Un
fichier pour les élèves décrocheurs
afp
- 19 04 10 - Le ministère a annoncé la mise en place
d’un nouveau fichier, dénommé « suivi de l’orientation
». L’objectif de cette base de données est de lutter contre
le décrochage scolaire, en recueillant des free.frrmations sur les
collégiens et les lycéens qui quittent l’école sans
diplôme. « Le but est de prendre en charge les décrocheurs
potentiels le plus tôt possible, et d’offrir des possibilités
d’insertion professionnelle pour ceux qui ont déjà décroché
», explique Luc Chatel.
Les
décrocheurs seraient au nombre de 100.000, selon les estimations
de Jean-Michel Blanquer, directeur général de l’enseignement
scolaire. Pour lui, ce nouveau fichier est « un outil de plus pour
lutter contre le décrochage, qui est, avec l'absentéisme,
un fléau majeur de notre société ».
Parcours
scolaire de l’élève, filières fréquentées,
motifs du décrochage seront consignés dans ce fichier par
les différents acteurs du monde éducatif. Parmi les garde-fous
annoncés, il ne sera fait aucune mention du contexte familial ou
social, ni de l’état de santé. Les données seront
conservées deux ans.
Les
free.frrmations du SDO ne pourront être transmises à d’autres
administrations. Le DGESCO précise que la fiche d’un élève
ne sera communiquée qu’à des personnes «qui ont quelque
chose à voir avec lui ; le directeur de l’établissement de
départ pourra par exemple fournir le fichier au directeur de l’école
d’arrivée».
Les
syndicats, de parents d’élèves comme d’enseignants, ont accueilli
la création de ce fichier avec beaucoup de scepticisme. Ainsi, le
Syndicat national des enseignants de second degré (Snes) y voit
un nouveau pas vers le fichage généralisé et demande
des «garanties supplémentaires».
...
Depuis une loi de 2006, la suspension des allocations familiales est possible
et ce sont les présidents de conseils généraux qui
peuvent le décider si l'élève ne remplit pas les engagements
consignés dans un «contrat de responsabilité parental»
(CRP) avec la famille. L'absentéisme n'est d'ailleurs pas le seul
motif qui peut entraîner un CRP : le trouble porté à
un établissement scolaire ou toute autre difficulté liée
à une carence de l'autorité parentale peuvent aussi être
des motifs de suspension. En cas de manquement, le président du
conseil général peut demander à la Caisse d'allocations
familiales (CAF) de suspendre les versements.
Toutefois, de l'aveu même
du ministre de l'Education Luc Chatel, ce contrat «ne fonctionne
pas». Selon son entourage, seule une vingtaine de CRP ont été
signés depuis 2006. Et la Caisse nationale d'allocations familiales
(Cnaf) n'a jamais été saisie d'aucune demande.
Si
le nouveau texte de loi est adopté ce sera maintenant aux inspecteurs
d'académie de trancher.
Une mesure controversée
Par ailleurs, le principe
de suspension des «allocs» est largement critiqué :
le président de la Cnaf, Jean-Louis Deroussen, n'y est pas favorable,
de même que les fédérations de parents d'élèves
FCPE et Peep, ou encore l'Union nationale des associations familiales,
qui craignent que cela aggrave la situation de familles déjà
en difficulté. Le Syndicat des Inspecteurs d'Académie (SIA)
préfère convaincre les familles de l'obligation scolaire
plutôt qu'user d'«une violence financière forte, et
même très forte pour certaines familles» ...
L'absentéisme
varie fortement d'un établissement à l'autre
(étude
DEPP - 18 juin 2009 - portant sur l'année scolaire 2006/2007...)
L'absentéisme touche 5% des élèves en moyenne,
avec de fortes disparités selon les établissements, allant
jusqu'à un tiers des élèves dans un lycée professionnel
sur dix, indique une étude du ministère de l'Education nationale.
L'absentéisme est défini par quatre demi-journées
ou plus d'absences par mois, sans "régularisation" (excuse des parents):
"pour l'année scolaire 2006-2007, tous mois et types de collèges
et lycées confondus, 5% des élèves sont absents" selon
ces critères retenus pour caractériser l'absentéisme.
L'absentéisme touche très inégalement les établissements:
moins de 2% des élèves dans la moitié des établissements,
mais 15% d'entre eux dans un sur dix, relève cette note d'free.frrmation
de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance
(DEPP) du ministère.
Ce sont les lycées professionnels qui sont le plus touchés,
deux fois plus que les lycées d'enseignement général
et technologique (LEGT), qui ont eux-mêmes deux fois plus d'absentéisme
que les collèges, selon cette étude publiée en juin,
portant sur l'année scolaire 2006-2007 dans le second degré.
"En janvier 2007, la proportion d'élèves absentéistes,
de 5,4% en moyenne, s'établit à 2,4% en collège contre
4,6% en LEGT et 10,9% en lycée professionnel", indique l'étude.
Même entre lycées professionnels, les disparités
sont importantes et l'école buissonnière est le fait d'une
minorité d'entre eux: "Pour les lycées professionnels, en
janvier 2007, l'absentéisme touche moins de 6% des élèves
dans la moitié des établissements, 15% des élèves
dans un quart d'entre eux et plus de 30% dans un sur dix".
