| Une
école différente ? Pour une société
différente
? Qui n'en veut ?! I Des
écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop |
|
L'heure
de la... It's time for ... Re-creation | Appel
pour des éts innovants et coopératifs |
DES
"AMALGAMES GROTESQUES', disent-ils...
Un "débat" actuel
(printemps 2008), en Californie, certes,
mais très intéressant
car il montre très clairement ce qui est en jeu :
là-bas, en grandeur
nature; comme ici à l'état encore embryonnaire.
On y trouve en effet
- et à la source ! - et à l'état brut (c'est
le terme qui convient)
t o u s les
ingrédients (protagonistes, arguments, faux-nez, prétextes,
ruses, esquives et langue de bois)
quant à la "Liberté-de",
quant au (Divin) "Droit-de".
Et bien sûr les
hurlements et lamentations quant aux insupportables "contrôles" concernant
l'école à la maison - l'instruction en Famille.
On y retrouve, aussi,
le rôle de certaines écoles, très privées, "famiilales"
... ou dites "indépendantes".
Et celui de certaines
écoles "publiques" (charter-schools)
une partie visible de l'iceberg...
(l'Eglise Fondamentaliste des Saints des Derniers Jours (FLDS en anglais, courant fondamentaliste mormon). 52 Girls Removed From Texas Compound AP - 05 04 08
Des responsables des services de protection de l'enfance, escortés par la police, sont intervenus vendredi pour retirer les 52 fillettes âgées de six mois à 17 ans, qui vivaient dans un ranch d'Eldorado. Cette intervention fait suite à un appel faisant état de mauvais traitements sur une pensionnaire du ranch, âgée de 16 ans. La secte, l'Eglise fondamentaliste des saints des derniers jours (FLDS), est une secte dissidente d'inspiration mormone. Le principal courant de l'église mormone, l'Eglise des saints des derniers jours, a renoncé à la polygamie depuis 1890. La FLDS est dirigée par Warren Jeffs, poursuivi dans plusieurs
Etats pour polygamie et viols sur mineurs. Il est actuellement emprisonné
dans l'Arizona (sud-ouest) en attendant un procès, notamment pour
inceste. Il a par ailleurs été condamné dans l'Utah
(ouest) à dix ans de prison pour complicité de viol d'une
adolescente de 14 ans, mariée de force à un cousin en 2001.
AP
Texas. Depuis une semaine, la police perquisitionne le siège d’une secte intégriste. Au final, la police évacue 439 enfants, et 139 femmes. Beaucoup d’adolescentes sont enceintes ou déjà mères. Une adolescente de 16 ans aurait pas moins de quatre enfants. |
AU NOM DE
LA LIBERTÉ RELIGIEUSE
Les
sectes, cheval de Troie des Etats-Unis en Europe
Pour les sectes, l’intérêt
de ce combat paraît évident : s’implanter dans l’éducation
au niveau européen et disposer, comme aux Etats-Unis,
d’écoles sans aucun
contrôle de l’Etat, c’est l’assurance d’un recrutement plus large
et plus solide,
car intégré
à la construction culturelle et psychologique des individus.
Californie :
"Si les parents avaient bien inscrit leurs huit enfants dans une école privée,
France : « les plus stricts des stricts »
Présents
dans huit départements (Ardèche, Drôme, Loire,
Haute-Loire, Var, Gard, Rhône, Seine-et-Marne)
La vie familiale y est très
normée, dans un contexte patriarcal où le père travaille
à l’extérieur, tandis que la mère prend en charge
l’éducation morale des enfants.
Bien qu’ouverts à
l’école laïque, ils ont choisi depuis quelques années
de scolariser eux-mêmes leurs enfants.
Les communautés
ont récemment créé un système privé
de cours par correspondance, les cours du Chêne.
SOS
Education en croisade pour le retour à l'école d'antan
Anti-Etat et anti-service public,
ultraconservateur sur le plan des valeurs,
SOS Education fait partie
d'une mouvance autour de Liberté chérie...
Agés respectivement
de 13 et de 14 ans, Brian et Gerald Feltman ont déjà la coupe
de cheveux des marines.
A dix jours des élections,
ils sont venus aider le Parti républicain. Leur rôle est de
passer des coups de fil pour mobiliser la base.
Le petit discours qu'ils
débitent à leurs interlocuteurs figure devant eux sur une
feuille dactylographiée.
"Les démocrates veulent
s'emparer du Congrès pour mettre en place leur programme, qui prévoit
l'abandon de l'Irak aux terroristes", lit Gerald, le grand frère.
Ils vont "mettre fin au
programme de surveillance des terroristes" (les écoutes téléphoniques),
poursuit Brian.
