alternatives éducatives : des écoles différentes
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DES "AMALGAMES GROTESQUES', disent-ils...
Un "débat" actuel (printemps 2008), en Californie, certes,
mais très intéressant car il montre très clairement ce qui est en jeu :
là-bas, en grandeur nature; comme ici à l'état encore embryonnaire.
On y trouve en effet  - et à la source ! -  et à l'état brut (c'est le terme qui convient)
t o u s   les ingrédients (protagonistes, arguments, faux-nez, prétextes, ruses, esquives et langue de bois)
quant à la "Liberté-de", quant au (Divin)  "Droit-de".
Et bien sûr les hurlements et lamentations quant aux insupportables "contrôles" concernant l'école à la maison - l'instruction en Famille.
On y retrouve, aussi, le rôle de certaines écoles, très privées, "famiilales"
...  ou dites "indépendantes".
Et celui de certaines écoles "publiques" (charter-schools)
 
 
 

une partie visible de l'iceberg...
Texas : 52 fillettes extraites d'une secte
(l'Eglise Fondamentaliste des Saints des Derniers Jours
(FLDS en anglais, courant fondamentaliste mormon).


52 Girls Removed From Texas Compound
- April 5, 2008

Les services sociaux du Texas retirent 52 fillettes et jeunes filles d'une secte polygame au Texas

AP - 05 04 08
ELDORADO - Les services sociaux s'efforçaient samedi de trouver des foyers d'accueil à 52 fillettes et jeunes filles évacuées la veille d'un ranch du Texas (sud) appartenant à une secte prônant la polygamie.

Des responsables des services de protection de l'enfance, escortés par la police, sont intervenus vendredi pour retirer les 52 fillettes âgées de six mois à 17 ans, qui vivaient dans un ranch d'Eldorado. Cette intervention fait suite à un appel faisant état de mauvais traitements sur une pensionnaire du ranch, âgée de 16 ans.

La secte, l'Eglise fondamentaliste des saints des derniers jours (FLDS), est une secte dissidente d'inspiration mormone. Le principal courant de l'église mormone, l'Eglise des saints des derniers jours, a renoncé à la polygamie depuis 1890.

La FLDS est dirigée par Warren Jeffs, poursuivi dans plusieurs Etats pour polygamie et viols sur mineurs. Il est actuellement emprisonné dans l'Arizona (sud-ouest) en attendant un procès, notamment pour inceste. Il a par ailleurs été condamné dans l'Utah (ouest) à dix ans de prison pour complicité de viol d'une adolescente de 14 ans, mariée de force à un cousin en 2001. AP



Texas. Depuis une semaine, la police perquisitionne le siège d’une secte intégriste.
Au final, la police évacue 439 enfants, et 139 femmes. 
Beaucoup d’adolescentes sont enceintes ou déjà mères. 
Une adolescente de 16 ans aurait pas moins de quatre enfants.

AU NOM DE LA LIBERTÉ RELIGIEUSE
Les sectes, cheval de Troie des Etats-Unis en Europe
Pour les sectes, l’intérêt de ce combat paraît évident : s’implanter dans l’éducation au niveau européen et disposer, comme aux Etats-Unis,
d’écoles sans aucun contrôle de l’Etat, c’est l’assurance d’un recrutement plus large et plus solide,
car intégré à la construction culturelle et psychologique des individus.

Californie :

Une décision de justice limite le "droit" au "homeschooling"
Toutes les ligues conservatrices sont sur le pied de guerre.

... Et Arnold Schwarzenegger les a aussitôt assurées de son soutien...
(il vient tout juste de réduire le budget éducation publique de 10% :
5000 licenciements dans les écoles californiennes).

"Si les parents avaient bien inscrit leurs huit enfants dans une école privée,

la Cour a constaté qu’ils ne la fréquentaient pas."

France : « les plus stricts des stricts »

Présents dans huit départements (Ardèche, Drôme, Loire, Haute-Loire, Var, Gard, Rhône, Seine-et-Marne)
La vie familiale y est très normée, dans un contexte patriarcal où le père travaille à l’extérieur, tandis que la mère prend en charge l’éducation morale des enfants.
Bien qu’ouverts à l’école laïque, ils ont choisi depuis quelques années de scolariser eux-mêmes leurs enfants.
Les communautés ont récemment créé un système privé de cours par correspondance, les cours du Chêne.

SOS Education en croisade pour le retour à l'école d'antan
Anti-Etat et anti-service public, ultraconservateur sur le plan des valeurs,
SOS Education fait partie d'une mouvance autour de Liberté chérie...

Agés respectivement de 13 et de 14 ans, Brian et Gerald Feltman ont déjà la coupe de cheveux des marines.
A dix jours des élections, ils sont venus aider le Parti républicain. Leur rôle est de passer des coups de fil pour mobiliser la base.
Le petit discours qu'ils débitent à leurs interlocuteurs figure devant eux sur une feuille dactylographiée.
"Les démocrates veulent s'emparer du Congrès pour mettre en place leur programme, qui prévoit l'abandon de l'Irak aux terroristes", lit Gerald, le grand frère.
Ils vont "mettre fin au programme de surveillance des terroristes" (les écoutes téléphoniques), poursuit Brian.
Puis vient le coup de grâce : "Ils vont augmenter les impôts."
Brian et Gerald ne sont pas allés à l'école aujourd'hui, pas plus que les autres jours.
Ils sont scolarisés à domicile, selon la pratique de homeschooling en vogue chez les conservateurs, pour qui l'école publique est trop laxiste.
Ils ne votent pas encore, mais ils sont républicains : "Yes, Mam." Gerald se destine à l'armée et Brian fera comme son frère.
Leur mère est d'accord : "Elle trouve ça cool que nous voulions défendre notre pays."

Il y a quelques années, dans ma circonscription,
on a découvert près d'Aix-en-Provence une quarantaine d'enfants installés dans une villa,
tous  déscolarisés,
mais certains inscrits à un centre de téléenseignement ;
tous étaient inconnus des services sociaux, les parents ne percevant aucune allocation.
Les devoirs rendus au service de téléenseignement étaient parfaitement accomplis en langue française,
mais la plupart des enfants ne connaissaient pas notre langue.

Le gouvernement n'est pas si sectaire avec les sectes
Mais pourquoi tant de sollicitude ?

