LES CHÈQUES
SCOLAIRES :
L'ÉCHEC.
SOL STERN,
l'un des plus fervents
promoteurs du chèque-éducation aux USA, vient de faire
brusquement volte-face en affirmant, constats à l'appui, que le
voucher
n’avait pas du tout amélioré le système public.
Né à Haifa
(1935), il a passé son enfance dans le Bronx. Débute dans
la gauche "radicale", en accusant la CIA d'infiltrer le mouvement étudiant.
Quitte la "Nouvelle Gauche"
lorsque celle-ci exprime ses réserves face à la politique
d'Israël.
Et s'engage au "City
Journal", think-tank du libre marché.
Pastichant la formule de
Irving Kristol,
("Un néo-conservateur
est un libéral contrarié par la réalité"),
il se définit lui-même comme "un libéral dont les
enfants ont été trompés par les écoles publiques"
Et bien que ses opinions
aient progressivement glissé vers "quelquechose de traditionnel
- conservateur", il reste inscrit chez les démocrates …
En partie "par inertie",
et puis pour le plaisir de voter à des "primaires".
Ajoutant qu'après
avoir voté pour Hilary, il se prépare à voter pour
Mc Cain en novembre …
Un peu découragé
[par l'échec des "vouchers"], il conclut : « cela fait
10 ans que nous argumentons sur les mêmes choses. Je suis tombé
dans le piège d’écrire sur les deux sujets les plus difficiles
au monde : l’éducation américaine et le Moyen Orient ».
Ne rions pas : nous avons
également ce genre de profil dans nos rayons en France...
Les surprises des
séjours linguistiques:
Un
an chez les Mormons malgré lui...
Les merveilles de
LA-liberté-d'instruction:
Texas
: 52 fillettes extraites d'une secte
(l'Eglise Fondamentaliste
des Saints des Derniers Jours - courant fondamentaliste mormon).
Âgées de six
mois à 17 ans, elles ont été évacuées
d'un ranch appartenant à une secte mormone polygame, après
le signalement de mauvais traitements..
France
: « les plus stricts des stricts »
Ces dernières années,
les
Frères de Plymouth n° 4 ont peu à peu retiré
du circuit de l’Education nationale leurs enfants, à partir de la
sixième.
Leur proximité particulière
avec la veine
évangélique est encore plus nette.
Présents
dans huit départements (Ardèche, Drôme, Loire,
Haute-Loire, Var, Gard, Rhône, Seine-et-Marne)
La vie familiale y est très
normée, dans un contexte patriarcal où le père travaille
à l’extérieur, tandis que la mère prend en charge
l’éducation morale des enfants.
Bien qu’ouverts à
l’école laïque, ils ont choisi depuis quelques années
de scolariser eux-mêmes leurs enfants.
Les communautés ont
récemment créé un système privé de cours
par correspondance, les cours du Chêne.
Il n'y a d'espoir que
«si l'Education nationale se trouve menacée dans sa survie
par la concurrence d'un grand secteur éducatif libre».
Et de citer les Etats-Unis
en exemple.
L'association
se réfère volontiers au philosophe Philippe Nemo
Les politiques ne s'affichent
guère avec une association dont l'idéologie, à la
droite de la droite, renvoie aux néoconservateurs américains.
Le
nouveau sirop-typhon :
déplacements
de populations ? chèque-éducation ?
ou
non-scolarisation
?
Le
gouvernement n'est pas si sectaire avec les sectes.
Mais
pourquoi tant de sollicitude ?
Janine Tavernier : "Il
faut distinguer les mouvements religieux des vraies sectes"
Aujourd'hui,
on ne sait plus où l'on en est.
Si des travaux sérieux
avaient été entrepris, on y verrait plus clair.
Il y a quelques années,
dans ma circonscription,
on a découvert près
d'Aix-en-Provence une quarantaine d'enfants installés dans une villa,
tous déscolarisés,
mais certains inscrits à
un centre de téléenseignement ;
tous étaient inconnus
des services sociaux, les parents ne percevant aucune allocation.
Les devoirs rendus au service
de téléenseignement étaient parfaitement accomplis
en langue française,
mais
la plupart des enfants ne connaissaient pas notre langue.
90 % des sectes sont d’origine
nord-américaine ou ont installé leur siège outre-Atlantique.
AU NOM DE LA LIBERTÉ
RELIGIEUSE
Les
sectes, cheval de Troie des Etats-Unis en Europe
Pour les sectes, l’intérêt
de ce combat paraît évident : s’implanter dans l’éducation
au niveau européen et disposer, comme aux Etats-Unis,
d’écoles sans aucun
contrôle de l’Etat, c’est l’assurance d’un recrutement plus large
et plus solide,
car intégré
à la construction culturelle et psychologique des individus.
Mission de l'Esprit-Saint
: Le ministre défend l'école à
la maison
Le ministre de l'Éducation
du Québec, Jean-Marc Fournier, défend la stratégie
de compromis qu'il a adoptée face à la Mission de l'Esprit-Saint,
un
groupe religieux de la région de Joliette dont les 144 enfants sont
éduqués à la maison.
AMERICAN
WAY
OF LIFE...
"Je
t'aime, Alex" : 4 mois de redressement.
Lourde peine pour une écolière
amoureuse.
Une jeune fille de 12 ans
ayant écrit «Je t’aime Alex» sur les murs d’une
école, a été envoyée pour 4 mois dans un établissement
"accueillant" des élèves "en difficulté". Parmi de
nombreuses autres jolies colonies de vacances du même type : Tranquillity
bay". gérée par la WWASP (patronnée par le
professeur Skinner, le père de la psychologie comportementaliste).
Pour 3000 dollars par mois,
il promet de transformer ces récalcitrants en citoyens dociles et
travailleurs.
C.J. Klicka invite les partisans étrangers de l'école
à la maison au combat.
Son organisation, la "Home
School Legal Defense Association" est liéee
à "l’église évangélique".
"Eglise" qui sert
de relais en dehors des Etats-Unis pour promouvoir l'école en famille
:
«Les croisés
américains du Home Schooling»
(Newsweek)
45 millions de personnes sans système de santé
dans
le pays le plus riche du monde.
Le
système de santé américain est le plus onéreux
parmi les pays industrialisés
et
l'un des moins efficaces en terme de nombre de personnes couvertes.
L’abstinence
sexuelle renforcée
131 millions de dollars
(augmentation de 30 millions) pour les programmes fédéraux
vantant auprès des collégiens et lycéens américains
les mérites de l’inexistence d’une vie sexuelle avant le mariage.
L’évaluation nationale des bienfaits réels de ces programmes
a été reportée à 2006.
Des
aberrations scientifiques pour mieux prêcher la chasteté
Cette année, 40 des
50 Etats doivent faire face à diverses procédures visant
à contester l'enseignement de la théorie de l'évolution
dans les écoles publiques.
Quelque
6000 étudiants sont attendus sur le
campus "sans péché" (l’Ave Maria University),
qui ne connaîtra ni
préservatifs ou autre moyen de contraception, ni homosexualité,
ni avortement.
Le
nombre total des armes à feu en circulation aux Etats-Unis est estimé
à plus de 200 millions, dont 65 millions d'armes de poing, pour
une population totale de 284 millions d'habitants.
Selon
des statistiques gouvernementales remontant à la fin des années
90, les armes à feu sont la cause de la mort d'un enfant ou adolescent
toutes les deux heures, par crime, accident ou suicide.
En
1997, ces armes ont été responsables de la mort de 32.436
personnes,
selon
ces mêmes statistiques.
