alternatives éducatives : des écoles différentes
| LE GUIDE-ANNUAIRE | Présentation | SOMMAIRE |

I Une école différente ? Pour une société différente ? Qui n'en veut ?! I Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop |
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Appel pour des éts innovants et coopératifs |
I Obligation scolaire et liberté I | Une école différente ? Pour une société différente ? Qui n'en veut ?! I

Quelques autres "rubriques", parmi beaucoup d'autres, toujours d'actualité :
les rapports parents-profs, la maternelle à 2 ans, l'ennui à l'école les punitions collectives,  le téléphone portable, l'état des toilettes, le créationnisme...
 

DES "AMALGAMES GROTESQUES', disent-ils...
En quoi des familles contestant le "système scolaire"
pratiquant - ou tentées par - "l'Instruction en Famille" peuvent-elles/veulent-elles se différencier,
très clairement, publiquement, (une pieuse déclaration de "philo-?!-sophie" n'y suffit pas !)
quant aux motifs, aux objectifs, aux pratiques, aux références
- affichés, masqués ou en filigrane -
de la quasi-totalité des listes, sites, associations "francophones"
autour de "l'école à la maison", de "l'Education A Domicile", de la "non-sco", bref du "home schooling" ?

Existent-elles ?
On ne les entend pas.

« Main basse sur l'école publique »
L'Éducation Nationale est accusée de « fabriquer des crétins » et d'entretenir le « chaos pédagogique », l'insécurité et le chômage. Eddy Khaldi et Muriel Fitoussi dévoilent la signification de ces mesures : des associations de libéraux et de catholiques conservateurs proches du Front national et de l'Opus Dei sont à l'origine de ces propositions.
Au nom de la liberté de choix, on prépare une privatisation de l'Éducation.
 
POUR LA LIBERTE D'INSTRUCTION
disent-ils...

 

Des écoles "indépendantes", disent-ils ...
Carqueiranne : bataille autour d'un école traditionaliste

/.../ À l'origine de ce schisme carqueirannais, on trouve l'arrivée attendue pour la rentrée de 45 enfants dans les locaux de la maison paroissiale. Ils devraient y suivre les cours Sainte-Anne de Guigné, un enseignement par correspondance, hors contrat, transmis dans le Var par un répétiteur et les parents à des élèves de 6 à 11 ans coupés de toute autre forme de vie scolaire. 

/.../  De son côté, l'inspection académique est "en train d'étudier ce cas particulier; pour savoir si, d'après les textes, cette école peut ouvrir", fait savoir le secrétaire général, Dominique Kleczec. S'il semble que ces cours par correspondance soient reconnus par le rectorat de Paris, reste à déterminer si le regroupement d'enfants sous la responsabililé d'un répétiteur, donc la création d'une école primaire, peut être agréé. 


 
 
Une nébuleuse idéologique très marquée

Certains reprochent parfois à SOS-Education d'être proche d'une nébuleuse où s'entrecroisent ultralibéralisme et extrême droite. Vincent Laarman, lui, ne veut en tirer aucune conclusion. Des noms, pourtant, reviennent : Contribuables associés, Institut pour la recherche sur les administrations publiques, Réseau Liberté, Conscience politique, Catholiques pour la liberté économique... Cependant, la seule "référence assumée" de l'association est un manifeste "Pour le pluralisme scolaire", signé du penseur libéral Philippe Nemo, qui "approuve totalement" l'action de SOS-Education tout en précisant n'avoir eu aucun rôle dans sa création.

Ce texte propose "que la collectivité finance l'enseignement, mais que la prestation d'enseignement soit assurée par des écoles indépendantes". Trois associations d'enseignants (Sauver les lettres, Reconstruire l'école, Sauver les maths), pourtant elles aussi hostiles au "pédagogisme" (néologisme désignant les excès de la pédagogie), viennent de se démarquer de ces propositions qui, selon elles, équivalent à un "démantèlement" de l'éducation nationale.


Télé prise qui croyait pendre
Par deux fois la même semaine, la chaîne publique France 2 s'est rendue coupable d'un traitement médiatique partisan et mensonger sur la question des apprentissages à l'école.