Janine Tavernier : "Il faut distinguer les mouvements religieux des vraies sectes"
Aujourd'hui, on ne sait plus où l'on en est.
Si des travaux sérieux avaient été entrepris, on y verrait plus clair.

Si les textes autorisent l'enseignement dans les familles,
la commission d'enquête (créée le 28 juin 2006 et présidée par M. Georges Fenech)
relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire
et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs
sait déjà qu'elle réfléchira à une mesure contre la possibilité des communautés à créer leur propre école.
(rapport rendu le 19 décembre 2006).
Deux commissions d´enquête sur les sectes s´étaient déjà constituées sous les deux précédentes législatures
et avaient rendu des rapports :
Alain Gest et Jacques Guyard, 22 décembre 1995
Jacques Guyard et Jean-Pierre Brard, 10 juin 1999
 
POUR LA LIBERTE D'INSTRUCTION
disent-ils...

Sainte Alliance du "Libéralisme" et de "La-Bible" réunis, versions Brutes de Brut made in u.s.a.
De petits groupes, clubs, associations, "collectif pour la liberté d'instruction"
(auxquels adhèrent ponctuellement quelques centaines de parents pratiquant, en France,
l'école, l'instruction, l'éducation, à la maison, à domicile, en famille, avec ou sans cours à distance,
bref soyons modernes et tendance, le homeschooling),
- et au nom de la "liberté d'instruction, de conscience", des "droits-de", et de la sainte-Famille -
ont réagi en choeur, avec cris d'orfraies et rifs d'harmoniums,
au vote de l'article 9 de la loi "prévention délinquance"
puis au rapport 2006 de la commission sur l'influence des sectes :
communiqué, pétition mytho-mégalo-parano, et questions alarmistes sur divers blogs.

Avec comme effet - quelle surprise -  le "soutien" affiché de mouvances ultra-conservatrices,
lobbies sectaires et cathos intégristes.
... et le non-vote du rapport "Fenech", par M. Vanneste, l'un des 30 membres de la commission.
Intéressant.
C.q.f.d. ?

Alain Touraine : "/.../ C'est des questions de priorités. L’Etat, dans l'état actuel des choses, qu'est-ce qu'il doit faire?
J’aurais quand même une attitude favorable à un financement public, parce que je pense que l’Etat a essentiellement deux choses à faire.
La première, c’est d'être un agent du développement à long terme, parce qu'il y a beaucoup de choses qui ne peuvent pas être couvertes par la recherche du profit,
parce que c'est trop aléatoire ou trop lointain
(pensez à l'école  primaire, par exemple: si c'est le privé qui le fait, il y aurait beaucoup d'enfants analphabètes).
Et la deuxième chose, c'est d’assurer l'intégration sociale, c'est-à-dire la sécurité sociale, lutter contre l'inégalité, redistribuer les impôts, etc.

 /.../ Est-ce que vous voulez vivre comme les Américains?
Avec une absence totale d'infrastructures urbaines, avec une misère urbaine extrême?
Soyons sérieux. Vous ne voulez pas que Genève devienne le Bronx. Vous n'avez évidemment pas envie de cela. Aucun Européen n'a envie de cela.

Ma réponse c'est: l’Etat-entrepreneur et reconstructeur, c’est terminé;
en revanche, l’Etat-réintégrateur, non seulement ce n'est pas terminé, mais cela revient au galop.
Et plus cela reviendra vite, mieux ce sera.
 

"L'enfance volée. Les mineurs victimes des sectes"
la commission d'enquête "relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire
et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs",
(Georges Fenech, président -  Philippe Vuilque, rapporteur),
a adopté 50 propositions
(concernant notamment  les conditions d'instruction/scolarisation et le contrôle médical)

Elle a travaillé à partir des témoignages d'anciens adeptes, de fonctionnaires en charge de l'enfance, de magistrats, d'un pédopsychiatre, etc
et a mis en exergue les méfaits de l'endoctinement et de l'enfermement psychologique.
Elle insiste particulièrement sur les conditions de scolarisation et sur le suivi médical
(profil psychologique, accès ou non aux transfusions sanguines et à la vaccination).

Les 50 mesures proposés concernent aussi bien l'éducation (redéfinition des critères autorisant l'instruction à domicile, contrôle des organismes d'éducation à distance), la santé publique (contrôle médical scolaire systématique quel que soit le type de scolarisation des enfants, unification des sanctions pour refus de vaccination des enfants, prise en charge des sortants des sectes, définition des "bonnes pratiques des psychothérapeutes), l'Intérieur (prendre davantage en considération l'intérêt de l'enfant dans le statut des associations cultuelles), la Justice (droits des grands parents, sanction de l'enfermement), etc...

« On laisse prospérer des écoles sans existence juridique »
 Il est reproché à l'Éducation nationale de ne s'intéresser qu'aux acquis fondamentaux lors des contrôles effectués sur des mineurs non scolarisés dans des structures sous contrat. Et de passer outre la loi de 1998, dite loi Royal, qui stipule que le contrôle doit aussi porter, comme le précise Georges Fenech, « sur l'épanouissement de la personnalité de l'enfant ». « L'Éducation nationale a le devoir de vérifier que ces enfants acquièrent bien les savoirs de la citoyenneté, susceptibles de leur constituer un esprit critique, ouvert sur le monde, éclairé et libre.».

REFORME DE LA PROTECTION DE L'ENFANCE
A L'ASSEMBLEE NATIONALE DU 9 AU 11 JANVIER
Georges Fenech et  Philippe Vuilque
(commission d'enquête "relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire
et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs")
ont déposé de nombreux amendements inspirés des  50 propositions
tirées du rapport "L'enfance volée. Les mineurs victimes des sectes"

LES AMENDEMENTS
concernant notamment  les conditions d'instruction/scolarisation et le contrôle médical

90 % des sectes sont d’origine nord-américaine ou ont installé leur siège outre-Atlantique.
AU NOM DE LA LIBERTÉ RELIGIEUSE
Les sectes, cheval de Troie des Etats-Unis en Europe
Pour les sectes, l’intérêt de ce combat paraît évident : s’implanter dans l’éducation au niveau européen et disposer, comme aux Etats-Unis,
d’écoles sans aucun contrôle de l’Etat, c’est l’assurance d’un recrutement plus large et plus solide,
car intégré à la construction culturelle et psychologique des individus.