4000
Québécois fréquentent des écoles "clandestines"
pentecôtistes
Les écoles pentecôtistes
enseignent notamment le créationnisme.
BRITISH
WAY OF LIFE...
ÉCOLES ANGLAISES :
Discipline, rigueur et esprit
compétitif sont les maîtres mots de la mutation mise en œuvre
par le gouvernement travailliste..
35% des élèves de 11 ans ne savent pas lire.
Un ado sur cinq ne peut situer son pays sur une carte.
Ecoles publiques fermées aux pauvres. Des réunions
de "sélection" d’élèves sont organisées, durant
lesquelles ne sont admis que les enfants "gentils, brillants et riches".
Ainsi, 70 000 parents n’ont pas pu inscrire cette année leurs enfants
dans l’école de leur choix. En écartant les élèves
issus de milieux pauvres, ces établissements "hors la loi" espèrent
rehausser leur taux de réussite aux examens.
... & Moins de pauvres dans les écoles primaires catholiques.
Les écoles anglaises pourront être gérées par
des "trusts".
L’école britannique livrée au patronat. En mars
2000, le Conseil européen de Lisbonne avait fixé comme principal
objectif à la politique de l’Union en matière d’éducation
de produire un capital humain rentable au service de la compétitivité
économique.
Le créationnisme aux examens.
Grande-Bretagne :Les
sponsors au secours de l'école.
Naître et grandir pauvre en Grande-Bretagne est encore
plus pénalisant que dans d’autres pays développés.
Un demi-million de «sans-logement». A
Londres, un enfant sur deux sous le seuil de pauvreté.
Un demi-million d'enfants britanniques travaillent "illégalement".
De
plus en plus de mineurs hospitalisés pour des problèmes d'alcool.
Le nombre de mineurs hospitalisés en Angleterre pour avoir trop
bu a augmenté de 20% en un an.
«tolérance zéro» et conditions de détention
intolérables.
Plus
de dix milles jeunes délinquants britanniques sont emprisonnés.
«Le bilan du Royaume-Uni en terme d'emprisonnement des enfants est
l'un des pires qui se puisse trouver en Europe.»
Les frais très élevés d’inscription universitaire
dissuadent les étudiants issus de familles modestes de s’inscrire
en fac.
De plus en plus d’étudiantes se prostituent ou travaillent dans
l’industrie du sexe pour payer les frais d’inscription de leur université.
M. Ernest-Antoine Sellière, alors président du patronat français
:«
Je suis un socialiste britannique »
Londres, paradis des milliardaires.
Selon des rapports de l’ONU et de la Banque mondiale : «Au
Royaume-Uni, les inégalités entre riches et pauvres sont
les plus importantes du monde occidental, comparables à celles qui
existent au Nigeria, et plus profondes que celles que l’on trouve, par
exemple, à la Jamaïque, au Sri Lanka ou en Ethiopie.»
|
OPA
des cathos
sur
les bambins.
Les
bons pères sont en embuscade pour mettre la main sur un nouveau
créneau. C’est la revue «Enseignement
catholique actualités» qui, en février 2008,
a annoncé la couleur. Dans un dossier intitulé «Place
aux tout-petits», les grands prêtres expriment leur désir
d’ouvrir des crèches à l’intérieur de leurs établissements
pour permettre un accueil précoce des enfants, «dès
18 mois ou même en deçà». Et à la
demande du secrétariat général de l’Enseignement Catholique,
les directeurs diocésains ont été priés de
nommer, dans chaque département, un référent en matière
de petite enfance, en vue d’une grand-messe célébrée
le 26 novembre 2008 à Paris.
Pas
besoin d’une étude de marché : les moins de 3 ans, cela représente
2,5 millions de bouts de chou. Et autant de « clients ». Un
bon moyen de capter une clientèle qui, avec un peu de chance, restera
dans le privé durant toute sa scolarité. C’est ce qu’on appelle
un investissement à long terme. Avec, côté financement,
la bénédiction de la Caisse Nationale des Allocations Familiales.
Son patron, Jean-Louis Deroussen, était jusqu’à sa nomination,
en 2006, le président de la Confédération Française
des Travailleurs Chrétiens de l’enseignement privé. Jean-Louis
Deroussen a été invité, bien sûr, à siéger
au Haut Conseil de la Famille, un machin créé, le 28 octobre
2008, par la secrétaire d’Etat chargée de la famille, Nadine
Morano, et présidé par François Fillon.
Extraordinaire
hasard, Darcos, ardent supporter de l’Enseignement catholique, a préparé
le terrain. Le 14 novembre 2008, devant les sénateurs, le ministre
de l’Education affirmait que l’école maternelle était tout
à fait inadaptée aux moins de 3 ans, et qu’il vaudrait mieux
s’orienter vers des «jardins
d’éveil».
En
juillet dernier, déjà, Darcos avait poussé ce cri
du cœur :
«Est-il
vraiment logique, alors que nous sommes si soucieux de la bonne utilisation
des crédits de l’Etat, que nous fassions passer des concours à
bac + 5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement
de faire faire des siestes à des enfants, ou de leur changer les
couches ?»
Excepté le ministre Darcos, tous les parents savent que l’école
n’accueille pas les enfants qui ne sont pas propres. C’est même LA
condition pour l’entrée des têtes blondes dans le circuit
scolaire.
Darcos
ne s’est pas appesanti sur cette vérité statistique toute
bête : faute de postes d’instits, 40 000 bambins, pour la plupart
issus des milieux défavorisés, n’ont pu être scolarisés
à la rentrée 2008 – 2009.
Les
cathos vont accomplir un miracle?
Brigitte
Rossigneux
Le
Canard Enchaîné - 26 11 2008
"liberté
d'instruction", disent-ils !
QUELLE
"LIBERTÉ"
?
POUR
QUELLE
SOCIÉTÉ ?
Derrière
de complaisants reportages promotionnels avec textes et images soft,
(les mêmes ici que là-bas), on distingue clairement quels
sont les virus à l'oeuvre.
Ici aussi,
comme
aux U.S.A.., ou bien sûr, comme en
Grande Bretagne, sous prétexte d'économies - ou même
d'«efficacité» ! -
on supprime des milliers de postes dans les écoles publiques de
quartier et ferme les dernières classes uniques malgré leur
indéniable réussite en milieu rural.
On y déplorera
d'ici peu, comme
aux U.S.A., et comme en G.B., l'augmentation des "violences"
et de "l'échec scolaire".
Incitant
les familles, celles qui le peuvent, à les fuir vers des écoles
de plus en plus privées, de plus en plus chères, de plus
en plus élitistes et ségrégationnistes.
Voire carrément sectaires.
"Indépendantes",
disent-ils
...
Ou
à en prendre le relais ou s'en passer, à l'abri de tous les
"dangers" (Mes enfants d'abord !) :
"instruction
en Famille"
!
Avec une
louche de l'autre sirop-typhon made in usa : le miraculeux chèque-éducation
ou voucher ?
... À peu près
aussi génial et efficace, a posteriori, tous
bilans en mains, que les
subprimes.
"Liberté d'instruction"
?
Pour quel projet de "société"
?
american
way of life ?
Exodus
Mandate recommande à ses 16 millions de fidèles
de retirer les enfants des écoles publiques, où «règnent
les mauvaises influences et les fausses sciences».
Objectif : retirer 30% des
effectifs du système public qui éclaterait et obligerait
le gouvernement à priver les Etats de leurs compétences en
matière d'éducation publique. Tout l'enseignement deviendrait
privé, et, comme l'espère Exodus Mandate, essentiellement
religieux.