Global, syllabique ou autres, les modes d'apprentissage de la lecture ont fait la paix.
La guerre des méthodes est finie

En vérité, ces bêtes de foire... d'empoigne assurent de bonnes ventes et une bonne audience
en tenant un discours qui peut séduire même ceux qui en seront les prochaines victimes !
LES HUSSARDS BLEUS

Quant à rendre heureux les élèves...
c'est en France le cadet des soucis des enseignants
et encore moins celui des parents.
L'école dont ils rêvent

Lettre ouverte au ministre de l’Education nationale,
de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Monsieur le Ministre,
Depuis près d’un an, vous entretenez le trouble dans l’opinion publique sur l’apprentissage de la lecture et professez le simplisme pédagogique en la matière.
Vos prises de position, souvent caricaturales et aux fondements scientifiques contestés, s’opposent aux contenus même des programmes que vous avez signés.
[ la suite ]

Apprentissage de la lecture : halte à la charlatanerie
ce retour de la syllabique est porté par ce qu’elle appelle la « nébuleuse des Tout-fout-le-camp »,
nébuleuse qui rassemble aussi bien de vieux militants d’extrême gauche (Le Bris, Brighelli…)
que des champions « illuminés » de l’ultralibéralisme (SOS Education)
ou encore les catholiques intégristes de « Lire-Ecrire.org ».

SOS Education dénonce le rapport sur la lecture de l'Inspection générale

--afp--09 11 06----  L'association SOS Education qui avait lancé mi-octobre dans la presse une campagne incitant les parents à lui téléphoner si leur enfant n'apprend pas à lire avec la méthode syllabique, a qualifié jeudi le rapport des inspecteurs généraux de l'Education de "mensonger".

Ce rapport de l'Inspection générale (Igen) sur l'application des nouveaux textes sur l'apprentissage de la lecture (imposant la méthode syllabique, le fameux B.a Ba) dit que l'application des textes s'est bien déroulée depuis la rentrée.

L'association SOS Education "qui a reçu des milliers de témoignages de parents d'élèves ces dernières semaines démontrant que les pratiques des enseignants n'ont pas changé, dénonce ce discours mensonger".

L'association SOS Education avait appelé le 13 octobre dans des encarts publicitaires parus dans trois quotidiens régionaux, à dénoncer les manuels scolaires pratiquant la méthode semi-globale de lecture, suscitant l'indignation des syndicats qui y avaient vu un appel à "délation".

SOS Education a aussi été accusée de jeter de l'huile sur le feu en incitant les parents à dénoncer les enseignants qui n'utiliseraient pas la méthode syllabique pure, alors que tous les spécialistes de l'Education disent que le texte ministériel est plus nuancé.

Le ministre de l'Education nationale, Gilles de Robien, a estimé jeudi au Mans que le rapport de l'Inspection générale rappelait qu'il y avait "une grande loyauté chez tous les serviteurs de l'Etat (enseignants et inspecteurs)".


Lecture: l'Inspection générale relève un "trouble préjudiciable" chez les professeurs et les parents
--afp--08 11 06----  Le bras de fer qui a opposé depuis la rentrée le ministre de l'Education et les acteurs de terrain sur l'enseignement de la lecture a créé "chez les parents comme chez les maîtres un trouble préjudiciable", selon l'Inspection générale qui a remis son rapport mercredi.

"Il est aujourd'hui nécessaire de rassurer les parents et de conforter l'action des professionnels de terrain en disant clairement la confiance dans le travail réalisé", ajoute l'Inspection générale de l'Education nationale (Igen) dans le rapport sur l'application des nouvelles directives sur la lecture, commandé à la rentrée par Gilles de Robien.

Concernant le "climat" qui règne à l'Ecole "ces dernières semaines", les inspecteurs généraux, qui ont interrogé dix recteurs, seize inspecteurs d'académie, 64 inspecteurs de l'Education nationale et quelque 200 enseignants, ont fait référence à "une certaine déstabilisation d'enseignants" et à "une difficulté des inspecteurs à expliquer des attentes institutionnelles que le traitement médiatique simplifie inévitablement".
 

Ils ont cité l'encart publicitaire appelant à dénoncer les enseignants ne pratiquant pas la seule méthode  syllabique publié dans quatre titres de la presse quotidienne régionale par SOS Education, groupe depression très conservateur, qui a suscité "de réelles inquiétudes sur le terrain".

Les inspecteurs précisent cependant qu'après les débats de l'hiver dernier, qui ont précédé la publication de l'arrêté du 24 mars modifiant les programmes, "les clarifications apportées" ont permis "d'apaiser les tensions" et assurent que pour les recteurs, l'application des nouveaux textes "n'a pas provoqué de réelles difficultés sur le terrain".


il n'y a d'espoir que
«si l'Education nationale se trouve menacée dans sa survie
par la concurrence d'un grand secteur éducatif libre».
Et de citer les États-Unis en exemple.

