alternatives éducatives : des écoles différentes
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I Obligation scolaire et liberté I Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop ! Appel pour des éts innovants et coopératifs |
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Quelques autres "rubriques", parmi beaucoup d'autres, toujours d'actualité :
les rapports parents-profs, la maternelle à 2 ans, l'ennui à l'école, les punitions collectives, l'état des toilettes, le téléphone portable, le créationnisme...

Le projet Savary du début des années 80
était de créer un «grand service public unifié et laïc de l’éducation nationale»
mettant en réseau les établissements publics et privés.
On voulait que les parents puissent choisir librement l’école de leur enfant en fonction de son projet,
qu’il soit confessionnel ou pédagogique (sportif, lié aux langues vivantes, culturel).
Les partisans de l’école privée et les milieux laïcs n’en ont pas voulu.
Du coup, il a échoué. 

Médiatiques
Et Jack rit

Par Daniel SCHNEIDERMANN - 22/10/04 - Libération

  Ce soir, on emmerde les grincheux. Ce soir, on est les rois, autour d'Arthur, aux Enfants de la télé. Ce soir, on n'a pas de comptes à rendre, on est sur TF1. Ce soir, on est le coeur de l'empire, cet empire qui dicte sa loi. Cet empire, d'une chiquenaude, d'un appel téléphonique du chef de TF1 au chef de Canal +, qui fait censurer un sketch des Guignols. Et d'une autre chiquenaude balaie le chantier de la télévision numérique terrestre. Mais ce soir, c'est samedi soir et on s'en moque. On ne se prend pas la tête. On s'attendrit les cerveaux entre nous, autour d'Arthur, entre rois du rire, avec un invité vedette : Jack Lang, ancien ministre.

Jack Lang. Un vrai morceau d'homme politique dans la confiture de TF1. Une vague réminiscence, un arrière-goût de prises de tête, le match Hollande-Fabius, l'adhésion de la Turquie, la Constitution européenne. Evidemment, il n'est pas question de tout cela dans l'émission. Ce soir, c'est samedi, et c'est la déconne. Mais la seule image de Lang laisse entrevoir un autre univers, l'univers de ces curieux adultes en costumes gris qui sont parfois capables de parler quinze secondes de suite sans pouffer de rire. Cet univers-là existe aussi, chers téléspectateurs, et c'est lui qui vient ce soir faire allégeance en la personne de Jack. C'est lui qui vient affirmer ici, par sa présence, la légitimité de notre entreprise éternelle de préparation de cerveaux humains. Très content d'être là. Pas du tout contraint, pas du tout otage. D'ailleurs, il le dit : «Je me marre bien.» Avis aux grincheux. Si on n'a pas le droit de se marrer, après tout, sur TF1, le samedi soir...

Alors donc, on se marre. Fausses pubs, vraies pubs se succèdent. Blanquette de veau au citron confit, ADSL sans engagement de durée, Crédit foncier, foncièrement différent. Retour plateau. Séquence spéciale lapsus. Vous en avez commis des lapsus dans votre carrière, Jack Lang ? Mais oui. Ça tombe bien, nous les avons retrouvés. Vous vous souvenez de ce jour où vous avez parlé de «langue de Blois» à la place de «langue de bois» ? Quelle rigolade. Mais nous avons retrouvé mieux. Ce jour où vous décorez Georges Moustaki, et où vous l'appelez, écoutez bien, Moustaku. Moustaku, non mais quelle rigolade ! Et regardez bien ces images de votre successeur Jacques Toubon, chahuté lors d'une fête de la musique à la Butte aux Cailles. Et encore cela, ces images d'une troisième mi-temps de rugby, avec en haut à gauche de l'image, regardez bien, ce type qui sort son sexe.

Ah oui, on se marre. Les rois du rire présents ce soir-là déversent leur lot d'histoires. Celle du type qui vient jongler avec ses testicules. Et Jack rit. Qui parle allemand avec son trou de balle. Et Jack rit. Tu veux que je te le traduise en allemand ? Et Jack rit. Vous me ferez le plaisir d'inviter Jack à vos spectacles tous les trois, ordonne Arthur, il a l'air de bien se marrer. Car Jack rit encore. Et en boucle, l'histoire du type qui jongle avec ses testicules et parle allemand avec son trou de balle. Et Jack rit toujours. Plus on la raconte, plus il rit. Et l'histoire du type qui fait parler son sexe. Qui est ventriloque de la bite. Il n'est pas ventriloque, souffle Jack entre deux rires, il est sexiloque, c'est une langue nouvelle. 