Puis vient le coup de grâce
: "Ils vont augmenter les impôts."
Brian et Gerald ne sont
pas allés à l'école aujourd'hui, pas plus que les
autres jours.
Ils
sont scolarisés à domicile, selon la pratique de homeschooling
en vogue chez les conservateurs, pour qui l'école publique est trop
laxiste.
Ils ne votent pas encore,
mais ils sont républicains : "Yes, Mam." Gerald se destine à
l'armée et Brian fera comme son frère.
Leur mère est d'accord
: "Elle trouve ça cool que nous voulions défendre notre pays."
Il y a quelques années,
dans ma circonscription,
on a découvert près
d'Aix-en-Provence une quarantaine d'enfants installés dans une villa,
tous déscolarisés,
mais certains inscrits à
un centre de téléenseignement ;
tous étaient inconnus
des services sociaux, les parents ne percevant aucune allocation.
Les devoirs rendus au
service de téléenseignement étaient parfaitement accomplis
en langue française,
mais
la plupart des enfants ne connaissaient pas notre langue.
Le
gouvernement n'est pas si sectaire avec les sectes
Mais
pourquoi tant de sollicitude ?
Janine Tavernier : "Il
faut distinguer les mouvements religieux des vraies sectes"
Aujourd'hui,
on ne sait plus où l'on en est.
Si des travaux sérieux
avaient été entrepris, on y verrait plus clair.
Si
les textes autorisent l'enseignement dans les familles,
la commission
d'enquête (créée le 28 juin 2006 et présidée
par M. Georges Fenech)
relative
à l'influence des mouvements à caractère sectaire
et
aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique
et mentale des mineurs
sait déjà
qu'elle réfléchira à une mesure contre la possibilité
des communautés à créer leur propre école.
(rapport rendu le 19 décembre
2006).
Deux commissions d´enquête
sur les sectes s´étaient déjà constituées
sous les deux précédentes législatures
et avaient rendu des rapports
:
Alain Gest et Jacques
Guyard, 22
décembre 1995
Jacques Guyard et Jean-Pierre
Brard,
10
juin 1999
disent-ils... |
Sainte
Alliance du "Libéralisme" et de "La-Bible" réunis,
versions
Brutes de Brut made in u.s.a.
De petits groupes, clubs,
associations, "collectif pour la liberté d'instruction"
(auxquels adhèrent
ponctuellement quelques centaines de parents pratiquant, en France,
l'école, l'instruction,
l'éducation, à la maison, à domicile, en famille,
avec ou sans cours à distance,
bref soyons modernes et
tendance, le homeschooling),
- et au nom de la "liberté
d'instruction, de conscience", des "droits-de", et de la sainte-Famille
-
ont réagi en choeur,
avec cris d'orfraies et rifs d'harmoniums,
au vote de l'article
9 de la loi "prévention délinquance"
puis au rapport 2006 de
la commission
sur l'influence des sectes :
communiqué, pétition
mytho-mégalo-parano, et questions alarmistes sur divers blogs.
Alain Touraine : "/.../
C'est des questions de priorités. L’Etat, dans l'état actuel
des choses, qu'est-ce qu'il doit faire?
J’aurais quand même
une attitude favorable à un financement public, parce que je pense
que l’Etat a essentiellement deux choses à faire.
La première, c’est
d'être un agent du développement à long terme, parce
qu'il y a beaucoup de choses qui ne peuvent pas être couvertes par
la recherche du profit,
parce que c'est trop aléatoire
ou trop lointain
(pensez à l'école
primaire, par exemple: si c'est le privé qui le fait, il y aurait
beaucoup d'enfants analphabètes).
Et la deuxième chose,
c'est d’assurer l'intégration sociale, c'est-à-dire la sécurité
sociale, lutter contre l'inégalité, redistribuer les impôts,
etc.
/.../ Est-ce que
vous voulez vivre comme les Américains?
Avec une absence totale
d'infrastructures urbaines, avec une misère urbaine extrême?
Soyons sérieux. Vous
ne voulez pas que Genève devienne le Bronx. Vous n'avez évidemment
pas envie de cela. Aucun Européen n'a envie de cela.
Ma réponse c'est:
l’Etat-entrepreneur et reconstructeur, c’est terminé;
en revanche, l’Etat-réintégrateur,
non seulement ce n'est pas terminé, mais cela revient au galop.
Et
plus cela reviendra vite, mieux ce sera.
"L'enfance volée.