OBLIGATION SCOLAIRE & "LIBERTÉ D'ÉDUQUER"
1995 - 2006 :
une décennie de commissions, rapports, lois, décrets et circulaires

1998
"/.../ Il ne s'agit pas non plus de sanctionner les quelque centaines de parents qui font le choix d'éduquer eux-mêmes leurs enfants, dès lors qu'ils le font dans l'intérêt réel de ceux-ci : les pouvoirs publics ont le devoir  de s'en assurer.
Il nous est proposé un bon compromis entre ces deux aspects de l'obligation scolaire.

Mais je voudrais appeler votre attention sur les enfants scolarisés par le CNED, le centre national d'enseignement à distance.
Cet établissement étant public, il ne fait l'objet d'aucun contrôle.
Or, dans certains cas, le recours à l'enseignement par correspondance sert à soustraire les enfants à l'obligation scolaire. Il serait particulièrement utile de fixer les critères justifiant un recours à l'enseignement à distance et de contrôler, par exemple, l'invocation de la "phobie scolaire" sur simple certificat médical. Il nous faudra être vigilants, car les sectes sont très promptes à utiliser toutes les failles du contrôle. /.../
 
 

2006
" /.../ enfants éduqués dans les familles : il y en a eu l'an dernier 2869, 
et nos inspecteurs des corps territoriaux ont procédé à 1149 contrôles.
Nous avons eu 23 mises en demeure de scolarisation.

En ce qui concerne l'enseignement à distance, il y avait l'an dernier 3983 enfants qui étaient inscrits au CNED 
et 480 enfants qui étaient inscrits dans des centres d'enseignement par correspondance privés.
Les enfants malades par exemple, hospitalisés, peuvent parfaitement recevoir un enseignement à distance par le CNED et sont évidement compris dans ce chiffre.

Nous avons contrôlé 86 écoles privées hors contrat l'an dernier. 
11 de ces écoles privées hors contrat ont été mises en demeure de dispenser un enseignement conforme /.../"
 
 

Jean-Yves Dupuis et Pierre Polivka
(Audition de la commission d’enquête parlementaire relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et morale des mineurs, le 10 octobre 2006)..

 

Sectes:
la commission parlementaire veut renforcer les contrôles sur la scolarité des enfants
Homeschooling, école à la maison, et contrôles
(loi du 18 décembre 1998)
 

Un couple d'anciens adeptes de la communauté biblique Tabitha's Place a raconté mardi à l'Assemblée nationale
leurs six années passées reclus dans un château des Pyrénées-Atlantiques avec leurs enfants
Devant la commission d'enquête parlementaire sur les sectes, le couple, Michel et Anne-Marie,
a raconté les longues journées de travail au rythme des saisons, les repas frugaux,
l'absence de médicaments, la surveillance constante et le "compte en banque qui se vide au fur et à mesure".
Les enfants des deux adeptes ont été éduqués en dehors du système scolaire et non suivis médicalement durant ce séjour.
 
 

Les sectes aiment beaucoup les enfants
par Dominique Dhombres - Le Monde - 09.10.07 
Tous les enfants du petit village de Sus (Pyrénées- Atlantiques) ne vont pas à l'école. Une vingtaine d'entre eux restent cloîtrés le jour de la rentrée, comme les autres jours de l'année, dans le château de la secte Tabitha's Place. Ainsi commence le documentaire de Stéphane Haussy intitulé Sectes : enfants sous emprise, diffusé lundi 8 octobre sur Canal+. "Nous vivons comme au temps des apôtres. Nos enfants sont éduqués comme notre Père veut qu'ils soient éduqués. A la maison", explique un membre de la secte. Les hommes portent de longues barbes, les femmes des robes informes. La communauté, qui compte une trentaine de familles, vit plus ou moins en autarcie grâce aux légumes du potager. Pas de médecin ni de médicaments. C'est d'ailleurs à cause de la mort d'un enfant de 19 mois par manque de soins, il y a dix ans, que la secte avait eu un bref moment de célébrité. Rien n'a vraiment changé depuis. 

L'éducation nationale accepte la fiction selon laquelle les enfants reçoivent un enseignement dispensé à tour de rôle par des adultes. Les autorités craignent qu'une injonction à observer la loi sur la scolarité obligatoire n'aboutisse qu'à une fuite des enfants à l'étranger. La secte est présente dans le monde entier. Ses membres sont décidés à reconstituer les douze tribus d'Israël pour préparer le retour de Jésus sur la terre. Il s'agit de former une génération de "purs" qui participeront à cet événement. Pour ce faire, les enfants subissent une éducation spartiate, fondée sur les châtiments corporels. "L'enfant doit payer pour ses propres péchés, avec sa propre souffrance. Vous devez lui faire assez mal pour produire le résultat désiré", explique une sorte de règlement intérieur. Les bébés sont frappés dès l'âge de 6 mois. Les adolescents, censés avoir la peau plus dure, ont droit à une sorte de flagellation infligée avec des branches de palmier...

Le documentaire de Canal+ montre que les pouvoirs publics surveillent vaguement cette communauté au comportement aberrant, mais n'interviennent guère. Tabitha's Place est sans doute un cas extrême, mais, selon un rapport parlementaire publié en 2006, le nombre des enfants menacés en France par les dérives sectaires oscille entre 60 000 et 80 000. Le contingent le plus important, 45 000, est fourni par les Témoins de Jéhovah. Ces enfants sont scolarisés, mais soumis à un très fort endoctrinement. On voit l'un d'entre eux, devenu adulte, reprocher à ses parents de lui avoir volé sa jeunesse. Il devait se rendre à des réunions plusieurs soirs par semaine et le dimanche.

Accompagné par deux adultes, il devait faire du porte-à-porte. Les sectes aiment énormément les enfants. Ils sont plus faciles à conditionner. Et c'est un investissement pour l'avenir..

Tabitha’s Place : la secte s’implante dans l’Indre
Après les Pyrénées-Atlantiques, la secte ouvre une nouvelle structure dans l’Indre.
Son credo : la déscolarisation des enfants et les châtiments corporels.
Rédaction de France Info - 25 octobre 2007
  

La commission parlementaire sur les sectes découvre 18 enfants "coupés du monde"

--afp--21 11 06----
  - Plusieurs membres de la commission d'enquête parlementaire sur les sectes ont découvert mardi au cours d'une visite inopinée dans une communauté biblique 18 enfants "coupés du monde", qui ne vont pas à l'école, ne jouent pas, ne sortent pas et "ne connaissent même pas Zidane", ont-ils dit au cours d'une conférence de presse.