Un autre : je vais te faire Mon Beau Sapin. Et Jack chante. Arthur exulte. S'adresse au vieux complice mutique Tchernia : Pierre, ouvrez-nous de vos lumières, comme disait Molière. Molière : le seul nom fait redoubler les rires autour de la table. Molière, un gros mot, comme bite ou trou de balle. Mais Arthur insiste. Mais oui, Molière. Je l'ai apprise exprès pour faire ma frime, car je savais qu'on avait un ancien ministre de la Culture et de l'Education qu'était là. C'est son heure de gloire, à Arthur. Ça fait dix ans qu'on attend d'avoir un politique, glousse l'animateur, et on n'en aura plus pendant vingt ans après cette émission.

Et ce n'est qu'à 22 h 35 que la clé nous est donnée. La clé de l'hilarité de Jack. Nous allons parler de ce pour quoi Jack est venu nous rendre visite, dit Arthur. Jack est venu vendre un livre. Un livre sur Mandela. Après François Ier et Laurent le Magnifique, dit Arthur dans un souffle sans regarder sa fiche, vous publiez aux éditions Perrin un livre sur Nelson Mandela. Des entretiens avec Mandela, on ne comprend pas bien. Et Jack parle. Vend sa soupe. Une rencontre avec Mandela. J'ai eu la chance de le rencontrer, avec beaucoup d'autres. Nous avons milité pour libérer l'Afrique du Sud. La capacité qu'il a eue d'ouvrir la voie au pardon. Voilà. Merci Jack. Maintenant, nous allons parler de la transformation du look des hommes politiques. Cela a duré trente secondes. Peut-être, allez, quarante. C'est cher, quarante secondes de pub sur TF1, même à 22 h 35. Si Jack avait dû payer ! Mais il a payé en nature. Ce soir, deux heures de rire. Et tous les jours de l'année, comme tous les autres, bouche cousue sur la préparation des cerveaux humains, sur la censure des Guignols, sur la TNT et sur le reste. Et en échange, voilà, TF1 lui offre quarante secondes de boniment sur Mandela. Mandela, vous savez bien, cet homme politique d'un pays lointain qui a passé vingt-huit ans de sa vie en prison. Parce qu'il a toujours refusé de pactiser avec le système.



"Les socialistes ne veulent pas non plus d'une situation
qui s'envenime durablement"

 [ Le PS veut définir «les grands axes de son projet pour l'éducation».
- Il n'en avait pas ?
" Il n'en avait plus.
Aucun des candidats à la présidentielle
n'a su poser la question de l'éducation.
Nous nous reposions sur une conception honorable de l'éducation,
mais qui ne répond plus aux enjeux actuels." ]

L'Éducation nationale doit avoir le courage de rompre
avec les méthodes uniformes,
dont tous les rapports prouvent les limites, pour encourager une logique de soutien plus ciblée.
De nombreux établissements expérimentent déjà des méthodes spécifiques pour répondre aux difficultés de leurs élèves. Elles ne sont pas toutes orthodoxes mais elles marchent souvent.
Ce qui leur manque, c'est un pilotage académique qui permette de les évaluer
et, le cas échéant, de les étendre à d'autres.
Ces établissements attendent le courage du politique d'instituer des mesures dérogatoires :
la diminution du nombre d'élèves par classe, l'aménagement des temps de service,
la mise en place de dispositifs pédagogiques spécifiques.
Boutons l'uniformité hors des classes.
   Émancipation ?!

Le cerveau
Et maintenant, imaginez, entre l'enclume de Dassault et le marteau de Le Lay, votre cerveau.

Retour sur le discours de Le Lay, patron de TF1,vendeur de «temps de cerveau disponible».
Trafic d'organe audiovisuel
C'est dire si les propos de Patrick Le Lay doivent être pris au sérieux. 
Tous les systèmes totalitaires ont voulu dominer le cerveau de l'homme, 
à commencer par celui des enfants. 
Le cerveau, c'est le coeur du citoyen, le moteur de la démocratie. 
La barbarie libérale menace les bases mêmes de la civilisation.
Il s'agit de nos libertés. 
Toute la société est concernée.

 Et pendant la crise des otages, comment vont les préparateurs de cerveaux humains de TF1 ? 
On ne peut mieux. 
Ils touillent l'Union nationale. 
De vrais morceaux de courage à l'intérieur

  Comment Le Lay a travaillé du cerveau
Retour sur le parcours de sa sortie sur Coca-Cola, qu'il tente de rattraper dans «Télérama».

LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES
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