alternatives éducatives : des écoles différentes
| Présentation | SOMMAIRE |

I Une école différente ? Pour une société différente ? Qui n'en veut ?! I Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop |
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Appel pour des éts innovants et coopératifs |
I Obligation scolaire et liberté I | Une école différente ? Pour une société différente ? Qui n'en veut ?! I

Quelques autres "rubriques", parmi beaucoup d'autres, toujours d'actualité :
les rapports parents-profs, la maternelle à 2 ans, l'ennui à l'école les punitions collectives,  le téléphone portable  , l'état des toilettes, le créationnisme...

le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, pour répondre à un auditeur en larmes, producteur de fruits, a dit une grosse bêtise :
« Les producteurs sont bien mieux lotis aux Etats-Unis qu'en Europe
parce que les cantines scolaires américaines ont l'obligation de s'approvisionner en produits locaux. »

C'est dans les restaurants scolaires et universitaires que l'on a le plus de chances de trouver du bio dans son assiette : 1,4 %
(restaurants d'entreprise privée et d'administration  : 0,45 % )

Au lycée Liberté à Romainville (Seine-Saint-Denis), où l’expérience a commencé il y a quatre ans, on pousse la démarche beaucoup plus loin :
« 70 % des produits que l’on achète sont bio, précise René-Pierre Brachet, chef de cuisine.
On y arrive en comptant de près les effectifs journaliers et en jonglant avec le forfait de la cantine.
Mais le bio a ses avantages. Les aliments cuisent plus rapidement. C’est beaucoup plus gustatif et tellement valorisant… »

Ni maraîchers, ni terres agricoles, ni éleveurs à des kilomètres à la ronde. Et pourtant, la cantine fleure bon le terroir et les produits frais.
L’établissement fait la chasse à la malbouffe en proposant aujourd’hui à ses trois cents demi-pensionnaires des repas composés à 70 % de produits bios.

Cantines : les élèves restent sur leur faim.
Plus d’un élève sur deux (52.5 %) déclare avoir encore faim en sortant de la cantine
Le principal désagrément constaté par les élèves est le bruit :
9 élèves du primaire sur 10 (et 7 sur 10 dans le secondaire) considèrent que le restaurant scolaire est bruyant.
[étude de Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) - Déc. 2009]

"5 fruits & légumes par jour", disent-ils !
Les 25 échantillons de raisins achetés en France ont tous été contaminés par des pesticides.
A-t-on retrouvé des pesticides illégaux ?
La réponse est oui : des pesticides interdits d’usage dans toute l’UE et dans le pays de production ont été retrouvés !


"la bouffe", aussi, c'est - ça pourrait/devrait être - "pédagogique"...

Les agriculteurs bios veulent s'affranchir des OGM et des semenciers

La taxation des nitrates des agriculteurs définitivement abandonnée

Machines à sous, distributeurs électronico-nucléaires de pommes OGM et/ou nitratées ?

La moitié des cours d'eau et près d'un tiers des nappes souterraines françaises contaminées par des pesticides
9% de la population en France boit une eau non conforme

Des pesticides dans les deux tiers des eaux françaises contrôlées en 2002
"Les 3/4 des eaux de surface et 50% des eaux en profondeur ne sont pas conformes"
... Et des pesticides détectés dans la moitié des fruits et légumes en France

NOS ENFANTS - s'il en reste ! - NOUS ACCUSERONT

'Nos enfants nous accuseront'' : chaque année, en Europe, 100.000 enfants meurent de maladies causées par l'environnement et chaque année, en France, on constate une augmentation de 1,1% des cancers chez les enfants.
Ce film est l'opportunité d'une prise de conscience des élus pour que nos enfants aient une nourriture saine bio dans les restaurants scolaires, écartant les pesticides, additifs de toutes sortes, aspartame, glutamate etc...



"Bonjour, je recherchais sur internet des free.frrmations sur les distributeurs automatiques de fruits dans les établissements d'éducation. J'ai trouvé votre dossier qui date de 2004, quelle est la situation aujourd'hui, les distributeurs de fruits sont-ils autorisés? des établissements peuvent-ils nous conseiller sur ce sujet?" (chat-faq écoles différentes, octobre 2007)
 
 
 
"la bouffe", aussi, c'est - ça pourrait/devrait être - "pédagogique"...