Oh
so british ... way of life?
Selon
des rapports de l’ONU et de la Banque mondiale : « Au Royaume-Uni,
les inégalités entre riches et pauvres sont les plus importantes
du monde occidental, comparables à celles qui existent au Nigeria,
et plus profondes que celles que l’on trouve, par exemple, à la
Jamaïque, au Sri Lanka ou en Ethiopie .»
La "mixité
scolaire", disent-ils ...
L'imposture
de la "mixité scolaire" à Paris
La suppression
de la carte scolaire « est un très grand succès
».
...
Sauf qu'il y a un truc dont le rectorat ne s'est guère vanté.
Un rapport de deux inspecteurs
généraux, interdit de publication par le ministère,
offre un premier bilan :
La
suppression de la carte scolaire renforcera les ghettos
les
french vrp
du
"voucher"
Une requête sur un moteur de
recherche fournit la liste des importateurs, revendeurs ... franchisés,
et promoteurs du "concept" :
alternative libérale, liberté
chérie, sos-éducation, front national, contribuables associés,
etc... |
En
Grande Bretagne, modèle, patrie, phare, Paradise, Eden,
leader
du home schooling en Europe,
après de multiples
constats d'enfants livrés à eux-mêmes,
ou aux fantaisies des parents,
sous couvert de home schooling,
(on estime à un sur
quatre la proportion de ces enfants victimes de "négligences",
allant de l'analphabétisme
à la délinquance en passant par les coups...)
le ministère de l'éducation
"envisage" ... depuis un certain temps,
de rendre obligatoires la
déclaration, voire l'autorisation.
... Et des contrôles
("sociaux" et "scolaires") plus réguliers, plus sérieux.
On commence aussi, enfin,
à poser la question qui fâche : le Droit ... de quoi
? de qui ?
"All
the rights are in favour of the parent. But who is going to stand up for
the rights of the child?"
The circumstances of
a significant proportion of home-schooled children were "a real cause for
concern".
Bibliographie
...
originelle :
Ivan ILLICH
"Une société sans
école"
Points Essais n°117,
Paris, Seuil.
Ivan ILLICH :
Œuvres complètes
Volume 1 : Libérer
l’avenir, Une société sans école, Energie et
équité La convivialité, Némésis médicale),
Fayard. 792 p.,
30 euros.
Volume 2 : Le Chômage
créateur, Le Travail fantôme, Le Genre vernaculaire, H2O,
les eaux de l’oubli, Du lisible au visible : la naissance du texte et Dans
le
miroir du passé.
964 p., 35 euros.
John
HOLT

disponibles aux Ed.
Penguin.
Teach Your Own.
Delacorte, 1981, By John Holt.
Revised and
updated by Patrick Farenga, Perseus 2003
John HOLT : S'EVADER
DE L'ENFANCE
(traduction parue aux Ed. Payot
en 1976 - puis en P.B.P. n° 285)
Postface :
"Parmi ceux qui croient
à l'enfance-institution, beaucoup la considèrent comme une
sorte de jardin clos dans lequel les enfants sont gardés de la brutalité
du monde extérieur jusqu'au moment où ils seront assez forts
et intelligents pour y résister
D'autres, comme John
Holt, estiment que la plupart des jeunes, et à un âge de plus
en plus précoce, ressentent l'enfance plutôt comme une prison
et qu'il convient de les aider à pratiquer dans le mur qui les enferme
une ou deux brèches qui leur permettent d'en sortir et de tenter
de vivre plus au large"

L'opinion
de
|
Bibliographie
(de référence
?!)
en français
:
Les ouvrages cités en bibliographie,
de Catherine Baker ("Insoumission
à l'école obligatoire") , ou Christiane Rochefort
(«Les
enfants d’abord») , le sont pour … mémoire.
Ils ne semblent plus
tellement correspondre aux références, déclarées
ou pas, dont se réclament actuellement et majoritairement les familles
de
«home schooling»
… à la française (?!)
.
|
Christiane
ROCHEFORT
"LES
ENFANTS D'ABORD"
(Grasset
1976 - Epuisé)
Pourquoi
maintenant
?
Catherine Baker
"Insoumission
à l'école obligatoire"
Réédition
2006
ISBN 2-912631-12-2
208 p.
(Ed. Barrault 1985 -
Epuisé)
et "Les cahiers au feu"
(Ed. Barrault 1988 -
Epuisé)
L'INSTRUCTION EN FAMILLE
EN EUROPE
- en Belgique
. néerlandophone
: L'Huisonderwijs
est clairement
réglementé.
. francophone
:
L'Instruction En Famille
(IEF),
très peu pratiquée, est de nouveau réglementée
: le
décret du 12 juin 2008 prévoit que l'enseignement "ne
doit pas être incompatible avec les valeurs de notre société".
Le ministre de l'Enseignement
obligatoire Chritian Dupont a assuré le député Ecolo
qu'il lancerait une étude "afin de mieux connaître le phénomène".
Il espère toutefois qu'«on ne lui reprochera pas de faire
intrusion dans la vie privée des gens»...
- En Allemagne
... c'est interdit, sauf en cas de réelle "persécution"
religieuse ou obligations professionnelles des parents.
Décision
de la Cour Européenne le 18 09 06
Une
semaine de prison pour un père qui refusait de mettre sa fille à
l'école et de payer l'amende
ALLEMAGNE -
Le tribunal de Hambourg a condamné à une semaine de prison
un père de 6 enfants qui refuse d'envoyer ses 3 filles aînées,
en âge scolaire, à l'école.
Comme d'autres familles,
le couple de chrétiens
évangéliques, objecte que plusieurs sujets enseignés
à l'école sont contraires à leur foi chrétienne.
Par exemple, l'éducation
sexuelle, l'instruction religieuse et l'enseignement des théories
de l'évolution
en cours de biologie.
Selon eux, les écoles
publiques ne respectent pas les préceptes bibliques de décence
et d'obéissance aux parents.
Le couple de chrétiens
évangéliques avait été condamné en février
à une amende.
Comme celle-ci (2340 euros)
n'a pas été payée, l'incarcération a été
prononcée.
Le porte-parole de l'administration
scolaire, Mr. Luckow a déclaré au journal du soir de Hambourg
(Hamburger Abendblatt):
"L'obligation d'aller
en classe est un devoir parental et un devoir civique et ne peut dépendre
du bon vouloir de qui que ce soit."
Les parents chrétiens
avaient annoncé en février vouloir revendiquer leur droit
au "homeschooling" (scolarité à la maison) devant la Cour
Européenne des Droits de l'homme. |
Association
française :
Les quelques centaines
de familles françaises pratiquant l'Instruction en Famille se répartissent,
avec beaucoup de turn over et de multi-cartes, entre trois ou quatre
associations.
La plus ancienne :
"Les
Enfants D'Abord"
Cette association n'a,
de toute évidence, strictement plus rien à voir avec l'analyse
de Christiane Rochefort dans "Les
enfants d'abord") ... ou celle de Catherine Baker ("Insoumission
à l'école obligatoire")
Le vent souffle d'Amérique...
R.A
Des
écoles "indépendantes", disent-ils ...
Carqueiranne
: bataille autour d'un école traditionaliste
/.../ À l'origine
de ce schisme carqueirannais, on trouve l'arrivée attendue pour
la rentrée de 45 enfants dans les locaux de la maison paroissiale.
Ils devraient y suivre les cours Sainte-Anne de Guigné, un enseignement
par correspondance, hors contrat, transmis dans le Var par un répétiteur
et les parents à des élèves de 6 à 11 ans coupés
de toute autre forme de vie scolaire.