L'association se réfère volontiers au philosophe Philippe Nemo
Les politiques ne s'affichent guère avec une association dont l'idéologie,
à la droite de la droite, renvoie aux néoconservateurs américains.

LES "MODÈLES" ANGLO-SAXONS :
(libertés, justice, santé, système scolaire, éducatif, marché de l'éducation, homeschooling...aux USA et en Angleterre)
AMERICAN WAY OF LIFE
BRITISH WAY OF LIFE



Les école publiques en Californie :  Sodome et Gomorrhe !
17 avril 2008 : sur CBN News
Diffusée dans 180 pays, CBN (Christian Broadcasting Network) a pour mission de "préparer l’Amérique et le monde au retour de Jésus-Christ".

Des activistes pro-familles tels que Randy Thomasson affirment que les parents doivent, absolument, retirer leurs enfants des écoles publiques californiennes.
GOD BLESS AMERICA...

AMERICAN WAY OF LIFE

2008 - Sol STERN, l'un des plus fervents promoteurs du chèque-éducation aux USA, vient de faire brusquement volte-face en affirmant, constats à l'appui, que le voucher n’avait "pas du tout amélioré l'école publique".

La campagne des «patriotes» pour mettre sous contrôle encore plus étroit le système d'éducation est particulièrement dangereuse dans le contexte du large rejet de la science, phénomène qui plonge de profondes racines dans l'histoire américaine et qu'on exploite cyniquement depuis un quart de siècle pour de petits profits politiques. Ce systéme de croyances est sans équivalent dans les sociétés industrielles. Environ 40 % de la population croit que « les êtres vivants existent sous leur forme actuelle depuis le commencement des temps» et soutient l'idée d'interdire l'enseignement de la théorie de l'évolution pour la remplacer par le créationnisme. 

  2002 : Des extrémistes chrétiens en campagne pour Bush
A la veille de la convention du Parti républicain, qui doit s'ouvrir lundi 30 septembre à New York, Le Monde publie une enquête sur les fondamentalistes protestants – on en compte environ 30 millions –, qui constituent le socle idéologique et électoral de George W.  Bush. Ainsi que l'explique Alfred Ross, qui dirige le Centre d'étude pour la démocratie à New York, "les réseaux de la droite religieuse" sont "au cœur même du pouvoir républicain".
Opposés à l'avortement, aux recherches sur les cellules souches d'embryon et favorables à un modèle normatif en matière de mœurs, ils vont parfois même jusqu'à interdire la mixité dans certaines universités ou encore contester les études darwiniennes sur l'évolution des espèces. (Le Monde - 28.08.02)

  Les évangéliques : La secte qui veut conquérir le monde
C’est le courant religieux qui progresse le plus vite aujourd’hui. 
Ils sont déjà 500 millions qui croient à l’Armageddon, la bataille finale et prochaine entre les forces du Bien et du Mal. 
Ils s’appuient sur la télévision, internet, les jeux vidéo ou les romans de science-fiction pour convertir en masse. 
George W. Bush, comme nombre de ses ministres et conseillers, partage leur vision messianique du monde et de l’avenir. 
Jusqu’à l’extrême ? 

Les croisés américains du Home Schooling. Liée à l’église évangélique : la "Home School Legal Defense Association"

  Des familles noires séduites par le ''home schooling''.  La plupart des enfants noirs inscrits au home schooling vivent dans des villes à forte tension raciale et se sentent marginalisés à l’école. Par ailleurs, pour nombre de familles noires, la scolarisation à domicile permet aux enfants de mieux connaître leur identité par l’apprentissage de l’histoire afro-américaine peu enseignée à l’école publique. " But, in the long run, protecting their own children may even lead to worse conditions for the vast majority of students who stay in public schools, and that's a horrible dilemma."

  Les créationnistes jouent sur du velours. Selon un sondage CBS de novembre 2004, 55 % des Américains croient que "Dieu a créé les humains dans leur forme actuelle"  (67 % des républicains ; 47 % des démocrates)

  Écoles poudrières aux États-Unis.  "Pourquoi des jeunes se sentent-ils exclus et se vengent en tuant. C'est la vraie question, conclut le professeur Vianno. Et comme personne ne veut se la poser aux Etats-Unis, cela va continuer".