Les agriculteurs bios veulent s'affranchir des OGM et des semenciers
La taxation des nitrates des agriculteurs définitivement abandonnée

Machines à sous, distributeurs électronico-nucléaires de pommes OGM et/ou nitratées ?

Des pesticides dans les deux tiers des eaux françaises contrôlées en 2002
"Les 3/4 des eaux de surface et 50% des eaux en profondeur ne sont pas conformes"
... Et des pesticides détectés dans la moitié des fruits et légumes en France
 
 
"En Italie, 10% des surfaces cultivées le sont en bio. 

Et cela parce que les régions ont développé des programmes
alimentaires bio pour les cantines scolaires. 

Ca a favorisé énormément le développement de la filière".

"Ici, constate-t-il, le bio représente un surcoût que le chef d'établissement 
ne veut pas faire assumer aux parents" 
et les cantines bio se comptent presque sur les doigts de la main.
"Déjà au niveau de la région,
si on mettait moins d'argent pour l'agriculture conventionnelle,
il y en aurait plus pour le bio", assure Yann Yobé."

En France, depuis le printemps 2004,
la gauche préside 21 régions sur 22 en France métropolitaine, 
alors qu'elle n'en détenait que 8 depuis 1998.
Elle dirige également 52 départements contre 48 à la droite.

... Conclusions/Décisions ?


 
 
Au collège et au lycée, la cantine laisse les élèves sur leur faim Cantines, peut mieux faire. Si dans le primaire, 70 % des élèves considèrent que les repas sont bons, ils ne sont plus, en revanche, que 52 % à le penser dans le secondaire. Plus inquiétant, plus de la moitié des collégiens et lycéens (52,5 %) déclarent avoir encore faim en sortant du restaurant scolaire ! Tels sont les résultats les plus étonnants d'une enquête menée par l'association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV), publiée début décembre. 1 400 élèves ont été interrogés entre les mois de janvier et mars dans 44 établissements (17 écoles, 15 collèges et 12 lycées).

Ces élèves ne sont-ils pas assez nourris, ou les plats qu'on leur sert ne sont-ils tout simplement pas à leur goût ? Les deux raisons sont invoquées par les élèves du secondaire. 47,6 % ont encore faim parce qu'ils n'aiment pas ce qu'on leur propose, 37,8 % parce que les quantités servies sont trop restreintes, et ils sont 14,5 % à évoquer les deux.

Les élèves se plaignent par ailleurs de manquer de temps pour déjeuner : près de 60 % des repas sont expédiés en moins de vingt minutes, et 20 % des collégiens et lycéens disent passer plus de temps dans les files d'attente qu'à table. Par ailleurs, la cantine apparaît comme un lieu bruyant pour les petits comme pour les grands.

"Améliorer le contenu des assiettes, si le cadre du restaurant demeure peu accueillant, risque de ne modifier qu'à la marge la perception des convives", commentent les auteurs de l'étude.

Cuisine familiale plébiscitée

L'enquête montre que les plats préparés sur place sont mieux appréciés que les repas livrés depuis des cuisines centrales. Malgré les messages nutritionnels, le menu préféré des écoliers reste quiche ou pizza en entrée, frites pour l'accompagnement, et pâtisserie en dessert.

Les améliorations attendues par les élèves du secondaire sont, dans l'ordre, un choix de plats plus large, une nourriture de meilleure qualité, plus d'espace et moins de bruit.

Seulement un peu plus du tiers des élèves du secondaire interrogés sont actuellement consultés par l'administration de leur établissement sur les améliorations à apporter au restaurant scolaire, bien que plus de 80 % d'entre eux considèrent que ce serait utile. Pour les petits comme pour les plus grands, rien ne vaut la cuisine familiale, plébiscitée par 96,5 % des enfants du primaire et 70 % des jeunes du secondaire.

Quant aux parents, plus des trois quarts considèrent que les repas à la cantine sont chers, voire très chers, bien que le prix facturé aux familles ne représente qu'une partie du coût total du repas. Il faut compter en moyenne 2,70 euros en moyenne pour un repas dans le primaire, et 3,30 euros dans le secondaire.

Sur la base de cette enquête, l'association CLCV propose que la norme Afnor 2005 sur la qualité du service en restauration scolaire, qui demeure à ce jour inconnue d'une large majorité d'établissements, soit largement diffusée et appliquée. L'association préconise également de consulter davantage les jeunes convives.