Les mineurs victimes des sectes"
la
commission d'enquête
"relative à l'influence des mouvements
à caractère sectaire
et
aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique
et mentale des mineurs",
(Georges Fenech, président
- Philippe Vuilque, rapporteur),
a
adopté 50 propositions
(concernant notamment
les conditions d'instruction/scolarisation et le contrôle médical)
Les 50 mesures proposés concernent aussi bien l'éducation (redéfinition des critères autorisant l'instruction à domicile, contrôle des organismes d'éducation à distance), la santé publique (contrôle médical scolaire systématique quel que soit le type de scolarisation des enfants, unification des sanctions pour refus de vaccination des enfants, prise en charge des sortants des sectes, définition des "bonnes pratiques des psychothérapeutes), l'Intérieur (prendre davantage en considération l'intérêt de l'enfant dans le statut des associations cultuelles), la Justice (droits des grands parents, sanction de l'enfermement), etc...
«
On laisse prospérer des écoles sans existence juridique »
Il est reproché
à l'Éducation nationale de ne s'intéresser qu'aux
acquis fondamentaux lors des contrôles effectués sur des mineurs
non scolarisés dans des structures sous contrat. Et de passer outre
la loi de 1998, dite loi Royal, qui stipule que le contrôle doit
aussi porter, comme le précise Georges Fenech, « sur l'épanouissement
de la personnalité de l'enfant ». « L'Éducation
nationale a le devoir de vérifier que ces enfants acquièrent
bien les savoirs de la citoyenneté, susceptibles de leur constituer
un esprit critique, ouvert sur le monde, éclairé et libre.».
REFORME DE LA
PROTECTION DE L'ENFANCE
A L'ASSEMBLEE
NATIONALE DU 9 AU 11 JANVIER
Georges Fenech et
Philippe Vuilque
(commission
d'enquête
"relative à l'influence des mouvements à
caractère sectaire
et
aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique
et mentale des mineurs")
ont déposé de nombreux
amendements inspirés des 50
propositions
tirées
du rapport "L'enfance volée. Les mineurs victimes des sectes"
LES
AMENDEMENTS
concernant notamment
les conditions d'instruction/scolarisation et le contrôle médical
90 % des sectes sont d’origine
nord-américaine ou ont installé leur siège outre-Atlantique.
AU NOM
DE LA LIBERTÉ RELIGIEUSE
Les
sectes, cheval de Troie des Etats-Unis en Europe
Pour les sectes, l’intérêt
de ce combat paraît évident : s’implanter dans l’éducation
au niveau européen et disposer, comme aux Etats-Unis,
d’écoles sans aucun
contrôle de l’Etat, c’est l’assurance d’un recrutement plus large
et plus solide,
car intégré
à la construction culturelle et psychologique des individus.
1995 - 2006 : une décennie de commissions, rapports, lois, décrets et circulaires 1998
Mais je voudrais appeler
votre attention sur les enfants scolarisés par le CNED, le centre
national d'enseignement à distance.
|
2006
" /.../ enfants éduqués dans les familles : il y en a eu l'an dernier 2869, et nos inspecteurs des corps territoriaux ont procédé à 1149 contrôles. Nous avons eu 23 mises en demeure de scolarisation. En ce qui concerne l'enseignement
à distance, il y avait l'an dernier 3983 enfants qui étaient
inscrits au CNED
Nous avons contrôlé
86 écoles privées hors contrat l'an dernier.
Jean-Yves
Dupuis et Pierre Polivka.
(Audition de la commission d’enquête parlementaire relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et morale des mineurs, le 10 octobre 2006).. |
Sectes:
la
commission parlementaire veut renforcer les contrôles sur la scolarité
des enfants
Homeschooling,
école à la maison, et contrôles
(loi du 18
décembre 1998)
Un
couple d'anciens adeptes de la communauté biblique Tabitha's Place
a raconté mardi à l'Assemblée nationale
leurs six années
passées reclus dans un château des Pyrénées-Atlantiques
avec leurs enfants
Devant la commission d'enquête
parlementaire sur les sectes, le couple, Michel et Anne-Marie,
a raconté les longues
journées de travail au rythme des saisons, les repas frugaux,
l'absence de médicaments,
la surveillance constante et le "compte en banque qui se vide au fur et
à mesure".
Les enfants des deux adeptes
ont été éduqués en dehors du système
scolaire et non suivis médicalement durant ce séjour.
Les sectes aiment beaucoup les
enfants
par Dominique Dhombres - Le Monde - 09.10.07
Tous les enfants du petit village de Sus (Pyrénées- Atlantiques)
ne vont pas à l'école. Une vingtaine d'entre eux restent
cloîtrés le jour de la rentrée, comme les autres jours
de l'année, dans le château de la secte Tabitha's Place. Ainsi
commence le documentaire de Stéphane Haussy intitulé Sectes
: enfants sous emprise, diffusé lundi 8 octobre sur Canal+.