  Le Congrès pour les fouilles corporelles dans les écoles.

  Des aberrations scientifiques pour mieux prêcher la chasteté. Cette année, 40 des 50 Etats doivent faire face à diverses procédures visant à contester l'enseignement de la théorie de l'évolution dans les écoles publiques.

  Quelque 6000 étudiants sont attendus sur le campus  "sans péché" (l’Ave Maria University), qui ne connaîtra ni préservatifs ou autre moyen de contraception, ni homosexualité, ni avortement. "L’Ave Maria University doit devenir l’"académie militaire de la spiritualité"...

  La chute de l’éducation supérieure américaine. Les bourses accordées aux étudiants pauvres couvraient 70% du coût des études dans les années 90 contre la moitié aujourd’hui. L’étude souligne l’importante inégalité entre riches et pauvres en matière d’éducation supérieure.

  Les étudiants étrangers boudent les Etats-Unis.

  Une majorité de jeunes Américains incapables de situer l'Irak sur une carte.

  Un établissement scolaire de Californie oblige désormais ses élèves à porter des badges qui permettent de suivre leur moindre mouvement, comme pour le bétail.
Ces macarons sont munis d'un émetteur qui permet de garder la trace de l'élève, en enregistrant ses allées et venues lorsqu'il passe devant des bornes installées à l'entrée des salles de classe mais aussi dans les toilettes.
Cette technologie est habituellement utilisée pour les moutons ou l'inventaire des produits en magasin.
Le directeur justifie cette initiative pour lutter contre l'absentéisme en simplifiant l'appel et le vandalisme. 
"C'est stupide et ça craint".

  45 millions de personnes sans système de santé dans le pays le plus riche du monde.

  Le système de santé américain est le plus onéreux parmi les pays industrialisés et l'un des moins efficaces en terme de nombre de personnes couvertes.

Les inégalités s'accroissent aux Etats-Unis. L'écart de rémunération entre un PDG et un salarié aux Etats-Unis de 1 à 40 en 1980, est passé de 1 à 411 en 2005.

  Plus de téléviseurs que de personnes dans les foyers américains.

  L’abstinence sexuelle renforcée : 131 millions de dollars (augmentation de 30 millions) pour les programmes fédéraux vantant auprès des collégiens et lycéens américains les mérites de l’inexistence d’une vie sexuelle avant le mariage. 

  Quel est le véritable message des chrétiens évangéliques conservateurs ?
Les raisons de l’engagement politique des évangéliques américains : la défense de la morale traditionnelle et des valeurs chrétiennes.
Détour par Lynchburg, patrie de de la droite chrétienne. Et revue de détail de leurs thèmes de prédilection : refus de l’avortement et du mariage gay, la prière à l’école et le «home schooling» (l’école chez soi) ou le soutien à Israël.

  Expulsion de missionnaires évangéliques américains du mouvement "Nouvelles tribus" installés dans des régions à forte population indienne. Sous couvert d’évangélisation : exploitation illimitée et illégale des ressources naturelles en territoires indiens, au profit de compagnies nord-américaines comme General Dynamics et Westinghouse, elles-mêmes liées à l’industrie militaire et au constructeur automobile Ford. Cette organisation compterait une flotte d’aviation, pistes d’atterrissage, et puissant réseau de télécommunications. Plus grave, l’organisation est accusée de s’être servi de communautés entières, Yanomami entre autres, pour des expérimentations génétiques.

A Montreuil, "un pasteur miracle" américain attire les foules.

"Le racisme aux Etats-Unis est un monstre tapi". Beaucoup d'Américains voient La Nouvelle-Orléans comme un lieu de péché. Pour eux, les inondations sont un moyen de se débarrasser de la prostitution, du crime et de la drogue, et de favoriser les investissements.

  L’implantation de puces sous-cutanées autorisée sur des individus.

  Tous les citoyens américains auront un passeport à puce RFID en 2006.

Le nombre total des armes à feu en circulation aux Etats-Unis est estimé à plus de 200 millions, dont 65 millions d'armes de poing, pour une population totale de 284 millions d'habitants. Selon des statistiques gouvernementales remontant à la fin des années 90, les armes à feu sont la cause de la mort d'un enfant ou adolescent toutes les deux heures, par crime, accident ou suicide. En 1997, ces armes ont été responsables de la mort de 32.436 personnes, selon ces mêmes statistiques.

