Quelques
autres "rubriques", parmi beaucoup d'autres, toujours d'actualité
:
les rapports
parents-profs, la maternelle
à 2 ans, l'ennui
à l'école, les punitions
collectives, le téléphone
portable,
l'état des
toilettes,
le créationnisme...
Lorsqu'il
a été embauché
comme technicien chez Cyclocity, filiale de JCDecaux, au moment du
lancement des Vélib, il se voyait y faire carrière.
Epoque épique L'extrême pauvreté touche un foyer parisien sur huit Cinq
mille enfants s.d.f.
Un
million d'enfants pauvres en France
Hauts
fonctionnaires, grands logements et tout petits loyers
Mère avec trois enfants quitterait local à ordures C'est
le prix du mètre carré qui fait la différence.
BRITISH WAY OF LIFE Le "modèle"
anglo-saxon, libéral ... et blairo-socialiste...
Beuark.
AMERICAN WAY OF LIFE... |
Analyse:
Pourquoi les Vélib’, fétiches des bobos, sont vandalisés?
LE
MONDE - 13 Juin 2009
L’affiche a été dessinée par Cabu. On la voit partout en ce moment dans Paris. Un catcheur sur un ring démantibule un Vélib’, sous l’oeil réprobateur du public. Slogan : “Casser un Vélib’, c’est facile… Il ne peut pas se défendre.” Pour la Mairie de Paris, qui a lancé cette campagne, la cote d’alerte est dépassée. Huit mille Vélib’ ont été volés depuis leur mise en service en juillet 2007 (l’affiche parle d’engins “disparus”). Et 16 000 ont été vandalisés. Le symbole d’une ville policée, écolo, est devenu une nouvelle source de délinquance. Le Vélib’ devait civiliser les déplacements urbains. Il a accru les incivilités. Personne ne l’avait prévu. Ni la Ville de Paris, qui fait du Vélib’ un titre de gloire. Ni Jean-Claude Decaux, qui assure l’exploitation des quelque 20 000 deux-roues en location circulant dans la capitale, moyennant la concession des panneaux publicitaires. On sait seulement, grâce à la préfecture de police, que 1 349 personnes ont été arrêtées en 2008 sur un Vélib’ volé. Les policiers les repèrent facilement. La patte de verrouillage des engins est tordue ou cassée. Où sont passés ces 8 000 Vélib’ volés ? Mystère. De temps à autre, on en découvre un sur un balcon parisien ou circulant dans une ville étrangère tel un souvenir de Paris. Une centaine d’entre eux auraient été jetés à l’eau, dans la Seine ou le canal Saint-Martin, croit savoir la Mairie de Paris. Les descentes de police permettent parfois d’en retrouver quelques-uns. Au cours de l’une d’elles, le 26 mai, dans la cité Curial-Cambrai (19e), les agents en ont découvert deux, au milieu d’une vingtaine de scooters, volés eux aussi. Le Vélib’ chasse-gardée des vole-petit, faute de mieux ? A l’automne dernier, trois mineurs se sont fait pincer place de la Bastille par une patrouille de police. Ils venaient de voler chacun un Vélib’ mal attaché. L’un avait 17 ans. Vivant hors de sa famille, sous tutelle des services sociaux, il était, comme on dit, “défavorablement connu des services de police”. Il vient d’écoper de deux mois d’emprisonnement avec sursis pour avoir, en plus, arraché son iPhone à une passante. Comme tous les emblèmes de la société de consommation, le Vélib’ suscite les convoitises. Ce n’est pas un cadre et deux roues qui sont volés mais une icône urbaine, un attribut du bourgeois bohème, le “bobo”, figure moquée mais enviée. Pour autant, la place du Vélib’ dans l’imaginaire urbain n’explique pas tout. S’ils sont autant volés, c’est qu’ils sont plus vulnérables qu’une Mini Cooper bardée de systèmes anti-intrusion, voilà tout. Annick Lepetit (PS), adjointe au maire de Paris, chargée des transports, refuse de faire de ces vols un symbole : “Il ne faut pas se focaliser sur le cas des Vélib’, mais le replacer dans son contexte, la délinquance en général.” Ainsi les voleurs de Vélib’ seraient des délinquants ordinaires. Au profil très éloigné de leurs utilisateurs habituels. Ceux-là sont privilégiés socialement : 69 % appartiennent à la catégorie CSP+. Pour les dégradations, c’est différent. Tout le monde a sa part de responsabilité. Vélib’ tagués, freeride, sorties de soirées arrosées, paris stupides, “anars” anti-Decaux… A priori, les Vélib’ étaient conçus pour résister aux usages fantaisistes : câbles inaccessibles, freins encapsulés dans les moyeux des roues, pneus particulièrement résistants, selles réglables en hauteur mais inamovibles… Rien