"Nous
vivons comme au temps des apôtres. Nos enfants sont éduqués
comme notre Père veut qu'ils soient éduqués. A la
maison", explique un membre de la secte. Les hommes portent de longues
barbes, les femmes des robes informes. La communauté, qui compte
une trentaine de familles, vit plus ou moins en autarcie grâce aux
légumes du potager. Pas de médecin ni de médicaments.
C'est d'ailleurs à cause de la mort d'un enfant de 19 mois par manque
de soins, il y a dix ans, que la secte avait eu un bref moment de célébrité.
Rien n'a vraiment changé depuis.
L'éducation nationale accepte la fiction selon laquelle les enfants reçoivent un enseignement dispensé à tour de rôle par des adultes. Les autorités craignent qu'une injonction à observer la loi sur la scolarité obligatoire n'aboutisse qu'à une fuite des enfants à l'étranger. La secte est présente dans le monde entier. Ses membres sont décidés à reconstituer les douze tribus d'Israël pour préparer le retour de Jésus sur la terre. Il s'agit de former une génération de "purs" qui participeront à cet événement. Pour ce faire, les enfants subissent une éducation spartiate, fondée sur les châtiments corporels. "L'enfant doit payer pour ses propres péchés, avec sa propre souffrance. Vous devez lui faire assez mal pour produire le résultat désiré", explique une sorte de règlement intérieur. Les bébés sont frappés dès l'âge de 6 mois. Les adolescents, censés avoir la peau plus dure, ont droit à une sorte de flagellation infligée avec des branches de palmier... Le documentaire de Canal+ montre que les pouvoirs publics surveillent vaguement cette communauté au comportement aberrant, mais n'interviennent guère. Tabitha's Place est sans doute un cas extrême, mais, selon un rapport parlementaire publié en 2006, le nombre des enfants menacés en France par les dérives sectaires oscille entre 60 000 et 80 000. Le contingent le plus important, 45 000, est fourni par les Témoins de Jéhovah. Ces enfants sont scolarisés, mais soumis à un très fort endoctrinement. On voit l'un d'entre eux, devenu adulte, reprocher à ses parents de lui avoir volé sa jeunesse. Il devait se rendre à des réunions plusieurs soirs par semaine et le dimanche. Accompagné par deux adultes, il devait faire du porte-à-porte. Les sectes aiment énormément les enfants. Ils sont plus faciles à conditionner. Et c'est un investissement pour l'avenir.. |
Tabitha’s
Place : la secte s’implante dans l’Indre
Après les Pyrénées-Atlantiques,
la secte ouvre une nouvelle structure dans l’Indre.
Son credo : la déscolarisation
des enfants et les châtiments corporels.
Rédaction de France
Info - 25 octobre 2007
La commission parlementaire
sur les sectes découvre 18 enfants "coupés du monde"
--afp--21 11 06----
Le président de la commission, Georges Fenech (UMP), le rapporteur Philippe Vuilque (PS), le vice-président Alain Gest (UMP) et le secrétaire du bureau Jean-Pierre Brard (app-PCF) se sont rendus à Tabitha's place, une communauté installée à Sus-Navarrenx, près de Pau (Pyrénées atlantiques) pour enquêter avec l'inspecteur d'académie sur le cas de 14 enfants non inscrits à l'école. Visiblement émus et "secoués" par leur visite, ils ont trouvé 18 enfants, âgés de 6 à 16 ans, qui sont censés être scolarisés sur place. Ils disent avoir constaté que les enfants savaient lire mais qu'ils ne restituaient pas convenablement le sens de ce qu'ils avaient lu. Ils ne sont pas vaccinés, n'ont pas de contacts avec les enfants extérieurs à la communauté, ignorent internet, le cinéma, la télévision et ne sortent qu'occasionnellement pour accompagner leurs parents quand ils vendent sur les marchés les produits du jardin, selon la même source. La petite délégation a pu parler - sans témoin - avec une adolescente de 18 ans qui a un peu décrit les conditions de vie de la communauté. Un médecin scolaire a examiné les enfants et les a trouvés à peu près en forme à part quelques déficiences visuelles. La délégation a aussi posé des questions hors programme scolaire, ce que ne peut pas faire l'inspecteur d'académie. C'est ainsi que les parlementaires ont constaté que les enfants n'avaient pas idée du monde extérieur et qu'ils ne connaissent ni Zidane, ni les Beatles, ni aucun chanteur actuel, qu'ils n'utilisaient pas internet et globalement avaient peur du monde extérieur, dont ils parlent en disant "chez vous". On ignore combien de personnes vivent dans la communauté et leurs liens familiaux. Aucun des adultes ne travaille en dehors de la communauté. Celle-ci vit surtout de la vente de légumes et d'artisanat (mobilier de jardin notamment). Le président de la commission a convenu qu'il était actuellement sans pouvoir face à la situation parce que la communauté se retranche derrière le droit de scolariser les enfants à domicile, ce qui est légal. On ne constate pas de maltraitance physique envers les enfants. Il a indiqué que la commission, qui rendra son rapport le 19 décembre, ferait des propositions pour que "les pouvoirs publics puissent libérer ces enfants de l'enfermement psychologique". Il faut avoir les moyens, estime-t-il, de mieux évaluer le nombre d'enfants qui échappent au système scolaire et de connaître leur situation psychologique. La communauté de Tabitha's Place, également connue sous le nom d'"Ordre Apostolique", fait partie du mouvement fondamentaliste américain Communauté du Royaume du Nord-est des Frères de Plymouth, dont les membres affirment suivre strictement la Bible. Ele est installée dans le manoir de Navarrenx, à Sus, près de Pau (Pyrénées-Atlantiques), depuis une vingtaine d'années et compterait une centaine de personnes. Le mouvement compte douze implantations dans le monde, en référence au 12 tribus d'Israël. Il y en a quatre aux Etats Unis, les autres étant en France, Brésil, Argentine, Royaume-Uni, Canada, Espagne, Australie et Allemagne. Celle de Tabitah se considère elle-même comme la tribu de Ruben. Sur son site internet (www.douzetribus.com), la communauté déclare que ses membres "obéissent à la Bible et s'efforcent de vivre comme la première église". La communauté possède des commerces, restaurants, boulangeries et vend aussi de l'artisanat. Au chapitre "nos conflits juridiques" de son site internet, la communauté
signale que "donner au système scolaire une part de responsabilité
dans l'instruction de nos enfants serait une infidélité envers
Dieu. Toute collaboration avec le système éducatif reviendrait
à accepter de compromettre notre conscience".
Malgré le durcissement de la législation Sectes : menace sur les enfants Le Nouvel Observateur - n°1861 - 06 07 2000
« Je ne sais même pas si j'ai d'autres petits-enfants. Dans leur groupe, il paraît qu'ils ne les déclarent pas tous. » Mme Vidal ne se bat plus. A 70 ans, cette grand-mère fragile, encore discrètement pomponnée, est résignée. Mais elle culpabilise : « Si j'avais fait plus attention à eux, sans doute aurais-je pu agir, mais maintenant, c'est trop tard. » Dans son salon, des photos des disparus sont disposées en autel. En 1992, sa fille et son gendre ont rejoint un groupe de la Nouvelle Acropole, un mouvement théosophique qui prépare l'instauration d'un régime « aristocratique et totalitaire ». Ils avaient à l'époque deux enfants, de 3 ans et 1 an. Elle ne sait pas ce qu'ils sont devenus. « Je crois qu'ils vont à l'école, mais je ne sais pas où. Je pense à eux plus encore qu'à ma fille, car elle est adulte. Eux, ils sont innocents. » D'après un rapport des Renseignements généraux partiellement divulgué en juin 1999 et dont les résultats sont confirmés par les principales associations antisectes, Adfi ou le Centre Roger-Ikor, 40 000 enfants seraient plus ou moins directement sous l'emprise de sectes. Un chiffre qui recouvre aussi bien les égarements inquiétants du domaine parascolaire que la dissimulation d'enfants à l'état civil, la simple tentative d'endoctrinement que les pires sévices. Les sectes adorent les enfants. Dès 1953, Lafayette Ron Hubbard, fondateur de l'Eglise de Scientologie, écrivait : « Sauvez l'enfant et vous sauverez la nation. » Chez Moon, l'enfant est le troisième Messie, après Moon et, dans chaque couple, son propre conjoint. Raël, de son vrai nom Claude Vorilhon, intermédiaire des extraterrestres, se propose de faire passer des tests dès la maternelle pour « extraire les génies en herbe ». Un texte des Témoins de Jéhovah précise : « Plus tôt la formation commence, plus grandes sont les chances que les enfants s'enracinent solidement dans la vérité et fassent du ministère leur vocation. Cette formation précoce aura aussi l'avantage de les protéger des façons de penser et d'agir du monde. » Près de 500 enfants sont détenus en milieu fermé. Eux sont indéniablement en danger. Au commissariat de police de Dole (Jura), région dans laquelle se trouvent quelques groupes inquiétants, dont Shri Ram Chandra, on avoue son impuissance : « Il n'est pas possible de repérer les groupes avant un accident. » Comme celui qui vit mourir de malnutrition le petit Raphaël Ginoux en avril 1997 et a permis de mettre en avant les méthodes de la secte Tabitha's Place. Beaucoup