Le président de la commission, Georges Fenech (UMP), le rapporteur Philippe Vuilque (PS), le vice-président Alain Gest (UMP) et le secrétaire du bureau Jean-Pierre Brard (app-PCF) se sont rendus à Tabitha's place, une communauté installée à Sus-Navarrenx, près de Pau (Pyrénées atlantiques) pour enquêter avec l'inspecteur d'académie sur le cas de 14 enfants non inscrits à l'école.

Visiblement émus et "secoués" par leur visite, ils ont trouvé 18 enfants, âgés de 6 à 16 ans, qui sont censés être scolarisés sur place. Ils disent avoir constaté que les enfants savaient lire mais qu'ils ne restituaient pas convenablement le sens de ce qu'ils avaient lu.

Ils ne sont pas vaccinés, n'ont pas de contacts avec les enfants extérieurs à la communauté, ignorent internet, le cinéma, la télévision et ne sortent qu'occasionnellement pour accompagner leurs parents quand ils vendent sur les marchés les produits du jardin, selon la même source.

La petite délégation a pu parler - sans témoin - avec une adolescente de 18 ans qui a un peu décrit les conditions de vie de la communauté. Un médecin scolaire a examiné les enfants et les a trouvés à peu près en forme à part quelques déficiences visuelles.

La délégation a aussi posé des questions hors programme scolaire, ce que ne peut pas faire l'inspecteur d'académie. C'est ainsi que les parlementaires ont constaté que les enfants n'avaient pas idée du monde extérieur et qu'ils ne connaissent ni Zidane, ni les Beatles, ni aucun chanteur actuel, qu'ils n'utilisaient pas internet et globalement avaient peur du monde extérieur, dont ils parlent en disant "chez vous".

On ignore combien de personnes vivent dans la communauté et leurs liens familiaux. Aucun des adultes ne travaille en dehors de la communauté. Celle-ci vit surtout de la vente de légumes et d'artisanat (mobilier de jardin notamment).

Le président de la commission a convenu qu'il était actuellement sans pouvoir face à la situation parce que la communauté se retranche derrière le droit de scolariser les enfants à domicile, ce qui est légal. On ne constate pas de maltraitance physique envers les enfants.

Il a indiqué que la commission, qui rendra son rapport le 19 décembre, ferait des propositions pour que "les pouvoirs publics puissent libérer ces enfants de l'enfermement psychologique".

Il faut avoir les moyens, estime-t-il, de mieux évaluer le nombre d'enfants qui échappent au système scolaire et de connaître leur situation psychologique.

La communauté de Tabitha's Place, également connue sous le nom d'"Ordre Apostolique", fait partie du mouvement fondamentaliste américain Communauté du Royaume du Nord-est des Frères de Plymouth, dont les membres affirment suivre strictement la Bible.

Ele est installée dans le manoir de Navarrenx, à Sus, près de Pau (Pyrénées-Atlantiques), depuis une vingtaine d'années et compterait une centaine de personnes.

Le mouvement compte douze implantations dans le monde, en référence au 12 tribus d'Israël. Il y en a quatre aux Etats Unis, les autres étant en France, Brésil, Argentine, Royaume-Uni, Canada, Espagne, Australie et Allemagne. Celle de Tabitah se considère elle-même comme la tribu de Ruben.

Sur son site internet (www.douzetribus.com), la communauté déclare que ses membres "obéissent à la Bible et s'efforcent de vivre comme la première église". La communauté possède des commerces, restaurants, boulangeries et vend aussi de l'artisanat.

Au chapitre "nos conflits juridiques" de son site internet, la communauté signale que "donner au système scolaire une part de responsabilité dans l'instruction de nos enfants serait une infidélité envers Dieu. Toute collaboration avec le système éducatif reviendrait à accepter de compromettre notre conscience".
 



Mort d'un enfant : peine deux fois plus lourde en appel
Le Parisien -  26.10.2001 
La Cour d'assises des Hautes-Pyrénées vient de condamner un couple membre de la secte Tabitha's Place à douze ans de réclusion criminelle pour avoir laissé mourir leur enfant de 19 mois. Ils ont été reconnus coupables de "privation d'aliments et de soins ayant entraîné la mort". Le 22 mars dernier, en première instance, la Cour d'Assises les avait condamnés à six ans de prison  mais selon une ordonnance rendue par la chambre criminelle de la Cour de cassation, ils devaient être jugés une nouvelle fois.
Le couple a également été condamné à dix ans de privation de droits civiques, civils et familiaux. L'un des avocats des accusés a indiqué qu'il formerait un pourvoi en cassation.

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Condamnations aggravées en appel pour 19 membres de la secte Tabitha's place

AFP -  18 mars 2002 par Marianne Gomez
PAU - La Cour d'appel de Pau a condamné mardi à 300 EUR d'amende et six mois de prison avec sursis pour soustraction aux obligations légales des parents, notamment refus de scolarisation et de vaccination, 19 membres de la secte Tabitha's place.

En première instance, les prévenus avaient été condamnés à trois mois de prison avec sursis. La communauté de l'Ordre apostolique Tabitha's place, installée à Sus (Pyrénées-Atlantiques), est forte d'une centaine d'adultes et de quelques dizaines d'enfants de plusieurs nationalités.

Considérée comme une secte par l'Association de défense de la famille et de l'individu (ADFI) et le centre Roger Ikor de recherche et d'action contre les manipulations mentales (CCMM) ainsi que par les Renseignements généraux, la communauté Tabitha's place compte plusieurs centaines d'adeptes dans son pays d'origine, les Etats-Unis.

Ses membres vivent de la production d'objets d'artisanat et affirment respecter à la lettre les préceptes de la Bible, adoptant notamment des patronymes hébraïques. L'éducation des enfants, scolarisés au sein de la communauté y est stricte, avec des châtiments corporels.

Il y a un an, deux membres de Tabitha's place, Michel Ginhoux, 40 ans, et son épouse, Dagmar, née Zoller, une Allemande de 38 ans, avaient été reconnus coupables d'avoir volontairement privé d'aliments ou de soins leur fils Raphaël, âgé de 19 mois, au point d'entraîner la mort. Ils avaient été privés de leurs droits civiques et de leur autorité parentale pendant 5 ans.
 