n’y a fait. Sur les 16 000 Vélib’ victimes de vandalisme depuis deux ans, une moitié a dû être remplacée. Leur conception a été revue. Les cadres ont été renforcés. Les panières résistent désormais à un poids de 10 kg. Le système d’alerte, qui prévient l’usager que son Vélib’ n’est pas convenablement arrimé à une borne, a été amélioré. C’était un point essentiel. Un Vélib’ mal fixé, c’est un Vélib’ en liberté. Une proie tentante. JC Decaux a fini par comprendre pourquoi sa flotte de deux-roues se dégrade plus vite à Paris qu’à Marseille ou à Lyon. Dans la capitale, les usagers occasionnels – provinciaux, touristes étrangers… – sont plus nombreux qu’ailleurs. Moins rodés à l’utilisation des Vélib’, ils les maltraitent davantage ou omettent de les remettre correctement en place. Les vols, les incivilités et les étourderies ont alourdi la facture. Dépitée, la société JC Decaux est avare de détails sur ce vandalisme, qu’elle n’avait pas anticipé. Mais elle a quand même obtenu de la Mairie de Paris un avenant à l’accord qui les lie. Au- delà de 4 % de perte annuelle, la Ville s’engage à prendre en charge, à hauteur de 400 euros l’unité, le remplacement des Vélib’ volés ou détruits. Selon Annick Lepetit, il pourrait en coûter 1,6 million d’euros par an aux contribuables parisiens. Le remplacement accéléré
du parc fait l’affaire des ouvriers de l’usine de Toszeg, en Hongrie, au
sud-est de Budapest, où JC Decaux fait fabriquer les Vélib’.
Mais leur satisfaction est relative. Comme l’a rapporté le magazine
Challenges,
ces ouvriers sont payés à peine 2 euros de l’heure, soit
352 euros par mois, nettement moins que le salaire moyen du pays (743 euros).
La casse des Vélib’ serait plus onéreuse encore si ces ouvriers
étaient normalement rémunérés.
Comment vit-on... dans l'usine hongroise du Vélib' ? JCDecaux a confié la fabrication des vélos parisiens au néerlandais Accell, à qui sa petite usine de Toszeg garantit des coûts imbattables. Challenges
- 08 01 2009
On se croirait presque dans «l'autre pays du fromage». Aucun relief n'égaie les étendues agricoles qui s'étalent à perte de vue. Le néerlandais Accell doit se sentir chez lui dans cette plaine hongroise. Près du village de Toszeg (4 700 habitants), au sud-est de Budapest, le groupe possède une usine de 18 000 mètres carrés, plantée près d'une route départementale. Au front du bâtiment, les couleurs du royaume batave flottent à côté des drapeaux européen et hongrois. C'est en 2002 qu' Accell a décidé de construire à Toszeg un site de production pour neuf de ses marques de vélos. Neuf, ou plutôt dix. Car c'est dans ce bourg perdu qu'ont été produits plus de 15 000 Vélib'. Les voici en pièces détachées, prêts à être assemblés. Pourquoi avoir choisi la Hongrie pour fabriquer les Vélib' ? Quand, début 2007, l'afficheur JCDecaux obtient de la Ville de Paris le renouvellement de son contrat de mobilier urbain en échange du financement et de la gestion d'un parc de vélos en libre-service, un réel problème de délai se pose : la mairie réclame ses premiers Vélib' pour le... 12 juillet 2007. Difficile de trouver un fabricant capable de produire des milliers de vélos en si peu de temps ! Grande flexibilité
Minisalaires
Les femmes, qui travaillent surtout à l'application à la main de décalcomanies sur les cadres des vélos, touchent un salaire fixe. Les hommes, qui assemblent les pièces détachées des 300 modèles produits sur place, sont, eux, payés à la pièce. A l'extrémité de chacune des huit chaînes de montage, des écrans affichent le nombre de bicyclettes fabriquées par chaque équipe. Une façon de maintenir la pression. Concernant les rémunérations, si la direction se fait discrète, les ouvriers avouent qu'ils sont payés 530 forints l'heure, à peine 2 euros. En travaillant cinq jours par semaine, de 6 heures du matin à 14 h 30, avec deux pauses de dix minutes et un rapide déjeuner, ils peuvent espérer gagner 352 euros par mois. Nettement moins que le salaire moyen du pays - 743 euros, selon l'office hongrois des statistiques. Dans les bureaux, certains cols blancs gagnent tout juste 90 000 forints, soit 342 euros. «Ce n'est pas super, mais au moins on a un boulot», dit l'un deux. Un argument de taille dans une région où le taux de chômage atteint 10%. Les ouvriers qui assemblent les Vélib' sont davantage payés à la pièce que ceux s'occupant des vélos traditionnels. Il faut de 30 à 50% de temps en plus pour monter ce modèle, dont tous les câbles doivent être cachés pour éviter d'être endommagés. Des précautions qui n'ont pas empêché plus de 3 000 vols de vélos, en moins d'un an. Chaque jour, 1 500 bicyclettes sont réparées par une partie des 350 salariés qui sont rémunérés par JC Decaux pour ce service. Secteur d'avenir