  Ce vent punitif qui vient d'Amérique. Il ne reste alors qu’à entonner l’antienne tocquevillienne de l’initiative citoyenne pour justifier l’importation en France des techniques locales de maintien de l’ordre américaines.

  Les Etats-Unis comptaient à la fin de l'an 2000 un nombre record de plus de deux millions de détenus.

  ... Autrement dit, doit-on se réjouir de vivre dans un État laïque ?  Et il a eu la mauvaise surprise de constater que pour tous ces indicateurs sans exception, son propre pays, au demeurant le plus dévot de tous, réalise les plus mauvais scores, et même souvent de très loin. 

  4000 Québécois fréquentent des écoles "clandestines" pentecôtistes.
Les écoles pentecôtistes enseignent notamment le créationnisme.

 

L'association ultraconservatrice s'empare du débat sur les méthodes de lecture.
SOS Education en croisade pour le retour à l'école d'antan
Par Véronique SOULE - Libération -  lundi 6 novembre 2006
«Un inspecteur insulte son ministre et il ne risque rien, pas même un blâme. Roland Goigoux, lui, continue de former des enseignants. La preuve que l'Education nationale ne contrôle plus rien.» Vincent Laarman, porte-parole de SOS Education, est furieux. Gilles de Robien a fait un geste d'apaisement envers Pierre Frackowiak, l'inspecteur hostile à la méthode du B.A.BA pour apprendre la lecture, prônée par le ministre. Le chercheur Roland Goigoux, mis sur la touche pour les mêmes raisons, est de nouveau invité à des séminaires de formation. «Or, ce sont les Français qui, avec leurs impôts, sont leurs employeurs», tempête Vincent Laarman.
 

«Lupanar». Dans les spacieux locaux neufs du XIIIe arrondissement de Paris, les huit permanents de SOS Education trient les courriels, rangent les lettres reçues de toute la France, en préparent d'autres à envoyer. L'association, adepte du B.A.BA, a lancé une campagne pour contrôler si les nouveaux textes, mettant l'accent sur le déchiffrage, sont respectés. «Nous avons reçu près de 5 000 mails de parents inquiets devant la méthode de lecture de leur enfant, nos deux lignes n'ont cessé de sonner pendant dix jours», assure Vincent Laarman. Il nie que l'association ait recours à la délation, ce dont l'accusent les syndicats d'enseignants et de parents d'élèves. Pourtant l'encart, paru dans des éditions locales de Sud Ouest, de la Montagne et de la Dépêche du Midi, y ressemble fort : «Si votre enfant est en CP, il a plus de neuf chances sur dix d'être en train d'apprendre à lire avec la méthode semi-globale. Pour réagir, vérifiez le nom du manuel de votre enfant et appelez vite SOS Education.» «Nous voulions contribuer à informer le ministre», se défend Vincent Laarman, 30 ans et père de quatre enfants, dont l'un aurait eu des difficultés liées à la méthode globale. «Heureusement, il a pu changer d'école et de méthode, tout va bien maintenant.» 

Créée en novembre 2001, SOS Education fait partie des groupes de pression apparus ces dernières années dénonçant l'effondrement du système scolaire et prônant le retour aux vieilles recettes. Ses chevaux de bataille favoris : la baisse de niveau, l'omnipotence des syndicats et des «pédagogistes», la dépravation morale. En 2005, l'association s'est insurgée contre un sujet du bac sur l'IVG. Cette année, elle a soutenu le député (UMP) Eric Raoult dénonçant les tenues indécentes des élèves. «L'école risque de devenir un lupanar géant», avertit la secrétaire générale, Isabelle Hannart, soeur de Laarman. «C'est catastrophique dans toutes les matières, français, maths, histoire... En biologie, les enfants font de la génétique mais ils ne reconnaissent plus les fleurs», affirme le porte-parole. Diplômé de Sup de Co Paris où il avait rejoint le groupe des étudiants chrétiens, il était, dit-il, très faible en histoire. Jusqu'à ce qu'il découvre d'anciens manuels avec des chronologies : «On manque désormais de culture de base.»
 

Mailings. Campagnes contre des ouvrages, pétitions, référendums avec en bas un appel au don... Peu présent dans les écoles, SOS Education agit essentiellement par mailings. Comme la loi l'autorise, elle a acheté des fichiers, notamment sur le site «personnes-aisées». «Nous avons besoin d'adresses de femmes de 60 ans et plus, grands-mères, ayant au moins deux petits-enfants toujours scolarisés et donatrices à une cause enfant», y écrit Vincent Laarman. L'association, qui revendique 64 000 adhérents, affirme être financée par les cotisations (15 à 20 euros en moyenne) et les donations. Elle refuse de dévoiler son budget «tant que la presse ne publiera pas celui des syndicats subventionnés par l'Etat». 