de ces groupes ne déclarent pas forcément les enfants. En refusant de percevoir les prestations familiales, les parents échappent à tout contrôle. Ainsi la communauté iséroise la Thébaïde demande-t-elle à ses membres de « rejeter toute aide sociale qui, au prix de quelques os à ronger, maintient ou rétablit l'insertion dans la collectivité, provoque soumission et reconnaissance à son égard ». Les membres de la Fédération française pour la Conscience de Krishna, située elle aussi dans le Jura, n'inscrivent aucun nouveau-né à l'état civil. On pense que cinq enfants vivent dans cette communauté. Et on estime à dix le nombre d'enfants dans la communauté Mother Earthland, à Tachoires (Gers). Parfois, la vie même de ces enfants est en danger : un nombre grandissant de petites associations prônent une vie bio qui peut entraîner des régimes alimentaires déficients. Beaucoup refusent les traitements médicaux : les Témoins de Jéhovah sont hostiles aux transfusions sanguines ; Ecoovie impose des régimes végétariens carencés ; Yvonne Trubert, fondatrice de IVI, dit guérir le sida avec ses propres moyens ; les Amis de Lune Soleil pratiquent l'urinothérapie. L'Alliance universelle le Christ de Montfavet, menée par la fille de feu le gourou Ernest-Georges Roux, réincarnation du Christ, abrite une vingtaine de personnes, dont trois mineurs, qui fréquentent normalement l'école mais ont intérêt à ne pas tomber malades : c'est le règne de l'imposition des mains, du recours aux médecines douces et à la guérison spirituelle. Les vaccins, bien sûr, sont refusés. Le gourou n'a-t-il pas dit : « L'homme est bien portant quand Dieu se manifeste, il reste malade quand Dieu est silencieux. » Quand il n'est pas physique, le risque est psychologique. « L'immense danger est celui de la désocialisation, explique Hayat el-Mountacir, auteur de "l'Enfant et les sectes" (Fayard). L'enfant n'a pas accès aux crèches, écoles, activités culturelles, clubs de sport... Une frontière est créée entre l'intérieur de la secte et l'extérieur. Or, dans la secte, tout est obligatoire, alors que la société extérieure ne fixe que des interdits. Tout le reste y est permis, ce qui laisse un champ de liberté et pousse l'enfant au choix. » Parfois la secte crée son propre langage, ce qui limite l'influence de l'extérieur. « L'esprit critique de l'enfant ne peut plus s'exercer, poursuit El-Mountacir, puisqu'il n'a accès qu'à une seule source d'information. Les enfants n'apprennent dans les sectes ni la tolérance ni le pluralisme des sociétés démocratiques. » L'identité familiale est, elle aussi, attaquée. Dans certains groupes, les droits des parents sur les enfants sont niés. La Famille, nouvelle incarnation des Enfants de Dieu, forme des groupes de 3 à 20 enfants, sans lien direct avec les adultes qui en ont la charge. La Citadelle fait vivre parents et enfants en vase clos. Chez Ecoovie, chaque enfant a sept pères et sept mères. Cela se complique encore quand l'enfant, dès son plus jeune âge, est envoyé à l'étranger, comme ceux dont les parents appartiennent au Shaja Yoga. L'école des dévots de Krishna assomme les enfants avec des horaires déments. « Nous étions réveillés à 4 h 30 pour une cérémonie qui durait quatre heures. J'ai appris à lire dans la Bhagavad-Gita et des textes védiques, se souvient Antoine P., aujourd'hui âgé de 22 ans : il m'a été très difficile de me réhabituer à une autre vision du monde. Spontanément, ce sont les concepts de Krishna qui me viennent à l'esprit. » La déscolarisation peut s'accompagner de châtiments. La Citadelle se donnait pour mission de « briser les enfants naturellement portés vers le mal » et le faisait à coups de ceinturon. Tabitha's Place mettait en pratique un passage de la Bible disant : « La folie est liée au coeur des enfants, le bâton qui les châtie les en éloignera. » Ailleurs, c'est la pédophilie qui est érigée en règle. Les raéliens l'ont même théorisée : « Le plaisir ne doit pas être réservé qu'aux adultes [...]. Dès la naissance, les organes sexuels sont prêts à fonctionner [...]