Malgré le durcissement de la législation
Sectes : menace sur les enfants
Le Nouvel Observateur - n°1861 - 06 07 2000 

« Je ne sais même pas si j'ai d'autres petits-enfants. Dans leur groupe, il paraît qu'ils ne les déclarent pas tous. » Mme Vidal ne se bat plus. A 70 ans, cette grand-mère fragile, encore discrètement pomponnée, est résignée. Mais elle culpabilise : « Si j'avais fait plus attention à eux, sans doute aurais-je pu agir, mais maintenant, c'est trop tard. » Dans son salon, des photos des disparus sont disposées en autel. En 1992, sa fille et son gendre ont rejoint un groupe de la Nouvelle Acropole, un mouvement théosophique qui prépare l'instauration d'un régime « aristocratique et totalitaire ». Ils avaient à l'époque deux enfants, de 3 ans et 1 an. Elle ne sait pas ce qu'ils sont devenus. « Je crois qu'ils vont à l'école, mais je ne sais pas où. Je pense à eux plus encore qu'à ma fille, car elle est adulte. Eux, ils sont innocents. »

    D'après un rapport des Renseignements généraux partiellement divulgué en juin 1999 et dont les résultats sont confirmés par les principales associations antisectes, Adfi ou le Centre Roger-Ikor, 40 000 enfants seraient plus ou moins directement sous l'emprise de sectes. Un chiffre qui recouvre aussi bien les égarements inquiétants du domaine parascolaire que la dissimulation d'enfants à l'état civil, la simple tentative d'endoctrinement que les pires sévices.

    Les sectes adorent les enfants. Dès 1953, Lafayette Ron Hubbard, fondateur de l'Eglise de Scientologie, écrivait : « Sauvez l'enfant et vous sauverez la nation. » Chez Moon, l'enfant est le troisième Messie, après Moon et, dans chaque couple, son propre conjoint. Raël, de son vrai nom Claude Vorilhon, intermédiaire des extraterrestres, se propose de faire passer des tests dès la maternelle pour « extraire les génies en herbe ». Un texte des Témoins de Jéhovah précise : « Plus tôt la formation commence, plus grandes sont les chances que les enfants s'enracinent solidement dans la vérité et fassent du ministère leur vocation. Cette formation précoce aura aussi l'avantage de les protéger des façons de penser et d'agir du monde. »

    Près de 500 enfants sont détenus en milieu fermé. Eux sont indéniablement en danger. Au commissariat de police de Dole (Jura), région dans laquelle se trouvent quelques groupes inquiétants, dont Shri Ram Chandra, on avoue son impuissance : « Il n'est pas possible de repérer les groupes avant un accident. » Comme celui qui vit mourir de malnutrition le petit Raphaël Ginoux en avril 1997 et a permis de mettre en avant les méthodes de la secte Tabitha's Place. Beaucoup de ces groupes ne déclarent pas forcément les enfants. En refusant de percevoir les prestations familiales, les parents échappent à tout contrôle. Ainsi la communauté iséroise la Thébaïde demande-t-elle à ses membres de « rejeter toute aide sociale qui, au prix de quelques os à ronger, maintient ou rétablit l'insertion dans la collectivité, provoque soumission et reconnaissance à son égard ». Les membres de la Fédération française pour la Conscience de Krishna, située elle aussi dans le Jura, n'inscrivent aucun nouveau-né à l'état civil. On pense que cinq enfants vivent dans cette communauté. Et on estime à dix le nombre d'enfants dans la communauté Mother Earthland, à Tachoires (Gers).

    Parfois, la vie même de ces enfants est en danger : un nombre grandissant de petites associations prônent une vie bio qui peut entraîner des régimes alimentaires déficients. Beaucoup refusent les traitements médicaux : les Témoins de Jéhovah sont hostiles aux transfusions sanguines ; Ecoovie impose des régimes végétariens carencés ; Yvonne Trubert, fondatrice de IVI, dit guérir le sida avec ses propres moyens ; les Amis de Lune Soleil pratiquent l'urinothérapie. L'Alliance universelle le Christ de Montfavet, menée par la fille de feu le gourou Ernest-Georges Roux, réincarnation du Christ, abrite une vingtaine de personnes, dont trois mineurs, qui fréquentent normalement l'école mais ont intérêt à ne pas tomber malades : c'est le règne de l'imposition des mains, du recours aux médecines douces et à la guérison spirituelle. Les vaccins, bien sûr, sont refusés. Le gourou n'a-t-il pas dit : « L'homme est bien portant quand Dieu se manifeste, il reste malade quand Dieu est silencieux. »

    Quand il n'est pas physique, le risque est psychologique. « L'immense danger est celui de la désocialisation, explique Hayat el-Mountacir, auteur de "l'Enfant et les sectes" (Fayard). L'enfant n'a pas accès aux crèches, écoles, activités culturelles, clubs de sport... Une frontière est créée entre l'intérieur de la secte et l'extérieur. Or, dans la secte, tout est obligatoire, alors que la société extérieure ne fixe que des interdits. Tout le reste y est permis, ce qui laisse un champ de liberté et pousse l'enfant au choix. » Parfois la secte crée son propre langage, ce qui limite l'influence de l'extérieur. « L'esprit critique de l'enfant ne peut plus s'exercer, poursuit El-Mountacir, puisqu'il n'a accès qu'à une seule source d'information. Les enfants n'apprennent dans les sectes ni la tolérance ni le pluralisme des sociétés démocratiques. »

    L'identité familiale est, elle aussi, attaquée. Dans certains groupes, les droits des parents sur les enfants sont niés. La Famille, nouvelle incarnation des Enfants de Dieu, forme des groupes de 3 à 20 enfants, sans lien direct avec les adultes qui en ont la charge. La Citadelle fait vivre parents et enfants en vase clos. Chez Ecoovie, chaque enfant a sept pères et sept mères. Cela se complique encore quand l'enfant, dès son plus jeune âge, est envoyé à l'étranger, comme ceux dont les parents appartiennent au Shaja Yoga.