/.../ De son côté,
l'inspection académique est "en train d'étudier ce cas particulier;
pour savoir si, d'après les textes, cette école peut ouvrir",
fait savoir le secrétaire général, Dominique Kleczec.
S'il semble que ces cours
par correspondance soient reconnus par le rectorat de Paris, reste
à déterminer si le regroupement d'enfants sous la responsabililé
d'un répétiteur, donc la création
d'une école primaire, peut être agréé.
EPHRAIM
: (Communauté catholique des Béatitudes, Cours
Agnès de Langeac )
La
secte qui prospère avec la bénédiction de l'Eglise
A Autrey, dans les Vosges,
une trentaine d'ados de 13 à 18 ans prient
et se préparent à
devenir la future élite de la communauté.
Depuis 1982, la Communauté
catholique des Béatitudes, répondant à l’appel
de l'évêque de Saint-Dié, occupe l'Abbaye Notre-Dame
d'Autrey. En1988, elle a ouvert l'école du Cours Agnès
de Langeac qui "accueille des jeunes garçons désireux
de discerner une éventuelle vocation sacerdotale ou religieuse".
Répertoriée
comme école "indépendante".
Lien vers ce réseau
d'écoles très ... innovantes, sur de nombreux sites,
y compris parmi ceux prônant
"la
liberté d'instruction" ...(disent-ils)
Etonnant, non ?
C.q.f.d. ? |
|
« L'école
du futur, c'est l'école du chacun pour soi,
avec des parents transformés en consommateurs
et des élèves mis en concurrence
dès la maternelle! »
Et avec la Bible en guise de Bescherelle.

UNE
BLOUSE POUR L'ÉLÈVE,
UNE
SOUTANE POUR L'INSTIT !
Nicolas Sarkozy se donne un mal de chien
pour remplacer l'instit par le curé. Et le crucifix sera bientôt,
le gadget indispensable du bon fayot !
C'est ce que révèle l'enquête
Main
basse sur l'école publique.
Sale rentrée pour Xavier Darcos
! Après la diatribe de Jack Lang, c'est au tour d'Eddy Khaldi et
de Muriel Fitoussi de dégommer la politique du ministre de l'Éducation
nationale. Et pour l'éducation, comme pour l'immigration, le gouvernement
a attendu trente ans avant d'appliquer le programme du Front national :
abrogation de la carte scolaire, avènement du chèque
éducation (1), révision du contenu des cours des primaires,
suppression des IUFM. Et d'employer sa rhétorique : «liberté
scolaire», «développement de la concurrence»,
«disparition de l'école publique» ...
«Toutes les réformes et
les mesures annoncées sont inspirées des idées des
différents clubs proches du FN et des catholiques intégristes
qui gravitent autour du pouvoir, insiste Eddy Khaldi, spécialiste
des réseaux religieux d'extrême droite et des politiques éducatives
depuis vingt-cinq ans, ainsi que d'un tissu d'associations dans lesquelles
Xavier Darcos et ses amis militaient il y a quinze ans.»
Noyautage de l'administration, donc : parmi
les nouveaux recteurs, on trouve d'anciens secrétaires du Club de
l'Horloge, une antichambre d'extrême droite fondée en 1974.
Et surtout, Maurice Quénet, Dominique Antoine et Xavier Darcos,
devenus respectivement en mai 2007 recteur de l'académie de Paris,
conseiller en charge de l'éducation à l'Élysée
et ministre de l'Éducation, furent les membres actifs des Créateurs
d'école, un think tank ultraréac, créé
en 1992, dont le programme était déjà de partir à
l'assaut de l'Éducation nationale, «de faire sauter les
verrous du service public pour libérer l'enseignement». Mais
en douceur, par «la mise en place progressive de système
dérogatoire».
En 2008, moins de chichis et place au lobbying
sauvage.
Une nébuleuse d'organisations est
partie en guerre, parmi lesquelles les ultralibéraux de l'ALEPS
- Association pour la liberté économique et le progrès
social -, une filiale du Medef; les cinglés de SOS
éducation, dont le président, Vincent Laarman, est l'un
des correspondants de l'association américaine Alliance for the
Separation of School & State, les culs-bénits de l'AES,
l'Académie d'éducation et d'étude sociales qui
vient d'inonder les collèges d'ouvrages créationnistes et
homophobes. Et les fondamentalistes de l'OlDEL (2), une ONG reconnue
d'intérèt public émanant de l'Opus Dei ...
Autant d'officines qui visent purement
et simplement le démantèlement, la privatisation et la confessionnalisation
de l'école publique. Leur stratégie : lyncher le service
public, qui «fabrique des crétins» et «
produit de l'échec scolaire». Faire croire que le privé
incarne la liberté et le succès. Et le catholicisme, les
vraies valeurs!
«L'école du futur, c'est
l'école du chacun pour soi, précise l'auteur, avec
des parents transformés en consommateurs et des élèves
mis en concurrence dès la maternelle!»
Et avec la Bible en guise de Bescherelle.
AGATHE ANDRE - Charlie
hebdo, 28 08 08
1. L'État ne subventionne
plus directement les établissements scolaires, mais les parents
reçoivent de lui un «chèque éducation»
qui contient une certaine somme allouée à l'éducation
de leur enfant. À eux de décider de l'attribution de ce montant
à tel ou tel établissement, voire à la scolarisation
à domicile.
2. L'OIDEL milite
pour la liberté d'enseignement et la parité entre écoles
privées et publiques .
• Main basse sur l'école
publique, Eddy Khaldi et Muriel Fitoussi, éditions; Demopolis,
20 euros.
CE
QUI CHANGE A LA RENTRÉE
«Une réforme libérale
livrée en pièces détachées »
• Suppression de la carte scolaire
• 11200 postes supprimés/13 500
annoncés pour 2009
• Évaluation publique des enseignants
et des établissements .
• Suppression des cours le samedi et mise
en place d'heures de soutien scotaire pour les élèves de
primaire en difficulté par des enseignants volontaires, payés
en heures supplémentaires
• Nouveaux programmes du primaire et du
second degré .
• Mise en place du service minimum
• Suppression des IUFM
• Dérogation à la mixité
: depuis le 15 mai, la loi protège les établissements non
mixtes.
• Extension des établissements
privés catholiques avec le plan banlieue.
• Tentative d'introduction du chèque
éducation à l'américaine avec la loi du 13
août 2004 (1),
qui impose aux communes de contribuer aux frais de scolarité des
élèves qui résident sur leur territoire et sont inscrits
dans une école privée située sur une autre commune.
L'A.M.F. (Association des maires de
France) (2),
qui refuse ce financement obligatoire du privé au détriment
du public, attend depuis un an la réponse à leur recours
devant le Conseil d'État.
Charlie hebdo, 28
08 08
--------------------------
Quelques remarques :
(1)
-
La loi du 13 août renforce les regroupements et fermetures dans le
public (article 86, 87..) d'une part, et accroît le financement du
privé d’autre part (article 89) ; mais rien n’apparaît formellement
quant au "chèque éducation", même s’il y a tout lieu
de penser qu’on va vers cela.