L'extrême pauvreté touche Le Monde - 10.01.05 Plus de 200 000 personnes vivent avec moins de 670 euros par mois. Selon l'Insee, un tiers des sans-domicile de la capitale déclarent avoir un emploi. Les familles monoparentales sont de plus en plus touchées. Peut-on vivre à Paris, se loger, se nourrir et se déplacer avec 373 euros par mois ? De plus en plus de Parisiens doivent se contenter de ces ressources dérisoires, équivalant à moins d'un demi-smic. Ces 373 euros représentent le montant moyen du RMI versé en juin 2004 aux bénéficiaires de ce revenu minimum social dans la capitale. Des bénéficiaires dont le nombre - 57 762 en juin 2004 - a explosé, augmentant de 7 % dans les six derniers mois et de 12,6 % depuis un an. Toutes les études le montrent. Les disparités sociales s'accroissent dans la capitale, où les habitants les plus riches déclarent des revenus dix fois supérieurs à ceux des plus modestes, certains arrondissements, comme le 18e et le 19e, se situant désormais parmi les vingt communes d'Ile-de-France aux revenus les plus faibles. Conséquence : l'extrême pauvreté et l'exclusion touchent désormais des ménages, souvent avec enfants, et plus seulement la population masculine et isolée des "grands exclus", qui constituait, il y a quelques années, la fréquentation majoritaire des centres d'hébergement d'urgence et des associations caritatives. Selon une étude publiée en janvier 2004 par l'Atelier parisien d'urbanisme (APUR), 12 % des foyers parisiens, soit 210 000 personnes, vivent avec moins de 670 euros par mois, soit au-dessous du "seuil de pauvreté" défini par l'Insee. Ces Parisiens pauvres, concentrés pour moitié dans les 18e, 19e et 20e arrondissements, sont plus nombreux à Paris qu'en Ile-de-France. Ce pourcentage pourrait même, logiquement, être réévalué. Etabli sur la base des 360 000 foyers allocataires de la Caisse d'allocations familiales (CAF) de Paris, il n'inclut, en effet, ni les étudiants ni les personnes âgées de plus de 65 ans, deux catégories largement exposées, elles aussi, à la pauvreté. En outre, le seuil de pauvreté, défini au niveau national, ne prend pas en compte le coût du logement, très élevé à Paris. Les familles monoparentales et les étrangers non ressortissants de l'Union européenne sont les deux populations les plus touchées. Un tiers des familles monoparentales parisiennes sont au-dessous de ce seuil de bas revenus, et près de la moitié (48,2 %) de celles ayant trois enfants et plus. Quant aux familles étrangères, un tiers d'entre elles se situent au-dessous de ce seuil. Le chômage, qui poursuit sa croissance en région parisienne, et la crise du logement dans la capitale sont les deux facteurs majeurs d'exclusion. Mais un phénomène relativement nouveau, pointé par tous les travailleurs sociaux, est apparu dans la capitale. Comme la quasi-totalité des grandes métropoles européennes, Paris se caractérise par un taux élevé de personnes sans domicile déclarant avoir un emploi. Une sur trois, selon l'Insee, est dans ce cas. La Mission d'information sur la pauvreté et l'exclusion sociale en Ile-de-France (Mipes) a d'ailleurs consacré, en juin, une journée d'étude à ces nouveaux "travailleurs pauvres" franciliens. Le directeur des affaires sanitaires et sociales de Paris, Philippe Coste, avait, à cette occasion, alerté sur la hausse du prix des logements parisiens et sur le déficit en logements à bas prix "qui obligent certaines personnes à basculer dans des conditions de vie précaires. Il y a quinze ou vingt ans, avait-il souligné, elles auraient pu trouver un logement à Paris, dans des chambres de bonne ou des hôtels au mois (...). Cette population croît de façon importante dans les centres d'hébergement d'urgence." Béatrice Girard, directrice d'un centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) de