    L'école des dévots de Krishna assomme les enfants avec des horaires déments. « Nous étions réveillés à 4 h 30 pour une cérémonie qui durait quatre heures. J'ai appris à lire dans la Bhagavad-Gita et des textes védiques, se souvient Antoine P., aujourd'hui âgé de 22 ans : il m'a été très difficile de me réhabituer à une autre vision du monde. Spontanément, ce sont les concepts de Krishna qui me viennent à l'esprit. » La déscolarisation peut s'accompagner de châtiments. La Citadelle se donnait pour mission de « briser les enfants naturellement portés vers le mal » et le faisait à coups de ceinturon. Tabitha's Place mettait en pratique un passage de la Bible disant : « La folie est liée au coeur des enfants, le bâton qui les châtie les en éloignera. »

    Ailleurs, c'est la pédophilie qui est érigée en règle. Les raéliens l'ont même théorisée : « Le plaisir ne doit pas être réservé qu'aux adultes [...]. Dès la naissance, les organes sexuels sont prêts à fonctionner [...]. Et un enfant qui apprend tôt à jouir de son corps, de celui des autres, de ses sens développe d'autant plus tôt son intelligence. » En conséquence de quoi une lectrice de la revue du groupe (Francine, de Lausanne) écrit : « Il faudrait passer par-dessus cette crainte de voir l'enfant prendre des comportements choquants pour son entourage social, qui jugerait les parents de pervers et de débauchés sexuels » (sic). Cette adepte décrit un « souvenir bien enfoui » qui a resurgi « à mon réveil cosmique avec les messages de Raël » : enfant, la petite Francine avait peur du tonnerre. Un soir d'orage, alors qu'elle avait 3 ou 4 ans, son grand-père se glisse auprès d'elle. Il « me montra mon index, le tendit, replia mes autres doigts et le dirigea vers mon sexe en m'expliquant que je pouvais me faire du bien en me caressant juste ici lorsque j'étais seule dans la nuit ». Francine garde de ses grands-parents un « héritage sensuel indestructible ». En 1997, deux raéliens ont été condamnés pour agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans, dans le Vaucluse, et un adepte a été mis en examen pour viol sur mineur de moins de 15 ans, à Brives. 300 enfants sont proches des raéliens. On pense aussi au flirty fishing (prostitution sacrée) des Enfants de Dieu. Le leader de l'association Cor Unum, en Moselle, a été arrêté en Belgique pour mauvais traitements à enfants. Les familles du groupe Kyopo, en Ariège, vouent à Eros un culte prononcé. Le gourou de l'association Nao à Magnat-l'Etrange (dans la Creuse) a été écroué pour viol sur mineure.

    Les sectes qui se parent du terme d'Eglise (Scientologie, Témoins de Jéhovah) ne peuvent avoir des comportements aussi caricaturaux. Elles sont intégrées à la vie quotidienne et les enfants du groupe ne sont pas coupés du monde extérieur. Le risque n'est plus alors la déscolarisation, mais la perversion de ce qui est appris à l'école. Les connaissances sont triées, et les valeurs laïques, républicaines et démocratiques sont contrebalancées. « Les enfants qui sont en contact avec les Témoins de Jéhovah sont privés de leur enfance, accuse Hayat el-Mountacir. Ils sont victimes de maltraitance psychologique, ne peuvent pas faire valablement l'apprentissage de la citoyenneté. »

    Certains mouvements, comme l'Eglise de Scientologie, qui a l'ambition d'élaborer une vraie méthode pédagogique, ont carrément ouvert des écoles : ce fut le cas de l'Ecole de l'Eveil, dont la publicité mettait en avant un faux numéro d'agrément de l'Education nationale et qui fut fermée en 1994. Un autre centre, l'institut Aubert, lui a succédé avant d'être fermé à son tour. L'Education nationale est régulièrement sollicitée par la « méthode pédagogique universelle » conçue par Ron Hubbard. Alors que nous nous étions introduit incognito chez les scientologues, en 1997, nous avons vu un triomphal tableau où les progrès de la diffusion de cette méthode étaient inscrits sur une carte de France. Paul Guth, académicien vieillissant, avait écrit aux scientologues pour les féliciter de leur méthode. Cette lettre avait été fêtée lors d'une remise de diplômes. 6 000 enfants seraient touchés par cet enseignement. A noter que les hauts dignitaires, eux, n'ont pas le droit d'avoir d'enfants, parce que ceux-ci les distrairaient de leur dévouement à la cause scientologique...

    Ces sectes installées ont été obligées de multiplier les associations paravents, se servant à la fois du parascolaire et des centres de formation. Des garderies, des crèches, des centres d'enfants ou des cours du soir proposent des enseignements parfois très prosélytes mais rarement présentés comme tels. 80% de ces sociétés écrans seraient liées à la Scientologie (Ecole du Rythme, Ateliers de la Tourelle, Cercle de Voile de Cazaux-Lac), qui propose toujours des cours de rattrapage, sous le label Able. Les Témoins de Jéhovah font de la garde d'enfants à domicile. Ils avaient infiltré le réseau des assistantes maternelles : la Ddass a fait le ménage.

    Les services du rectorat de Paris comme ceux du ministère de l'Intérieur sont convaincus qu'il existe encore quelques-uns de ces groupes paravents impossibles à désigner faute de preuves. Pour lancer une enquête, il faut une dénonciation, confirmée par d'autres témoignages. Les groupes concernés sont souvent petits, pas toujours déclarés, regroupent quelques enfants dans un appartement... « Cela finit toujours par sortir. Il faut éviter la précipitation », précise Daniel Groscolas, inspecteur général de l'Education nationale. Dès que la secte est identifiée, le paravent s'écroule. Dans le 17e arrondissement de Paris, l'association Attention Enfants vient de se créer pour démasquer « les garderies, les centres de formation qui peuvent cacher des activités sectaires », explique son président, Xavier Laugaudin. La présence des scientologues, rue Legendre, angoisse les habitants du quartier, qui reçoivent des tests de personnalité dans leurs boîtes aux lettres et déplorent la présence du bus de la Dianétique devant le lycée Chaptal...

    Pour les contrer, conférences et distributions de tracts sont au programme. « Il y a une remontée d'information par les commerçants, les parents d'élèves, qu'il faut centraliser et rendre publique », dit Xavier Laugaudin. La réponse ne s'est pas fait attendre : le 20 mai, les responsables de la communication de l'Eglise de Scientologie venaient à la permanence de l'association, « pour parler ».