(2)
-
C’est l’Association des Maires Ruraux de France (AMRF), en
s’appuyant sur la loi - cf lettre
ouverte du 27 juin 2008 à l’AMF - qui
"refuse ce financement
obligatoire du privé au détriment du public, et attend depuis
un an la réponse à leur recours devant le Conseil d'État"
et qui est dans un recours au Conseil d’Etat avec le CNAL, et d’autres
(la Mairie de Clermont)
... A l’inverse de l’AMF
(Association des Maires de France, 34 000 communes sur 36 000)
qui joue un double jeu, désinforme, est à la solde de gouvernement,
tout en prétendant être sur des positions en défense
des communes : c’est le fameux accord de 2006 entre l’AMF-Ministères
de l’intérieur et de l’éducation, et Enseignement catholique,
sur lequel l’AMF prétend que les Maires peuvent s’appuyer s’ils
ne veulent pas payer alors qu’ils ont une école sur leur commune,
accord qui n’a pas été repris dans la circulaire d’application
d’août 2007, qui n’a aucune valeur légale (cf dernière
décision d’un Tribunal administratif qui n’en tient pas compte,
et tranche en s’appuyant sur la loi ; cf lettre ouverte du 27 juin
2008 à l’AMF; accord auquel les responsables de l’AMF ne revendiquent
pas de faire donner une valeur légale, dans la réalité
des faits en tout cas (lorsque par exemple, comme parlementaires, et pour
faire suite à leurs engagements au dernier bureau de l’AMF, ils
pourraient faire des propositions d’amendements dans ce sens (c’est ce
que relève le député Jean Glavany, à l’Assemblée
le 15 juillet, et dont fait état la Lettre
ouverte du 28 juillet au Monde qui est partie prenante du
leurre et ne couvre même pas les débats parlementaires
de juillet (loi sur le droit d’accueil et propositions d’amendements pour
l’abrogation de l’article 89)
(*)
- Revue
de presse à propos de l'article
89 de la Loi du 13 août 2004 (financement de l'école
privée) : PRISES DE POSITION DE L'AMF (association des Maires
de France)
La revue de presse n’étant
plus actualisée (depuis juin 2006 environ), elle ne recense pas
les derniers positionnements de l’AMF.
Pour mises à
jour actualisées, consulter :
- Article
89 de la Loi du 13 août 2004 (Financement de l'école privée)
. Conséquences
pour les communes
. Délibérations
de conseils municipaux et communautaires
. Prises de position
d'élus
- le site école
de proximité
- la pétition
en ligne
INTERVIEW
D'EDDY KHALDI AUTEUR DE
«MAIN
BASSE SUR L'ÉCOLE PUBLIQUE»
Charlie hebdo, 28 08 08
«
L'Éducation nationale organise sa propre concurrence! »
Selon vous, l'Éducation nationale
déshabille Jules (Ferry) pour habiller Saint-Paul.
Comment s'y prend-elle ?
On le voit très bien avec le plan
«Espoir
banlieue» qui va concerner 50 classes : dès septembre
2007, Nicolas Sarkozy rencontrait les responsables de l'enseignement catholique
pour qu'ils tirent profit de ce vaste réseau d'écoles privées
qui se met en place dans des territoires délaissés. En créant
une niche budgétaire inédite en dehors du dispositif législatif
de la loi Debré (1), l'État, pour la première fois,
n'aide plus seulement au fonctionnement de l'enseignement privé,
mais finance. carrément son développement. Dans cette opération,
les besoins ou l'amélioration de l'enseignement public sont superbement
ignorés. Les subventions portent non plus sur ce qui existe déjà,
mais sur l'essor planifié de l'enseignement catholique, sur fonds
publics. On était dans une logique école institution. là,
on
entre dans une logique de l'école service-marchand-confessionnel
où le prétendu libre choix conforte la discrimination : l'évèque
nomme le directeur diocésain qui embauche le chef d'établissement
qui recrute l'élève! Or le service public d'éducation
repose sur les principes de laïcité, d'égalité,
de gratuité et de continuité. Principes auxquels l'enseignement
catho n'est nullement contraint. Deux systèmes entretenus par un
seul et même ministère : l'Éducation nationale organise
sa propre concurrence.
Le gouvernement a donc assimilé
la rhétorique du FN et les cathos celles des libéraux?
Le catholicisme est compatible avec le
libéralisme! L'augmentation des parts du marché du privé
s'appuie sur une stratégie soigneusement élaborée
par la hiérarchie de l'enseignement catholique avec la complicité
du gouvernement : elle repose sur le dénigrement systématique
du service public d'éducation au profit de l'enseignement privé.
C'est l'alliance des libéraux défenseurs d'une école
marchande et des traditionalistes révant de retrouver le monopole
de la formation des esprits, perdu depuis un siècle. Aujourd'hui,
l'enseignement catho cherche même à imposer au service public
son modèle de gestion et d'administration en proposant la mise sous
contrat avec l'Etat des établissements publics! Le camp libéral
et catholique est en train de poser les bases d'un «grand service
privé de l'éducation». Où deux lignes s'affrontent:
celle qui veut faire du chiffre et celle qui souhaite opérer un
retour aux sources, réinjecter la foi dans les écoles et
réévangéliser les jeunes. Or, le maintien d'un service
public d'éducation est seul à même de garantir le respect
de la liberté de conscience des plus jeunes, cette capacité
de choisir et de juger par eux-mêmes, sans se voir imposer des vérités
toutes faites sur la finalité de l'homme, ses origines, la procréation,
le salut ...
••••
(1) La loi Debré
de 1959 prévoit que les écoles privées «à
caractère propre» qui passent contrat avec l'État peuvent
obtenir, de façon limitée et uniquement au bout de cinq années,
des subventions permettant de couvrir certaines dépenses de fonctionnement
et calculées sur la base du coût de l'élève.
«
Main basse sur l'école publique »
Muriel FITOUSSI
et Eddy KHALDI
Muriel
FITOUSSI, journaliste spécialisée dans les sujets de politique
et de société (Dossiers du Canard Enchaîné,
Libération, Paris Obs.…). Elle a publié en 2007 "Femmes au
pouvoir, femmes de pouvoir" chez Hugo & Co 2007.
Eddy KHALDI,
enseignant, militant syndicaliste et associatif, suit depuis 25 ans les
questions de société et de laïcité relatives
à l'école, auteur de plusieurs articles sur ces questions.
L'Éducation
Nationale est accusée de « fabriquer des crétins
» et d'entretenir le « chaos pédagogique »,
l'insécurité et le chômage.
En évitant
les débats parlementaires, Xavier Darcos impose sans discussion
une véritable révolution libérale. Le gouvernement
met rapidement en oeuvre une succession de mesures : suppression de la
carte scolaire et de postes d'enseignants, évaluation publique des
enseignants et des établissements, financement par l'État
du développement des établissements privés dans les
banlieues…
Eddy Khaldi
et Muriel Fitoussi dévoilent la signification de ces mesures.
Ils révèlent
que des associations de libéraux et de catholiques conservateurs
proches du Front national et de l'Opus Dei sont à l'origine de ces
propositions. Au nom de la liberté de choix, on prépare une
privatisation de l'Éducation. La réforme de l'école
est au coeur du projet de Nicolas Sarkozy. L'école institution de
la République laïque est décriée, attaquée
pour lui substituer une logique libérale dans laquelle l'école
privée est instrumentalisée pour concurrencer et démanteler
le service public
Quelle part
prennent l'actuel gouvernement et son ministre de l'Education nationale
dans cette exacerbation de la concurrence, dans les nouveaux privilèges
concédés à l'enseignement catholique ? Quel rôle
jouent les officines libérales et intégristes qui prennent
pour cible l'école publique ? Quel sens donner à toutes ces
premières mesures engagées dans la précipitation :
suppression de la carte scolaire, instauration d'un chèque éducation
pour le privé, concessions sur la mixité, le service minimum…
? Des faits, des actes, des décisions, des liens, des réseaux
montrent les multiples connivences, qui depuis une trentaine d'années
s'entendent pour lancer une OPA sur l'Ecole publique."