. Et un enfant qui apprend tôt à jouir de son corps, de celui des autres, de ses sens développe d'autant plus tôt son intelligence. » En conséquence de quoi une lectrice de la revue du groupe (Francine, de Lausanne) écrit : « Il faudrait passer par-dessus cette crainte de voir l'enfant prendre des comportements choquants pour son entourage social, qui jugerait les parents de pervers et de débauchés sexuels » (sic). Cette adepte décrit un « souvenir bien enfoui » qui a resurgi « à mon réveil cosmique avec les messages de Raël » : enfant, la petite Francine avait peur du tonnerre. Un soir d'orage, alors qu'elle avait 3 ou 4 ans, son grand-père se glisse auprès d'elle. Il « me montra mon index, le tendit, replia mes autres doigts et le dirigea vers mon sexe en m'expliquant que je pouvais me faire du bien en me caressant juste ici lorsque j'étais seule dans la nuit ». Francine garde de ses grands-parents un « héritage sensuel indestructible ». En 1997, deux raéliens ont été condamnés pour agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans, dans le Vaucluse, et un adepte a été mis en examen pour viol sur mineur de moins de 15 ans, à Brives. 300 enfants sont proches des raéliens. On pense aussi au flirty fishing (prostitution sacrée) des Enfants de Dieu. Le leader de l'association Cor Unum, en Moselle, a été arrêté en Belgique pour mauvais traitements à enfants. Les familles du groupe Kyopo, en Ariège, vouent à Eros un culte prononcé. Le gourou de l'association Nao à Magnat-l'Etrange (dans la Creuse) a été écroué pour viol sur mineure. Les sectes qui se parent du terme d'Eglise (Scientologie, Témoins de Jéhovah) ne peuvent avoir des comportements aussi caricaturaux. Elles sont intégrées à la vie quotidienne et les enfants du groupe ne sont pas coupés du monde extérieur. Le risque n'est plus alors la déscolarisation, mais la perversion de ce qui est appris à l'école. Les connaissances sont triées, et les valeurs laïques, républicaines et démocratiques sont contrebalancées. « Les enfants qui sont en contact avec les Témoins de Jéhovah sont privés de leur enfance, accuse Hayat el-Mountacir. Ils sont victimes de maltraitance psychologique, ne peuvent pas faire valablement l'apprentissage de la citoyenneté. » Certains mouvements, comme l'Eglise de Scientologie, qui a l'ambition d'élaborer une vraie méthode pédagogique, ont carrément ouvert des écoles : ce fut le cas de l'Ecole de l'Eveil, dont la publicité mettait en avant un faux numéro d'agrément de l'Education nationale et qui fut fermée en 1994. Un autre centre, l'institut Aubert, lui a succédé avant d'être fermé à son tour. L'Education nationale est régulièrement sollicitée par la « méthode pédagogique universelle » conçue par Ron Hubbard. Alors que nous nous étions introduit incognito chez les scientologues, en 1997, nous avons vu un triomphal tableau où les progrès de la diffusion de cette méthode étaient inscrits sur une carte de France. Paul Guth, académicien vieillissant, avait écrit aux scientologues pour les féliciter de leur méthode. Cette lettre avait été fêtée lors d'une remise de diplômes. 6 000 enfants seraient touchés par cet enseignement. A noter que les hauts dignitaires, eux, n'ont pas le droit d'avoir d'enfants, parce que ceux-ci les distrairaient de leur dévouement à la cause scientologique... Ces sectes installées ont été obligées de multiplier les associations paravents, se servant à la fois du parascolaire et des centres de formation. Des garderies, des crèches, des centres d'enfants ou des cours du soir proposent des enseignements parfois très prosélytes mais rarement présentés comme tels. 80% de ces sociétés écrans seraient liées à la Scientologie (Ecole du Rythme, Ateliers de la Tourelle, Cercle de Voile de Cazaux-Lac), qui propose toujours des cours de rattrapage, sous le label Able. Les Témoins de Jéhovah font de la garde d'enfants à domicile. Ils avaient infiltré le réseau des assistantes maternelles : la Ddass a fait le ménage. Les services du rectorat de Paris comme ceux du ministère de l'Intérieur sont convaincus qu'il existe encore quelques-uns de ces groupes paravents impossibles à désigner faute de preuves. Pour lancer une enquête, il faut une dénonciation, confirmée par d'autres témoignages. Les groupes concernés sont souvent petits, pas toujours déclarés, regroupent quelques enfants dans un appartement... « Cela finit toujours par sortir. Il faut éviter la précipitation », précise Daniel Groscolas, inspecteur général de l'Education nationale. Dès que la secte est identifiée, le paravent s'écroule. Dans le 17e arrondissement de Paris, l'association Attention Enfants vient de se créer pour démasquer « les garderies, les centres de formation qui peuvent cacher des activités sectaires », explique son président, Xavier Laugaudin. La présence des scientologues, rue Legendre, angoisse les habitants du quartier, qui reçoivent des tests de personnalité dans leurs boîtes aux lettres et déplorent la présence du bus de la Dianétique devant le lycée Chaptal... Pour les