Dans le concert des «déclinistes», SOS Education est à part. Elle ne compte pas de personnalités dans ses rangs et cherche désespérément des alliés. «On adore ce que dit Laurent Lafforgue [mathématicien qui dénonce aussi le niveau actuel, ndlr] mais il ne nous a pas rejoints», regrette Vincent Laarman. Le 24 octobre, Sauver les lettres, Sauver les maths et Reconstruire l'école ont publié une lettre au vitriol, qualifiant SOS Education de «groupuscule malfaisant». Car, au-delà de constats communs, leurs buts divergent radicalement. Dans la tradition laïque et républicaine, les trois associations réclament une école plus performante. SOS Education vise son affaiblissement, voire sa disparition. Le 17 septembre 2005, devant le Cercle Frédéric-Bastiat qui se veut un haut lieu de la pensée, Vincent Laarman annonçait la couleur : il n'y a d'espoir que «si l'Education nationale se trouve menacée dans sa survie par la concurrence d'un grand secteur éducatif libre». Et de citer les Etats-Unis en exemple.
 

«Rôle positif». Anti-Etat et anti-service public, ultraconservateur sur le plan des valeurs, SOS Education fait partie d'une mouvance autour de Liberté chérie, une association qui juge les Français «oppressés par un Etat surdimensionné et une réglementation excessive». Elle s'était fait connaître en appelant à une manifestation contre le mouvement sur la réforme des retraites qui avait rassemblé, le 15 juin 2003, 40 000 personnes à Paris. Parmi ses partenaires, Liberté Chérie cite aussi les Cercles libéraux, Sauvegarde Retraite et Contribuables associés dont François Laarman, l'oncle de Vincent, fut un animateur. Il est aujourd'hui secrétaire général de Nos petits frères et soeurs, une ONG catholique américaine recueillant des orphelins d'Amérique latine.

Les politiques ne s'affichent guère avec une association dont l'idéologie, à la droite de la droite, renvoie aux néoconservateurs américains. SOS Education a toutefois réussi à être reçu deux fois au ministère de l'Education, par un conseiller. Sur des actions ponctuelles, des députés l'appuient ­ Alain Gest (Somme) et trois autres UMP des Alpes-Maritimes, Jérôme Rivière, Michèle Tabarot et Lionnel Luca, ardent défenseur de la loi sur «le rôle positif» de la colonisation. L'association se réfère volontiers au philosophe Philippe Nemo, que Vincent Laarman a eu comme prof à Sup de Co. «Paris étant occupé par les socialistes de droite et de gauche, la liberté viendra de la société civile et de la province», prédisait ce dernier devant le cercle Bastiat.



"une forme particulièrement répugnante de délation"

--afp--061018--  Le Sien-Unsa, un syndicat de l'inspection de l'Education nationale, et l'Association nationale des conseillers pédagogiques, (ANCP) ont critiqué mercredi la campagne de SOS Education appelant les parents à dénoncer les manuels scolaire qui n'appliquent pas la méthode syllabique.

L'association conservatrice SOS Education a lancé vendredi une campagne publicitaire incitant les parents à leur téléphoner s'ils découvraient des manuels scolaires n'appliquant pas la méthode syllabique (le fameux b.a. BA), comme l'impose la nouvelle circulaire du ministre de l'Education Gilles de Robien.

Mais depuis l'entrée en vigueur de cette circulaire, syndicats et enseignants n'ont cessé de dire que la réalité d'apprentissage de lecture était plus complexe que l'application stricte d'une méthode syllabique et que la nouvelle circulaire de lecture elle-même était nuancée.

C'est dans ce climat de suspicion que l'association SOS Education a appelé dans cette publicité à vérifier le contenu des livres scolaires. En face, des syndicats ont déploré que des enseignants de CP ont subi des inspections après avoir été dénoncé par des parents suspectant une non application de la circulaire.

"Sous couvert d'une pseudo légitimité résultant d'une lecture orientée des consignes ministérielles, les responsables de cette association incitent les usagers de l'école à une forme particulièrement répugnante de délation", ont dit le Sien-Unsa et l'ANCP dans un communiqué.