La rentrée
2008 sonnera-t-elle le glas de l'école publique et laïque ?
« Main basse
sur l'école publique »
Muriel FITOUSSI
et Eddy KHALDI
(Éditions
DEMOPOLIS)
TABLE
DES MATIÈRES
Introduction
1. Un gouvernement
sous influences
La laïcité
remise en question au sommet de l'Etat
Le ministre
et son armée des ombres
Des mesures
inspirées
SOS Education
au service du ministre
L'enseignement
catholique à l'affût
2. L'essor
du privé entre stratégie catholique et logique libérale
Les stratégies
de l'enseignement catholique
Financer le
privé avec l'argent public
Le maquis des
structures
Le nouveau
« caractère propre »
3. Les guerres
scolaires depuis 1970
1970-1977 :
la révolution libérale de l'enseignement catholique
1977-1986 :
l'échec du grand service public de l'éducation nationale
1988-1992 :
la gauche complexée
1993-1995 :
la droite décomplexée
2002 : la «
République des proximités » libérales de Raffarin
4. Les nouvelles
fabriques de doctrine
La campagne
présidentielle de 2007 : un révélateur
Les antipédagogues
récupérés
Le bricolage
scolaire
Conclusion
pour l'école publique
Bibliographie |
Un petit
résumé
L'Éducation
nationale, née de l'idéal de l'école laïque,
gratuite et obligatoire, est aujourd'hui en danger de mort. Sous la menace
d'une croisade qui, portée depuis plus de 15 ans par les franges
catholiques les plus intégristes des mouvements ultra-libéraux,
s'invite désormais au cœur de la réforme économique
menée par l'actuel gouvernement.
Hallucination,
fantasme ?
Hélas,
ce scénario catastrophe n'est pas une lubie surgie de l'imagination
fantasque d'un auteur de science-fiction. A l'heure où l'opinion
prend la mesure des récentes et violentes remises en question du
principe de laïcité en France, il est grand temps de s'interroger,
sur ce que peut cacher le discours de Nicolas Sarkozy au Latran, en direction
de nos chères têtes blondes. La mission éducative qu'entend
mener Monsieur le chanoine d'honneur du Vatican, signerait-elle la fin
de l'école publique ?
Ceux qui
veulent en finir avec l'éducation nationale :
Depuis plus
de 15 ans, dans un relatif secret, un certain nombre de groupements relevant
d'une même nébuleuse clérico libérale, s'agitent
en catimini. Leur but ultime : démanteler l'Education nationale
et l'ensemble de son service public. Une croisade amenée avec prudence
et minutie. Mais une détermination néanmoins implacable.
Au cœur de
cette nébuleuse, à droite de la droite, une douzaine d'associations
: «Enseignement et libertés», «Créateurs
d'écoles», l'«OIDEL», «SOS Education»,
«FSP- Fondation de service politique», «Créer
son école», «CLE- Catholiques pour les Llibertés
Economiques», «ILFM – Institut Llibre de Formation des Maîtres»,
«Fondation pour l'école», «Famille et libertés»,
«Mission pour l'école catholique»…ou encore, l'ALEPS,
«Association pour la Lliberté Economique et le Progrès
Social , filiale ultra-libérale du MEDEF, créée dans
les années 60, dans le sillage de l'UIMM.
Leurs «
penseurs », leurs activistes, s'inscrivent dans la mouvance des idées
agitées dans les « think tanks » de l'extrême
droite, au sein du Front National, du Club de l'Horloge. Voire, pour certains…de
l'Opus Dei.
Toutes réclament,
à corps et à cris, l'avènement de la « liberté
de l'enseignement » en France. Qu'entendent- elles par « liberté
» ? Il s'agit en fait, d'organiser la mise en concurrence des établissements
scolaires, dans une optique de concession de service public voire de marchandisation
de l'école.
Celle-ci garantirait
une « offre scolaire diversifiée », sensée répondre
à une attente désespérée des familles, injustement
privées de leur liberté de choix... Des mots d'ordre libéraux
bon teint, en apparence, mais qui, en réalité, servent opportunément
la vision cléricale de ces nouveaux croisés. Ceux-ci n'espèrent
rien d'autre que le retour à l'école d'antan. Celle d'avant
la République, aux mains de l'Eglise.
L'école
publique laïque, voilà l'ennemie
A en croire
plusieurs des associations précédemment citées, au
premier rang desquelles, l'hyperactive et bien nommée « SOS
éducation », nous serions à la veille d'un cataclysme
insoupçonné. L'œuvre de Jules Ferry serait devenue un véritable
bourbier, une sorte d'antre du Diable porteur de tous les signes de décadence
de notre époque, coupable d'une entreprise criminelle de corruption
des mœurs de la jeunesse. Cette école serait aux mains des syndicalistes
de l'Education nationale, omnipotents héritiers du bolchevisme,
décidés, couteau entre les dents, à faire de nos chères
têtes blondes
de la graine
de révolutionnaires nihilistes. Les programmes scolaires sont stigmatisés,
accusés d'intelligence avec l'ennemi, par la diffusion d'une vision
marxiste et culpabilisante de l'histoire mondiale… Des profs incompétents
et démissionnaires, impuissants à endiguer la violence et
l'échec scolaire montrés du doigt à toute occasion.
Au final, tous les maux de notre société, seraient imputables
à ce Monstre froid, mammouth ingérable, fossile « comparable
à l'ex-armée rouge ».
Ces associations
ne se contentent pas de stigmatiser les errances du système éducatif,
de la méthode globale rendue responsable d'un illettrisme galopant,
du contenu des programmes ou de la baisse alarmante du niveau depuis plusieurs
décennies.
Elles vont
bien plus loin. « Dans le concert des «déclinistes»,
rapporte un article de Libération
le 6 novembre 2006, « SOS Education est à part. Elle
ne compte pas de personnalités dans ses rangs et cherche désespérément
des alliés (…) Le 24 octobre, Sauver les lettres, Sauver les maths
et Reconstruire l'école ont publié une lettre au vitriol,
qualifiant SOS Education de «groupuscule malfaisant». Car,
au-delà de constats communs, leurs buts divergent radicalement.
Dans la tradition laïque et républicaine, les trois associations
réclament une école plus performante. SOS Education vise
son affaiblissement, voire sa disparition. Le 17 septembre 2005, devant
le Cercle Frédéric Bastiat qui se veut un haut lieu de la
pensée, Vincent Laarman (Président de SOS Education, NDLR)
annonçait la couleur : il n'y a d'espoir que «si l'Education
nationale se trouve menacée dans sa survie par la concurrence d'un
grand secteur éducatif libre». Et de citer les Etats-Unis
en exemple. »
Le but ultime
ne serait-il pas, au prétexte de libérer l'école,
de faire disparaître l'école publique ?
A l'ombre
de l'Opus…
Mais les questions
éducatives ne monopolisent pas leurs foudres guerrières.
Certaines associations entendent bien, aussi, se mêler des questions
touchant plus intimement au « progrès des sociétés
humaines », tel qu'elles le conçoivent. C'est que l'avortement,
la contraception, les prises de positions de Jean Paul II puis Benoît
XVI figurent parmi quelques-unes de leurs préoccupations essentielles.