Martine Laronche


L'ECOLE DE LA MALBOUFFE
Le canard enchaîné - 09 09 09
C'ETAIT il y a un an et demi, à la tribune de l'Assemblée nationale, Roselyne Bachelot partait en guerre contre l'obésité infantile. Et notre ministre de la Santé d'annoncer qu'elle allait de ce pas "améliorer la qualité des repas" à la cantine parce que "pour nos enfants, l'essentiel se joue à l'école". Sauf que, la semaine dernière, c'était la rentrée scolaire et que rien n'a changé dans l'assiette des 6 millions d'abonnés à la cantine. Pourtant, dans la tête de Bachelot, ça devait être du gâteau. Il s'agissait juste de rendre obligatoire la "circulaire sur la composition des repas en restauration scolaire", qui existe depuis ... neuf ans, mais sur laquelle plus de la moitié des cantines s'assoient joyeusement.

L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), qui était allée en 2007, mettre son nez dans les plateaux-repas de 784 collèges et lycées, était tombée de sa chaise en découvrant que 11% des cantines n'avaient carrément jamais entendu parler de ladite circulaire ("Conflit", 28/03/07).
En mars dernier, Bachelot avait glissé dans sa loi "Hôpital, Patients, Santé, Territoires" un article contenant tout ce qu'il faut pour rendre obligatoire la fameuse circulaire, avec même des contrôles à la clé. Mais, patatras, le Sénat a torpillé le pojet. Si tout est reporté à la saint-glin-glin, c'est parce que les entreprises de restauration scolaire et certains maires ont fait des pieds et des mains pour que rien ne bouge.

Ne pas mettre, comme la prévoit la circulaire, plus de 15% de mauvaises graisses dans les plats, servir des légumes en entrée au moins dix fois par mois ou encore ne pas dépasser pour les desserts 20 g de sucres ajoutées par portion de 100 g., ça coûte un peu plus cher. Quand on sait que certains cantines se contentent de 90 centimes d'euro pour fabriquer un repas, alors que dans la profession on s'accorde sur un prix plancher à 1,50 euro, on se dit qu'il y a encore du plain sur la planche.

"Si la circulaire était devenue obligatoire, beaucoup de sociétés de restauration auraient dû revoir à la hausse leurs achats auprès des groupes alimentaires qui leur fournissent des produits bas de gamme", persifle un intendant de collège. Et tant pis si 18% des petits Français sont en surpoids ou obèses. De là à penser que Bachelot ne fait pas le poids ...



Le WWF lance un "appel du 18 juin" pour soutenir le bio dans les cantines
 "Avec 76.000 t de pesticides par an, la France est le premier consommateur d'Europe et le 3è du monde".
 

--afp--15 06 09 --Le WWF lance son "appel du 18 juin" pour soutenir l'introduction des repas bio dans les cantines, l'une des mesures du Grenelle de l'environnement.

La campagne "Oui au bio dans ma cantine", entend sensibiliser les mères et les maires, responsables des cantines des écoles primaires; elle sera menée sur trois ans pour cibler, après le primaire, les collèges, les lycées et les crèches, a indiqué lundi à la presse Serge Orru, directeur-général du WWF.

En 2007, le Grenelle de l'environnement a fixé un objectif de 20% de bio dans les cantines d'ici 2020, avec une étape à 6% en 2012.

"Mais pour y parvenir, il faut réfléchir dès aujourd'hui au type d'agriculture qu'on veut promouvoir", reprend M. Orru. "Avec 76.000 t de pesticides par an, la France est le premier consommateur d'Europe et le 3è du monde".

Résultat: une étude de l'IFEN, l'Institut français de l'environnement, montrait en 2004 que 96% des cours d'eau montraient des traces de pesticides ainsi que 61% des eaux souterraines, nécessitant près de 2 milliards d'euros de dépenses publiques chaque année pour leur dépollution.

En 2006, le bio ne représentait qu'un peu plus de 2% de la surface agricole et 12.000 exploitations environ sur 700.000.

"On était parmi les premiers en Europe il y a dix ans, aujourd'hui tout le monde nous est passé devant", s'insurge Bernard Cressens, responsable des campagnes du WWF, incriminant la résistance des "lobbies agricoles". "Aux consommateurs de faire exploser la demande", enjoint-il.

