées (moins d'un kilomètre carré), d'autres sont proprement gigantesques. L'une d'elles occupe ainsi quelque 70 000 km2 de la mer Baltique, quasiment la surface de l'Irlande. Et contrairement à celle du golfe du Mexique celle-là ne disparaît pas en hiver.
Pour contrer un phénomène qui n'a encore rien d'irréversible, les experts du PNUE proposent de nombreuses solutions, fondées sur la limitation du rejet d'azote (contenu dans les nitrates) vers la mer : la plantation de forêts et prairies, qui captent et retiennent l'azote pendant son trajet vers les rivières, la filtration des émissions automobiles, un traitement plus efficace des eaux usées et évidemment une diminution du gaspillage au niveau des engrais fertilisants. Le problème est d'autant plus navrant que de nombreuses régions du monde (en Afrique notamment) manquent cruellement de cet azote pour leurs cultures.
En attendant que ces mesures soient prises, cette pollution a des conséquences inattendues. Le nombre d'attaques de requins sur la côte texane semble avoir augmenté ces derniers temps : déjà trois cette année, alors que seulement 18 morsures avaient été enregistrées dans cet État en 24 ans ! Pour Terry Stelly, écologue au département des parcs et de la faune sauvage du Texas, les deux événements sont liés. Selon lui, «il est très probable que les requins cherchaient des eaux plus oxygénées».
Pour Nancy Rabalais non plus, il n'y a guère de doute : «L'augmentation du nombre de requins dans les eaux peu profondes pourrait très bien être due à la baisse du taux d'oxygène près du littoral au moment des attaques. L'habitat dont ils disposent est nettement moins étendu dans ces conditions.»