...
ces
jeunes non-scolarisés se retrouvent bien souvent sans emploi ou
inactifs. C’est le cas pour 71% d’entre eux en France, un chiffre
au-dessus de la moyenne de l’OCDE (57%). Et les inégalités
ont tendance à durer, puisqu’un quart des 20-24 ans qui ont un niveau
de formation inférieur à la fin du secondaire (autrement
dit, la fin du lycée) sont au chômage. Chez les 25-29 ans,
la proportion demeure élevée, à 22% ...
... Entre
2000 et 2009, l'échec scolaire chez les élèves de
15 ans est passé de 15 à 20%.» Pour lui, le
système scolaire français «se dégrade par le
bas». En cause notamment, le manque de mesures pour lutter contre
l'échec scolaire et une pratique du redoublement qui ne fonctionne
pas bien.
... faiblesse des investissements
réalisés jusqu'à la fin du secondaire entre 2000 et
2009 : si les dépenses par élève ont augmenté
en moyenne de 36% dans les pays de l’OCDE, elles ont crû de moins
de 10% en France...
[ Regards
sur l'éducation 2012 : Les indicateurs de l'OCDE ]
L'ennui
à l'école,
l'une
des causes de la violence scolaire
L'absentéisme
scolaire : les mesures déjà prises
École
: le coût de l'ennui
Absentéisme
à l'école : 100 000 collégiens fantômes
France : l'absentéisme
touche 5% en moyenne des collégiens et lycéens
L'absentéisme
scolaire touche d'abord les quartiers
défavorisés
Enseignants et proviseurs
ont également relevé une "forte augmentation depuis 5
ou 6 ans"
d'adolescents exerçant
un petit boulot le soir et renonçant à se lever le matin
pour aller en cours.
Loin du baby-sitting ou
de l'encadrement de centres aérés le mercredi,
c'est "un vrai travail
qui est pris en charge par les jeunes",
tel que le service dans
des fast-food ou la livraison de pizzas...
L'absentéisme
scolaire touche 5 % des élèves
...
mais atteint 10 % en lycée professionnel.
8,5
% des enseignements ne sont pas assurés
Une
étude officielle montre l'inutilité du redoublement brut
Le
redoublement frappe par son "caractère massif".
Il
touche "tous les milieux sociaux" à l'exception notable des enfants
d'enseignants qui présentent un risque deux fois moins élevé
que les enfants d'employés de service ou d'ouvriers non qualifiés
de redoubler.
La
France détient le record mondial des redoublements
alors qu'elle dépense
davantage pour ses collèges et lycées que la moyenne des
pays de l'OCDE
Elèves
absents, décrocheurs, décrochés...
1% des 3,25 millions
de collégiens que compte la France seraient déscolarisés.
Ce phénomène
s'opère le plus souvent entre 14 et 16 ans.
Les filles sont presque
autant concernées que les garçons.
5% des élèves
du second degré sont absents plus de quatre demi-journées
par mois.
La moitié des collèges
et lycées ayant participé à l'enquête «la
Déscolarisation» comptabilisent 2 % d'élèves
absentéistes, mais un sur dix en enregistre 15 %.
Le décrochage scolaire,
qui désigne les jeunes en voie de déscolarisation, touche
8% d'une classe d'âge, soit 60 000 jeunes par an en France,
selon une étude de
l'Education nationale en 2001.
France : Nouvelle "Innovation" innovante (Académie
de Créteil - Rentrée 2008-2009)
Pour les décrocheurs-
ou déjà "décrochés" - de plus de 16 ans : une
annexe (3 classes d'une douzaine d'élèves)
Les
16-18 ans en France et en Europe
Entre 16 et 18 ans, les
jeunes dépourvus de diplôme et qui ne sont plus en formation
voient leur insertion immédiate et future durablement compromise.
Le
fond de la classe au premier rang
Ils ne sont pas là
tout à fait par hasard. Leur scolarité a été
une longue suite d’échecs, souvent dès le CP.
Habitués des fonds
de classe, la plupart ont acquis la conviction qu’ils étaient nuls,
tout juste bons à faire le pitre ou à tenir tête au
principal pour exister.
BRITISH
WAY OF LIFE
Le "modèle"
anglo-saxon, libéral ... et blairo-socialiste...
ÉCOLES
ANGLAISES :
Discipline, rigueur et esprit
compétitif sont les maîtres mots de la mutation mise en œuvre
par le gouvernement travailliste..
Royaume-Uni
: L’uniforme discriminatoire
En imposant un fournisseur
unique pour l’achat de l’uniforme, les écoles pratiquent une discrimination
à l’encontre des élèves pauvres.
Directeur
d'école en Grande Bretagne :
« Le métier
a beaucoup évolué. Aujourd’hui, on est beaucoup plus responsable,
on a plus de pression, on nous demande plus de résultats. »
Deux
fois plus d’enseignants sont partis en retraite
anticipée au cours des sept dernières années.