Selon la Fédération des agriculteurs bio (FNAB), le principal obstacle au développement de la filière est "la difficulté à trouver des terres", cédées aux bâtisseurs ou préemptées par l'agriculture conventionnelle, selon son représentant Eric Grünwald.

La campagne du WWF (www.ouiaubiodansmacantine.fr) est soutenue par de nombreuses personnalités dont le Dr David Servan-Schreiber, la navigatrice Maud Fontenoy, ou le réalisateur Jean-Paul Jaud dont le film, "Nos enfants nous accuseront", suit la mise en place du bio dans la cantine d'une école rurale du Gard. "Comment un pays riche comme la France peut-il mégoter sur les 20 à 70 centimes supplémentaires d'un repas scolaire bio?", demande-t-il.



Enquête
Progrès du bio dans les cantines scolaires
 

On est loin du raz de marée, mais la tendance est bien là : les produits bio font une percée dans les cantines scolaires. Entre 2004 et 2007, le nombre de repas a presque été multiplié par dix. Dans ce domaine, les villes de Lons-le-Saunier (Jura) ou de Lorient (Morbihan) font figure de pionnières. Toutes deux ont introduit les denrées 100 % naturelles dans la restauration collective depuis près de dix ans. "Les crises alimentaires, avec la maladie de la vache folle, la dioxine, la fièvre aphteuse, ont constitué des éléments déclencheurs", explique Christophe Bouillaux, directeur de la restauration municipale à Lorient.

Alors que la part du bio ne représente, en France, que 0,5 % des repas servis à l'école, elle compte pour 25 % des achats de nourriture dans les cantines de la cité lorientaise. Commencée, en 1998, avec l'introduction des yaourts, la montée en puissance du bio a été très progressive et s'est ancrée, autant que possible, sur la production locale et régionale.

Certains produits 100 % naturels peuvent coûter deux fois plus cher, notamment la viande. Pour limiter les surcoûts, les services de la restauration municipale ont veillé à la composition des menus, cuisiné beaucoup plutôt que d'acheter des plats préparés, fait preuve d'une grande rigueur sur les quantités... Au final, "les prix de revient des repas à Lorient ne sont pas plus chers que dans la plupart des communes aux menus conventionnels", assure M. Bouillaux.

A Lons-le-Saunier, l'idée de se lancer dans le bio est venue d'un problème de pollution de la nappe phréatique par les nitrates. "Pour y remédier, la ville a incité les agriculteurs à planter du blé bio dans la zone de captage, explique Didier Thevenet, directeur de la restauration scolaire. Du coup, on a décidé d'utiliser ce blé pour faire du pain qui alimente la restauration collective de la commune."

Par la suite, un accord a été passé avec l'Ecole nationale de l'industrie laitière de Poligny qui fournit, désormais, yaourts nature et aromatisés bio pour la commune. "Avec un coût de revient entre 15 centimes d'euros et 18 centimes d'euros, ils nous coûtent moins cher que des yaourts ordinaires au lait entier", assure M. Thevenet.

Pour limiter le prix de la viande, la ville achète des vaches montbéliardes vivantes et s'occupe de les conduire à l'abattoir. A partir de septembre, pommes de terre, carottes, betteraves bio vont faire également leur apparition dans les assiettes grâce à des aides apportées à un agriculteur local.

"Faire du bio, ce n'est pas intégrer bêtement des produits sans se préoccuper d'où ils viennent, insiste Didier Thevenet. Je suis pour le commerce équitable local." Les produits du terroir présentent un avantage majeur par rapport aux produits bio importés : limiter la pollution générée par le transport.

La ville de Brest a fait son entrée tout récemment dans le club de la restauration bio à l'occasion du renouvellement de la délégation de service public à la Sodexho en juillet 2007. "Nous avons commencé par remplacer les aliments qui contenaient le plus de produits phytosanitaires, carottes, pommes de terre, salades", explique Marc Sawicki, maire adjoint chargé de l'éducation.

Aujourd'hui, l'objectif est de raccourcir les circuits de distribution. "Les carottes que nous importions d'Italie viennent désormais du nord du Finistère", explique Thierry Velly, responsable du service périscolaire de la ville. Un travail de persuasion et de sensibilisation a également été engagé auprès des enfants, parfois déconcertés par l'apparence et le goût des produits naturels.