contrer, conférences et distributions de tracts sont au programme. « Il y a une remontée d'information par les commerçants, les parents d'élèves, qu'il faut centraliser et rendre publique », dit Xavier Laugaudin. La réponse ne s'est pas fait attendre : le 20 mai, les responsables de la communication de l'Eglise de Scientologie venaient à la permanence de l'association, « pour parler ». « Avertir sans être suspicieux », affiche l'association Attention Enfants. Toute la difficulté est justement dans la capacité à détecter les réseaux. Et à différencier le faux du vrai. Une rumeur persistante avait couru il y a deux ans accusant les magasins Nature et Découvertes d'être une branche de la Scientologie. De même pour l'agence immobilière Century 21. Rien ne l'a confirmée : l'hypothèse d'une déstabilisation organisée par des concurrents n'est pas à exclure. Il faut évidemment se méfier des amalgames : tout professeur de yoga n'est pas un gourou, tout sophrologue ne cache pas une secte. C'est le problème de la chasse aux sectes, celui dont n'ont pas tenu compte les députés avec leur concept flou de délit de « manipulation mentale ». Les associations antisectes (Adfi ou CCMM) ont-elles raison de s'inquiéter du rôle des écoles Steiner et de l'anthroposophie ? Cela fait trente ans que ces écoles ouvrent avec la bénédiction de l'Education nationale. Favorisant l'expression artistique, elles viennent d'obtenir la condamnation en diffamation en première instance du député Jacques Guyard, qui les avait qualifiées de secte sur France 2 le 17 juin 1999. Que faut-il penser d'une école comme Enixia, pour surdoués, mise en liquidation judiciaire en novembre 1999 et remplacée le 3 janvier 2000 par l'école Europea : Enixia avait été fondée par d'anciens raéliens, qui affirment avoir coupé les ponts avec la secte. Rien de significatif n'apparaît dans les programmes. Pourtant, l'un des buts avoués de la secte de Claude Vorilhon est de créer une société où les surdoués gouverneraient le monde, en liaison avec les extraterrestres. La direction d'Europea est assurée par une ancienne enseignante d'Enixia. La réponse à cette situation comme à d'autres est plus philosophique que concrète. Le débat est vif entre les tenants du principe de précaution, qui veut qu'on interdise tout mouvement ou toute personne suspects de sectarisme et ceux qui mettent au-dessus de tout le respect de la liberté de penser. Les pièges tendus aux parents par les associations paravents sont souvent grossiers. « Ils n'ont aucun besoin d'être subtils, explique Jean-Marie Abgrall, psychiatre et grand pourfendeur de sectes [auteur de "la Mécanique des sectes", Pocket]. Le prosélytisme ne s'adresse qu'à des gens qui ont une faille. Les gourous ne sont pas assez sots pour embrigader des enfants contre le gré de leurs parents. C'est la porte ouverte au piège juridique, car ce qui est contravention pour un adulte devient crime pour un enfant. » Le piège le plus fréquent est l'alibi humanitaire, dont beaucoup de sectes se prévalent. Elles s'abritent derrière des associations comme l'Unicef ou la Croix-Rouge. Ainsi les raéliens ont lancé en février 1998 une grande collecte en faveur des enfants irakiens. La Famille organise des envois de vêtements aux enfants des pays de l'Est et en Russie centrale. La Fédération des Femmes pour la Paix mondiale, liée à Moon, oeuvre en faveur de l'enfance maltraitée, et la Scientologie a beaucoup approché les jeunes par le biais de son association Non à la Drogue, Oui à la Vie, dans laquelle s'est impliqué l'acteur Xavier Deluc, et qui délivrait aux enfants un « diplôme d'ambassadeur pour une France sans drogue ». Ker Jeanne, satellite d'IVI, apporte de la musique à l'hôpital, dans les unités de soins pour enfants. La valeur des causes, comme souvent la sincérité de ceux qui s'en occupent, n'est pas forcément sujette à caution. Mais cet humanitarisme est prétexte à un prosélytisme d'autant plus redoutable que les gens qui s'y livrent n'ont que rarement le sentiment de tromper leur clientèle. Pas de panique, cependant. « L'emprise des
sectes sur les enfants existe mais elle n'est pas exagérément
alarmante », nuance Jean-Marie Abgrall. Pour ce spécialiste
combatif, « ceux qui ne sont pas enfermés peuvent confronter
la vision de leur secte à celle qu'ils reçoivent de l'extérieur.
A partir de 14 ans, ils peuvent claquer la porte ». Beaucoup le font
d'ailleurs. Mais certains, déjà trop fragilisés, auront
leur vie saccagée.
Hubert Prolongeau
BRITISH
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