Lecture: la Peep dénonce la "délation des enseignants par les parents"

31 10 06 --  Les parents d'élèves de la Peep ont dénoncé mardi "une inadmissible campagne de délation des enseignants par les parents" autour des méthodes d'apprentissage de la lecture, regrettant que ce "point crucial" de la réussite des enfants devienne "un enjeu d'idéologies politiciennes".

Dans un communiqué, la fédération des parents d'élèves de l'enseignement public (Peep) a rappelé que "la mise en oeuvre pédagogique et didactique" de l'enseignement de la lecture, "dans le respect des programmes, est du ressort de l'enseignant, le mieux à même de connaître ses élèves et leurs besoins".

Pour elle, "il est indispensable de faire travailler aux élèves en parallèle le décodage des mots et le sens des textes", ce qui "exclut", a-t-elle rappelé, la méthode "dite globale".

Depuis la rentrée, la polémique enfle entre le ministre de l'Education nationale Gilles de Robien et les acteurs de terrain sur la méthode d'apprentissage de la lecture, qui, selon le ministre, doit être d'abord syllabique.

Défendant une "pluralité des approches possibles", ses détracteurs l'accusent de "jouer les parents contre les enseignants".

L'association SOS Education a publié mi-octobre dans des journaux régionaux un encart publicitaire dans lequel elle invite les parents à l'alerter si leur enfant apprend à lire avec les méthodes globale ou semi-globale.

"Votre témoignage, qui restera anonyme, nous permettra d'apporter au ministre de l'Education Gilles de Robien des informations précises et concrètes sur la non-application de la réforme sur le terrain", ajoutait-elle.

En rappelant la nécessaire construction de l'apprentissage de la lecture "dès la maternelle", la Peep a insisté sur la nécessité de "commencer le CP par un enseignement systématique du principe alphabétique" puis de "continuer à enseigner la lecture tout au long de l'école primaire".



SOS Education, attention danger 
L'association dissimule ses liens 
avec les officines ultralibérales.
 
 
 Libération -  Airelle NIEPCE et Emmanuel DAVIDENKOFF - mardi 01 avril 2003

 

«L'Ecole est en train de mettre en péril l'avenir de milliers d'enfants : IL FAUT AGIR VITE !» 
(Tract de SOS Education)

Sur l'enveloppe, la mention «SOS Education». En dessous : «L'Ecole est en train de mettre en péril l'avenir de milliers d'enfants : IL FAUT AGIR VITE !» Cette enveloppe, plusieurs centaines d'enseignants l'ont reçue, à leur adresse personnelle, notamment dans l'Hérault, la Charente-Maritime, l'Eure-et-Loir, la Lozère et le Doubs. Les envois ont commencé il y a plusieurs mois. A l'intérieur, un courrier signé Martine Duverger, secrétaire générale de SOS Education. «J'ai besoin de votre opinion (votre souligné, ndlr) sur ce que je crois être la pire catastrophe qui menace notre pays (...) : la crise dramatique qui frappe l'Education nationale et, avec elle, toute une partie de notre jeunesse.» Suit un constat au vitriol sur les raisons pour lesquelles «l'avenir de millions d'enfants est aujourd'hui gravement compromis», comportant une violente charge contre les syndicats, qui «font la loi» à l'Education nationale. Le courrier appelle à un «référendum national sur l'école» et «à rejoindre SOS Education, une association totalement indépendante». Il est également précisé que l'association est déclarée «d'intérêt général» (1).

Duperie. Une présentation de l'association, disponible sur le web, est jointe. Ainsi que le n° 3 du bulletin de liaison. Titre en première page : «Le ministre délégué Xavier Darcos s'explique devant SOS Education.» Plus bas, la photo d'un jeune homme, visage tourné vers Xavier Darcos : «Vincent Laarman et Xavier Darcos : la voix des parents enfin entendue par l'Education nationale.»

Or l'association, en tant que telle, n'a jamais rencontré Xavier Darcos. La photo a été prise fin novembre lors d'un petit-déjeuner du Club Concorde, un think tank fondé par Jérôme Monod. Rendez-vous fut bien pris avec deux membres du cabinet du ministre délégué à l'Enseignement scolaire, mais pas avec ce dernier. L'un d'eux se souvient avoir reçu des représentants de SOS Education le 14 janvier : «Je me suis fait traiter de gauchiste pour la première fois de ma vie ! Ils m'ont insulté pendant une heure, m'ont accusé d'être un collabo des syndicats.» Deux mois plus tard, le même conseiller a la surprise de recevoir un courrier très cordial faisant état «de l'accueil et de l'intérêt [qu'il a] manifesté pour SOS Education».