Premier département bio de France, la Drôme a lancé, en 2004, le programme "Manger mieux, manger bio" qui concerne aujourd'hui plus de la moitié des collèges. Reste que toutes les collectivités n'ont pas la chance d'avoir des filières locales d'approvisionnement. "Il est plus simple de faire du bio à Lorient qu'à Paris, explique Jean-Jacques Azan, directeur de la restauration scolaire dans le 12e arrondissement. Nous avons connu plusieurs déconvenues liées à des ruptures d'approvisionnement. Du coup, nous avons privilégié les produits frais." En septembre, la cuisine du 12e arrondissement renouvelle l'expérience sur les féculents bio. "Si on est livré correctement, on poursuivra sur l'année", prévoit M. Azan.

Les conclusions du Grenelle de l'environnement, qui fixent à 15 % en 2010 et à 20 % en 2012 la part des produits biologiques dans la restauration collective publique, sont-elles réalistes ? Pour y parvenir, le gouvernement a fixé l'objectif de porter à 6 %, en 2013, et 20 %, en 2020, la part de la surface agricole utile dévolue au bio. "Il n'y a pas actuellement de mesures suffisamment incitatives pour que la production conventionnelle se tourne vers le biologique", considère Eric Grunewald, de la Fédération nationale d'agriculture biologique. "L'élargissement du système d'aide est actuellement en discussion", assure Elizabeth Mercier, directrice de l'Agence Bio. En attendant, les Assises nationales de l'agriculture biologique, à Paris, le 8 octobre, seront consacrées à la restauration collective et présenteront les bonnes pratiques en la matière.

Martine Laronche

FORMATION.
Du bio dans les cantines, c'est possible ! 
Bénédicte Agoudetsé avec Aurélie Foulon - Le Parisien 22 11 07
Une quinzaine de représentants d'écoles franciliennes ont suivi hier et avant-hier à Villiers-le-Bel un stage pour introduire des repas bio.

DU BIO dans les assiettes des cantines scolaires et des restaurants de collectivités en Ile-de-France, « c'est bête comme chou ! » sourit le docteur Jean-Paul Guérard, nutritionniste. Qu'est-ce qu'un aliment bio ? Comment établir et réaliser un menu équilibré sans augmenter le prix du repas ?

Le médecin fait partie de l'équipe de Basse-Normandie* venue former, hier et avant-hier, à l'Institut des métiers de l'artisanat de Villiers-le-Bel, une quinzaine de cuisiniers et d'intendants d'établissements scolaires franciliens désireux de se lancer dans la confection de plats bio pour leur public. En application de leur science toute neuve, les stagiaires ont mitonné et goûté un vrai menu bio.

En entrée : céleri et salade de lentilles corail et poivrons ; le plat de résistance : un savoureux chili con carne, et fruits de saison pour le dessert.

De plus en plus de lycées s'y mettent. Si la formation de Villiers-le-Bel est l'une des premières du genre dans la région, de plus en plus d'établissements franciliens scolaires se lancent dans l'aventure du bio au réfectoire. Ainsi, à Argenteuil, le lycée Jean-Jaurès propose depuis quelques mois du pain bio à la cantine. Idem au lycée professionnel Louise-Michel d'Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) où, raconte la conseillère principale d'éducation, Karine Darjo, « venue chercher ici des conseils, notre lycée travaille sur un projet pérenne de cantine bio, dans le cadre d'une action d'éducation à la nutrition et à la santé. Nous avons d'ailleurs déjà testé avec succès, ponctuellement, certains plats de ce type auprès de nos élèves. »

Pas si cher que cela. « Nous trouvons des restaurants de collectivités proposant du bio des tarifs à moins de 2 € le repas », indique le docteur Guérard. En Basse-Normandie, par exemple, ou à l'université de Lorient, les tarifs sont tour à fait comparables aux prix conventionnels. « Je compte bien m'y mettre petit à petit, assure Olivier Lusbec, cuisinier au lycée Charlet-Petiet de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine). La seule condition, c'est que le prix de revient du repas ne dépasse pas 2,30 € mais, avec ce budget, il devrait être possible de servir chaque jour au moins du pain, des entrées et des desserts bio. »

« C'est bon pour la santé ». « Dans cette formation, j'ai beaucoup appris, assure Olivier Lusbec, notamment sur la traçabilité des produits, et sur les bienfaits diététiques du soja, des céréales, des graines germées, mais aussi de certaines associations telles que riz et haricots rouges ou riz et lentilles. » « Manger bio, rappelle le docteur Guérard, c'est lutter point par point contre les grands problèmes actuels de mauvaise alimentation, qui provoquent des carences en vitamines, oligo-éléments, oméga 3 et acides gras essentiels. » Cette malbouffe mène également « à l'obésité, au diabète, aux maladies cardio-vasculaires ».

