AP--07 09 09----L'Union nationale lycéenne (UNL) a annoncé lundi le lancement d'une campagne pour le droit de vote dès 16 ans. Le principal syndicat lycéen estime qu'on ne peut pas considérer les jeunes comme pénalement responsables à partir de cet âge et leur interdire de s'exprimer lors des grands scrutins nationaux.

    "On constate que les jeunes aujourd'hui savent se mobiliser, réfléchir ensemble, que les jeunes de 16 ans sont responsables pénalement mais ne peuvent pas s'exprimer dans les grands débats publics en France", a déclaré lundi à l'Associated Press le président de l'UNL Antoine Evennou, à l'occasion de l'annonce de cette campagne.

"Dans le livre vert" sur les jeunes, "ce n'est pas ce qui est sorti. L'idée qui est sortie, c'était d'abord laisser des jeunes de 16 ans pouvoir être responsables associatifs sans demander 36 autorisations, donc permettre déjà aux mineurs d'avoir des responsabilités associatives plus facilement qu'ils n'en ont aujourd'hui", a répondu le Haut commissaire à la Jeunesse, Martin Hirsch, lundi sur RTL.

Pour lui, la priorité serait "d'abaisser la majorité légale associative, enlever les limites d'âge au-dessus de 18 ans pour être élu, et avoir une vraie représentation des jeunes dans la société". 

L'UNL, premier syndicat lycéen, a jeté un gros pavé dans la mare lundi. À quelques semaines du discours de Nicolas Sarkozy sur la jeunesse, le premier syndicat lycéen propose d'abaisser l'âge du droit de vote à 16 ans. C'est une «bonne idée», a réagi Dominique Paillé, porte-parole de l'UMP, qui souligne toutefois que cette proposition «ne fait pas partie» du programme présidentiel.

Le haut-commissaire à la Jeunesse, Martin Hirsch, n'y est pas favorable. Mais il recevra ce jeudi les représentants de l'UNL afin de comprendre la génèse de cette proposition. «Ce n'est pas un thème que j'ai vu sortir lors des six mois de concertation sur la jeunesse, explique Hirsch. En revanche, cette proposition me semble assez symptomatique de la considération que réclame la jeunesse et du souhait des jeunes d'être des citoyens comme les autres.»

Avant d'abaisser le droit de vote à 16 ans, Martin Hirsch estime qu'il faudrait que la majorité à 18 ans devienne enfin pleine et entière : être électeurs et éligibles dès 18 ans, faire en sorte que les salariés puissent siéger dans les instances prud'homales dès 18 ans, etc. «35 ans après le droit de vote à 18 ans, nous n'en avons pas encore tiré toutes les conséquences», résume le haut-commissaire.

Grand débat national

Le livre vert sur la jeunesse comporte tout un volet politique dans lequel il est proposé de limiter le cumul des mandats ou encore de modifier les règles de financements des partis en fonction de la place accordée aux jeunes. Il appelle aussi les partis et les syndicats à lancer un grand débat national sur la place qu'il convient d'accorder aux jeunes. Pour le moment, aucun parti n'a réagi à ses propositions. Et Hirsch compte sur l'UNL pour les faire bouger.

En attendant, le haut-commissaire souhaite s'attaquer à la représentation des jeunes. Et compte bien créer un conseil représentatif de la jeunesse susceptible d'assurer une représentation de l'ensemble des sensibilités des jeunes, de l'étudiant à Sciences Po aux jeunes inscrits à l'école de la deuxième chance. Hirsch semble comme en manque d'interlocuteurs.

« Les enfants » (la seule définition précise et recevable du terme étant celle de la Loi : personnes de 0 à 18 ans) ne disposent pas de moyens de s'exprimer.
Ils n'y sont pas invités, les décisions qui les concernent étant prises sans leur avis. Ils croient qu'ils ne savent pas, étant dits ignorants bien qu'on les instruise six heures par jour. Et par-dessus tout ils n'osent élever la voix, étant pour leur survie dans la dépendance totale des adultes, qui ne permettent pas la mise en question de leurs Œuvres - ces œuvres qui seront l'héritage forcé des gens aujourd'hui jeunes, et muets.

Ce sont les adultes qui parlent pour les enfants, comme les blancs parlaient pour les noirs, les hommes pour les femmes. C'est-à-dire de haut, et de dehors.
Entre les adultes qui parlent des enfants comme ils les veulent, et les enfants qui ne peuvent pas parler pour eux-mêmes, la passe est étroite.
Et la mystification se porte bien.
Il faudrait pourtant sortir de là.