    « Avertir sans être suspicieux », affiche l'association Attention Enfants. Toute la difficulté est justement dans la capacité à détecter les réseaux. Et à différencier le faux du vrai. Une rumeur persistante avait couru il y a deux ans accusant les magasins Nature et Découvertes d'être une branche de la Scientologie. De même pour l'agence immobilière Century 21. Rien ne l'a confirmée : l'hypothèse d'une déstabilisation organisée par des concurrents n'est pas à exclure. Il faut évidemment se méfier des amalgames : tout professeur de yoga n'est pas un gourou, tout sophrologue ne cache pas une secte. C'est le problème de la chasse aux sectes, celui dont n'ont pas tenu compte les députés avec leur concept flou de délit de « manipulation mentale ».

    Les associations antisectes (Adfi ou CCMM) ont-elles raison de s'inquiéter du rôle des écoles Steiner et de l'anthroposophie ? Cela fait trente ans que ces écoles ouvrent avec la bénédiction de l'Education nationale. Favorisant l'expression artistique, elles viennent d'obtenir la condamnation en diffamation en première instance du député Jacques Guyard, qui les avait qualifiées de secte sur France 2 le 17 juin 1999. Que faut-il penser d'une école comme Enixia, pour surdoués, mise en liquidation judiciaire en novembre 1999 et remplacée le 3 janvier 2000 par l'école Europea : Enixia avait été fondée par d'anciens raéliens, qui affirment avoir coupé les ponts avec la secte. Rien de significatif n'apparaît dans les programmes. Pourtant, l'un des buts avoués de la secte de Claude Vorilhon est de créer une société où les surdoués gouverneraient le monde, en liaison avec les extraterrestres. La direction d'Europea est assurée par une ancienne enseignante d'Enixia. La réponse à cette situation comme à d'autres est plus philosophique que concrète. Le débat est vif entre les tenants du principe de précaution, qui veut qu'on interdise tout mouvement ou toute personne suspects de sectarisme et ceux qui mettent au-dessus de tout le respect de la liberté de penser.

    Les pièges tendus aux parents par les associations paravents sont souvent grossiers. « Ils n'ont aucun besoin d'être subtils, explique Jean-Marie Abgrall, psychiatre et grand pourfendeur de sectes [auteur de "la Mécanique des sectes", Pocket]. Le prosélytisme ne s'adresse qu'à des gens qui ont une faille. Les gourous ne sont pas assez sots pour embrigader des enfants contre le gré de leurs parents. C'est la porte ouverte au piège juridique, car ce qui est contravention pour un adulte devient crime pour un enfant. »

    Le piège le plus fréquent est l'alibi humanitaire, dont beaucoup de sectes se prévalent. Elles s'abritent derrière des associations comme l'Unicef ou la Croix-Rouge. Ainsi les raéliens ont lancé en février 1998 une grande collecte en faveur des enfants irakiens. La Famille organise des envois de vêtements aux enfants des pays de l'Est et en Russie centrale. La Fédération des Femmes pour la Paix mondiale, liée à Moon, oeuvre en faveur de l'enfance maltraitée, et la Scientologie a beaucoup approché les jeunes par le biais de son association Non à la Drogue, Oui à la Vie, dans laquelle s'est impliqué l'acteur Xavier Deluc, et qui délivrait aux enfants un « diplôme d'ambassadeur pour une France sans drogue ». Ker Jeanne, satellite d'IVI, apporte de la musique à l'hôpital, dans les unités de soins pour enfants. La valeur des causes, comme souvent la sincérité de ceux qui s'en occupent, n'est pas forcément sujette à caution. Mais cet humanitarisme est prétexte à un prosélytisme d'autant plus redoutable que les gens qui s'y livrent n'ont que rarement le sentiment de tromper leur clientèle.

    Pas de panique, cependant. « L'emprise des sectes sur les enfants existe mais elle n'est pas exagérément alarmante », nuance Jean-Marie Abgrall. Pour ce spécialiste combatif, « ceux qui ne sont pas enfermés peuvent confronter la vision de leur secte à celle qu'ils reçoivent de l'extérieur. A partir de 14 ans, ils peuvent claquer la porte ». Beaucoup le font d'ailleurs. Mais certains, déjà trop fragilisés, auront leur vie saccagée.
 

    Hubert Prolongeau
GOD BLESS AMERICA...

AMERICAN WAY OF LIFE


  2002 : Des extrémistes chrétiens en campagne pour Bush
A la veille de la convention du Parti républicain, qui doit s'ouvrir lundi 30 septembre à New York, Le Monde publie une enquête sur les fondamentalistes protestants – on en compte environ 30 millions –, qui constituent le socle idéologique et électoral de George W.  Bush. Ainsi que l'explique Alfred Ross, qui dirige le Centre d'étude pour la démocratie à New York, "les réseaux de la droite religieuse" sont "au cœur même du pouvoir républicain".
Opposés à l'avortement, aux recherches sur les cellules souches d'embryon et favorables à un modèle normatif en matière de mœurs, ils vont parfois même jusqu'à interdire la mixité dans certaines universités ou encore contester les études darwiniennes sur l'évolution des espèces. (Le Monde - 28.08.02)

  Les évangéliques :La secte qui veut conquérir le monde
C’est le courant religieux qui progresse le plus vite aujourd’hui. 
Ils sont déjà 500 millions qui croient à l’Armageddon, la bataille finale et prochaine entre les forces du Bien et du Mal. 
Ils s’appuient sur la télévision, internet, les jeux vidéo ou les romans de science-fiction pour convertir en masse. 
George W. Bush, comme nombre de ses ministres et conseillers, partage leur vision messianique du monde et de l’avenir. 
Jusqu’à l’extrême ? 

Les croisés américains du Home Schooling. Liée à l’église évangélique : la "Home School Legal Defense Association"

  Agés respectivement de 13 et de 14 ans, Brian et Gerald Feltman ont déjà la coupe de cheveux des marines. Ils sont scolarisés à domicile, selon la pratique de homeschooling en vogue chez les conservateurs, pour qui l'école publique est trop laxiste. 

  Des familles noires séduites par le ''home schooling''.  La plupart des enfants noirs inscrits au home schooling vivent dans des villes à forte tension raciale et se sentent marginalisés à l’école. Par ailleurs, pour nombre de familles noires, la scolarisation à domicile permet aux enfants de mieux connaître leur identité par l’apprentissage de l’histoire afro-américaine peu enseignée à l’école publique. " But, in the long run, protecting their own children may even lead to worse conditions for the vast majority of students who stay in public schools, and that's a horrible dilemma."