Stable d'une année sur l'autre, il augmente en cours d'année
scolaire, passant de 2,4% en septembre 2006 à 5,4% en avril 2007,
avec un pic à 6,5% en mars.
L'absentéisme "lourd" (10 demi-journées d'absences non
régularisées par mois) est limité: 1% en moyenne sur
l'ensemble des établissements. Mais un quart des lycées professionnels
dépasse cette moyenne.
L'étude souligne également qu'un élève perd
aussi du temps d'enseignement lorsque celui prévu ne peut être
dispensé: non-remplacement d'enseignants absents, fermeture des
établissements pour examens.
La part de temps d'enseignement perdu en raison d'heures d'enseignement
non assurées est évaluée à 4,7% du temps d'enseignement
dans les collèges, 6,5% dans les lycées professionnels et
9,1% dans les LEGT.
L'absentéisme touche
5% en moyenne des collégiens et lycéens (étude)
17/09/04 - Une moyenne de 5%
des élèves du second degré sont absents plus de quatre
demi-journées par mois, selon une étude menée entre
janvier et avril 2004 par la direction des évaluations et de
la prospection (DEP), a-t-on appris vendredi auprès du ministère
de l'Education nationale.
Ce chiffre reflète en réalité de fortes disparités
entre établissements. La moitié de ceux qui ont participé
à l'étude comptabilise en moyenne 2% d'élèves
absentéistes mais un sur dix en enregistre 15% en moyenne.
Selon Jean-Claude Emin, sous-directeur de l'évaluation à
la DEP, les lycées professionnels sont les plus touchés
par ce phénomène (10%), puis viennent les lycées d'enseignement
général et technologique (5%) et les collèges (2%).
"On a lancé cette enquête pour avoir une mesure nationale
du phénomène", en précisant que celle-ci ne s'accompagnait
pas de données sociologiques.
Ce travail statistique "doit aboutir à piloter l'absentéisme,
à voir sa gravité, à lutter contre", a-t-il ajouté. |
L'absentéisme scolaire
: les mesures déjà prises
09/02/04 - La décision d'installer un correspondant "absentéisme"
dans un quartier difficile de Strasbourg, annoncée lundi par le
ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, correspond et s'ajoute
aux mesures déjà prévues à ce propos depuis
décembre.
Selon son dispositif, le correspondant doit appeler la famille dès
le premier jour d'absence d'un élève, prévenir la
police si la famille n'agit pas, et le procureur de la République
si "cela ne suffit pas".
Or la loi sur la protection de l'enfance, votée en décembre,
comporte un volet sur l'absentéisme scolaire. Il insiste sur la
prévention et la responsabilisation des familles plus que sur les
sanctions, allant même jusqu'à abroger le dispositif de suspension
des prestations familiales, prévu jusque là, en cas d'absentéisme
scolaire répété.
La loi n'abandonne pas toute idée de sanction, au contraire,
puisqu'elle a retenu le principe d'une sanction pénale dont le montant
maximum sera de 750 euros au lieu de 150 euros précédemment.
Toutefois, cette sanction ne doit intervenir qu'en "ultime recours",
le dispositif étant axé sur la prévention, le dialogue
et le soutien à la responsabilité parentale pour les familles
en difficulté.
L'absentéisme, selon la loi, doit désormais être
traité progressivement, d'abord au niveau de l'établissement
avec signalement à la famille dès la première absence
et engagement d'un dialogue. Au bout d'un mois, le niveau départemental
- partenariat avec tous les acteurs sociaux impliqués - peut être
atteint puis le niveau judiciaire avec saisine du parquet en dernier recours.
L'absentéisme scolaire en France toucherait 15% des élèves,
selon une récente enquête de l'OCDE qui, d'ailleurs, souligne
que la France est moins touchée que d'autres pays, arrivant en 21e
position sur 27 des pays de l'OCDE. Quant à l'absentéisme
chronique, il ne concernerait que 1% des élèves, selon l'Education
nationale mais se concentre essentiellement dans les quartiers en difficulté.
Correspondant absentéisme
:
les collèges peuvent "faire
le travail" (Ferry)
10/02/04 - Le ministre de l'Education nationale, Luc Ferry, interrogé
sur la décision de Nicolas Sarkozy de nommer des correspondants
"absentéisme" dans des collèges sensibles, a jugé
mardi sur Europe 1 que les chefs d'établissements étaient
"capables de faire le travail".
"Dans les lycées, on a des gens qui s'occupent de ça.
Cela s'appelle les CPE, les conseillers pédagogiques d'éducation
qui s'occupent précisément de ces questions. On a des chefs
d'établissement qui sont parfaitement capables de faire le travail
eux-mêmes", a déclaré Luc Ferry.
Le ministre de l'Intérieur a annoncé lundi à Strasbourg
qu'un correspondant "absentéisme" serait installé
dans chaque collège des 23 quartiers les plus difficiles de France.