l'association Emmaüs, passage de Flandre, dans le 19e arrondissement, connaît bien le phénomène. Dans cet ancien hôtel meublé, reconverti en 1996, 17 petits deux-pièces de 30 m2 abritent 23 familles avec enfants, pour les deux tiers des familles monoparentales. "Le système est bloqué, déplore-t-elle. Sept familles sont là depuis trois ans et deux appartements seulement se sont libérés l'an dernier." UN SYSTÈME "PARALYSÉ" Les services sociaux des vingt arrondissements de la Ville lui adressent 30 demandes d'admission par semaine, sans compter les coups de fil, "dix par jour au bas mot", et les demandes spontanées qu'elle est contrainte de refuser. "Une fois par semaine au moins, je retrouve devant la porte une jeune femme, avec un ou plusieurs enfants, que je dois orienter vers un hébergement d'urgence." Le phénomène est général, à tel point que des centres d'hébergement d'urgence destinés aux femmes ont ouvert leurs portes et que des structures d'accueil de jour leur réservent, depuis peu, une journée par semaine. Le CHRS, tout au bout de la chaîne du logement juste après l'hébergement d'urgence, avait été conçu pour accueillir des personnes en "réinsertion". Il est effectivement devenu, depuis trois ou quatre ans, un refuge pour les foyers simplement pauvres, dont beaucoup d'étrangers. L'an dernier, pour ses deux places libérées, 442 personnes, sans compter les enfants, ont été adressées passage de Flandre. La moitié disposaient d'un emploi ou touchaient des allocations-chômage. 45 % vivaient en hébergement précaire, les autres étaient à la rue, en squat ou erraient de centre d'urgence en centre d'urgence. "Le logement privé parisien est en train de se fermer complètement aux familles à bas revenus, frappées de plein fouet par un émiettement du travail, synonyme d'appauvrissement", constate également Joachim Soares, responsable de l'Espace solidarité habitat, ouvert il y a quatre ans par la Fondation Abbé-Pierre. "Nous voyons progresser, depuis deux ans, les expulsions pour congé pour vente alors que le parc social est saturé et que 50 hôtels meublés disparaissent chaque année." Adjointe (Verts) du maire de Paris, Bertrand Delanoë, chargée de l'exclusion, Mylène Stambouli reconnaît que le système est "paralysé" et que les personnes en difficulté "stagnent dans des structures d'urgence où elles n'ont rien à faire". Elle relève, en outre, "une contradiction". En plus des aides sociales communes à tous les départements, la capitale a disposé, en 2004, d'un budget de 140 millions d'euros d'"aides facultatives" réservées aux personnes âgées et handicapées (65,3 millions d'euros), aux familles (62,4 millions d'euros) et aux "Parisiens en difficulté" (12 millions d'euros). Mais ce dernier chapitre exclut, de fait, les personnes en grande précarité et sans domicile fixe, qui ne peuvent se prévaloir des trois ans de résidence stable exigés. "C'est vrai que les services sociaux parisiens sont plutôt généreux, mais on reste là dans le dépannage très ponctuel, estime Joachim Soares. Ce qui est structurant, c'est d'abord le logement. Avec 100 000 demandeurs, dont les deux tiers sont en dessous des plafonds pour le logement très social, la municipalité est dans une contradiction redoutable. Elle ne peut pas à la fois fixer les classes moyennes et répondre aux besoins des plus précaires." Christine
Garin
Le
SAMU social toujours plus sollicité
# Hébergement : en janvier 2004, Paris disposait de 11 049 places d'hébergement pour les personnes en difficulté, dont 2 608 en centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) et 3 502 en centres d'hébergement d'urgence. Pour l'Ile-de-France, le nombre de places était de 21 136. # SAMU social : le nombre de nuitées accordées par le Samu social est passé de 178 445 en 1998 à 950 000 en 2003, du fait, notamment, de l'augmentation du nombre des familles étrangères demandeuses d'asile. Pour la seule nuit du 1er janvier, le Samu social a reçu 7 856 appels et 209 hébergements ont été attribués. # RMI : à Paris, les 57 762 allocataires du RMI représentent une forte proportion des foyers à bas revenus : 43,1 % contre 37,4 % en Ile-de-France et 34,5 % au plan national. On estime que la moitié environ sont hébergés par des proches et 17 % sans domicile fixe ou très mal logés. |