Nébuleuse. L' association est indépendante au plan légal, mais pas neutre au plan politique : elle se rattache à une nébuleuse parfaitement identifiée. On la retrouve sur le site Internet conscience-politique.org pour lequel elle a réalisé l'analyse d'un manuel d'histoire jugé trop complaisant sur les morts du communisme. Que trouve-t-on sur ce site ? Des références aux ultralibéraux tendance Reagan, aux mouvements antiavortement et à la mouvance des évangélistes américains, le tout nimbé d'une proximité assumée avec l'extrême droite. Et des références appuyées à Claude Reichman, seule «personnalité politique» dont le site Internet est recommandé.

Ce dernier n'est pas un inconnu, et c'est bien le mouvement qu'il tente de fédérer qui inspire directement SOS Education. Il se présente comme «ancien candidat à l'élection présidentielle de 2002», à laquelle il n'a pas concouru, faute de signatures suffisantes. Reichman a néanmoins créé un «cabinet fantôme» à la mode anglaise. Avec un «ministre de l'Instruction publique et de la Civilisation» (l'universitaire Guy Millières). En matière d'éducation, le programme présente des parentés avec ceux du FN et surtout du MNR de Bruno Mégret, mais il se rattache surtout aux idées défendues par Charles Millon, ex-président de la région Rhône-Alpes élu avec les voix du FN. Un autre site assure la promotion de Claude Reichman : les4vérités.com, qui renvoie dans sa rubrique «Partenaires» aux sites de National hebdo et de Présent. Elle incite à ne pas manquer l'émission de Reichman sur Radio Courtoisie. les4vérités.com sont publiées par l'ancien journaliste Alain Dumait, qui a successivement travaillé, entre 1970 et 1979, à Valeurs actuelles, au Figaro, à France-Soir, à Antenne 2 et à l'Express avant de créer «Contribuables associés», association violemment anti-service public. L'adjoint d'Alain Dumait est François Laarman, impliqué dans des actions de lobbying pour la défense du libéralisme, des consommateurs et des contribuables.

Or, la famille Laarman est intimement liée à SOS Education. Isabelle, 25 ans, nièce de François, était dans la délégation de SOS Education qui a été reçue au ministère. Ainsi que Vincent, son frère, qui apparaît sur la photo aux côtés de Xavier Darcos. Par ailleurs, Isabelle résidait encore fin 2002 dans le XVe arrondissement de Paris, dans le logement qui a servi de premier siège social à SOS Education. Enfin, Vincent Laarman est présenté comme un des correspondants de l'organisation américaine The Separation of School and State Alliance (Alliance pour la séparation de l'école et de l'Etat). Cette dernière ne réclame rien moins que le renvoi complet de l'éducation à la sphère privée.

Concordance. Cette offensive de lobbying venant des ultralibéraux a inquiété l'Unsa- Education. Le syndicat relève en effet une troublante concordance entre les annonces de Raffarin en matière de décentralisation ou d'autonomie des établissements et certains points du «programme» de SOS Education. Idem de la tonalité générale des discours de l'Education nationale depuis huit mois sur une école qui serait «en panne» et manquerait «d'efficacité». Pour autant, les réseaux libéraux qui s'étaient structurés voici dix ans à l'Education nationale, et dont Xavier Darcos était un des animateurs, semblent étrangers à la nébuleuse dans laquelle s'inscrit SOS Education. A ce jour, l'association, qui revendique entre 18 000 et 20 000 adhérents, n'a pas répondu à nos questions.

(1) Disposition fiscale qui n'implique aucun contrôle a priori. Cette mention n'a rien à voir avec la déclaration dite «d'utilité publique».

LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES
| LE GUIDE-ANNUAIRE | Présentation | SOMMAIRE |
| Le nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? chèque-éducation ? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme scolaire et "éducation alternative" | Jaune devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| Le lycée "expérimental" de Saint-Nazaire | Le collège-lycée "expérimental" de Caen-Hérouville|
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Freinet dans (?) le système "éducatif" (?) |
| Changer l'école | Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop !| L'école Vitruve |
| Colloque Freinet à ... Londres | Des écoles publiques "expérimentales" |
| 68 - 98 : les 30 P-l-eureuses | Et l'horreur éducative ? |