Interrogé sur l'utilité d'un tel "monsieur absentéisme",
le ministre de l'Education nationale a répondu: "Je ne sais pas.
Je n'ai pas du tout regardé le dispositif qui était proposé".
Luc Ferry a également dit son opposition à l'installation
d'un policier en civil dans certains établissements, une autre idée
de Nicolas Sarkozy : "L'idée qu'un policier soit à l'intérieur
de l'établissement répugne à la tradition scolaire
française. Il ne faut pas le faire".
"Cela ne peut pas se faire, sauf de façon tout à fait
exceptionnelle. Je l'ai dit tout à fait clairement à Nicolas
Sarkozy : cela ne peut pas se faire si la communauté éducative
n'est pas d'accord", a-t-il insisté.
"C'est d'abord et avant tout autour de l'école que les vrais
problèmes existent", a encore jugé Luc Ferry.
Absentéisme/école:
Les syndicats dénoncent
la vision "répressive"
de Sarkozy
10/02/04 - Les quatre principales fédérations syndicales
de l'éducation CGT, FSU, Sgen-CFDT, et UNSA Education ont dénoncé
mardi la vision "répressive" de l'école, véhiculée
selon eux par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy dans ses
déclarations sur l'absentéisme scolaire.
"L'absentéisme scolaire se traite avec des professionnels.
C'est souvent un révélateur, on ne peut pas le réduire
à la délinquance, ni au seul problème des parents
démissionnaires", a déclaré Gérard Aschieri,
le secrétaire général de la principale fédération
de l'éducation, la FSU, lors d'une conférence de presse commune
avec les autres fédérations.
Les propos de M. Sarkozy, lundi à Strasbourg, sur l'absentéisme
scolaire "donnent le sens de la politique actuelle", a-t-il ajouté.
La création de "correspondants absentéisme" en
lien avec la police et la justice, aux collèges du quartier de Hautepierre
à Strasbourg, est annoncée alors qu'il y a "près
de 40% de postes en moins au concours de conseiller-principal d'éducation
et aucun recrutement d'assistantes sociales" dans les établissements
scolaires, a-t-il également souligné.
Le secrétaire général du SGEN-CFDT, Jean-Luc Villeneuve,
a, de son côté, relevé que "souvent les élèves
absentéistes sont en plein désarroi et ont besoin de discuter,
de parler à une infirmière, une assistante sociale ou un
conseiller d'éducation. Ce qu'on annonce là, c'est de l'affichage,
marquant une certaine conception de l'éducation, contradictoire
avec la nôtre. On est dans la répression, mais plus dans l'éducation",
a-t-il dit.
Pour sa part, le SE-UNSA a dénoncé dans un communiqué
"les
incursions de plus en plus fréquentes du ministre de l'Intérieur
dans l'organisation de l'Education nationale" en soulignant que son
"dispositif
anti-absentéisme relève d'une approche essentiellement administrative
et répressive de la gestion du problème".
"L'absentéisme, c'est la première étape vers
la délinquance", avait notamment déclaré lundi
le ministre de l'Intérieur, lors d'une visite dans le quartier de
Hautepierre de Strasbourg, consacrée à son plan pour les
23 quartiers difficiles.
Pour sa part, le ministre de l'Education nationale, Luc Ferry, a pris
le parti des enseignants sur ce sujet, en estimant mardi matin sur Europe
1 que les établissements scolaires et les chefs d'établissement
sont "capables de faire le travail" et en réaffirmant une
nouvelle fois son opposition à l'installation d'un policier en civil
dans certains établissements, autre idée de M. Sarkozy, si
la communauté éducative n'est pas d'accord.
Lettre ouverte
du Snes à Luc Ferry
sur l'absentéisme et
les missions des CPE
26/03/04 - Le Syndicat national des enseignements de second
degré (Snes-FSU) a rendu publique vendredi une lettre ouverte
au ministre de l'Education nationale Luc Ferry, sur l'absentéisme
scolaire et les missions des conseillers principaux d'éducation
(CPE, ex-surveillants généraux).
Evoquant les récentes déclarations de M. Ferry sur la
lutte contre l'absentéisme et celles du ministre de l'Intérieur
Nicolas Sarkozy sur la mise en place de "correspondants absentéisme",
le Snes déclare: "Ceux-ci existent déjà, ce sont
les CPE".
"La surveillance de l'assiduité des élèves est
une de leurs missions essentielles. Leur action se décline en repérage,
interprétation et traitement éducatif de l'absentéisme
combiné à la prévention dans la durée... Elle
s'inscrit dans une perspective large et ambitieuse d'éduquer tous
les élèves et de les mener à la réussite",
selon le syndicat.
Le Snes fait également remarquer que "700 collèges
(sur 5.000) sont encore dépourvus de CPE" et évoque "la baisse
de 37% des postes mis aux concours s'ajoutant à la réduction
drastique (du nombre) d'adultes chargés de l'encadrement".
Par ailleurs, il évoque le projet de loi sur la délinquance
et affirme: "S'il était adopté, ce texte qui instaure
délation et contrôle social, compromettrait la relation éducative
fondée sur la confiance et la dénaturerait".