35%
des élèves de 11 ans ne savent pas lire.
Un
ado sur cinq ne peut situer son pays sur une carte.
Ecoles
publiques fermées aux pauvres. Un rapport émis
par ConfEd, (une association qui représente les dirigeants
du secteur de l’éducation locale) dénonce le manque d’intégrité
des processus d’admission dans certaines écoles publiques. Des réunions
de "sélection" d’élèves sont organisées, durant
lesquelles ne sont admis que les enfants "gentils, brillants et riches".
Ainsi, 70 000 parents n’ont pas pu inscrire cette année leurs enfants
dans l’école de leur choix. En écartant les élèves
issus de milieux pauvres, ces établissements "hors la loi" espèrent
rehausser leur taux de réussite aux examens.
Selon
l'OCDE, les écoles privées britanniques ont les meilleurs
résultats au monde :
FAUX !
...
& Moins de pauvres dans les écoles primaires catholiques.
Les
écoles anglaises pourront être gérées par des
"trusts".
L’école
britannique livrée au patronat. En mars 2000, le Conseil
européen de Lisbonne avait fixé comme principal objectif
à la politique de l’Union en matière d’éducation de
produire un capital humain rentable au service de la compétitivité
économique.
Le
créationnisme aux examens.
"BAGUE
DE VIRGINITE" : Une
adolescente anglaise, fille d'un pasteur
évangélique, perd son procès en Haute Cour.
Grande-Bretagne
:
l'athéisme (bientôt ?) au programme scolaire
Grande-Bretagne
:Les
sponsors au secours de l'école
Empreintes
digitales pour les enfants d'une école de Londres. Le Royaume-Uni
réfléchit à la mise en place d’une loi pour la création
d’un fichier national des enfants de moins de douze ans.
Naître
et grandir pauvre en Grande-Bretagne est encore plus pénalisant
que dans d’autres pays développés.
Un demi-million de «sans-logement». A
Londres, un enfant sur deux sous le seuil de pauvreté.
Un
demi-million d'enfants britanniques travaillent "illégalement".
«tolérance
zéro» et conditions de détention intolérables.
Plus
de dix milles jeunes délinquants britanniques sont emprisonnés.
«Le bilan du Royaume-Uni en terme d'emprisonnement des enfants est
l'un des pires qui se puisse trouver en Europe.»
Plus de 350 000 Britanniques ont quitté leur île en 2005 pour
jouir d'une vie meilleure
Les
jeunes Britanniques se voient vivre ailleurs. Difficulté d'
acquérir un logement, hausse de la fiscalité et indigence
des services publics, en particulier les transports et le système
de soins.
Selon
des rapports de l’ONU et de la Banque mondiale : «Au Royaume-Uni,
les inégalités entre riches et pauvres sont les plus importantes
du monde occidental, comparables à celles qui existent au Nigeria,
et plus profondes que celles que l’on trouve, par exemple, à la
Jamaïque, au Sri Lanka ou en Ethiopie.»
Les
Britanniques inventent l'ultrason antijeunes.
De
plus en plus de mineurs hospitalisés pour des problèmes d'alcool.
Le nombre de mineurs hospitalisés en Angleterre pour avoir trop
bu a augmenté de 20% en un an.
Beuark.
Ségolène
Royal rend hommage à la politique de Tony Blair.
AMERICAN
WAY OF LIFE...
Lycées, collèges de Californie :
Près
d'un élève sur 4 "décroche" entre 15 et 18
ans
(rapport du State Department of Education
- 7 juillet 2008) |
Mous en classe, âpres
à la critique
Dans les collèges,
la «séance de
vie scolaire»
sert de défouloir.
Par DIDIER ARNAUD - Libération - 22 decembre
2000
«Ça sert à quoi le latin? Ça
devait durer qu'en cinquième.
On nous prévient même pas. Et on doit
le faire jusqu'à la fin du collège.»
Un élève
Ultime semaine dans la quatrième d'un collège de 700 élèves
à Montreuil.
Les enseignants s'épongent le front. Certains disent: «C'est
dur! On ne peut rien leur faire faire.» Les conseils de classe
ont livré leurs bulletins. Dans la salle des professeurs, un enseignant
s'amuse à corriger les fautes sur les annotations de ses collègues.
Ça ne change rien, les résultats de cette quatrième
déçoivent. Les élèves sont passifs. Les élèves
subissent. Les élèves sont mous. Ils sont fatigués.
On dirait qu'ils s'ennuient.
Seule éclaircie, ils s'entendent bien. «Tais-toi».