* Le conseil régional de Basse-Normandie, en pointe dans ce domaine, finance déjà de tels stages à destination des professionnels de la restauration collective.



Une partie des élus UMP sont réticents face au projet de cantines "bio"
Le Monde -  21.09.07 

 

L'annonce a instantanément fait bondir les élus. Jean-Louis Borloo, ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables, a évoqué devant une centaine de parlementaires, conviés à son ministère lundi 17 septembre, la prochaine montée en puissance des produits biologiques dans les cantines.
 

La mesure, qui figurait dans le programme électoral de Nicolas Sarkozy, est discutée dans le cadre du Grenelle de l'environnement. Le groupe de travail consacré à l'agriculture s'apprête à proposer un objectif de 20 % de produits bio et à "haute valeur environnementale" dans la restauration collective d'ici à 2012 - contre 0,7 % qui sont issus de l'agriculture biologique aujourd'hui.

La mesure est loin de séduire les parlementaires, qui sont souvent des maires. "Comment fait-on ?, interroge Patrick Ollier (UMP, Hauts-de-Seine), président de la commission des affaires économiques, de l'environnement et du territoire de l'Assemblée nationale. J'ai essayé et je me suis retrouvé avec des prix plus élevés de 15 % ou 20 %, l'offre est insuffisante."

D'autres estiment que la filière bio n'est pas assez contrôlée. "Il y a des garanties de méthode, mais pas suffisamment de garanties de qualité", estime un parlementaire, qui évoque des cas récents de blé charançonné. Hervé Mariton, député UMP de la Drôme, qui a développé dans sa ville de Crey un programme de développement durable et de lutte contre les émissions de CO2, estime que "le bio, c'est de la "com" coûteuse".

AUGMENTATION DES SURFACES

Le ministre de l'écologie a tenté de les rassurer : "Si ça coûte cher aujourd'hui, c'est d'abord à cause d'une question de structure du marché et d'organisation de la filière d'approvisionnement", a-t-il expliqué.

En France, le développement de l'agriculture biologique, longtemps contesté par le syndicat majoritaire la FNSEA, n'a pas été très soutenu par les pouvoirs publics. Seul 1,8 % des terres est cultivé sans produits chimiques, contre 8,7 % en Autriche et 3,9 % en Allemagne. Une part importante de la consommation française de produits bio est donc importée.

L'idée avancée par le groupe de travail du Grenelle est au contraire de promouvoir les circuits courts de commercialisation. Pour ce faire, des objectifs ambitieux d'augmentation des surfaces en agriculture biologique seraient proposés : 6 % d'ici à 2010, et 20 % d'ici à 2020. Car l'agriculture bio est non seulement "un mode de production très respectueux de l'environnement", il est aussi "fortement pourvoyeur d'emplois", relève le groupe de travail.

Déterminé à ce que les "cantines bio" figurent dans les conclusions du Grenelle de l'environnement, Jean-Louis Borloo aurait promis d'assortir la mesure d'un objectif de "coût constant".

Gaëlle Dupont et Christophe Jakubyszyn

 
Cantines: la qualité des repas dépend de l'engagement des communes

24/01/05 -   L'UFC-Que Choisir, qui a passé au crible quelque 2.000 menus dans 100 cantines scolaires, révèle que l'écart se creuse en matière de qualité nutritionnelle entre les communes dont l'équipe municipale s'efforce de "faire au mieux" et celles qui se désintéressent de la question.

Des analyses réalisées par une diététicienne il ressort que la circulaire de juin 2001 censée encadrer la composition des repas est "largement ignorée". Près de la moitié des villes ne respectent pas la moitié de ses recommandations concernant la fréquence de présentation des plats et la situation empire d'année en année", souligne l'UFC dans son édition de février, à paraître mardi.

Et si plus de petites communes avaient été intégrées dans l'enquête, le résultat aurait été "encore pire", estime-t-elle.

La situation est encore plus sombre dans le secondaire où les recommandations sont encore moins bien respectées.