  Les créationnistes jouent sur du velours. Selon un sondage CBS de novembre 2004, 55 % des Américains croient que "Dieu a créé les humains dans leur forme actuelle"  (67 % des républicains ; 47 % des démocrates)

  Écoles poudrières aux États-Unis.  "Pourquoi des jeunes se sentent-ils exclus et se vengent en tuant. C'est la vraie question, conclut le professeur Vianno. Et comme personne ne veut se la poser aux Etats-Unis, cela va continuer".

  Puces RFID et caméras dans les écoles.  Le ministère de la justice des USA incite les districts scolaires à s'équiper de  technologies controversées pour surveiller et pister les étudiants.

  Le Congrès pour les fouilles corporelles dans les écoles.

  Des aberrations scientifiques pour mieux prêcher la chasteté. Cette année, 40 des 50 Etats doivent faire face à diverses procédures visant à contester l'enseignement de la théorie de l'évolution dans les écoles publiques.

Quelque 6000 étudiants sont attendus sur le campus  "sans péché" (l’Ave Maria University), qui ne connaîtra ni préservatifs ou autre moyen de contraception, ni homosexualité, ni avortement. "L’Ave Maria University doit devenir l’"académie militaire de la spiritualité"...

  La chute de l’éducation supérieure américaine. Les bourses accordées aux étudiants pauvres couvraient 70% du coût des études dans les années 90 contre la moitié aujourd’hui. L’étude souligne l’importante inégalité entre riches et pauvres en matière d’éducation supérieure.

  Les étudiants étrangers boudent les Etats-Unis.

  Une majorité de jeunes Américains incapables de situer l'Irak sur une carte.

  Un établissement scolaire de Californie oblige désormais ses élèves à porter des badges qui permettent de suivre leur moindre mouvement, comme pour le bétail.
Ces macarons sont munis d'un émetteur qui permet de garder la trace de l'élève, en enregistrant ses allées et venues lorsqu'il passe devant des bornes installées à l'entrée des salles de classe mais aussi dans les toilettes.
Cette technologie est habituellement utilisée pour les moutons ou l'inventaire des produits en magasin.
Le directeur justifie cette initiative pour lutter contre l'absentéisme en simplifiant l'appel et le vandalisme. 
"C'est stupide et ça craint".

  45 millions de personnes sans système de santé dans le pays le plus riche du monde.

  Le système de santé américain est le plus onéreux parmi les pays industrialisés et l'un des moins efficaces en terme de nombre de personnes couvertes.

Les inégalités s'accroissent aux Etats-Unis. L'écart de rémunération entre un PDG et un salarié aux Etats-Unis de 1 à 40 en 1980, est passé de 1 à 411 en 2005.

  Plus de téléviseurs que de personnes dans les foyers américains.

  L’abstinence sexuelle renforcée : 131 millions de dollars (augmentation de 30 millions) pour les programmes fédéraux vantant auprès des collégiens et lycéens américains les mérites de l’inexistence d’une vie sexuelle avant le mariage. 

  Quel est le véritable message des chrétiens évangéliques conservateurs ?
Les raisons de l’engagement politique des évangéliques américains : la défense de la morale traditionnelle et des valeurs chrétiennes.
Détour par Lynchburg, patrie de de la droite chrétienne. Et revue de détail de leurs thèmes de prédilection : refus de l’avortement et du mariage gay, la prière à l’école et le «home schooling» (l’école chez soi) ou le soutien à Israël.

  Expulsion de missionnaires évangéliques américains du mouvement "Nouvelles tribus" installés dans des régions à forte population indienne. Sous couvert d’évangélisation : exploitation illimitée et illégale des ressources naturelles en territoires indiens, au profit de compagnies nord-américaines comme General Dynamics et Westinghouse, elles-mêmes liées à l’industrie militaire et au constructeur automobile Ford. Cette organisation compterait une flotte d’aviation, pistes d’atterrissage, et puissant réseau de télécommunications. Plus grave, l’organisation est accusée de s’être servi de communautés entières, Yanomami entre autres, pour des expérimentations génétiques.

A Montreuil, "un pasteur miracle" américain attire les foules.

"Le racisme aux Etats-Unis est un monstre tapi". Beaucoup d'Américains voient La Nouvelle-Orléans comme un lieu de péché. Pour eux, les inondations sont un moyen de se débarrasser de la prostitution, du crime et de la drogue, et de favoriser les investissements.

  L’implantation de puces sous-cutanées autorisée sur des individus.

  Tous les citoyens américains auront un passeport à puce RFID en 2006.

Le nombre total des armes à feu en circulation aux Etats-Unis est estimé à plus de 200 millions, dont 65 millions d'armes de poing, pour une population totale de 284 millions d'habitants. Selon des statistiques gouvernementales remontant à la fin des années 90, les armes à feu sont la cause de la mort d'un enfant ou adolescent toutes les deux heures, par crime, accident ou suicide. En 1997, ces armes ont été responsables de la mort de 32.436 personnes, selon ces mêmes statistiques.

  Ce vent punitif qui vient d'Amérique. Il ne reste alors qu’à entonner l’antienne tocquevillienne de l’initiative citoyenne pour justifier l’importation en France des techniques locales de maintien de l’ordre américaines.

  Les Etats-Unis comptaient à la fin de l'an 2000 un nombre record de plus de deux millions de détenus.

  ... Autrement dit, doit-on se réjouir de vivre dans un État laïque ?  Et il a eu la mauvaise surprise de constater que pour tous ces indicateurs sans exception, son propre pays, au demeurant le plus dévot de tous, réalise les plus mauvais scores, et même souvent de très loin. 

  4000 Québécois fréquentent des écoles "clandestines" pentecôtistes.
Les écoles pentecôtistes enseignent notamment le créationnisme.
 
 

...& GOD SAVE THE QUEEN !

BRITISH WAY OF LIFE
Le "modèle" anglo-saxon,  libéral  ... et blairo-socialiste...


LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES
| LE GUIDE-ANNUAIRE | Présentation | SOMMAIRE |
| Le nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? chèque-éducation ? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme scolaire et "éducation alternative" | Jaune devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| Le lycée "expérimental" de Saint-Nazaire | Le collège-lycée "expérimental" de Caen-Hérouville|
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Freinet dans (?) le système "éducatif" (?) |
| Changer l'école | Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop !| L'école Vitruve |
| Colloque Freinet à ... Londres | Des écoles publiques "expérimentales" |
| 68 - 98 : les 30 P-l-eureuses | Et l'horreur éducative ? |