Il est 11 heures, ce mardi, c'est la séance de vie scolaire, un
dialogue entre les élèves et le professeur principal introduit
dans tous les établissements depuis trois ans. La déléguée
balaie rapidement les observations notées lors du dernier conseil:
«J'avais
remarqué qu'il y avait une bonne ambiance. Pas assez de travail
à la maison. La classe est trop bruyante et on n'a pas une attitude
assez sérieuse.»
On en vient à l'essentiel. L'exercice consiste à balancer
les professeurs. On commence avec une liste de doléances. Les professeurs
sont forcément injustes. «Il m'a dit "tais-toi", alors
que j'avais éternué», lance l'une. «Elle voulait
pas faire de foot. Il l'a forcée. C'était vrai qu'elle avait
mal au ventre», raconte l'autre. «Monsieur M., il a
dit "moins de contestation", c'est un menteur», avance une troisième.
On s'essaie au commentaire de texte. Sur plusieurs bulletins figure
la mention «travail supplémentaire». La professeur principale
explique qu'il s'agit de renforcer le travail pour être meilleur.
Salamatou (1) marmonne qu'elle préfère être moyenne.
«Ça
ne te tente pas les félicitations?», lui demande l'enseignante.
Puis elle félicite Tatiana pour son changement de comportement depuis
le conseil de classe. Elle ajoute: «Comme quoi, les remarques...»
Mais les récriminations reviennent. Quelques-unes sont récurrentes.
Une bonne élève parle d'un enseignant qui se met à
crier dès qu'on lui demande quelque chose. «Il ne veut
pas chercher à comprendre. Il a su qu'il avait tort, il a jeté
ma feuille et puis il est parti. Comme ça [elle se lève,
fait un geste ], il l'a lancée comme ça.» La
professeur dit qu'il ne faut pas se formaliser. Cécilia s'est mal
comportée lors d'un précédent cours. Elle a été
mise à la porte avec une amie. L'enseignante appuie son collègue.
Respect.
Ce qu'on demande aux élèves, c'est de ne pas contester,
ne pas ronchonner, etc. Tatiana: «Des fois, les profs font des
remarques. Moi je veux du respect. Madame! vous croyez qu'on peut dire
"la ferme!" à un élève? Les adultes faut qu'ils aient
du respect, les élèves aussi!»
Un autre enseignant est mis sur la sellette. Juan: «Avec lui,
on essaie de participer. Mais dès qu'on participe, il nous fout
dehors.»
Une élève se plaint de ne pas avoir été
acceptée en cours parce qu'elle était en retard. La professeur
principale argumente: «Vous le connaissez bien. C'est sa façon
de fonctionner.»
Hasard.
Les élèves se plaignent. Du manque de surveillants. De
trop de surveillants. De la gestion du temps. «Quand il fait froid,
ils nous laissent dehors, quand il fait beau, on est dedans.» L'enseignante
répond: «C'est un hasard.» L'un peste contre
les cours de latin: «Ça sert à quoi le latin? Quand
on a commencé, ça devait durer qu'en cinquième, et
puis on nous prévient même pas. Et on doit le faire jusqu'à
la fin du collège...» La professeur dit que c'est le règlement.
«Quel
règlement?, lance l'élève. Moi j'aime pas le
latin. En cinquième, déjà, j'y comprenais rien.»
L'enseignante dit qu'elle aimerait bien les voir travailler un peu plus.
En français, leur maître est déçu. En ce moment,
ils étudient le Bourgeois gentilhomme. Anna: «Ils sont
durs les mots, c'est pas intéressant, il faut lire tout le livre.»
Certains ânonnaient le texte pendant le cours. D'autres avaient du
mal à trouver le bon ton.
Ils se plaignent encore. Trop de travail. Tatiana regrette qu'en anglais
il y ait des interros «tous les jours». Ils raillent.
Cette enseignante écrit «de travers». Elle ne sait «même
pas écrire». «Vous êtes capable de lire ça?»,
demande Aurélie. Il y a du brouhaha. Les élèves poursuivent
leurs critiques. Celle-ci: «Elle a des 3, moi j'ai des 6, et en
plus elle a dit à ma mère qu'on copie!»
On parlera ensuite de la cantine. Ceux qui arrivent pour le deuxième
service n'ont plus le choix des plats. La pauvre cuisinière, pourtant
douée, ne fait que réceptionner les menus préparés
ailleurs - «elle fait pas son métier, là, elle est
simplement réchauffeuse».
On finira par les toilettes, où il y en a qui font n'importe
quoi. «C'est
dégueulasse, ça pue. Pourquoi elles sont fermées
entre les cours? Et les profs, ils font où?», interroge
une élève. Les professeurs, ils ont leurs WC. «Ils
sont propres ou ils sont sales?», risque la même élève.
La professeur principale ne répond pas.
Elle sourit.
Ça sonne.
Ils détalent.
(1) Les prénoms ont été modifiés
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