Manger équilibrer dépend de l'importance de la commune dans laquelle se restaure l'élève mais aussi de la volonté politique de l'équipe municipale, constate l'association de consommateurs.

Mais, reconnaît-elle, il est difficile d'assurer une qualité gustative et nutritionnelle correcte quand le coût moyen des denrées d'un plateau s'élève à 1,50 euro. Le prix est le premier critère pris en compte par les élus lors des appels d'offres, assure Marie-Line Huc, diététicienne qui a procédé aux analyses des menus.

 
"En France, le bio représente un surcoût que le chef d'établissement ne veut pas faire assumer aux parents" et les cantines bio se comptent presque sur les doigts de la main.

Le développement du bio, un parcours semé d'embûches

MÛR-DE-BRETAGNE (Côtes-d'Armor) 12 08 04  - Pour se faire mieux connaître, le bio, dont le développement semble actuellement se tasser, s'affichait ce week-end à Mûr-de-Bretagne, dans l'une des plus grandes foires biologiques de France.

Alimentation, boissons - dont vins et champagnes -, habillement, hygiène, habitat, énergies: sous le thème de "l'argent, nerf de l'échange", plus de 200 exposants, venus de toute la France, ont démontré que "la vie en bio" est possible mais que son parcours reste semé d'embûches.

Le premier obstacle auquel se heurte le développement du bio est son coût. "Mais le coût du bio est juste car il n'y a pas de coût complémentaire externalisé", assure Jean-Pierre Le Mouel, le président de la 19e édition du salon Biozone.

"De son côté, l'agriculture conventionnelle, explique-t-il, bénéficie au départ de subventions qui lui permettent de réduire ses coûts de production. De plus, ses prix de vente ne prennent pas en compte les conséquences de son mode de production dont le surcoût est assumé par la collectivité, qu'il s'agisse de la dénitrification de l'eau, du ramassage des algues vertes sur les côtes ou des pathologies induites par la production industrielle".

"Si l'on prend en compte tous ces coûts induits, le bio n'est certainement pas plus cher que la production traditionnelle", estime M. Le Mouel.

"Il nous faut sortir un peu des actes d'achat compulsifs, pour en arriver à des actes d'achat plus conscients: à travers nos achats, nous sommes, en amont, les créateurs des différentes formes de production qui nous alimentent et, en aval, les acteurs des pollutions qui sévissent sur cette planète", explique-t-il.

Séduisant, le discours a pourtant du mal à élargir le cercle de ses adhérents, tant en production qu'en consommation. "Il y a une stagnation du développement des producteurs et de la consommation", constate Jean-François Moal, coordonnateur du Groupement des agriculteurs bio dans les Côtes-d'Armor (GAB 22).

"Les producteurs bio souffrent aussi de la crise générale que traverse l'agriculture", relativise-t-il.

Pour Yann Yobé, président du GAB 22 et producteur de lait, le gros problème réside dans le manque de moyens pour promouvoir le bio: "On ne fait pas le poids face à la publicité", déplore-t-il.

"La grande distribution utilise le bio comme produit d'appel, c'est tout. Elle préférerait ne pas en avoir. Sur le fond, les grandes surfaces comme l'industrie agroalimentaire ne veulent pas en faire car le bio remet en cause la qualité de leurs propres produits", estime M. Yobé.

Manque de moyens, mais aussi manque de volonté politique, considère Jean-François Moal. "En Italie, 10% des surfaces cultivées le sont en bio. Et cela parce que les régions ont développé des programmes alimentaires bio pour les cantines scolaires. Ca a favorisé énormément le développement de la filière".

"Ici, constate-t-il, le bio représente un surcoût que le chef d'établissement ne veut pas faire assumer aux parents" et les cantines bio se comptent presque sur les doigts de la main.

"Déjà au niveau de la région, si on mettait moins d'argent pour l'agriculture conventionnelle, il y en aurait plus pour le bio", assure Yann Yobé. "Même l'argent pour améliorer l'eau, dont la mauvaise qualité est le résultat d'une agriculture intensive, va aux chambres d'agriculture qui n'ont cessé de promouvoir ce type d'agriculture", conclut-il, un brin amer.