Dans notre
nébuleuse, CLE, Catholiques pour les Libertés économiques,
dont les locaux se situent à l'adresse même du siège
de l'Opus DEI en France. Son Président, Michel de Poncins, fut l'un
des conseillers économiques de Jean-Marie Le Pen.
Ou encore,
l'OIDEL. Une ONG très influente pour le "Droit à l'éducation"
et la "liberté d'enseignement" , reconnue par l'ensemble des institutions
européennes, mais dont l'appartenance à l'Opus dei est révélée
dans force sites, documents officiels du gouvernement fédéral
genevois, et par l'engagement reconnu « à l'œuvre »
de plusieurs de ses membres éminents.
Un document
extrait d'un rapport comparatif de l'OIDEL sur 85 pays non encore
publié est diffusé opportunément, en avant première,
le 22 avril 2007, à l'issue du premier tour de la présidentielle,
pour développer la « liberté d'enseignement en France
». Pourtant, il n'y a pas péril en la demeure de France
: nous sommes en 5ème position. Que signifient cette pression et
la publication de ce programme d'action à ce moment de la campagne
? Que d'attention de la part de cette ONG européenne pour notre
pays, en particulier à l'occasion de son Symposium de Lisbonne
des 7 et 8 septembre 2007. L'OIDEL se penchait sur notre carte scolaire
avec le concours des parents d'élèves des écoles privées
françaises de l'UNAPEL pourtant non concernées par cette
question. Cette entreprise pour développer l'enseignement privé
est également conduite, aujourd'hui, par les mêmes avec une
rare violence en Espagne.
«Guide
du candidat 2007/2008»…
Tout cela ne
porterait pas à conséquence, si l'écho auprès
des politiques et des pouvoirs publics, ne se faisait aussi fidèle.
Jusqu'à inspirer, avec une étrange concordance, l'agenda
de l'actuelle politique « de réformes » du Ministre
de l'Education, Xavier Darcos.
Dans le sillage
de la campagne présidentielle, en 2007, l'ALEPS et d'autres se fendaient
d'une initiative pour le moins audacieuse : l'édition d'un «Guide
du Candidat 2007/2008 », véritable feuille de route énonçant
un catéchisme auquel devrait se conformer le candidat favori, dans
une logique purement libérale. Et le gagnant fut … Nicolas SARKOZY,
arrivé en tête des notes attribuées aux divers candidats.
En matière
d'éducation, un « agenda des réformes », assorti
d'un authentique planning d'exécution, annonce « dès
2007 », entre autres mesures-phares :
- « Suppression
de la carte scolaire et sélection à l'entrée des établissements
scolaires et universitaires »
- « Liberté
totale de l'ouverture de classes, d'établissements, et du recrutement
d'enseignants et de personnel administratif par contrat privé »...
Puis, à
plus long terme, rien de moins que la « suppression progressive du
budget de l'Education nationale et du statut des enseignants fonctionnaires
»… ou encore, l' «autonomie totale des établissements
en matière de programme, de personnel et de contrôle des connaissances…
»
Dans son éditorial
en ouverture de « la nouvelle lettre » n°928, le 8 septembre
2007, Jacques Garello, responsable de l'ALEPS, encourage le nouveau Président,
avec cette mise en garde, qui laisse songeur : « Vous allez vous
mettre à dos les syndicats d'enseignants à coup sûr,
mais aussi les associations de parents et de façon plus large encore
tous ceux qui sont attachés à l'idée du service public
unique et laïque de l'Education nationale. Mais vous allez aussi sauver
la jeunesse et, avec elle, l'avenir du pays. »
11 juin 2007,
Elysée. Toutes affaires cessantes, sous le feu des caméras
et des micros, Nicolas Sarkozy annonce un assouplissement de la carte scolaire,
dès la rentrée de septembre 2007. Paris brûle-t-il
? Comment expliquer une telle précipitation, de la part d'un Président
de la République à réunir, dans les tous premiers
jours de son mandat, les représentants des personnels et des parents
d'élèves à l'Elysée pour traiter de la question
de la suppression de la carte scolaire, qui réussit l'exploit de
s'imposer au rang d'urgence nationale ? Comme si l'immense chantier de
l'éducation nationale se limitait à la question de la carte
scolaire. Rien n'indique, de surcroît, qu'il s'agisse là d'une
demande émanant explicitement des parents, d'ailleurs la principale
fédération s'y oppose. En septembre, l'académie de
Paris n'a enregistré, en tout et pour tout, que 203 dérogations
supplémentaires par rapport à l'année précédente.
Une goutte
d'eau.
11 juillet
2007 dans sa lettre de mission au ministre de l'Education nationale, le
Président de la République fixe parmi ses objectifs budgétaires
: «S'agissant de l'enseignement sous contrat, qui répond
à certaines attentes des familles, vous ne dissuaderez pas les établissements
privés de s'installer dans des quartiers en difficulté et,
au contraire, vous soutiendrez, lorsqu'ils existent, de tels projets d'installation,
dans le respect des grands équilibres nationaux.».
20 décembre
2007, palais de Saint-Jean de Latran, Vatican. Nicolas Sarkozy, président
de la République française, est intronisé «
chanoine honoraire ». Il s'en félicite, déclarant
que « la laïcité n'a pas le pouvoir de couper la France
de ses racines chrétiennes.
Elle a
tenté de le faire. Elle n'aurait pas dû ». Défendant
le concept de «laïcité positive», il enfonce
le clou : « un homme qui croit est un homme qui espère.
L'intérêt de la République, c'est qu'il y ait beaucoup
d'hommes et de femmes qui espèrent (…) ».
Espérance
que la République, sorte de monstre froid, aux valeurs morales déconnectées
de toute transcendance, ne saurait nourrir ... « Depuis le siècle
des Lumières, l'Europe a expérimenté tant d'idéologies.
Elle a mis successivement ses espoirs dans l'émancipation des individus,
dans la démocratie, dans le progrès technique, dans l'amélioration
des conditions économiques et sociales, dans la morale laïque.
Elle s'est fourvoyée gravement dans le communisme et dans le nazisme.
Aucune de ces différentes perspectives (…) n'a été
en mesure de combler le besoin profond des hommes et des femmes de trouver
un sens à l'existence(… ) Et puis je veux dire également
que, s'il existe incontestablement une morale humaine indépendante
de la morale religieuse, la République a intérêt à
ce qu'il existe aussi une réflexion morale inspirée de convictions
religieuses. D'abord parce que la morale laïque risque toujours de
s'épuiser quand elle n'est pas adossée à une espérance
qui comble l'aspiration à l'infini. Ensuite et surtout parce qu'une
morale dépourvue de liens avec la transcendance est davantage exposée
aux contingences historiques et finalement à la facilité."
Concernant
l'éducation, Sarkozy se lance dans une vibrante homélie :
«
Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence
entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé
parce qu'il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de
sa vie ».
Tollé
au sein du monde enseignant, qui dénonce, « une véritable
provocation vis-à-vis de l'école publique ».
Nicolas Sarkozy
s'était déjà illustré, en 2004 dans son livre
«
Les religions, la République, l'espérance »….Son
coauteur : Thibaud Collin, membre de l'association de service politique,
« laboratoire d'idées » intégristes, réputé
proche de l'Opus dei, et financièrement soutenue par le Vatican.
Thibaud Colin est, par ailleurs, l'auteur d'un pamphlet hostile à
une quelconque reconnaissance de l'égalité entre homo et
hétérosexuels … Thibaud Collin était de la visite
au Vatican. Le discours lu par Nicolas Sarkozy, ressemble, par endroits,
à un copier-coller de certains passages de leur œuvre commune.