Dans les écoles de Nice, 
les enfants apprennent à manger sainement à la cantine
Des repas diététiques dès la maternelle pour lutter contre l'obésité chez l'enfant 

 André Lucchesi -  Le Figaro - 14 septembre 2004
 

 «On ne se moque pas de lui mais il reste dans son coin parce qu'il ne peut pas vraiment jouer avec nous. Il a du mal à courir parce qu'il est trop gros. C'est bien triste pour lui...» Maxime, neuf ans et demi, résume bien dans son langage d'enfant la situation quotidienne de son ami Grégory auquel il voue tout de même une solide affection.

Avec le «Pacte des petits loups», qui vient de débuter dans les cantines scolaires de Nice où il concerne plus de 20 000 enfants des maternelles et des classes primaires, la lutte contre l'obésité enfantine met les bouchées doubles.

C'est une première en France qui pourra sans doute servir de test à l'heure où les statistiques révèlent une moyenne nationale de 16% d'enfants concernés par un début d'obésité. Une moyenne qui frôle même les 20% dans le Midi. En une dizaine d'années, le nombre de «petits gros» a été multiplié, en moyenne, par sept.

Les résultats sont là, avec une autre notion qui assombrit encore ce tableau : on sait désormais que les deux tiers de ces enfants «trop gros» sont voués à devenir des adultes obèses, plus ou moins sévèrement handicapés. D'où la nécessité urgente de recourir, dès la maternelle, à des repas scolaires diététiques capables de corriger des habitudes alimentaires aux conséquences désastreuses.

C'est ce qui a motivé les responsables niçois d'Azur Restauration, concessionnaire de cantines scolaires de la ville, pour mettre au point ce nouveau «Pacte des petits loups» dont il s'agit de calmer la faim tout en procédant à un minutieux dosage des calories servies dans les réfectoires. Autrement dit, un strict respect au niveau des assiettes des enfants de trois à quatorze ans demi-pensionnaires, de pourcentages moyens, voisins de 12% de protéines, 33% au maximum de lipides et environ 55% de glucides. Autre notion importante : l'apport à chaque repas de 90 grammes de calcium pour les petits de la maternelle et de
110 grammes pour leurs aînés des primaires.

Le «Pacte des petits loups», c'est aussi un engagement visant à faire évoluer les goûts dans le bon sens. Avec la présence sur les plateaux de fruits et légumes aux vertus d'élimination et de protection de l'organisme.

Il s'agit aussi de freiner le goût des enfants vis-à-vis des saveurs sucrées. Aussi bien avec des desserts sans sucre ajouté, dans la proportion désormais de 12 sur 20. Vive le renouveau des salades de fruits ! Même orientation nouvelle pour les boissons : de l'eau pure ou des jus de fruits sans sucre plutôt que des sodas que l'on devra à l'avenir réserver à des fêtes ou des anniversaires.

Et puis reparaît le principe de mieux manger raisonnablement pour être apte à mieux bouger, ce qui revient à grandir sans grossir. Des visites de partenaires sportifs régionaux, tels que les footballeurs de l'OGC Nice, seront organisées tout au long de l'année, à l'heure des desserts, pour encourager les activités physiques.

La formule est simple dans sa vocation de base : un meilleur équilibre alimentaire grâce à la chasse aux graisses et sucres en excès. Elle est plébiscitée par des parents qui, comme Sabine, une mère de famille de  37 ans, avouent être «dépassés par des grignotages intempestifs des enfants devant des écrans ou des consoles de jeux». Beaucoup sont ravis de voir l'école prendre une discipline alimentaire qu'ils ont bien du mal à imposer à la maison compte tenu de leurs propres horaires décousus.

Quant aux petits élèves niçois déjà touchés par un début d'obésité assez marquée, ils se voient désormais proposer à la cantine, sur demandes de leurs parents ou sur certificats médicaux, des menus encore plus minutieusement dosés en calories. 
Des menus intitulés VIP. Pas de quoi complexer par conséquent...



"la bouffe", aussi, c'est - ça pourrait/devrait être - "pédagogique"...

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LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES

| Présentation | SOMMAIRE |
| Le nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? chèque-éducation ? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme scolaire et "éducation alternative" | Jaune devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| Le lycée "expérimental" de Saint-Nazaire | Le collège-lycée "expérimental" de Caen-Hérouville|
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Freinet dans (?) le système "éducatif" (?) |
| Changer l'école | Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop !| L'école Vitruve |
| Colloque Freinet à ... Londres | Des écoles publiques "expérimentales" |
| 68 - 98 : les 30 P-l-eureuses | Et l'horreur éducative ? |