« Le besoin spirituel, l'espérance, ne sont pas satisfaits
par l'idéal républicain. La République est une façon
d'organiser l'univers temporel (…). Elle n'est pas la finalité de
l'homme ». Une République qui « ignore le bien et le
mal », pouvait-on déjà lire à l'époque,
veille du centenaire de la loi de 1905.
Ce 20 décembre,
Henri Guaino, plume officielle du Président de la République,
n'était, de toute évidence, pas de la partie.
17 janvier
2008, Ryad. Nicolas Sarkozy, en visite en Arabie Saoudite, persiste et
signe devant les 150 membres du Conseil consultatif du Royaume, fief du
wahhabisme, peu réputé pour son esprit d'« ouverture
». Le président de la République exalte ce qu'il nomme
«
l'héritage civilisateur des religions » … L'islam, qu'il
prend la précaution oratoire de distinguer de l'intégrisme,
«négation de l'islam», est appelé à prendre
toute sa place dans sa vaste «politique de civilisation» …
Pour paraphraser
Thiers qui, lors du vote de la loi Falloux, justifiait : « un
curé c'est 50 gendarmes », dans l'esprit de l'ancien Ministre
de l'Intérieur, un imam c'est 50 keufs ?
La rupture
est désormais consommée avec la pratique laïque des
Présidents de la Vème République. Nicolas Sarkozy
est le premier Président qui emploie le nom de Dieu, en visite officielle…
Les religions, désormais intégrées au pacte républicain.
Ou instrumentalisées ?
Élysée,
Ministère de l'Éducation ... Qui est aux commandes ?
Flash-back
: 1992. Nous sommes à la veille d`un important scrutin, les élections
législatives de mars 1993. 150 personnes d'horizons divers, dont
une grande partie de hauts fonctionnaires du service public de l'Education
nationale et de responsables d'établissements privés, fondent
une éphémère association : « Créateurs
d'écoles ».
Un organisme
destiné à vendre de la formation ? Pas vraiment. Le bulletin
n°1 de Créateurs met en exergue un objectif, qui en dit
long : « l'identification des verrous et les moyens de les faire
sauter » (…) « problèmes juridiques et financiers, rôle
des collectivités locales », « gestion des personnels
», « outils pédagogiques », « élèves,
affectation, aide sociale », « programmes d'enseignement »,
« personnels administratifs, techniques, ouvriers et de service ».
Afin de «
faire sauter » ces verrous, l'association préconise, non
pas une révolution, mais une réforme de velours. «
Ce sera sans doute la partie la plus délicate de notre travail,
car il ne nous faudra pas tomber dans le piège de la « réforme
globale », mais identifier avec précision les actions nécessaires,
tout en les rendant possibles. (….) La solution réside sans doute
dans la mise en œuvre de dispositifs dérogatoires, qui n'obligent
pas à la remise en cause systématique de tout l'existant,
mais qui permettent d'importantes innovations au niveau des établissements
d'enseignement. » Un lent travail de déconstruction, pièce
après pièce, de la maison Education.
Un véritable
projet de gouvernement.
Parmi les membres
fondateurs de cette ambitieuse confrérie : Maurice Quenet, Dominique
Antoine et … Xavier Darcos !
Soit, dans
l'ordre, l'actuel Recteur de Paris, le Conseiller Education du nouveau
Président de la République, et l'actuel Ministre de l'Education
nationale.
Carte scolaire,
service minimum, modification du statut des personnels, soutien à
l'essor de l'enseignement privé, diminution de la place de l'Etat
dans les missions de l'Education … Connexions, actions, déclarations,
projets et programmes communs attestent de ce complot ourdi, dans l'ombre,
depuis un peu plus de quinze années, en toute discrétion,
par ceux-là même qui, aujourd'hui, sont aux commandes de l'Education
nationale.
C'est sur l'histoire
de ce complot, et l'identité de ses protagonistes que nous nous
proposons, dans ce présent ouvrage, de faire toute la lumière.
Et donner ainsi à comprendre, sous un jour nouveau, la politique
éducative de l'actuel gouvernement…
Les défenseurs
des « racines chrétiennes » de la France réussiront-ils
à déraciner l'héritage républicain d'une école
laïque, gratuite et obligatoire ?
Contes
& légendes du far west
LES CHÈQUES
ÉDUCATION (SCHOOL VOUCHERS)
= L'ÉCHEC
!
L'un des plus fervents promoteurs du
chèque-éducation
aux USA, Sol Stern, vient de faire brusquement volte-face en affirmant,
constats à l'appui, que le voucher n’avait pas du tout amélioré
le système public.
Quelle surprise !
Mais, était-ce - vraiment -
le véritable objectif ?
En France aussi, évidemment,
et depuis une bonne vingtaine d'années, le "chèque éducation"
(ou "bon scolaire") - en anglais : "voucher" - fait partie
d'un blabla consensuel et yakaiste au sujet des indispensables réformes,
"simples, urgentes et radicales", du système scolaire.
DES AMALGAMES GROTESQUES,
disent-ils...
Californie :
Une décision de
justice rappelle les limites du "droit" au "home schooling"
Un "débat" actuel (printemps
2008), en Californie, certes,
mais très intéressant
car il montre très clairement ce qui est en jeu :
là-bas, en grandeur nature;
comme ici à l'état encore embryonnaire.
On y trouve en effet -
et à la source ! - et à l'état brut (c'est le
terme qui convient) t o u s les ingrédients (protagonistes,
arguments, faux-nez, prétextes, ruses, esquives et langue de bois)
quant à la "Liberté-de", quant au (Divin) "Droit-de".
Et bien sûr les hurlements
et lamentations quant aux insupportables "contrôles" concernant l'école
à la maison - l'instruction en Famille.
On y retrouve, aussi, le rôle
de certaines écoles, très privées, "familiales" ...
ou dites "indépendantes".
Et celui de certaines écoles
"publiques" (charter-schools)
Rigoureusement les mêmes
motifs et pratiques qu'en France ou en Belgique.
Derrière de complaisants
reportages promotionnels avec textes et images soft, (les mêmes
ici que là-bas) on distingue clairement quels sont les virus à
l'oeuvre.
Ici, aussi, on supprime des milliers
de postes dans les écoles publiques de quartier et ferme les dernières
classes uniques malgré leur indéniable réussite en
milieu rural.
On y déplorera d'ici peu
l'augmentation des "violences" et de "l'échec scolaire".
Incitant les familles, celles
qui le peuvent, à les fuir vers des écoles de plus en plus
privées, de plus en plus chères, de plus en plus élitistes
et ségrégationnistes.
Et à en prendre
le relais, do it yourself : "instruction en Famille" !
Avec une louche de l'autre sirop-typhon
: le miraculeux chèque-éducation
!
A peu près aussi génial
et efficace, a posteriori, tous bilans en mains, que les
subprimes.
"QUEL
DOMMAGE QU'ON VA PLUS VERS L'ÉTÉ !"
En quoi des
familles contestant le "système
scolaire"
pratiquant - ou tentées
par - "l'école
à la maison" peuvent-elles/veulent-elles
se différencier,
très clairement, publiquement,
(une pieuse déclaration
de
filousophie n'y suffit pas)
quant aux motifs, aux objectifs,
aux pratiques, aux références
- affichés, masqués
ou en filigrane -
de la quasi-totalité des
listes, sites, associations "francophones"
autour de "l'école
à la maison", de "l'instruction en famille", de la "non-sco",
bref du "home schooling"
?
Existent-elles ?
On ne les entend pas.
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